Alexis Clairaut (1713-1765)

Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765)


Chronologie de la Société des arts
La chronologie de la Société des arts (cf. Société des arts) peut être ainsi détaillée :
  • 1715-1723 : Régence :

    Une Société des arts s'assemble aux galeries du Louvre avec l'approbation du duc d'Orleans (le Régent) et sous la protection de l'abbé Bignon (cf. 8 novembre 1728 (1)).

    Sully a beaucoup contribué à son établissement (Le Roy 37l).

    Clairaut le père était connu de l'abbé Bignon dès 1712 (cf. 22 décembre 1725 (1)).

  • 1726 : Nouvel établissement de la Société (Fouchy 65).

    Tout laisse penser que Grandjean de Fouchy confonde 1726 et 1728.

  • 172[8] : Nouvel établissement de la Société (Fouchy 65).

    Julien Le Roy :
    Pendant qu[e Sully] travaillait [à la méridienne de Saint-Sulpice (Sully 28)], quelques-uns des membres de la Société des arts, qui se tenait ci-devant au Louvre, sous la protection de M. le Régent, et à l'établissement de laquelle il avait beaucoup contribué, lui proposèrent de se joindre à eux pour en reprendre les assemblées interrompues. Son goût pour les sciences et les arts le porta du reste à se donner beaucoup de soins pour faire réussir ce projet, qui lui plut infiniment. Il excita beaucoup de personnes à y concourir avec lui, et loua lui-même une salle, dans laquelle on commença à s'assembler peu de temps après. Dans la dernière assemblée où il assista, il y lut une lettre de M[onsieu]r Grégori, qu'il venait de traduire de l'anglais, sur l'utilité des mathématiques. Sur la fin de la même semaine, ayant appris qu'une personne du Faubourg Saint-Marceau avait dessein de montrer quelque chose de curieux à la Société des arts, il en prit l'adresse, laquelle étant fausse. Il fit tant de tours et retours dans ce grand faubourg sans pouvoir la trouver qu'il s'en échauffa, et mourut quatre ou cinq jours après [en octobre 1728] d'une fluxion de poitrine (Le Roy 37l).

    Dans la Suite de la clef :
    La première idée [de la Société] en était venue à feu M. Sully, Anglais, horloger de réputation, qui engagea quelques habiles géomètres, mécaniciens et artistes à s'assembler dans une maison du faubourg Saint-Germain (Suite de la clef, novembre 1730, pp. 321-323).

  • [c. 1] septembre 1728 : Sont déjà associés assidus :
    M. Clairaut pere [Jean-Baptiste Clairaut] professeur de mathematiques et membre de la Societé royale de Berlin, rue des Boucheries chez M. Boleduc [Boulduc]
    M. Clairaut fils [Alexis Clairaut] geomettre, idem chez M. Boleduc
    M. Liebaux geographe censeur royal des livres, au coin de la porte S[ain]t Michel
    M. Le Roy l'ainé [Julien Le Roy], horloger mecanicien, rue de Harlay pres le Palais
    M. Le Roy le cadet [Pierre Le Roy], horloger mecanicien, place Dauphine (HCAD, 11).

    Version de Stockholm :
    Clairault pere geometre, reu [rayé des boucheries chez M[onsieu]r Bolduc [remplacé par] S[ain]t Pere
    [Rayé] Clairault fils geo[mè]tre Idem chez M[onsieu]r Boleduc
    Liebeaux geographe, au coin de la place S[ain]t Michel
    Le Roy l'ainé horlogeur, reu du harlay pres le palay
    Le Roy cadet horloger, place Dauphine (NMS, Ms CC 3459).

    Ces listes, faites après coup, ne mentionnent pas les morts, ce qui explique que Sully, décédé le 13 octobre 1728, ne s'y trouve pas.

  • 16 septembre 1728 : Est reçu associé libre :
    M. l'abbé de Romieu, phisicien, a l'hotel de Luxembourg, rue S[ain]t Marc (HCAD, 26 ; NMS, Ms CC 3459 ; HCAD, 134 (qui indique sans doute par erreur 26 septembre)).

  • Idem (16 septembre 1728) : Sont reçus associés étrangers :
    Bellidor [Bélidor] ingenieur, a Ferre en Tertenois
    L'abbé Marci physi[cien], a Naples
    Parsecknecht mede[cin]
    L'abbée Martigni géo[mètre], a Florence
    Michel Ange Slodtz sculteur, a Rome (NMS, Ms CC 3459 ; HCAD, 27 [bis]).

    La liste (HCAD, 27 [bis]) mentionne aussi « Oudry, peintre du Roy », « de la Hire, ingenieur », Guyot, « Procope, docteur en medecine », sans doute par erreur, ces personnes ayant été reçues (dans des classes diverses) en 1733.

    Il est probable que la date ne soit exacte que pour Bélidor, le seul de ces noms qui se trouve sur la liste de membres adressée à l'abbé Bignon le 8 novembre (cf. 8 novembre 1728 (1)).

  • 26 septembre 1728 : Sont reçus associés assidus :
    M. Crestelet du Plessis, anatomiste
    M. Crestelet du Plessis, anatomiste
    M. Enderlin, horloger mecanicien, a l'abbaye S[ain]t Germain des Prez
    M. Rameau, organiste (HCAD, 11).

    La liste (HCAD, 17) donnera encore Rameau, sans doute par erreur, associé assidu le 26 mars 1730.

    Rameau est rayé sur les listes (HCAD, 60, 134), ce qui suggère qu'il n'a plus fait partie de la Société à un moment donné.

  • Idem (26 septembre 1728) : Sont reçus associés libres :
    M. Balky [Blackey], mechanicien
    M. Dandrieu, organiste [du Roy et des eglises de S[aint] Merry et de S[ain]t Barthel[e]my (HCAD, 134)] (HCAD, 26).

    Cette liste (HCAD, 26) mentionne encore « Belidor, professeur de mathematiques a l'Ecole de La Fere, a La Fere », « l'abbé Marcy, phisicien » (ou « Marci, phisicien a Naples », remplacé au crayon par « Bruxelles » sur (HCAD, 134), ou « Marci phisicien a Bruxelles » sur (HCAD, 60)), et « Parseknecht, medecin », sans doute par une double erreur (cf. 16 septembre).

    Blackey et Dandrieux sont rayés sur les listes (HCAD, 60, 134), ce qui suggère qu'ils n'ont plus fait partie de la Société à un moment donné.

  • 29 septembre 1728 : Est reçu associé assidu :
    M. Jacques Le Maire, ingenieur pour les mathematiques, au Genie Quay de l'Horloge (HCAD, 11 ; NMS, Ms CC 3459).

  • 3 octobre 1728 : Est reçu associé assidu :
    M. Grandjean, astronome graveur des caracteres de l'imprimerie royale, rue des Postes a l'Estrapade (HCAD, 11 ; NMS, Ms CC 3459).

  • 10 octobre 1728 : Est reçu associé assidu :
    M. Deseutre [ou Deseuttre (HCAD, 60)], expert ecrivain juré, verificateur pour les ecritures (HCAD, 11).

    Deseutre est rayé sur les listes (HCAD, 60, 134), ce qui suggère qu'il n'a plus fait partie de la Société à un moment donné.

  • Idem (10 octobre 1728) : Est reçu associé libre :
    M. Jousse, astronome, rue de Richelieu (HCAD, 26 ; NMS, Ms CC 3459).

  • [13] octobre 1728 : Mort de Sully (Le Roy 37l).

    La date du 13 provient de (Moreri 35).

    Angélique Delisle témoigne de la mort de Sully (cf. 17 janvier 1729 (1)).

  • 17 octobre 1728 : Est reçu associé assidu :
    M. l'abbé d'Egua [de Gua], geomettre (HCAD, 11 ; NMS, Ms CC 3459).

  • 24 octobre 1728 : Est reçu associé répondant :
    Petit, charpentier (HCAD, 24 ; NMS, Ms CC 3459).

    La liste (HCAD, 11) ajoute que ce Petit est « entrepreneur des ponts et chaussées », mais le déclare associé assidu.

  • Idem (24 octobre 1728) : Sont reçus associés assidus :
    M. Pelais [ou Pelays (HCAD, 60, 134)], sindic des distilateurs en chimie et artiste de la monnoye de Paris, [d'une autre main] mort (HCAD, 11).

  • 31 octobre 1728 : Sont reçus associés assidus :
    M. Germain, sculpteur orfevre du Roy et de la Reine, au[x] Gallerie[s] du Louvre
    M. de Vigny, architecte ordinaire du Roy et de l'Academie royale d'architecture, rue de Clery
    M. du Vivier, graveur des medailles de l'histoire du Roy, membre de l'Academie royale de peinture et sculpture, au[x] Gallerie[s] du Louvre (HCAD, 11 ; NMS, Ms CC 3459).

    Les noms de de Vigny et du Vivier ne se trouvent pas sur la liste adressée à l'abbé Bignon le 8 novembre (cf. 8 novembre 1728 (1)), alors que ceux de Le Normand et Röettiers devraient se trouver au moins sur (HCAD, 11).

  • Idem (31 octobre 1728) : Sont reçus associés libres :
    M. Renard du Tasta, chimiste, a l'hotel de la Monnoye (HCAD, 26 ; NMS, Ms CC 3459).
    M. Renard, directeur de la monnoye de Paris (HCAD, 26).

    Cette liste (HCAD, 26) mentionne encore Michel Ange Slodtz, sans doute par erreur (cf. 16 septembre).

  • 8 novembre 1728 : Liébaux écrit à l'abbé Bignon.

    Il lui demande s'il veut bien protéger la Société et lui adresse une déclaration d'intention, un projet de règlement et une liste de ses membres.

    L'objet général de la Société est « la perfection des arts dont elle fera la description et même l'histoire ».

    Il est prévu une séance hebdomadaire, le dimanche de quatre heures à six heures, et la publication des travaux des membres.

    C'est ce règlement (ou projet de) qui paraît régir la Société jusqu'à celui présenté par le comte de Clermont le 28 août 1729.

    Selon la liste adressée à l'abbé Bignon, la Société est alors composée des vingt-cinq personnes suivantes : Bélidor, Clairaut le pere, Alexis Clairaut, Crestelet du Plessis père, Crestelet du Plessis fils, Enderlin, Dandrieu, l'abbé de Gua, Germain, Grandjean, Liébaux, Jacques Le Maire, Le Normand, Deseuttre, Petit, Rameau, Renard l'aîné, Renard le cadet, Julien Le Roi, Pierre Le Roi, l'abbé de Romieu, Röettiers, Pelays, Jousse, Blackey (cf. 8 novembre 1728 (1)).

  • 26 novembre 1728 : Sont reçus associés libres :
    M. Chiquet, avocat au Conseil [mis au 26 novembre sur (HCAD, 134) et (HCAD, 60)]
    M. Derozier [Desrosiers (HCAD, 60), Desroziers (HCAD, 134)], graveur pour les cartes de geographie (HCAD, 26 (qui les place au 31 décembre sans doute par erreur), 60, 134).

    Derozier est rayé sur les listes (HCAD, 60, 124), ce qui suggère qu'il n'a plus fait partie de la Société à un moment donné.

  • 28 novembre 1728 : Sont reçus associés assidus :
    M. Barriere [Barrier], orfevre et graveur du cabinet du Roy pour les pierres pretieuses
    M. Retou [Restout], peintre de l'Academie royale de peinture et sculpture (HCAD, 11).

  • [c. novembre] 1728 : Grandjean lit un « Discours preliminaire sur l'etude de l'astronomie » (AAS, dossier Fouchy).

