15 juin 1765 (2) : Parution de l'éloge de Clairaut dans le Journal encyclopédique :
Plusieurs papiers publics ont annoncé [cf. 20 mai 1765 (1), 12 juin 1765 (2)] ainsi [!] la mort de M. Clairaut. Vendredi 17 de ce mois [cf. 17 mai 1765 (1)], mourut à Paris, Alexis Claude Clairaut, pensionnaire de l'Académie royale des sciences, l'un des plus beaux génies et des plus célèbres géomètres de notre siècle. Il naquit en cette capitale en 1713 [cf. 13 mai 1713 (1)], et y reçut de son père les premiers principes de la géométrie et des mathématiques, pour lesquelles il montra de si grandes dispositions dès l'enfance, qu'à l'âge de huit ans, il fit pour son propre usage un petit traité de géométrie pratique. Il n'avait que seize ans, lorsque l'Académie royale des sciences de Paris voulut acquérir un sujet dont les progrès dans les sciences abstraites avaient été si rapides, qu'il était déjà l'objet de l'admiration des plus grands hommes. Il fut élu et reçu membre de cette Académie le 4 septembre1729 [! cf. 7 septembre 1729 (1)]. La Société Royale de Londres, les Académies de Berlin, de Pétersbourg, d'Upsal, et l'institut de Bologne, pour rendre hommage aux talent de M. Clairaut, l'associèrent à leurs travaux. Il a enrichi les sciences, et particulièrement les mathématiques, par les plus savantes découvertes. Personne avant lui n'avait entrepris de fixer et d'annoncer l'arrivée d'une comète [cf. 15 novembre 1758 (1)], dont on n'eût pas cru pouvoir déterminer le cours par la plus sublime géométrie ; et il ne fallait pas moins qu'un génie aussi éclairé que le sien pour y parvenir. Au milieu des études les plus sérieuses et les plus profondes, il cultivait les talents les plus agréables, et de la même plume avec laquelle il adressait des calculs à M. d'Alembert, son illustre ami [! cf. 29 juillet 1739 (2)], il écrivait en vers à M. de Voltaire [! cf. 3 octobre 1739 (1)]. Si les sciences ont fait une perte irréparable dans M. Clairaut, celle qu'éprouvent ses amis est encore plus grande. Il avait dans le caractère une douceur et une aménité qui lui gagnaient tous les cœurs. Les vives inquiétudes qu'ont marqué pendant sa dernière maladie tous ceux dont il était connu, les regrets occasionnés par sa mort, prouvent combien il était généralement chéri et estimé (Journal encyclopédique, 15 juin 1765, pp. 138-139).
Courcelle (Olivier), « 15 juin 1765 (2) : Parution de l'éloge de Clairaut dans le Journal encyclopédique », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n15juin1765po2pf.html [Notice publiée le 13 mai 2013].