M. Antheaume [Antheaulme] est entré et a lû un mémoire sur la maniere de travailler les verres objectifs des lunettes, on a nommé pour l'examiner MM. Camus et Bailly (PV 1764, f. 53r).
Antheaulme n'est pas inconnu de Clairaut (cf. Antheaulme). Les commissaires remettent leur rapport le 14 avril (PV 1764, f. 80-82r), rapport qui entraîne la publication de (Antheaulme 74). Introduction des éditeurs : M. Antheaulme rend compte de deux essais de lunettes achromatiques d'après les formules de M. Clairaut, le second n'eût pas de succès. L'auteur croit devoir attribuer cet accident à ce que la surface plane d'un de ses verres, s'était déformée par le poli ; et pour éviter cet inconvénient, il propose de polir les verres dans des bassins comme on les forme. Ce changement dans la manipulation de cet art si important, suffit peut-être pour l'amener à une grande perfection ; on sait quelle supériorité avaient les verres taillés par Campani, et il est presque sûr qu'elle n'était due qu'à des manipulations dont la mémoire s'est perdue après la mort de cet artiste. Voyez dans les Mémoires de l'Académie de 1764 [1765 !] et 1770, des recherches de M. le duc de Chaulnes [(Chaulnes 65)] et de M. Jeaurat [(Jeaurat 70)] sur le même objet. Introduction de l'auteur : Les nouvelles découvertes qui ont été faites sur la dioptrique vont porter cette science à un point de perfection inconnu jusqu'ici ; c'est ce qu'on doit attendre des principes de M. Clairaut, établis dans ses excellents mémoires [C. 57, C. 58], si la pratique peut y répondre: il serait à souhaiter d'avoir aujourd'hui Campani, dont l'intelligence et l'adresse tireraient un grand parti de cette théorie ; il n'est pas douteux que si on avait donné à des verres aussi bien travaillés que les siens, les courbures nécessaires pour détruire toutes les aberrations, des lunettes, même assez courtes, feraient le plus grand effet. J'ai eu le bonheur de réussir sans avoir les mêmes ressources que lui ; dès que j'entendis parler des mémoires de M. Clairaut, sur l'optique, le goût que j'ai eu toujours pour cette science me porta à le prier de m'en communiquer les formules ; il eut la complaisance de le faire et de me donner même un morceau de cristal d'Angleterre, assez rare encore ici ; j'entrepris d'abord une lunette de 7 pieds, plus longue que toutes celles de Dollond qui étaient parvenues en France ; j'étais si empressé d'en voir l'effet, que j'avoue que j'ai négligé bien des petits soins nécessaires pour la perfection, ne m'étant attaché qu'à la régularité des courbures ; cependant le succès a surpassé mon espérance, et ma lunette de 7 pieds fait l'effet d'une bonne lunette de 35 pieds (Antheaulme 74).
Abréviations
C. 57 : Clairaut (Alexis-Claude), « Mémoire sur les moyens de perfectionner les lunettes d'approche, par l'usage d'objectifs composés de plusieurs matières différemment réfringentes », HARS 1756 (1762), Mém., pp. 380-437 [Télécharger] [1 avril 1761 (2)] [24 juillet 1739 (1)] [9 janvier 1750 (1)] [Plus].
C. 58 : Clairaut (Alexis-Claude), « Second mémoire sur les moyens de perfectionner les lunettes d'approche, par l'usage d'objectifs composés de plusieurs matières différemment réfringentes », HARS 1757 (1762), Mém., pp. 524-560 [Télécharger] [26 mai 1762 (2)] [22 octobre 1760 (1)] [29 novembre 1760 (2)] [Plus].
HARS 17.. : Histoire de l'Académie royale des sciences [de Paris] pour l'année 17.., avec les mémoires...
PV : Procès-Verbaux, Archives de l'Académie des sciences, Paris.
Références
Antheaulme (), « Observations sur la manière de travailler et de polir les verres objectifs des lunettes d'approches », Mémoires de mathématique et de physique, présentés à l'Académie royale des sciences par divers sçavans, et lus dans ses assemblées, 6 (1774) 465-469 [Télécharger] [Antheaulme].
Chaulnes (Michel-Ferdinand d'Albert d'Ailly duc de), « Mémoire sur quelques moyens de perfectionner les instrumens d'astronomie », HARS 1765, mém., pp. 411-427 [Télécharger] [23 mars 1765 (1)].
Jeaurat (Edme-Sébastien), « Détermination de la réfraction et de la dispersion des rayons dans le crown-glass et le verre de Venise et dans le flint-glass ou cristal d'Angleterre, avec les dimensions des objectifs achromatiques, composés de deux, de trois, de quatre et de cinq lentilles, calculées depuis deux pouces de foyer jusqu'à vingt pieds », HARS 1770, Mém., pp. 461-486 [Télécharger] [4 juillet 1770 (1)].
Courcelle (Olivier), « 3 mars 1764 (2) », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n3mars1764po2pf.html [Notice publiée le 19 février 2013].
M. Antheaulme rend compte de deux essais de lunettes achromatiques d'après les formules de M. Clairaut, le second n'eût pas de succès. L'auteur croit devoir attribuer cet accident à ce que la surface plane d'un de ses verres, s'était déformée par le poli ; et pour éviter cet inconvénient, il propose de polir les verres dans des bassins comme on les forme. Ce changement dans la manipulation de cet art si important, suffit peut-être pour l'amener à une grande perfection ; on sait quelle supériorité avaient les verres taillés par Campani, et il est presque sûr qu'elle n'était due qu'à des manipulations dont la mémoire s'est perdue après la mort de cet artiste. Voyez dans les Mémoires de l'Académie de 1764 [1765 !] et 1770, des recherches de M. le duc de Chaulnes [(Chaulnes 65)] et de M. Jeaurat [(Jeaurat 70)] sur le même objet. Introduction de l'auteur :
Les nouvelles découvertes qui ont été faites sur la dioptrique vont porter cette science à un point de perfection inconnu jusqu'ici ; c'est ce qu'on doit attendre des principes de M. Clairaut, établis dans ses excellents mémoires [C. 57, C. 58], si la pratique peut y répondre: il serait à souhaiter d'avoir aujourd'hui Campani, dont l'intelligence et l'adresse tireraient un grand parti de cette théorie ; il n'est pas douteux que si on avait donné à des verres aussi bien travaillés que les siens, les courbures nécessaires pour détruire toutes les aberrations, des lunettes, même assez courtes, feraient le plus grand effet.
J'ai eu le bonheur de réussir sans avoir les mêmes ressources que lui ; dès que j'entendis parler des mémoires de M. Clairaut, sur l'optique, le goût que j'ai eu toujours pour cette science me porta à le prier de m'en communiquer les formules ; il eut la complaisance de le faire et de me donner même un morceau de cristal d'Angleterre, assez rare encore ici ; j'entrepris d'abord une lunette de 7 pieds, plus longue que toutes celles de Dollond qui étaient parvenues en France ; j'étais si empressé d'en voir l'effet, que j'avoue que j'ai négligé bien des petits soins nécessaires pour la perfection, ne m'étant attaché qu'à la régularité des courbures ; cependant le succès a surpassé mon espérance, et ma lunette de 7 pieds fait l'effet d'une bonne lunette de 35 pieds (Antheaulme 74).