    Un manuscrit se trouve dans le dossier Fouchy aux archives de l'Académie des sciences. Il est daté grâce à ce passage « D'ailleurs ils ont été si bien etablis dans la sçavante lettre de M[onsieu]r Gregory qu'un de nos associez dont nous regrettons la perte lû à la compagnie il y a quinze jours ».

  • 3 décembre 1728 : Sont reçus associés libres :
    M. [Husnet ?] [[Hussnet ?] (HCAD, 60), [Hussenot ?] (HCAD, 134)], avocat au Conseil (HCAD, 26).
    M. l'abbé Peneti [Penetti], secretaire de S. A. R. le grand duc de Toscane, mecanicien, rue de l'Université
    M. Du Tot, mechanicien, rue Croix des Petits Champs (HCAD, 26 ; NMS, Ms CC 3459).

    Husnet est rayé sur la liste (HCAD, 134), ce qui suggère qu'il n'a plus fait partie de la Société à un moment donné.

    Du Tot est très certainement Nicolas Dutot (1684-1741). Cet économiste, connu pour ses Réflexions politiques sur les finances et le commerce (1738), habite en effet depuis 1725 rue Croix des Petits Champs. De plus, le catalogue de sa bibliothèque, dressé à sa mort, mentionne un « Règlement de la Société des arts, 1730 ». Enfin, au 3e étage de son appartement, il avait installé un laboratoire dont les instruments furent évalués dans l'inventaire après décès par Jacques Lemaire, un des membres de la société. Il possédait aussi une horloge faite par Dutertre, autre membre. Le prénom de Dutot est bien Nicolas, acte de baptême faisant foi, et non Charles, comme le veut une tradition bibliographique erronée (François Velde, CP, 29 et 30 avril 2008).

    Dutot est identifié de même et indépendamment dans (Cheynet de Beaupré 09) (François R. Velde, CP, 3 juillet 2014).

    Nicolas Dutot est étudié de manière approfondie dans (Velde 12).

  • 7 décembre 1728 : La Société des arts remercie le comte de Clermont pour sa protection (cf. 7 décembre 1728 (1)).

  • 19 décembre 1728 : Sont reçus associés libres :
    M. Avray [Auvray] [conseiller au Châtelet (HCAD, 134), (HCAD, 60)], geomettre, rue Pierre au Lard S[aint] Mery, par ailleurs indiqué une nouvelle fois le 26 décembre]
    M. Gourdon, geomettre, a l'hotel de Soubize
    M. de Perne, hidrographe, rue et vis a vis l'hotel de Condé (HCAD, 26 ; NMS, Ms CC 3459).

    La liste (HCAD, 11) recense bizarrement le 19 décembre 1728 comme associés assidus :
    M. Gourdon, astronome
    M. [blanc], machiniste (HCAD, 11).

  • 26 décembre 1728 : Sont reçus associés libres :
    M. l'abbé Nollet, mecanicien, rue du Mouton (HCAD, 26 ; NMS, Ms CC 3459).

    La liste (HCAD, 26) porte encore, sans doute par erreur, « M. Auvray, conseiller au Chastelet » déjà recensé comme associé libre le 19 décembre.

  • 1728 : Sont associés honoraires en 1728 :
    M. le comte de Plelô, ambassadeur de France en Dannemark
    M. Languet de Gergy, curé de Saint Sulpice
    M. de Pontcarré de Viermes [Viarmes] [M[aît]re des requêtes, intendant de Bretagne (HCAD, 134)]
    M. le comte Leopol[d] de [Dietrichstein], à Vienne [déjà mort à cette date ?]
    M. le marquis de Riccardy [Riccardi], a Florence
    M. le comte Argonati [Arconati] Visconti, a Milan
    M. L'abbé Franchiny [Franchini], envoyé de Florence en France
    M. le comte Ernest de Harrac, auditeur de Rote, a Rome
    M. le comte Ferdinand de Harrac, a Vienne
    M. Mellian [Melian], maistre des requetes (HCAD, 11).

  • 2 janvier 1729 : Sont reçus associés libres :
    M. André pour le commerce (HCAD, 25).
    M. Chevautez [Chevotet], architecte, rue du Bouloy
    M. Medalon, mecanicien, rue de [blanc], ché M[onsieu]r Moran (HCAD, 25 ; NMS, Ms CC 3459).

    André est rayé sur les listes (HCAD, 60, 134), ce qui suggère qu'il n'a plus fait partie de la Société à un moment donné.

  • 6 janvier 1729 : Sont reçus associés libres :
    M. Gaudron, horloger, place Dauphine (HCAD, 25 ; NMS, Ms CC 3459).
    M. Bonneau, M[aî]tre charpentier (HCAD, 25).

    Bonneau est rayé sur les listes (HCAD, 60, 124), ce qui suggère qu'il n'a plus fait partie de la Société à un moment donné.

  • 17 janvier 1729 : Angélique Delisle écrit à son frère :
    On [...] continué [les assemblée de Sully] depuis sa mort. [Elles] se tiennent les festes carrefour S[ain]t Benoist dans la maison de M[onsieu]r Liébaux qui en est le président. Je crois qu'il y professe la geographie. Les plus petites parties s'i traittent puisqu'il y a des maistre a dancer, de musique, des architectes et des peintres. M[onsieu]r Clero y est pour la geometrie. M[onsieu]r le comte de Clermont s'en dit protecteur (cf. 17 janvier 1729 (1)).

    Liébaux est domicilié sur le site de l'ancienne académie de Longpré (cf. 8 novembre 1728 (1)), carrefour Saint-Benoît, où la cour du Dragon est alors en construction. Celle-ci est effectuée entre 1728 et 1732 par Pierre Vigné de Vigny, non sans liaison avec Puisieux, pour le compte d'Antoine Crozat, propriétaire des lieux depuis 1713. Le dragon lui-même, actuellement conservé au Louvre, est sculpté par Paul Ambroise Slodtz (Gallet 73).

    Des séances ont pu se dérouler chez Puisieux, dans cette même cour du Dragon, après des séances au jardin du Luxembourg pendant la belle saison (Bertrand 69, pp. 95-97).

    Le comte de Clermont offrira une salle de son Palais, ainsi que cela sera annoncé le 17 décembre 1729.

  • 13 février 1729 : Une commission est nommée pour travailler sur le règlement de la Société.

    C'est ce qu'indique le procès-verbal du 27 octobre.

    Un premier projet de règlement avait été adressé à l'abbé Bignon le 8 novembre 1728 (cf. 8 novembre 1728 (1)).

    Le projet de cette commission est lu le 8 mai. Il rencontrera celui parallèlement dressé par le comte de Clermont, dont la Société prend connaissance le 28 août. La Société fait alors passer le sien au comte de Clermont le 2 septembre. Moncrif signe l'approbation de la version finalement publiée le 3 janvier 1730.

  • 1 mai 1729 :
    Du premier mai 1729
    Monsieur Clairaut le cadet a lu un memoire sur une nouvel[l]e maniere de tro[u]ver les points de la parabole, par deux [méthodes] dif[f]erentes (SB, Ms J 1750).

  • 8 mai 1729 :
    Du 8 mai 1729
    Après la lecture du projet de reglemens presenté a la compagnie par Messieurs les com[m]issaires, il a eté deliberé que deux copies desdits reglemens seroient aportées dans huitaine et laissées sur le bureau pour y pouvoir être lues par tous ceux des membres de la Societé qui voudront y faire les reflexions qu'ils jugeront convenables, lesquels reflexions ils metront par ecrit en cotant les articles sur lesquels ils les auront faites et que huit jours après ils les apporteront a l'assemblée, ou elles seront lues et discutées a la pluralité des voix.
    De plus il a eté deliberé que la Société changera de logement au premier juillet prochain s'il est possible et que Messieurs Renard, Le Roi, Chevautés [Chevautet], du Tot [Dutot], de Romieu et Liébaux prendroient le soin de chercher des lieux com[m]odes et decens pour la loger, et d'en informer la compagnie.
    [Signé] J. Leroy, Clairaut, Liébaux, Dutot, Grandjean, Le Maire, Romieu, Renard du Tosta, P. Gaudron, Dégua [de Gua], Clairaut le fils, Deseuttre
    Suite des noms prec[é]dent
    Chevotet, Chiquet, Duplessis, Barrier, Petit, Derosier, D. Medalon, Puisieux (SB, Ms J 1750).

  • 15 mai 1729 :
    Du 15 mai 1729
    La compagnie a jugé a propos de proroger de huit jours le terme marqué par la deliberation precedente pour faciliter à tous les membres de la Société l'examen du projet de reglemens proposé par les commissaires qu'elle a choisi a cet ef[f]et. Et a deliberé de plus qu'apres l'expiration de ce terme elle procedera incessemment a fixer ses reglemens sans avoir egard aux difficultés de ceux de ses membres qui n'auroient pas doné leur avis dans les temps qu'elle a indiqué.
    [Signé] Leroy, Liébaux, Auvray, Gourdon, Du Vivier, Germain, Barrier (SB, Ms J 1750).

  • 22 mai 1729 : Grandjean lit sur la cause des vents (cf. 19 juin).

  • 29 mai 1729 : Gaudron présente une pendule.

    C'est ce qu'il indique dans (Gaudron 37, p. 422), et le mémoire qui accompagnait la présentation est passé sur le marché des manuscrits (Monteil 35, vol. 1, pp. 41-43).

  • 19 juin 1729 :
    Du 19 juin 1729
    M[onsieu]r de Grandjean a continué le memoire qu'il avoit commencé le 22 may sur la cause physique des vents et a proposé ce probleme : Trouver une machine par laquelle on puisse estimer la force et la direction du vent (SB, Ms J 1750).

    Le compte-rendu de cette séance n'est pas de la main de Liébaux.

  • 10 juillet [1729] :
    Du 10 juillet
    Monsieur Granjean a continué la lecture du memoire sur la cause phisique des vents (SB, Ms J 1750).

  • 17 juillet [1729] :
    Du 17 juillet
    La compagnie aïant deliberé que le tresorier rap[p]orteroit les regîtres pour verifier ses recet[t]es et ses depenses, la verification faite et le regître chargé de l'ar[r]eté de com[p]te signé du directeur, du secretaire et de l'administrateur, la Société s'est trouvé redevable de 92 # 9 s[ols] 6 d[eniers], sur quoi la Societé a aussi deliberé qu'en se reglant sur la plus forte contribution qui est de 20 # pour chaque assidu et de 90 # pour chaque libre il sera ecrit une lettre circulaire pour avertir ceux qui n'ont fourni qu'une partie ou rien de leur contribution d'avoir la bonté d'y satisfaire dans quinzaine après quoi on regardera leur silence comme une marque qu'ils se seront retirés de la Societé.
    [Signé] J. Leroy, Liébaux, Clairaut, Dutot, Romieu, Le Maire, Petit, Puisieux, Grandjean, Degua [de Gua], P. Gaudron, D. Medalon (SB, Ms J 1750).

  • 18 juillet 1729 : Mémoire sur la différence des machines fixes et en mouvement (Monteil 35, vol. 1, pp. 41-43).

  • 7 août 1729 :
    Du 7 août 1729
    Monsieur Julien de Mugneret est venu presenter a la Societé un memoire de geometrie sous une enveloppe cachetée disant que Son Altesse Serenissime Monseigneur le comte de Clermont l'avoit envoyé a la compagnie pour que ledit memoire y fut examiné, sur quoi la Societé a nom[m]é pour commissaires Messieurs Clairaut pere et fils, Monsieur Auvray et Monsieur l'ab[b]é Deguat [de Gua] afin que sur leur rap[p]ort il soit rendu compte a S.A.S. du merite de l'ouvrage en question.
    [Signé] Liébaux, J. Leroy (SB, Ms J 1750).

