J'observai le 1er février de la même année 1767 une éclipse partielle de Soleil. Je ne vis pas le commencement mais la fin fut observée avec beaucoup d'exactitude. M. du Vaucel, correspondant de l'Académie royale des sciences, a depuis calculé cette éclipse sur les tables de M. Clairaut [C. 392=C. 412] ; il a aussi employé les formules analytiques de M. du Séjour. Selon ses calculs qu'il a présentés à l'Académie, la longitude de Manille est de 7h 54' 2'', résultat qui s'accorde parfaitement avec les précédents. Les tables de Mayer donnent une minute de plus (Le Gentil de la Galaisière 79-81, vol. 1, p. 22).
Version détaillée : [Du Vaucel] a trouvé que les nouvelles tables de M. Clairaut donnaient la longitude de Manille plus petite de 23 secondes seulement que la précédente, et celles de Mayer, une plus grande de 42 secondes. Mais en supposant une irradiation de 5 secondes, et une inflexion de 5 secondes, M. du Vaucel trouve que les tables de Clairaut donnent exactement la longitude déduite des satellites, au lieu que les nouvelles tables de Mayer, donnent une longitude plus grande que celle des satellites de 1' 5'' […] Enfin, quelle que soit la plus grande erreur des tables de Clairaut, je ne prétends point décider ici si elles l'emportent en exactitude sur les tables de Mayer, ou si les tables de Mayer ont sur elles cet avantage, comme l'a prétendu jusqu'à ce jour un astronome très renommé, avec assez peu de fondement, ce me semble, mais je puis assurer, comme une chose de fait, que dans toutes les occasions où j'ai eu besoin pendant mes voyages de calculs tirés des tables pour les comparer aux observations, les tables de Mayer m'ont paru fort exactes, ainsi que celles de Clairaut. Je saisis avec empressement et avec plaisir cette occasion que je rencontre de rendre hautement justice au travail d'un confrère aussi illustre ; l'amitié qu'il a toujours eue pour moi, et dont je m'honore, exigeait de ma part cet aveu, et ce témoignage public que je rends à la vérité (Le Gentil de la Galaisière 79-81, vol. 2, p. 306-310).
Abréviations
C. 392 : Clairaut (Alexis-Claude), Théorie de la Lune, déduite du seul principe de l'attraction réciproquement proportionnelle aux quarrés des distances, seconde édition à laquelle on a joint des Tables de la Lune, construites sur une nouvelle révision de toutes les espèces de calculs dont leurs équations dépendent, Paris, Dessaint et Saillant, (mars) 1765, in-4°, viii-162 p., 1pl [Télécharger] [5 septembre 1764 (2)] [(7 novembre) 27 octobre 1737 (1)] [15 novembre 1747 (1)] [Plus].
C. 412 : Clairaut (Alexis-Claude), Théorie de la Lune, déduite du seul principe de l'attraction réciproquement proportionnelle aux quarrés des distances, seconde édition à laquelle on a joint des Tables de la Lune, construites sur une nouvelle révision de toutes les espèces de calculs dont leurs équations dépendent, Paris, Dessaint et Saillant, (mars) 1765, in-4°, viii-162 p., 1pl [Télécharger] [5 septembre 1764 (2)] [(7 novembre) 27 octobre 1737 (1)] [15 novembre 1747 (1)] [Plus].
Référence
Le Gentil de la Galaisière (Guillaume-Joseph-Hyacinthe-Jean-Baptiste), Voyage dans les mers de l'Inde, fait par ordre du Roi à l'occasion du passage de Vénus sur le disque du Soleil, le 6 juin 1761 et le 3 du même mois 1769, 2 vol., Paris, 1779-1781 [1-2 novembre 1761] [26 octobre [1762]] [Plus].
Courcelle (Olivier), « 1 février 1767 (1) : Le Gentil », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n1fevrier1767po1pf.html [Notice publiée le 12 mai 2013].
[Du Vaucel] a trouvé que les nouvelles tables de M. Clairaut donnaient la longitude de Manille plus petite de 23 secondes seulement que la précédente, et celles de Mayer, une plus grande de 42 secondes. Mais en supposant une irradiation de 5 secondes, et une inflexion de 5 secondes, M. du Vaucel trouve que les tables de Clairaut donnent exactement la longitude déduite des satellites, au lieu que les nouvelles tables de Mayer, donnent une longitude plus grande que celle des satellites de 1' 5'' […] Enfin, quelle que soit la plus grande erreur des tables de Clairaut, je ne prétends point décider ici si elles l'emportent en exactitude sur les tables de Mayer, ou si les tables de Mayer ont sur elles cet avantage, comme l'a prétendu jusqu'à ce jour un astronome très renommé, avec assez peu de fondement, ce me semble, mais je puis assurer, comme une chose de fait, que dans toutes les occasions où j'ai eu besoin pendant mes voyages de calculs tirés des tables pour les comparer aux observations, les tables de Mayer m'ont paru fort exactes, ainsi que celles de Clairaut. Je saisis avec empressement et avec plaisir cette occasion que je rencontre de rendre hautement justice au travail d'un confrère aussi illustre ; l'amitié qu'il a toujours eue pour moi, et dont je m'honore, exigeait de ma part cet aveu, et ce témoignage public que je rends à la vérité (Le Gentil de la Galaisière 79-81, vol. 2, p. 306-310).