Antheaulme ou Antheaume est un conseiller du Roi, syndic des tontines, qui a beaucoup travaillé sur le magnétisme (
Duhamel du Monceau 50,
Antheaulme 50,
Antheaulme 51a,
Antheaulme 51b,
Michell 52,
Lalande 61h) et qui remporte le 6 septembre 1760 le prix de l'Académie de Saint-Pétersbourg pour 1758 sur cette matière (
Antheaulme 60a,
Antheaulme 60b).
C'est un homme riche qui emploie une partie de ses revenus à la perfection des arts et des sciences et qui travaille lui-même avec autant « d'adresse que de sagacité » (cf.
14 février 1764 (1)).
Clairaut collabore avec Antheaulme en optique ainsi qu'il l'avait fait (ou le fait encore) avec de Tournière (cf.
Tournière), de Létang (cf.
Létang), George (cf.
George), Passemant travaillant parallèlement (cf.
4 mai 1761(1)).
Antheaulme prend contact avec Clairaut après avoir entendu parler de ses travaux en optique. Clairaut lui donne ses formules et un (très rare) morceau de cristal d'Angleterre (cf.
3 mars 1764 (2)).
En septembre 1763, Antheaulme construit une première lunette achromatique selon les principes de Clairaut (cf.
1 avril 1761 (2))
Elle est rapidement décrite par Messier (cf.
15 décembre 1763 (2)), Lalande (cf.
16 janvier 1764 (1)) et surtout par le cardinal de Luynes (cf.
14 février 1764 (1)).
Clairaut la mentionne lui-même dans
C. 60 (cf.
17 mars 1764 (1)).
Elle sera ultérieurement décrite par Lalande dans son
Astronomie (
Lalande 64a, vol. 2, pp. 840-841 ;
Lalande 92, vol. 2, pp. 577) ou son édition de l'
Histoire des mathématiques de Montucla (
Montucla 99-02, vol. 3, pp. 471-472).
Cette lunette aurait été encore meilleure si son auteur n'avait pas été aussi pressé d'en voir l'effet (cf.
3 mars 1764 (2)).
La lunette connaît « le plus grand succès » de l'aveu des astronomes (cf.
27 décembre 1763 (1)).
Elle est testée par Bailly, le cardinal de Luynes, de Thury, le Monnier, de la Lande, Chappe, le président Saron et fait l'unanimité (cf.
Avril 1764 (1)).
Un nouveau verre découvert par Zeiher pourrait encore améliorer sa qualité (cf.
22 mai 1764 (1)).
Selon Lalande, cette lunette de sept pieds était vers 1777 entre les mains de Pingré qui la regardait comme l'une des meilleurs que l'on ait faite (
1 avril 1761 (2)).
Antheaulme évoque sa technique de polissage dans (
Fougeroux de Bondaroy 64).
En janvier 1764, il achève, une seconde lunette, de neuf pieds cette fois, dont il espère qu'elle sera équivalente à une lunette ordinaire de quatre-vingt pieds (cf.
15 décembre 1763 (2),
6 janvier 1764 (1),
15 janvier 1764 (1),
15 janvier 1764 (2)).
Mais le résultat n'est pas aussi bon qu'il l'avait espéré, ainsi qu'il s'en explique dans (
Antheaulme 74) qu'il vient lire à l'Académie le 3 mars 1764 (cf.
3 mars 1764 (2)).
De Létang a fait une lunette de huit pieds qui surpasse celle d'Antheaulme (cf.
21 janvier 1765 (1)).
Ou c'est surtout la lunette d'Antheaulme de 9 pieds, qui fait l'effet de celles de 40, qui est excellente (cf.
Létang).
Le 23 août 1766 :
M. Antheaulme est entré et a présenté une lunette achromatique de deux pieds à laquelle il a adapté un oculaire concave, de laquelle il désirait faire la comparaison avec une lunette ordinaire de treize pieds ; mais le mauvais temps ne l'ayant pas permis, il a remise à MM. les astronomes pour en faite un essay (PV 1766, f. 284v). Jean III Bernoulli dit grand bien d'Antheaulme dans ses
Lettres astronomiques (cf.
Létang).
Les travaux d'Antheaulme se diffusent encore en Italie (cf.
30 avril 1765 (1)), en Allemagne (cf.
3 novembre 1768 (1)) et dans le temps (cf.
4 juillet 1770 (1)).