  • 14 août 1729 :
    Du 14 août 1729
    Monsieur Clairaut le cadet a lu a la compagnie une proposition nouvl[l]e de geometrie elementaire qui a paru nouvelle et ingenieuse.
    [Signé] Liébaux, J. Leroy (SB, Ms J 1750).

  • 21 août 1729 :
    Du 21 août 1729
    Monsieur Grandjean a lu le detail de l'observation de l'eclipse de Lune du 10 août 1729 et a laissé ce detail par ecrit. [Mon]sieur Clairaut a lu des reflexions sur une pretendue quadrature du cercle examinée dans la Societé par l'ordre de S. A. S. Monseigneur le comte de Clermont.
    [Signé] Liébaux, J. Leroy (SB, Ms J 1750).

  • 28 août 1729 :
    Du 28 août 1729
    Monsieur le curé de S[ain]t Sulpice a fait rap[p]ort a la compagnie qui etoit aujourd'hui en tres petit nombre que S. A. S. Monseigneur le comte de Clermont, protecteur de la Société, lui a fait l'hon[n]eur de le deputer a ces Messieurs assemblés pour leur dire que S. A. S. a eu la bonté de dresser elle même des Reglemens pour la Societé des arts, contenus en trente un articles fort courts et tres precis. Monsieur le curé de S[ain]t Sulpice a en même temps rendu compte a l'assemblée des bontés particulières de S. A. S. pour toute la Societé, et de la protection eclatante qu'elle vouloit bien lui don[n]er, tant en se trouvant le plus souv[e]nt qu'il seroit possible aux assemblées, qu'en procurant a la Societé tous les avantages, qu'elle pouroit en attendre. Lecture a été faite des dits reglemens, après laquel[l]e il a eté deliberé et resolu de faire a S. A. S. de tres humbles remerci[e]mens des soins qu'elle vouloit bien prendre de la Societé, et en particulier de lui don[n]er des loix et des reglemens ou la precision, la sagesse, et la prudence regnent egalement. Elle a en même tems chargé monsieur le curé de S[ain]t Sulpice d'avoir l'hon[n]eur de l'en remercier tres humblement en atendant que la Societé le puisse faire d'une maniere plus solennel[l]e et pour cela il a été deliberé et resolu qu'il [serait] ecrit une letre circulaire a tous les associés pour former une assemblée complete de la Societé, ou la lecture des mêmes reglemens sera repetée afin que tous les [membres] en aient connoissance et que la reception puisse en être faite d'une maniere authentique. Il a encore été resolu que si quelqu'un jugeoit a propos de faire quelques observations sur les reglemens don[n]és par S. A. S. il les proposera a la premiere assemblée afin qu'a la pluralité des voix, il soit jugé de la necessité de l'utilité des dites observations pour après demander a S. A. S. la permission de les lui presenter.
    [Signé] Languet de Gergy, Grandjean, Clairaut, Liebaux, Duplessis fils (SB, Ms J 1750).

    La Société transmettre au comte de Clermont son propre projet de règlement le 2 septembre. La version imprimée des règlements comptera finalement 46 articles (Clermont 30).

  • 2 septembre 1729 : Le projet de règlement sur lequel travaillait la Société des arts est transmis au comte de Clermont.

    C'est ce qu'il ressort du procès-verbal de la séance du 27 octobre.

  • 7 septembre 1729 : Clairaut est proposé comme adjoint mécancien à l'Académie des sciences (cf. 7 septembre 1729 (1)).

    La candidature de Clairaut sera agrée par le Roi malgré son trop jeune âge le 11 juillet 1731 (cf. 11 juillet 1731 (1)). L'académie prendra encore Buache comme adjoint géographe le 12 juin 1730, sur une place nouvellement crée ; La Condamine comme adjoint chimiste le 12 décembre 1730 ; Grandjean comme adjoint astronome surnuméraire le 24 avril 1731 ; Grosse comme adjoint chimiste le 21 août 1731 ; sans parler de Gallon, correspondant en 1735 ; Nollet, adjoint mécanicien en 1739 ; l'abbé de Gua, adjoint géomètre en 1741 ; Vaucanson, adjoint mécanicien en 1746 ; Quesnay, associé libre le en 1751...

    L'abbé de Molières, adjoint mécanicien le 11 août 1721, puis associé mécanicien le 14 août 1729 fait le trajet inverse en devenant assidu le 24 janvier 1732.

    En se remémorant son entrée à l'Académie (cf. 12 décembre 1730), La Condamine se souviendra qu'on lui a demandé de renoncer à la Société des arts ; d'un autre côté, Grandjean a été secrétaire de la Société en 1732 alors qu'il était de l'Académie des sciences.

  • 16 octobre [1729] :
    Du dimanche 16 octobre
    Monsieur le curé de S[ain]t Sulpice est venu a la salle de la Societé des arts où la compagnie etoit extraordinairement assemblée et a dit que S. A. S. M. le comte de Clermont l'aïant chargé d'ap[p]orter a la Societé les reglemens qu'elle a composés, il venoit s'aquit[t]er des ordres de S. A. S. Il a d'abord eté répondu tout d'une voix que la compagnie etoit si penetrée des bontés de M. le comte de Clermont et si convaincue de la sagesse des loix qui lui étoient envoyées qu'on en al[l]oit signer l'acceptation même avant la lecture, pour mieux marquer son respect et sa soumission, ce qui n'a pas été jugé necessaire par M. le curé de S[ain]t Sulpice qui s'est chargé de rendre comte a S. A. S. les sentimens de la compagnie. Lecture desdits reglemens a eté faite par [le secr]etaire après laquel[l]e il a eté deliberé que la Societé des arts feroit sup[p]lier M. le comte de Clermont de lui permetre d'al[l]er en corps le remercier tres humblement des peines qu'il a bien voulu prendre pour elle, et de lui marquer le jour de sa commodité. Apres quoi l'acceptation de la compagnie a été ecrite a la fin desdits reglemens apres laquel[l]e tous les membres presens de la Societé ont signés.
    [Signé] Liebaux, secretaire de la Société, J. Leroy (SB, Ms J 1750).

    Les séances qui avaient alors lieu le dimanche, rythme hebdomadaire correspondant au projet de règlement adressé à l'abbé Bignon (cf. 8 novembre 1728 (1)), se déroulent désormais le jeudi et le dimanche, rythme bihebdomandaire qui correspond sans doute au règlement en cours d'examen, en tout cas au règlement finalement imprimé (Clermont 30)s.

  • 20 octobre 1729 :
    Du jeudi 20 [octo]br[e] 1729
    La Societé assemblée a deliberé que M. Liébaux secretaire seroit prié d'ap[p]orter a la seance prochaine la liste des membres qui sont actuel[l]ement de la Societé pour travailler aux ar[r]angemens les plus convenables.
    [Signé] Liébaux, secretaire J. Leroy (SB, Ms J 1750).

  • 23 octobre 1729 :
    Du dimanche 23 octobre 1729
    Monsieur le curé de S[ain]t Sulpice aïant envoyé un quart de cercle en present a la Societé des arts, par Monsieur Le Maire l'un des membres de ladite Societé, il a eté deliberé qu'il seroit remercié au nom de la Societé par quelques uns de ses membres qui seroient nom[m]és à cet ef[f]et et que sur ce quart de cercle, la compagnie feroit graver l'inscription suivante : Le 23 octobre 1729 la Societé des arts a reçu en present ce quart de cercle de M[onsieu]r Languet de Gergy curé de S[ain]t Sulpice, l'un de ses honora[ires.] Il a aussi eté resolu qu'en interpretation de l'article [blanc !] du règlement, les memoires qui ne concerneront que les sciences ne seront lus dans les assemblées de la Société qu'en extraits et que copie des memoires sera laissée au secretaire a cause des rap[p]orts aux arts qu'on y pourroit decouvrir dans la suite [rayé : mais qui ne seront point imprimés dans les registres de la Societé]. Cette seconde deliberation a ete faite sur ce que M. l'ab[b]é Degua [de Gua] a demandé a la compagnie de quel[l]e maniere il devoit se comporter a l'egard d'un memoire de sa composition qu'il croyoit de sciences et dont cependant il auroit souhaité faire part à la Societé pour en recevoir les sentimens avant que de l'abandon[n]er à l'impression.
    [Signé] Liébaux secretaire, J. Leroy, P. Gaudron (SB, Ms J 1750).

  • 27 octobre 1729 :
    Du jeudi 27 octobre 1729
    Monsieur l'ab[b]é Degua [de Gua] a lu l'extrait d'un memoire qu'il doit faire imprimer sous le tître de Projet et essai d'une nouvelle theorie des courbes et cela conformement a la deliberation du 23 octobre dernier.
    Du même jour les sieurs com[m]issaires nom[m]és par deliberation du 13 fevrier dernier a l'ef[f]et de travailler a un projet de reglemens pour la Societé, ont dit que pour satisfaire a ladite deliberation ils avoient presenté le [blanc] juillet l'ouvrage qu'ils avoient fait en consequence, lequel aïant eté examiné par la Societé dans plusieurs seances, avoit eté repris par eux, pour y faire quelques changemens que ladite Societé avoit cru necessaires avant que les pouvoir authoriser ; que dans le tems de ce second travail S. A. S. M[onsei]g[neu]r le comte de Clermont avoit envoyé le 28 août par M. le curé de S[ain]t Sulpice des reglemens qu'elle avoit composés pour la Societé dont il fut resolu que la lecture seroit repetée le dimanche suivant pour pouvoir être signés par un plus grand nombre d'associés, l'assemblée n'etant pas alors assés grande pour une af[f]aire si importante ; que leur ayant paru que S. A. S. n'avoit eu aucune connaissance dudit projet ils s'etoient cru obligés de le lui communiquer dans la semaine com[m]e aïant eté dressé par ordre même de la Societé et pour y avoir tel egard que S. A. S. jugeroit a propos ; qu'ils le lui avoient en fait communiqué le 2 septembre et que cette demarche avoit eté autorisée tant par la reception pleine de bonté que S. A. S. avoit daigné leur faire que par la Societé assemblée le surlendemain. Qu'aujourd'hui enfin qu'ils ont tous [souscrits] au reglement que S. A. S. a envoyé le [16 ?] octobre ; ils requierent que leur projet contenu en un cayer de vingt quatre feuillets signé et paraphé par eux, soit deposé dans les archives de la Societé pour servir à toujours de preuve qu'ils ont satisfait a ladite deliberation du 13 treize [!] fevrier, et en même tems un monument de leur zele, ce qui a eté unanimement ac[c]ordé par la presente assemblée et executé a l'instant, et dont a eté fait mention au bas dudit projet. Il a de plus eté deliberé que ceux des membres de la Societé qui ont travaillé precedemment dans les même vues auront la liberté de deposer leur ouvrage dans les mêmes archives pour temoignage perpetuel de leur attachement aux intêrets de la compagnie.
    [Signé] Liebaux secretaire, Julien Le Roy directeur, Clairaut administrateur, Puisieux tresorier (SB, Ms J 1750).

  • [3]0 octobre 1729 :
    Du dimanche [3]0 octobre 1729
    Monsieur Grandjean a lu le detail de l'observation qu'il a faite de l'aurore boreale qui a paru la nuit du 16 au 17 octobre 1729.
    [Signé] Liébaux secretaire, Julien Le Roy (SB, Ms J 1750).

