[Clairaut] fut enlevé aux sciences et à ses amis le 17 mai 1765. Quoiqu'il ait sans doute assez fait pour sa gloire, on peut croire qu'au milieu de sa carrière il n'avait pas encore déployé toutes les ressources de son génie (Bailly 85, p. 197).
Clairaut avait assisté à sa dernière séance académique le 8 (cf. 8 mai 1765 (1)), manquant celle du 11 (cf. 11 mai 1765 (1)) et celle du 15, au cours de laquelle sa « fièvre maligne » avait été annoncée (cf. 15 mai 1765 (1)). Clairaut a connu « de fréquents éblouissements » en 1764 (cf. 19 juillet 1764 (1)). Il est « passé en trois jours d'une bonne santé apparente au tombeau », selon d'Alembert (cf. 4 mars 1766 (1)). Le bruit va courir qu'il est mort d'indigestion (cf. 27 mai [1765]), ou du moins que sa gourmandise a précipité son décès (cf. 1 juin 1765 (1)). Il est mort d'un « d'un rhume compliqué, avec une indigestion qui ne venait que de sa sobriété ordinaire », selon Le Tourneur (cf. [c. avril] 1766 (2)), même si certains paraissent douter de la sobriété en question (cf. 28 décembre [1766]). Savérien croit savoir que la fièvre était compliquée du chagrin de s'être vu « renvoyé » ses tables de la Lune d'Angleterre « sans récompense » (cf. [c. juin] 1766 (1)), ce qui sera rectifié (cf. [c. juin] 1766 (2)). Une « foule d'amis » comprenant notamment Trudaine de Montigny est venu dans les dernières heures s'enquérir de son état (cf. [c. juin] 1766 (2)). Clairaut meurt dans les bras de son père (cf. 13 novembre 1765 (1), [c. avril] 1766 (1)), son seul héritier (cf. 11 juin 1765 (1), 20 juillet 1765 (1)). Le père de Clairaut proposera de remettre les papiers de son fils à l'Académie (cf. 5 septembre 1764 (2)). Quatre plis cachetés laissés par Clairaut à l'Académie seront ouverts et remis à d'Alembert (cf. 13 décembre 1766 (1)). Il n'est pas fait d'inventaire de ses biens (cf. 11 juin 1765 (1)). Une lettre à Rousseau est trouvée dans son bureau (cf. 4 juin 1765 (1)), une de Ricatti dans ses papiers (cf. 9 juillet 1766 (1)), ainsi probablement qu'une de Massé de la Rudelière (cf. [c. mai] 1765). Clairaut est inhumé le lendemain de sa mort sous l'église Saint-Nicolas des Champs (cf. 18 mai 1765 (2)). Le même jour, la nouvelle est annoncée à l'Académie, ce qui déclenche l'affaire de la pension de d'Alembert (cf. 18 mai 1765 (1)). La mort de Clairaut est aussi annoncée dans les Mémoires secrets (cf. 18 mai [1765]), dans la Gazette de France et divers journaux (cf. 20 mai 1765 (1), 12 juin 1765 (2), 15 juin 1765 (2)). La duchesse de Choiseul en parle à la marquise du Deffand (cf. 23 mai 1765 (1)), Caylus à Pacaudi (cf. 26 mai 1765 (1), 26 juin 1765 (1)), Voltaire à d'Alembert (cf. 27 mai [1765]), Macdonald à Hume (cf. 3 juin 1765 (1)), Pierre Guy à Rousseau (cf. 4 juin 1765 (1)), Trublet à Formey (cf. 9-10 juin 1765, 5 août 1765 (2)), d'Alembert à Lagrange (cf. 18 juin 1765 (1)) et à Frisi (cf. 21 juin 1765 (1), 9 juillet 1765 (1)), Keralio à Frisi (cf. 25 juin 1765 (1)), le Père Lagrange à Boscovich (cf. 29 juin 1765 (1)), La Condamine à Jean II Bernoulli (cf. 17 juillet 1765 (1), 13 août 1765 (1)), Diderot à Sophie Volland (cf. [25 juillet 1765]), Daniel Bernoulli à Jean III Bernoulli (cf. 25 juillet 1765 (1)). Diderot fait le portrait de Clairaut pour la Correspondance