  • 27 novembre 1729 :
    Du dimanche 27 novembre 1729
    Monsieur Pigeon a presenté un globe de sa façon et de son invention à la Societé assemblée qui a jugé que ledit sieur Pigeon pouvant remplir utilement une des places [En marge : De mechanicien] qui y sont vacantes. Il seroit convenable de nommer des commissaires conformement à l'article 30 des reglements pour faire à ce sujet des informations necess[aires], à l'effet de quoy, Messieurs Gaudron, Le Roy et de Romieu ont eté nommés.
    [Signé] Grandjean au lieu de M. Liébaux secret[aire], Julien Le Roy, Clairaut, Puisieux (SB, Ms J 1750).

    Grandjean fait ses débuts de secrétaire (intérimaire), sa future fonction tant à la Société des arts qu'à l'Académie des sciences.

    L'article XXX de la version finalement publiée du règlement, concerne bien l'élection d'un nouveau membre, mais c'est l'article XIX qui traite plus particulièrement de la nomination des commissaires (Clermont 30).

  • 1 décembre 1729 :
    Du jeudi 1er decembre 1729
    Suivant le certificat de Messieurs Le Roy, Gaudron et Romieu nom[m]és com[m]issaires pour s'informer si le sieur Jean Pigeon proposé par monsieur le curé de S[ain]t Sulpice le 27 novembre dernier avoit les qualités que requierent les reglemens pour etre reçu dans la Societé, le dit sieur Pigeon a eté elu avec les formalités et les personnes prescrites par les dits reglemens.
    [Signé] Liébaux secretaire, [Julien] Le Roy (SB, Ms J 1750).

    La signature précédente est suivie d'une autre, illisible, et jamais encore vue sur ces procès-verbaux. Elle est nettement mise en relief par les lignes blanches qui la précèdent et la succèdent et est suivie de la mention : « [petit mot illisible] la page suivante ». La page suivante est le recto du feuillet volant (f. 10) sur laquelle se lit le compte-rendu du 17 décembre transcrit plus bas.

  • Idem (1 décembre 1729) : Est reçu associé assidu :
    Pigeon mecanicien, au coin de la rëu Guenegeau pres le Guay (HCAD, 12 (sans le mois) ; NMS, Ms CC 3459).

    Selon sa fille :
    Mon père était déjà depuis longtemps de la Société des arts. […] La preuve de ce que j'avance, c'est la sensibilité qu'il témoigna pour l'honneur, que lui avait fait Son Altesse Sérénissime Monseigneur le comte de Clermont de l'admettre dans la Société des arts, aussitôt qu'il en eut fait l'établissement. Mon père fut pénétré de la plus vive reconnaissance pour cette marque d'estime, que lui donnait un prince, en qui le goût des arts et des sciences, et un profond discernement éclataient dans une si grande jeunesse, autant par la solidité et la singularité des moyens qu'il prenait pour s'y perfectionner rapidement, que par le mérite et la capacité des personnes qui l'aidaient dans cette noble entreprise. […] Ce furent apparemment ces réflexions qui donnèrent à Son Altesse Sérénissime l'idée d'une Société des arts, « exemple », dit Monsieur de Voltaire [Si je me souviens bien, dans une note des ses Lettres philosophiques NDA [dans le Temple du goût NDM]], « qu'on ne saurait trop proposer aux jeunes princes » : ce qui signifie sans doute qu'il serait à souhaiter, que l'éducation des princes fut couronnée par une association pareille de gens habiles, qu'ils s'attacheraient pendant un petit nombre d'années, et dont ils ne manqueraient pas de retirer des fruits immenses pour tout le reste de leur vie. Mon père ne put payer que d'assiduité l'honneur qu'il avait d'être admis à la Société des arts. Il commença peu de temps après à perdre la vue, et il ne fut bientôt plus en état de s'appliquer à rien (Prémontval 50, pp. 170-174).

  • 17 décembre [1729] :
    Du 17 décembre
    Monsieur le curé de S[ain]t Sulpice etant venu aprendre a la Société des arts que son Altesse Serenissime Monseigneur le comte de Clermont avoit non seulement obtenu du Roi la permission que cet[t]e Societé continuât ses assemblées dans la forme proposée en atendant que par son travail elle puisse don[n]er de faire penser qu'elle merite des lettres patentes, mais que S. A. S. par une continuation des bontés qu'elle a eu[es] jusqu'a present pour la Societé vouloit lui faire l'hon[n]eur de lui don[n]er un lieu dans son propre palais pour y tenir les assemblées. La compagnie penetré de la plus respectueuse recon[n]oissance a prié monsieur le curé de S[ain]t Sulpice de suplier S. A. S. de vouloir bien accorder un jour ou elle puisse avoir l'honneur de la lui temoigner en corps ainsi qu'il a eté deliberé tout d'une voix de le faire apres en avoir obtenu la permission (SB, Ms J 1750).

    Une façon moins positive de voir les choses :
    Portefeuille contenant douze manuscrits relatifs à la Société des arts de l'année 1729. 20 fr.
    Cette société se forma sous la protection du comte de Clermont. La copie de ses statuts forme le premier dossier de ce portefeuille. On y lit la lettre du ministre qui permet que les sociétaires s'assemblent, mais qui refuse provisoirement l'homologation royale (Monteil 35, vol. 1, pp. 41-43).

  • 3 janvier 1730 : Moncrif signe l'approbation du Règlement de la Société des arts, Paris, 1730 (Clermont 30).