de Grimm (cf. 1 juin 1765 (1)). Court une épitaphe qui paraît être de Varennes (cf. 4 juin [1765]), puis seconde (cf. 5 décembre [1765]). Varenne de Fénille élève un monument à sa gloire (cf. [c. 1 janvier 1766]). Sa bibliothèque, des instruments, son « laboratoire », ses meubles, linges hardes et autres effets sont vendus aux enchères (cf. 15 juillet 1765 (1)). Sa sœur reçoit une pension du Roi (cf. [c. 1 octobre] 1765) grâce à l'intervention de Trudaine de Montigny (cf. [c. juin] 1766 (2)). Trudaine de Montigny est encore à l'initiative d'un concours sur le flint-glass repris par le Roi (cf. 25 juin 1766 (1)). Clairaut avait donné à Bailly des formules inédites avant son décès (cf. 1766 (3)). Dionis du Séjour remplace Clairaut pour l'examen d'un mémoire sur la perfection des lunettes d'approche du P. de la Tore (cf. 24 juillet 1765 (1)). Dortous de Mairan remplace (ou non) Clairaut pour l'examen d'un mémoire sur la couleur des ombres de Deleuse (cf. 24 mai 1765 (2)). D'Alembert remplace Clairaut pour l'examen d'un mémoire de Dionis du Séjour (cf. 24 mai 1765 (1)). Bézout remplace Clairaut pour l'examen de (Chappe 68) (cf. 6 mars 1765 (1)). Personne ne remplace Clairaut pour l'examen de (Goimpy 66) (cf. 27 avril 1765 (1)). Grandjean de Fouchy prononce son éloge (cf. 13 novembre 1765 (1)). D'Alembert, jusqu'ici surnuméraire, prend sa place à l'Académie (cf. 9 novembre 1765 (1)). Le Monnier prend la pension de Clairaut à la Marine, Lalande obtenant une gratification annuelle dans l'opération (cf. 25 mai 1765 (1), 15 août 1765 (1)). Lalande le remplace aussi à l'Académie de Toulouse (cf. 7 août 1765 (2)) et au Journal des sçavans (cf. [c. avril] 1766 (1)). Grandjean de Fouchy remplace Clairaut à la correspondance de du Petit-Vendin (cf. 26 février 1766 (1)). Dionis du Séjour remplace Clairaut comme correspondant de Jacquier en 1766 (Index 79, p. 301) Le Monnier remplace Clairaut comme correspondant de Darquier le 22 juin 1767 (Index 79, p. 205). Ni Klingestierna, Ni Le seur ne paraît pas remplacé (Index 79, pp. 312, 344), et Koenig est mort (cf. 9 août 1757 (1)). Clairaut ne semble pas avoir été rapidement remplacé à la censure (Almanach royal 1765-1768). Le Gentil écrit encore à Clairaut en 1766 (cf. 1766 (2)) et n'apprendra sa mort que le 10 juillet 1767 (cf. 10 juillet 1767 (1)). Il lui témoignera toute son affection (cf. 1 février 1767 (1)). Clairaut connaissait un certain nombre de langues étrangères (cf. 17 mai 1765 (2)), percevait des revenus (cf. 17 mai 1765 (3) et faisait partie de plusieurs autres académies (cf. 17 mai 1765 (4)).
Chappe (Jean, abbé Chappe d'Hauteroche), Voyage en Sibérie fait par ordre du Roi, contenant les mœurs, les usages des Russes et l'état actuel de cette puissance, la description géographique et le nivellement de la route de Paris à Tobolsk, l'histoire naturelle de la même route [...] par M. l'abbé Chappe d'Auteroche [...] Voyage en Sibérie contenant la description du Kamtchatka [...] par M. Kracheninnikow, [...] traduit du russe, 3 vol., Paris, 1768 [19 janvier 1757 (2)] [[c. 20] novembre 1760] [Plus].
Courcelle (Olivier), « 17 mai 1765 (1) : Clairaut meurt », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n17mai1765po1pf.html [Notice publiée le 15 avril 2012].