    Règlement de la Société des arts formée à Paris avec la permission du Roi, sous la protection de Monseigneur le comte de Clermont, prince du sang
    Article premier.
    Monseigneur le comte de Clermont ayant bien voulu agréer la très humble prière qui lui a été faite d'honorer de sa protection une assemblée de personnes, dont les unes appliquées à la pratique des arts, et les autres aux connaissances qui peuvent en opérer la perfection, désiraient former une Société afin d'unir leurs travaux, cette Société regardera toujours comme son principal devoir de se conformer aux ordres de Son Altesse Sérénissime.
    Article II
    L'objet unique de la Société sera de perfectionner les arts. Elle sera composée de cinq classes d'associés : une d'honoraires, une d'étrangers, une d'assidus, une de libres et une de répondants.
    Article III
    Il y aura vingt places d'associés honoraires auxquelles on ne pourra élire que des personnes distinguées par leur naissance, leurs dignités et leur goût pour les arts ; huit de ces places pourront être remplies par des étrangers ; tous chercheront à procurer l'avantage de la Société, tant en se trouvant aux assemblées, aussi souvent qu'il leur sera possible, qu'en s'employant en tout ce qui dépendra d'eux pour les associés auxquels ils pourront être utiles.
    Article IV
    Les associés étrangers, dont le nombre ne sera point limité, seront des personnes habiles dans les arts, ou versées dans les connaissances dont dépend la perfection des arts. Ils seront pris indistinctement hors du royaume ou dans ses provinces. Ils feront part à la Société de leurs découvertes ou de celles qui viendront à leur connaissance, et la Société se montrera empressée à leur faire honneur des avantages qu'elle devra à la leur correspondance.
    Article V
    Les associés assidus, dont le nombre sera fixé à soixante, seront tous résidents à Paris. Ils ne pourront être élus qu'il n'aient présenté à la Société un mémoire, ou quelque ouvrage de leur art, qui puisse être garant de leur capacité.
    Article VI
    Les associés libres, qui seront fixés au nombre de quarante, feront pareilles preuves, ou des connaissances qu'ils auront, applicables aux arts, ou de leur habileté dans les arts même.
    Article VII
    Les cent associés compris dans les deux articles précédents seront douze géomètres, quinze mécaniciens, deux astronomes, treize physiciens, deux médecins, trois chirurgiens anatomistes, dix chimistes, deux botanistes, cinq ingénieurs, trois architectes, deux constructeurs de vaisseaux, deux pilotes, deux géographes, deux hydrographes, quatre horlogers, deux ingénieurs en instruments de mathématiques, deux peintres, deux sculpteurs, deux orfèvres, deux graveurs, un musicien, un verrier, deux lunetiers, un émailleur et six entrepreneurs de différentes manufactures.
    Article VIII
    Les cents associés désignés dans l'article précédent seront divisés en neuf distributions différentes, ainsi qu'il va être expliqué : pour l'agriculture et l'économique, quatre physiciens et deux chimistes, deux botanistes et deux mécaniciens ; pour les différentes parties de la médecine qui peuvent être perfectionnées par les sciences comme les connaissances de l'économie animale, celle de la statique et de l'hydrostatique du corps humain : deux médecins, trois chirurgiens anatomistes, deux chimistes, deux physiciens, deux géomètres et deux mécaniciens ; pour les manufactures de toute sorte d'ouvrage de soie, laine et fil, leur texture et teinture, et la préparation des peaux : deux physiciens, deux mécaniciens, deux chimistes, un géomètre et six entrepreneurs de ces mêmes manufactures ; pour tous les arts employés par l'architecture civile et militaire : trois ingénieurs, trois architectes, deux géomètres qui seront aussi appliqués à la perspective, deux mécaniciens, un peintre et un sculpteur ; pour la construction des ports et autres ouvrages de cette nature, pour la construction des vaisseaux, pour le pilotage, la navigation et plus généralement tout ce qui concerne la marine : deux ingénieurs, deux constructeurs de vaisseaux, deux pilotes, deux géomètres, deux mécaniciens, un astronome, deux hydrographes et deux géographes ; pour l'art de mesurer le temps et pour la construction des instruments mathématiques : quatre horlogers, deux ingénieurs en instruments mathématiques, deux géomètres, deux mécaniciens, un astronome et un physicien attaché à la métallique ; pour l'art de travailler les verres qui ont rapport à l'optique : deux géomètres opticiens, un physicien, un mécanicien, un chimiste, un verrier, deux lunetiers et un émailleur ; pour tous les arts compris sous la métallique : deux physiciens, deux chimistes et un mécanicien ; enfin pour les arts de goût autant qu'ils peuvent être perfectionnés par la science : un mécanicien, un chimiste, un musicien, un chimiste, un musicien, deux orfèvres, deux graveurs, un peintre et un sculpteur.
    Article IX
    La classe des associés répondants sera composé d'un artiste choisi dans chacun des arts non compris dans l'art. VII. Ils seront tous résidant à Paris, et suivant le tableau que la Société dressera. Chacun de ces associés répondra à celle des neuf distributions qui aura rapport à son art, afin que la Société, par le moyen des assidus et libres, soit à portée de profiter pour la culture des arts de tout ce que l'expérience de artistes répondants pourra ajouter à ses lumières.
    Article X
    Les associés assidus et libres selon leurs différentes distributions, seront [commissionnés] pour l'examen de tous les mémoires, desseins [dessins], machines, instruments et autres ouvrages qui seront présentés à la Société concernant les arts auxquels leur distribution sera attachée, et en cette qualité en feront leur rapport à la Société, lui proposeront les vues et les différents problèmes dont la résolution leur paraîtra utile au progrès des arts. Ils liront aux assemblées les mémoires qu'ils auront composés à ce sujet, feront autant qu'il leur sera possible les expériences et les démonstrations sur tout ce qu'ils traiteront. Il donneront au moins un mémoire chaque année, et au défaut d'un mémoire, ils expliqueront verbalement l'industrie de quelque ouvrage de leur composition.
    Article XI
    [Les associés répondants exposeront les détails de leur art autant qu'ils le pourront.]
    Article XII
    [Un associé assidu ou libre sera désigné chaque année dans chaque distribution pour donner l'état de l'art dans sa distribution.]
    Article XIII
    [La Société désignera chaque année un « indicateur », chargé de « présenter un catalogue exact de tous les livres nouveaux, journaux, thèses et autres ouvrages qui paraîtront en Europe tant sur les arts que sur les sciences qui y ont rapport ».]
    Article XIV
    [La Société nommera chaque année des associés assidus ou libres pour faire « mois par mois, chacun en ce qui les concernera, les extraits de livres, journaux et autres ouvrages nouveaux contenus dans le catalogue que l'Indicateur aura fourni l'année précédente ».]
    Article XV
    [L'indicateur, les extracteurs et les associés chargés du compte rendu annuel sont dispensés de tout autre travail l'année de leur mandat.]
    Article XVI
    Les assemblées ordinaires de la Société se tiendront le dimanche et le jeudi de chaque semaine, depuis quatre heures de l'après-midi jusqu'à six de l'après-midi, et la séance durera exactement deux heures. La Société pourra convoquer des assemblées extraordinaires lorsqu'elle le jugera à propos
    Article XVII
    Les associés assidus se trouveront à toutes les assemblées ; les libres seront tenus de se trouver deux fois par mois aux assemblées ordinaires, et à toutes les extraordinaires.
    Article XVIII
    Les associés répondants seront tenus de se trouver aux assemblées ordinaires les deux premiers dimanches de chaque mois, et lorsqu'ils auront quelque ouvrage à communiquer, ils s'adresseront à l'un des associés assidus ou libres dans la distribution dans laquelle ils seront, qui en fera rapport en leur présence à la Société.
    Article XIX
    Lorsqu'un sujet sera proposé à la Société, elle nommera à la pluralité des voix des commissaires pour faire les informations concernant ses mœurs et les conditions exigées des associés dans les [articles] III, IV, V, VI et IX […] du présent règlement, et après qu'il aura été procédé à l'élection, il sera nommé des commissaires pour en rendre compte à Son Altesse Sérénissime, et lui demander son agrément en faveur du sujet élu, et la Société tiendra soigneusement chaque élection secrète jusqu'à temps que Son Altesse Sérénissime ayant agréé le sujet élu, permette sa réception.
    Article XX
    La Société aura cinq officiers : un directeur, un secrétaire qui aura droit de choisir un des associés assidus ou libres qui lui sera adjoint, un trésorier et un administrateur, lesquels, à l'exception de l'adjoint du secrétaire, seront élus par la Société, et installés après que l'élection en aura été confirmée par Son Altesse Sérénissime. Ces officiers ne pourront être pris que dans la classe des assidus ou des libres indistinctement. Ils ne seront élus que pour une année, le directeur ne pouvant être continué sous quelque prétexte que ce soit […].
    Article XXI
    Le directeur fera exactement observer les règlements, présidera aux assemblées, aura soin d'y entretenir l'ordre ; il proposera les matières sur lesquelles il sera question de délibérer, il recueillera les voix et donnera la sienne la dernière, laquelle en cas de partage sera prépondérante ; il prononcera le résultat des délibérations ; il convoquera les assemblées extraordinaires qui auront été résolues par la Société, et celles que conjointement avec les autres officiers il croira nécessaire de convoquer, quand même il n'en aurait point été délibéré par la Société ; il visera les expéditions et les certificats qui seront délivrés par le secrétaire, ainsi que les lettres que le secrétaire écrira pour la Société ; il déterminera, de l'avis des autres officiers, l'ordre des lectures qui devront être faites ; il paraphera tous les registres, et aura une inspection générale sur tout ce qui regardera la Société.
    Article XXII
    Le secrétaire emploiera sur un registre les délibérations de chaque jour d'assemblée, et fera signer chacune des autres délibérations par les autres officiers ; il portera sur un second registre l'extrait des mémoires lus à l'assemblée, avec le nom des auteurs, et la date de la lecture de chaque mémoire, dont la copie lui sera délivrée à la fin de la séance ; il enregistrera aussi les propositions et observations qui auront été faites à la Société ; il fera signer par les autres officiers, dans chaque assemblée, ce qu'il aura écrit sur ce second registre concernant l'assemblée précédente ; il aura un troisième registre qui fera mention de tous les effets appartenant à la Société comme instruments, machines, desseins [dessins], etc. ; il signera les actes qui seront délivrés, soit aux membres de la Société, soit à des externes, et les portera sur un quatrième registre ; il communiquera aux autres officiers les lettres qui lui auront été écrites concernant les occupations de la Société ; il les communiquera aussi à l'indicateur et aux neuf commissaires (pris dans chacune des distributions pour rendre compte de l'état des arts) ; il répondra à ces lettres conformément à ce qu'ils auront décidé ensemble, et enregistrera ces mêmes réponses sur un cinquième registre ; il fera pendant le cours de son administration une relation ou journal des propositions qui auront été faites à la Société ; et enfin de tout ce qui aura rapport à ses occupations. Dans le commencement de l'année suivante, il fera lecture de cette relation à la Société, qui en ordonnera l'impression, si elle le juge à propos ; il communiquera aux associés, lorsqu'ils l'exigeront, les pièces qui auront été lues dans les assemblées, mais il ne pourra les leur laisser emporter que de l'avis du directeur, et sur leur récépissé, et tous les mois il formera un bref extrait des mémoires qui auront été lus, et conjointement avec les commissaires qui seront nommés à cet effet pour la Société ; il présentera cet extrait à Son Altesse Sérénissime afin de lui rendre compte par ce moyen des occupations de la Société.
    Article XXIII
    Le trésorier aura en dépôt tous les fonds de la Société […].
    Article XXIV
    L'administrateur aura la régie des affaires économiques de la Société ; il sollicitera conjointement avec le trésorier les paiements qui devront être faits, visera toutes ses quittances, et par une délibération de l'assemblée qui lui sera faite aussitôt qu'il aura été élu, il lui sera prescrit la forme dans laquelle il tiendra compte de sa gestion.
    Article XXV
    Le directeur en son absence sera représenté par le secrétaire, dont l'adjoint fera les fonctions, ainsi que l'administrateur fera celles du trésorier.
    Article XXVI
    Tous les associés des quatre premières classes auront voix délibérative dans toutes les assemblées, dans les cas non exceptés par l'article XXVIII du présent règlement ; les associés répondants seuls n'auront voix dans aucun cas ; les officiers auront chacun deux voix, à l'exception des cas où il ne sera question que d'arts et de sciences, et dans ces occasions, lorsqu'il y aura partage, la voix du directeur sera prépondérante.
    Article XXVII
    Dans les assemblées extraordinaires, la Société ne pourra rien décider que l'assemblée ne soit composée des deux tiers de ceux qui y auront dus être mandés, et la décision n'aura lieu qu'autant que les nombres des voix sera des deux tiers contre un ; si l'assemblée n'était pas composée du nombre suffisant de voix, la Société serait extraordinairement convoquée une seconde fois ; et cette seconde fois, quand même les assemblées ne se trouveraient pas au nombre qui vient d'être exigé, l'assemblée pourra délibérer, et la décision vaudra comme celle de toute la Société, pourvu toutefois que le nombre de voix se trouve toujours de deux tiers contre un. Les élections ne pourront se faire que dans des assemblées extraordinaires, et dans les billets de convocation, desquelles l'élection sera indiquée, et les sujets qui doivent être proposés seront énoncés [!].
    Article XVIII
    Lorsqu'il s'agira d'élire un associé répondant, les seuls officiers avec les associés honoraires et les associés assidus et libres, de la distribution sous laquelle le sujet se trouvera, auront droit de suffrage ; et pour que l'élection soit censée faite validement, il faudra qu'elle ait les conditions prescrites dans l'article précédent, tant pour le nombre de délibérant, que pour celui des suffrages.
    Article XXIX
    Toutes les autres affaires de la Société seront décidées à la pluralité des voix, par ceux des associés qui se trouveront aux assemblées ordinaires.
    Article XXX
    Les élections se feront au scrutin, conformément à l'article XXVII, et le sujet sera rejeté s'il n'a les deux tiers des voix. S'il se présente plusieurs sujets pour la même place, on ira au scrutin pour chacun d'eux ; ceux qui auront eu les deux tiers des voix et au-dessus, seuls concourront ensemble et seront admissibles à , qui dans la même assemblée sera décidée en un seul scrutin à la pluralité des suffrages qu'on donnera par billets.
    Article XXXI
    Les cinq officiers, les neuf associés destinés à rendre compte par des mémoires de l'état présent des arts, l'indicateur et les associés qui seront chargés de faire les extraits des livres seront élus avant la fin du mois de décembre, pour entrer en exercice au commencement de l'année suivante.
    Article XXXII
    Dans la salle où se tiendront les assemblées, les honoraires seront placés à la droite et à la gauche du protecteur ; les officiers seront rangés autour de la table, où les étrangers, les assidus et les libres occuperont les autres places, et se rangeront sans distinction, suivant le rang où ils seront arrivés à l'assemblée ; les répondants seront derrière les rangs des associés des quatre premières classes.
    Article XXXIII
    Les associés qui auront des mémoires à lire auront soin de les faire enregistrer précédemment par le secrétaire. Lorsqu'on fera la lecture d'un mémoire, si l'auteur désire qu'il n'y soit point fait d'interruption, il sera libre de prier qu'on diffère les objections jusqu'à la seconde lecture qu'il sera à cette condition obligé d'en faire, et dont le jour lui sera indiqué par le directeur.
    Article XXXIV
    Il sera laissé à la Société des modèles de toutes les machines qui lui seront présentées, ou des desseins [dessins] de ces machines si l'on en a point fait de modèle.
    Article XXXV
    Aucun des membres ne pourra donner un ouvrage au public sous le titre d'associé, sans l'approbation de la Société.
    Article XXXVI
    La Société tiendra deux assemblées publiques par an, l'une le premier jeudi d'après la Saint Martin, et l'autre le premier jeudi d'après la quinzaine de Pâques.
    Article XXXVII
    La Société recevra avec plaisir la communication des inventions nouvelles ; elle se fera un devoir d'aider aux inventeurs à les perfectionner lorsqu'elles pourront être de quelque utilité au public ; et si des personnes, soit de Paris ou des provinces du royaume, ou des pays étrangers, ont dessein de faire construire quelque ouvrage de mécanique, instruments, etc. et s'adressent à la Société pour qu'elle prenne soin de l'exécution, elle y veillera avec toute l'attention possible.
    Article XXXVIII
    Ceux qui ne sont pas de la Société, et qui viendront à ces assemblées pour y proposer quelque ouvrage à examiner, ou quelque découverte, se placeront à côté de l'associé qui les aura introduits.
    Article XL
    Les assemblées de la Société cesseront chaque année, depuis le huit septembre, jusqu'au onze novembre, et pendant la quinzaine de Pâques.
    Article XLI
    On pourra passer de la classe des assidus à celle des libres, et des libres à celle des assidus, en se soumettant aux conditions de la classe dans laquelle on passera, et ce changement ne pourra être fait sans une délibération de la Société.
    Article XLII
    Pour subvenir aux dépenses que la Société sera obligée de faire, tant pour les frais des assemblées que ceux des correspondances, ceux des expériences, des achats de livres, etc., les associés honoraires paieront le double de ce que paieront les libres, et les libres le double des assidus ; à cet effet, il sera fait une délibération dans le mois de décembre prochain par la Société, qui fixera pour l'avenir ce que chaque classe sera tenue de fournir, sauf dans les années suivantes d'augmenter ces mêmes fonds s'il est nécessaire, ou de [précompter] sur les fonds l'année suivante, ce qui pourra se trouver d'excédent ; cette délibération sera attachée à l'original du présent règlement, aussi bien que celle qui statuera sur la gestion du trésorier sur la forme de ses comptes, et sur les fonctions de l'administrateur.
    Article XLIII
    Dans l'assemblée indiquée par l'article ci-dessus, il sera délibéré et statué sur les moyens que la Société jugera convenables pour engager ses membres, tant à l'assiduité aux assemblées, qu'à remplir leurs autres engagements, et cette délibération sera aussi attachée à l'original du présent règlement, pour servir de loi par la suite.
    Article XLIV
    Comme les arts doivent être l'unique objet de la Société, les mémoires et autres ouvrages qui ne concerneront purement que les sciences seront rejetés.
    Article XLV
    Les présentes règlements seront déposés entre les mains du directeur ; il en sera mis une copie en un lieu apparent de la salle des assemblées, et chaque associé, après en avoir entendu la lecture la première fois qu'il prendre séance, sera obligé de signer sur le registres où ils seront transcrits, qu'il s'engage à les observer ; on placera de même un tableau où seront inscrits les membres de la Société, suivant leur classe et la date de leur réception.
    Article XLVI
    Si quelque associé cesse de se soumettre à ces règlements, sur le compte qui en sera rendu à Son Altesse Sérénissime, il sera rayé de la liste des associés, et n'aura plus entrée aux assemblées (Clermont 30).

    Ce règlement reprend dans ses grandes lignes le projet remis par la Société à l'abbé Bignon le 8 novembre 1728 (cf. 8 novembre 1728 (1)), même s'il est beaucoup plus détaillé et par là beaucoup plus difficile à observer.

    Un nouveau projet de règlement était en cours d'élaboration par une commission nommée par la Société le 13 février 1729, quand le comte de Clermont avait fait présenté le sien le 28 août. Ce dernier comptait alors 31 articles et non 46. La version imprimée tient donc probablement compte de la version de la Société des arts, d'ailleurs transmise au comte de Clermont le 2 septembre.

    Les séances avaient pris le rythme bihebdomadaire de ce nouveau règlement le 16 octobre 1729.

    L'article I permet au fond une grande latitude pourvu que l'accord du comte de Clermont soit obtenu.

    L'article XXVII dans la partie qui porte que « les élections ne pourront se faire que dans des assemblées extraordinaires » paraît étonnant et non suivi dans les faits (mais peut-être s'agit-il d'une simple validation formelle ?).

    Dans les faits, en 1732 du moins, il semble y avoir deux secrétaires, un par semestre, et non un secrétaire et un adjoint comme l'exige l'article XX.

    Les conditions d'assiduité de l'article XVII ne paraissent pas avoir été tenues, ce qui laisse penser que les moyens (pensions ?) évoqués à l'article XLIII n'ont pas été trouvés.

    Un exemplaire du règlement est conservé à Lyon, relié avec (Clairaut 31) (Passeron 94, p. 75) ; un autre est mentionné sur le catalogue des livres de Nicolas Dutot, dressé à sa mort en 1741 (François Velde, CP, 29 avril 2008).

    C'est probablement pour pouvoir être facilement distribué aux membres que le règlement a été imprimé.

    Il se trouve « À Paris, chez G. F. Quillau, imp[rimeur] lib[raire] […] rue Galande », probablement ce Quillaut, imprimeur rue Galande, qui sera de la Société le 23 avril.

    Écho dans les gazettes :
    Si quelques lecteurs sont surpris du titre que nouveau que prend l'auteur [de (Le Dran 30)], et de l'Extrait des registres de la Société des arts, du 23 juillet 1730, signé Hynault secrétaire, et portant approbation de cet ouvrage de la même manière qu'en use l'Académie royale des sciences, nous les renvoyons à une petite brochure imprimée au commencement de cette année chez Quillau, rue Galande, sous le titre Règlement pour la perfection des arts [!]. Il y verront en quoi consiste cette société formée depuis quelque temps à Paris avec la permission du Roi et sous la protection de S. A. S. Monseigneur le comte de Clermont prince de sang (Journal des sçavans, octobre 1730, p. 633).

    Les sociétés littéraires […] me donnent occasion de dire un mot d'une Société des arts qui s'est formée depuis peu de temps à Paris avec la permission du Roi, sous la protection de S.A.S. Monseigneur le comte de Clermont, qui lui a permis de tenir des assemblées dans son hôtel. La première idée en était venue à feu M. Sully, Anglais, horloger de réputation, qui engagea quelques habiles géomètres, mécaniciens et artistes à s'assembler dans une maison du faubourg Saint-Germain. Le nombre de ceux qui se sont rendus à ces assemblées ayant augmenté considérablement depuis sa mort, on l'a fixé, ainsi que je vais dire. Il y a vingt places d'associés honoraires, soixante associés assidus, qui doivent résider à Paris, et quarante associés libres, et avec ces trois classes il y en a une autre, d'associés étrangers, dont le nombre n'est point limité, et une cinquième d'associés répondants, toute composée d'artistes.
    Dans les associés assidus et les libres il y a douze géomètres, quinze mécaniciens, deux astronomes, treize physiciens, deux médecins, trois chirurgiens anatomistes, dix chimistes, deux botanistes, cinq ingénieurs, trois architectes, deux constructeurs de vaisseaux, deux pilotes, deux géographes, deux hydrographes, quatre horlogers, deux ingénieurs en instruments de mathématiques, deux peintres, deux sculpteurs, deux orfèvres, deux graveurs, un musicien, un verrier, deux lunetiers, un émailleur, et six entrepreneurs de différentes manufactures, qu'on a jugé à propos de diviser en neuf distributions différentes. Les uns sont appliqués à l'agriculture et à l'économique, et les autres différentes parties de la médecine qui peuvent être perfectionnées par les sciences, comme les connaissances de l'économie animale, et celle de la statique et de l'hydrostatique du corps humain. Il y en a qui doivent donner une attention particulière à ce qui regarde les manufactures de toute sorte d'ouvrage de soie, de laine ou de fil, à leur texture et teinture, et à la préparation des peaux. Il y en a aussi pour tous les arts employés par l'architecture civile et militaire. La cinquième distribution est de ceux qui doivent s'efforcer de perfectionner la construction des vaisseaux, le pilotage, la navigation et généralement tout ce qui regarde la marine ; et la sixième est affectée à l'art de mesurer le temps, et à la construction des instruments de mathématiques. L'art de travailler l'optique, tous les arts compris sous la métallique, et ceux qu'on appelle de goût sont trois autres objets de l'application d'un certain nombre d'autres associés.
    Le règlement de cette société ayant été imprimé chez G. F. Quillau, rue Galande, à l'Annonciation [(Clermont 30)], j'y renvoie les personnes qui souhaiteront en prendre une connaissance plus détaillée, après en avoir rapporté le 37e article, qui est conçu en ses termes : « La Société recevra avec plaisir la communication des inventions nouvelles ; elle se fera un devoir d'aider aux inventeurs, de les perfectionner lorsqu'elles pourront être de quelque utilité au public, et si des personnes, soit de Paris ou des provinces du royaume, ou des pays étrangers, ont dessein de faire construire quelques ouvrages de mécanique, instruments, etc., et s'adressent à la Société pour qu'elle prenne soin de l'exécution, elle y veillera avec toute l'attention possible » (Suite de la clef, novembre 1730, pp. 321-323 ; La clef du cabinet des princes, janvier 1730, pp. 3-6 (lui-même repris en latin dans Commercium litterarium ad rei medicinae et scientiae naturalis, 21 février 1731, pp. 57-59)).

  • 8 janvier 1730 : Clairaut écrit à Cramer :
    Des nouvelles des sciences, je vous raconterai les progrès que notre Société des arts, dont je vous avais parlé pendant votre séjour à Paris, a fait depuis. Monseigneur le comte de Clermont qui l'avait prise sous sa protection, ayant été content de ses ouvrages, lui a donné des règlements, qu'il a présenté au Roi pour l'informer de son établissement et pour en obtenir une confirmation. Son altesse sérénissime a eu ensuite la bonté de nous donner une salle dans son palais pour tenir nos assemblées. Je souhaiterais fort en vérité de vous engager à vouloir être de nos associés étrangers et je vous prie dans la première lettre que vous me ferez l'honneur de m'écrire de me mander si vous me donnez la permission de vous proposer à notre assemblée. Je crois vous avoir dit que le but de nos travaux est de nous appliquer aux arts et aux sciences pour les appliquer ensemble (cf. 8 janvier 1730 (1)).

    Cramer sera reçu associé étranger le 19 mars.

  • Idem (8 janvier 1730) : Sont reçus associés assidus :
    M. Hinaut [Hynault], phisicien, chez M[onsieu]r de Grandjean
    M. Faget anatomiste, ru des S[ain]t[s] Peres (HCAD, 17 ; NMS, Ms CC 3459).

  • Idem (8 janvier 1730) : Sont reçus associés libres :
    M. le chevalier de La Condamine, geomettre, rue S[aint] Antoine vis a vis le Petit S[aint] Antoine
    M. Le Dran Phisicien, rue Jacob
    M. Dubois, médecin, rue Neuf S[aint] Augustin, hotel de Conty
    M. Silva, medecin, hotel de Condé
    M. Verdier, anatomiste, rue Macon pres S[aint] André des Arts (HCAD, 13).

    La Condamine, Le Dran et Verdier se trouvent encore sur la liste (NMS, Ms CC 3459), mais plus Silva et Dubois.

  • 12 janvier 1730 :
    Du jeudi 12 janvier 1730
    [En marge] Deliber[ations] des 5 et 8 janv[ier]
    Sur le rap[p]ort de M[essieu]rs Dutot, Grandjean, Renard du Tosta, Medalon et Gaudron nom[m]és com[m]issaires par deliberation du 8 de ce mois suivant la disposition de l'article [blanc], la Societé a reçu Messieurs L'ab[bé]é Dandlau mechanicien, l'ab[b]é de la Vallée de Pimodan phisicien, Le Feure [Le Feuvre] phisicien, des Varennes geometre, Habert chimiste, Aubert architecte, et a l'instant il a eté proposé a la Societé trois sujets [Buache, Cochin et Dupin comme le montre la suite NDM] nom[m]és en la liste ci-jointe [perdue NDM] et paraphée par Messieurs les of[f]iciers et elle a nom[m]é M[essieu]rs Du Perne, Grandjean, Gourdon, Auvrai [Auvray] et Liébaux com[m]issaires conformement a l'article des reglemens cité ci dessus.
    [Signé] Julien Le Roy, Liébaux secretaire (SB, Ms J 1750).

  • Idem (12 janvier 1730) : Sont reçus associés assidus :
    M. Hab[ert], phisicien, rue des Canettes au coin de la rue du Four
    M. Buache, geographe, Quay de l'Horloge
    M. L'abbé Dandelau, mechanicien (HCAD, 17).

    Habert se trouve encore sur la liste (NMS, Ms CC 3459), mais plus Buache ni Dandelau.

  • Idem (12 janvier 1730) : Sont reçus associés libres :
    M. l'abbé de Pimaudan [Vallée de Pimodan], phisicien, ché monsieur Grandjean a l'Estrapade
    M. Le Feuvre phisicien, a Versailles
    M. des Varennes, geomettre, rue du Batoir ché M[onsieu]r Belot
    M. Aubert, architecte, rue des Tournelles vis a vis la [Butte ?] (HCAD, 13).

    L'abbé de Pimodan, des Varennes et Aubert se trouvent encore sur la liste (NMS, Ms CC 3459), mais plus Le Feuvre.

  • 15 janvier 1730 :
    Du 15 janvier 1730.
    Sur le rap[p]ort de Messieurs Auvray, Du Perne, Gourdon, Grandjean et Liébaux nom[m]és com[m]issaires par deliberation du 12 janvier 1730 pour faire les enquêtes requises par l'article du reglement de la Societé des arts a reçu Monsieur Du Pin phisicien et Monsieur Cochin graveur. A l'instant Monsieur Grandjean a demandé a la compagnie la permission de faire emporter le quart de cercle pour s'en servir a quelques observations ce qu'elle lui a ac[c]ordé a condition de don[n]er par lui un recepicé circonstancié et de remettre le plûtôt qu'il pourra ledit instrument [en] la sal[l]e de la Societé dans le meme etat qu'il l'aura reçu.
    [Signé] Liébaux secretaire, Julien Le Roy, Clairaut (SB, Ms J 1750).

    C'est le dernier procès-verbal de Liébaux, rapidement remplacé par Hynault.

  • Idem (15 janvier 1730) : Est reçu associé libre :
    M. du Pin, phisicien, a la pointe de l'ylle (HCAD, 13 ; NMS, Ms CC 3459).

    Cochin ne se trouve sur aucune liste de membres malgré sa réception attestée par le procès-verbal de la séance de ce jour.

  • 19 janvier 1730 : Est reçu associé libre :
    M. Moncrif phisicien (HCAD, 13 ; NMS, Ms CC 3459).

  • 29 janvier 1730 : Sont reçus associés assidus :
    M. Le Moines [Lemoyne] fils, sculpteur, [au] vieux Louvre
    M. Raux, emailleur, rue S[ain]t Martin (HCAD, 17 ; NMS, Ms CC 3459).

    La famille Raux est étudiée dans (Mérigot 07-08).

  • Idem (29 janvier 1730) : Est reçu associé étranger :
    M. le chevalier de Clairac, ingenieur, a Douay (HCAD, 27 ; NMS, Ms CC 3459).

  • 5 février 1730 : Sont reçus associés étrangers :
    M. Nicolay [Nicolai], professeur en medecine, a Strasbourg
    M. Quesnay, chirurgien, a Mantes (HCAD, 27 ; NMS, Ms CC 3459).

  • 9 février 1730 :
    Extrait des registres des délibérations de la Société des arts, du 9 février 1730.
    Messieurs les commissaires nommés par délibération de la compagnie du cinquième de ce mois, pour l'examen d'un livre composé par le sieur Quesnay, l'un des associés de la compagnie, traitant des effets de la saignée, conformément aux règles de la mécanique et de l'hydrostatique du corps humain ayant aujourd'hui fait leur rapport à la Société, elle a jugé à propos de permettre au sieur Quesnay de donner son livre au public, sous le titre et la qualité d'associé de la Société des arts. En foi de quoi je lui ai délivré le présent certificat. À Paris ce dixième février 1730. Hynault secrétaire (Quesnay 30, non paginé).

    Le livre de Quesnay paraîtra vers mai 1730. Il est évoqué dans le Journal des sçavans, mai 1730, p. 322 et le Journal des sçavans, juin 1730, pp. 341-349.

  • Idem (9 février 1730) : Sont reçus associés assidus :
    M. Simonet
    M. Remond, geomettre, a l'hotel S[ain]t Pierre, rue du Four, p[aroi]sse S[ain]t Eustache
    M. Simonnet [le même que ci-dessus ?] [Simoneaut (NMS, Ms CC 3459)], entrepreneur des manufactures de tapicerie, rue Mouffetard, faubourg Saint Marceau, vis a vis le Bon Pasteur (HCAD, 17 ; NMS, Ms CC 3459).

  • 12 février 1730 : Est reçu associé assidu :
    M. de Vassé, sculpteur, [au] vieux Louvre (HCAD, 17 ; NMS, Ms CC 3459).

    La liste (HCAD, 13) mentionne, sans doute par erreur, que « M. de Vassay » est reçu associé libre le 19 février.

  • Idem (12 février 1730) : Est reçu associé étranger :
    M. du Tertre, horloger, a Paris quay des Orfevres (HCAD, 27 ; NMS, Ms CC 3459 (rayé)).

  • 14 février 1730 : Angélique Delisle écrit à son frère :
    Cet[te] academie des sciences et des arts que Sulli avoit commencé se continuë toujours on l'a purgée deux fois pour y mettre de meilleurs sujets M[onsieu]r de [Restout] en est comme peintre, il vient d'épouser une fille de M[onsieu]r Hallé, Le Roi horlogeur en est, le comte de Clermont en est le protecteur et depuis trois semaines les seances se tiennent dans son othel du petit Luxembourg (BAN, Ms 1508, f. 64r).

  • 23 fevrier 1730 : Sont reçus associés assidus :
    M. Le Moine [Lemoyne], p[eintre], rue des Bons Enfants, Palais Royal
    M. de Garengeot, botaniste, rue de la Vieille Draperie S[ain]t Pierre (HCAD, 17 ; NMS, Ms CC 3459).

    La liste (HCAD, 27) mentionne, sans doute par erreur, que Garengeot avait été reçu associé étranger le 9 février.

  • 5 mars 1730 : Est reçu associé étranger :
    M. Grossen [Gross, Jean Grosse], chimiste, rue des Boucherie[s] chez M[onsieu]r Bolduc (HCAD, 27 ; NMS, Ms CC 3459).

  • 9 mars 1730 : Est reçu associé assidu :
    M. Thomas, ingenieur, au haut de la rue de Clery (HCAD, 17 ; NMS, Ms CC 3459).

  • 16 mars 1730 : Est reçu associé étranger :
    M. Saulçay [Saulsay, Saussay], directeur des jardins, a Chantilly et a Annette [Anet] (HCAD, 27 ; NMS, Ms CC 3459).

  • 19 mars 1730 : Sont reçus associés étrangers :
    M. Krammer [Cramer], professeur de mathematiques a Geneve
    M. Taiglini [Taglini], professeur en philosophie, a Pise (HCAD, 27 ; NMS, Ms CC 3459).

  • Idem (19 mars 1730) : Gaudron lit (Gaudron 37).

  • 28 mars 1730 : Clairaut écrit à Cramer :
    J'ai eu l'honneur de lire dans notre assemblée ce que vous m'aviez marqué dans votre dernière lettre au sujet de l'aurore boréale du 25 février, on a vu avec un très grand plaisir les savantes remarques que vous avez faites dessus, on a peu vu ici cette aurore boréale, nous en avons eu seulement une très considérable ici le mois de décembre passé. J'ai eu l'honneur ensuite de vous proposer à l'assemblée comme vous m'en avez donné la permission, l'on vous a reçu avec un applaudissement général (cf. 28 mars 1730 (1)).

  • 12 avril 1730 : Est reçu associé assidu :
    L'abbé de la Grive, Cloitre S[ain]t Benoist chez M[onsieu]r Dubois (NMS, Ms CC 3459).

    La liste (HCAD, 17) le donne, peut-être à tort, assidu le 12 mars.

  • 23 avril 1730 : Est reçu associé assidu :
    Quillaut imprimeur, reu Galande (HCAD, 17 ; NMS, Ms CC 3459).

    Probablement l'imprimeur de (Clermont 30).

  • Idem (23 avril 1730) : Sont reçus associés répondants :
    Portier [Porlier] brodeur, reu S[ain]t Martin vis a vis S[ain]t Merry
    Menieur appareilleur
    Du Vicquet marbrie[r] (NMS, Ms CC 3459).

    La liste (HCAD, 18) confirme Porlier comme associé répondant, donne encore Quillaut associé répondant alors qu'il est déjà reçu ce même jour associé assidu et indique, peut-être à tort, que « Menissier, appareilleur » et « du Viquet, marprier [marbrier] » sont associés répondant le 27 juillet.

  • Mai 1730, dans le Mercure de France :
    Avertissement à M. de Boyle, au sujet de son microscope
    Un des membres de la Société des arts, a trouvé la construction d'un microscope par réflexion avec deux ou avec quatre miroirs. On pourrait juger que c'est le microscope de M. de Boyle, avec lequel il prétendait découvrir des animaux dans le sang, et qui fit tant de bruit à Paris en 1727. Mais comme M. de Boyle a toujours constamment refusé toute comparaison d'autre microscope avec le sien, il y a lieu de croire qu'il ne grossissait pas plus que les microscopes connus, et que les miroirs dont il se servait, ne lui étaient utiles que pour apporter aux objets une lumière modérée, afin de les faire voire avec netteté et distinction.
    Quoiqu'il en soit, on ne sait pas si le microscope trouvé est le même que celui de M. de Boyle ; ce qu'il y a de certain, c'est qu'on a été obligé de lui donner la même figure extérieure pour produire les effets que l'on attendait, qu'il grossit prodigieusement les objets, et qu'il les présente avec beaucoup de clarté et de distinction.
    L'inventeur du nouveau microscope est persuadé qu'on ne présumera pas que M. de Boyle lui ait communiqué son secret ; les précautions qu'il prenait pour le cacher à tout le monde mettent l'inventeur à couvert de ce soupçon. Il est cependant bien aise, avant que de donner la description [de] ce microscope, d'avertir ici M. de Boyle que, s'il veut jouir de l'honneur de sa découverte, il faut qu'il la donne au public dans trois mois, à compter de ce jour, temps qui parait suffisant pour la distance qu'il y a de paris à Rouen. Si M. de Boyle garde le silence dans cette conjoncture, il laissera au public la liberté de croire qu'il n'a aucune prétention à l'honneur de cette découverte (« Avertissement à M. de Boyle, au sujet de son microscope », Mercure de France, mai 1730, pp. 970-971).

    « M. de Boile » répondra qu'il n'est pas l'inventeur du microscope et qu'il ne souhaite pas en publier la description (Mercure de France, juin 1730, pp. 1393-1395).

  • 11 juin 1730 :
    La Société des arts a nommé, pour examiner ce mémoire [(Le Maire 30)], MM. Grandjean et Gourdon, astronomes ; M. de Perne, pilote ; M. l'abbé Dega [de Gua], géomètre ; M. Medalon, physicien (Le Maire 30).

  • 12 juin 1730 : Buache est adjoint géographe à l'Académie des sciences.

    La place vient d'être créée, et l'Académie avait proposé au Roi Liébaut et Buache. Le 14 juin, Clairaut le cadet entre lire un mémoire à l'Académie. La Condamine avait fait de même le 26 mai... (PV 1730, 24 et 26 mai, 7 juin et 14 juin...).

  • 22 juin 1730 : Est reçu associé étranger :
    M. Poliniere, phisicien, tantot a Paris, tantot en Normandie (HCAD, 27 ; NMS, Ms CC 3459).

    La liste (HCAD, 13) mentionne, probablement par erreur, qu'il est associé libre ce même jour.

  • 23 juillet 1730 :
    Extrait des registres de la Société des arts. Du 23 juillet 1730.
    Messieurs les commissaires nommés par la délibération du 22 juin de la présente année, pour l'examen d'un traité fait par M. Le Dran intitulé Parallèle des différentes manières de tirer la pierre hors de la vessie, ayant fait leur rapport, la compagnie a jugé que cet ouvrage pourrait faire honneur à la Société et lui a permis de le faire imprimer sous le titre d'associé ; en foi de quoi je lui ai délivré le présent certificat, à Paris ce 24 juillet 1730. Hynault, secrétaire (Le Dran 30, non paginé).

    Le livre de Le Dran paraîtra vers octobre 1730. Il est évoqué dans le Journal des sçavans, octobre 1730, p. 633, le Mercure de France, novembre 1730, p. 2423, le Journal des sçavans, janvier 1731, pp. 26-33, le Commercium litterarium ad rei medicinae et scientiae naturalis, 14 mars 1731, pp. 86-88 et 21 mars 1731, pp. 93-96 et le Journal littéraire, vol 17 (1731), pp. 54-80.

  • 27 juillet 1730 : Est reçu associé étranger :
    M. Abeille, ingenieur, demeure en province [ou Provance !] (HCAD, 27 ; NMS, Ms CC 3459).

  • Idem (27 juillet 1730) : Sont reçus associés répondants :
    Le s[ieu]r Menissier, appareilleur [cf. 23 avril 1730]
    Le s[ieu]r du Viquet, marprier [marbrier] [23 avril 1730]
    [Rayé] Le s[ieu]r Blanchard, menuisier
    [Rayé] Le s[ieu]r [Peyrot ?], ser[r]urier (HCAD, 18).

  • 30 juillet 1730 : Sont reçus associés étrangers :
    M. Tura [Thura], ingenieur, dânois
    M. Rozenkrantz [Rozenkrans, Rosenkranz], ingenieur danois (HCAD, 27 ; NMS, Ms CC 3459).

  • 6 août 1730 :
    Extrait des registres de la Société des arts du dimanche 6 août 1730.
    Ce jour le sieur Porlier, associé en la classe des arts de goût de ladite Société, a présenté à la compagnie un mémoire sur la broderie et une mantille de gaze d'Italie, brodée à deux envers, or et soies, qu'il a exécuté de ses mains. Le dessin, qui est de sa composition, est d'un goût étranger, et bien entendu tous les rinceaux sont en or et à jour, dans lesquels passent des fleurs et feuillages dont les nuances sont très vives et aussi bien fondues qu'elles le pourraient être dans la miniature la plus parfaite. Cet ouvrage contient tous les différents points qui se pratiquent en Turquie et dans les Indes, qu'aucun brodeur de l'Europe n'avait pu imiter jusqu'à présent. La compagnie a jugé que cette manière de broder pratiquée par le sieur Porlier, pouvait être utile au public, en foi de quoi, voulant lui donner une preuve certaine de son habileté en cet art, je lui ai délivré le présent certificat pour lui servir où besoin sera. À Paris, ce 25 août 1730. Signé Hynault, secrétaire de ladite Société (Porlier 30).

  • Idem (6 août 1730) : Est reçu associé étranger :
    M. Gallon, ingenieur, rue des Arcis a l'image S[aint] Louis (HCAD, 27 ; NMS, Ms CC 3459).

    La liste (HCAD, 13) mentionne, sans doute par erreur, que Gallon est reçu associé libre ce même jour.

  • 7 août 1730 : Est reçu associé assidu :
    M. l'abbé Le Blanc, phisicien (HCAD, 17 ; NMS, Ms CC 3459).

    La liste (HCAD, 13) mentionne, peut-être par erreur, que Le Blanc est reçu associé libre le 17 août.

  • 20 août 1730 : Est reçu associé étranger :
    M. Jolly, pilote, est en mer actuellement (HCAD, 27 ; NMS, Ms CC 3459).

    La liste (HCAD, 13) mentionne, probablement par erreur, que Jolly est reçu associé libre ce même jour.

  • 27 août 1730 : Est reçu associé étranger :
    M. Grammare, mecanicien, a Honfleur en Normandie (HCAD, 27) [ou] Gramer mechanicien, a Harfleur en Normandie (NMS, Ms CC 3459).

  • 31 août 1730 : Sont reçus associés étrangers :
    M. Loppin de Gemeau, geomettre, a Dijon en Bourgogne
    M. [Arbuthnot], Anglois (HCAD, 27).

    Selon la liste (NMS, Ms CC 3459) qui paraît ici moins détaillée, Loppin de Gemeaux geometre, a Dijon en Bourgogne et Arbutnot math[ématicien] anglois semblent avoir été reçus associés étrangers le 27 août.

  • 3 septembre 1730 : Est reçu associé assidu :
    Bassuel, phisicien, rue du Haut Moulin pres Saint Denis de la Chatre (HCAD, 17).

    Selon la liste (NMS, Ms CC 3459), Bassuel est reçu associé assidu le 7 septembre.

  • Idem (3 septembre 1730) : Est reçu associé étranger :
    M. Rigaut, au[x] forges de Caune [Cosne] (HCAD, 27).

    Selon la liste (NMS, Ms CC 3459) qui paraît ici moins détaillée, Rigaut semblent avoir été reçu associé étranger 27 août.

  • 7 septembre 1730 : Est reçu associé assidu :
    Kercou [Kerkove], teinturier du Roy, aux Goblins [Gobelins] (HCAD, 17).

    Selon la liste (NMS, Ms CC 3459) qui paraît ici moins détaillée, Kerkove est reçu associé assidu début mars 1731.

  • Idem (7 septembre 1730) : Est reçu associé répondant :
    Le s[ieu]r Texier [ou Tiexier peintre en petit point] (HCAD, 18 ; NMS, Ms CC 3459).

  • 13 octobre 1730 : L'abbé Bignon écrit à Grandjean et évoque la Société des arts (BnF, f. fr. 22235, f. 47r).

  • 22 octobre 1730 : Sont reçus associés répondants :
    Le s[ieu]r [Descemet], jardinier des apotiq[uai]re[s]
    Le s[ieu]r Girault, taillandier, faubourg S[ain]t Jacques
    Le s[ieu]r Marie fils, lunetier, rue S[ain]t Denis vis a vis celle de Grenier Boisseau
    Le s[ieu]r Bourdier, arcquebusier, rue de Tournon
    Le s[ieu]r de Laumonier, potier d'etain, rue de Bussy au coin de la rue des mauvais garçons
    Le s[ieu]r Luce, tourneur de fleurs [ ! flûtes], rue des Fossé[s] S[ain]t Germain dans le jeu de Boulle
    Le s[ieu]r Jullien pour les cadrans d'email, vis a vis le Petit Saint Antoine
    Le s[ieu]r Rochet [ou Pochet chandellier] (HCAD, 18).

    Selon NMS, Ms CC 3459, Descemet, Marie fils, Girault, Bourdrie arquebusier, Laumonier, Luce, Jullien et Pochet sont reçus associés répondants le 29 octobre.

  • 29 octobre 1730 : Sont reçus associés répondants :
    Le s[ieu]r Cabot, jardinier du Jardin royal
    Le [sieu]r Le Faure, [fon?]deur
    [Toue?]nard, imprimeur en taille douce
    Cayeux, sculpteur en bois (HCAD, 18)
    Le s[ieu]r Fournier, faisseur de ressort, cul de sac S[ain]t Martin proche le Palais (HCAD, 18 ; NMS, Ms CC 3459).

  • 12 novembre 1730 : Sont reçus associés répondants :
    M. Vigneron, coutelier
    M. Martin, chaudron[n]ier (HCAD, 18).

    Selon NMS, Ms CC 3459, Vigneron est reçu associé répondant le 29 novembre.

  • Idem (12 novembre 1730) : Sont reçus associés étrangers :
    M. Kurdivanovski [Kurdwanowski], geomettre, a Paris, rue Canette pendant l'hiver
    M. Cisseaux [Deschisaux], botaniste, est en mer actuellement (HCAD, 27).

    Selon la liste (NMS, Ms CC 3459) qui paraît ici moins détaillée, Kurdwanowski et Deschisaux avaient été reçus associés étrangers le 27 août.

    Des lettres de et concernant Pierre Deschisaux (Deschiseaux, Deschizaux, Deschizeaux...) sont conservés dans les papiers de l'abbé Bignon (BnF, fr. 22227, ff. 306-315).

    Kurdwanowski présente un mémoire en 1730 (cf. 1730), publié dans l'Encyclopédie en 1765 avec la précision suivante :
    Cet article [(Kurdwanowski 65)] nous a été adressé par M. Kurdwanswski, de l'Académie royale des sciences de Prusse, et correspondant de celle de Paris, qui nous assure l'avoir donné il a très longtemps à la Société des arts, et qui se plaint de ce que M. l'abbé Deidier, dans un livre imprimé en 1745 [(Deidier 45) (Gaber 81)], a fait usage de ce problème sans en citer l'auteur (Kurdwanowski 65).

  • 26 novembre 1730 : Est reçu associé étranger :
    M. Belet [Bellet], medecin, a Versailles (HCAD, 27).

    Selon la liste (NMS, Ms CC 3459) qui paraît ici moins détaillée, Bellet avait été reçu associé étranger le 27 août.

  • 3 décembre 1730 : Lecture d'un mémoire de [Mercier] sur une « Trompe en niche droit par devant ».

    Un mémoire manuscrit ainsi intitulé porte en effet la mention : « Memoire du S[ieu]r Merecier [Mercier] sur la couppe d'une trompe en niche en plein cintre droitte par devant. Lu le 3e [décem]bre 1730 » (HCAD, 152).

  • 12 décembre 1730 : La Condamine est adjoint chimiste à l'Académie des sciences (PV 1730, 13 décembre).

    La Condamine écrira à Grandjean de Fouchy :
    Vous avés été témoin par vous même, Monsieur, des dégouts que j'essuyai à mon entrée dans l'Academie, il y a 35 ans, uniquement par ce qu'on exigeoit de moi que je renonçasse hautement à la Societé des arts, sans encourir la disgrace d'un prince de sang, alors mon colonel, et dont je produisois une lettre par laquelle il me témoignoit qu'il ne voyoit rien d'incompatible entre ma qualité d'academicien, et celle de directeur de la societé qu'il protégeoit (UB Basel, L I a 685, f. 659r).

    Grandjean de Fouchy est entré à l'Académie le 24 avril 1731 et a pu être secrétaire de la Société des arts en 1732.

  • 17 décembre 1730 :
    Extrait des registres des délibérations de la Société des arts, du dimanche dix-septième décembre 1730.
    Ce jour, Messieurs Medallon [Medalon], Romieu, Degua et Romond [Remond], commissaires nommés par délibération de la Société du 27 août dernier, pour l'examen d'une nouvelle machine, servant à apprendre aux enfants plus facilement et plus promptement à connaître les lettres, à les assembler, à lire, à ortographier [sic], tant en latin qu'en français, et même les premiers principes de la langue latine, présentée à la Société par le sieur Dumas, sous le nom de bureau typographique, ont fait leur rapport à la compagnie, conçu en ces termes :
    Nous, commissaires nommés par la Société pour l'examen du bureau typographique, inventé par le sieur Dumas, certifions que cette nouvelle invention nous a paru mériter à plusieurs titres une entière préférence sur toutes les méthodes employées jusqu'à présent pour l'instruction des enfants, en ce qu'elle fournit un moyen infaillible d'employer utilement les premières années de la plus tendre enfance, en mettant en œuvre la mesure d'intelligence qui accompagne cet âge, en épargnant les préceptes, en ne parlant qu'aux sens et à l'imagination qui sont le seul partage de l'enfance, en profitant même des imperfections de cet âge pour le progrès des connaissances, puisqu'on n'y emploie que la voie du plaisir, et d'une pratique aisée et toute mécanique, laquelle est néanmoins fondée sur la théorie la plus exacte et la mieux suivie ; enfin en donnant aux enfants une habitude d'ordre et de travail, et ce qui mérite encore plus d'attention en leur épargnant le dégoût, qui, les éloignant de l'étude, décide souvent de leur sort pour le reste de leur vie. Nous croyons que tous ceux qui sentent l'importance de l'emploi des premières années de l'enfance, regarderont avec estime une invention dont l'utilité s'étend sur tous les âges, et que l'auteur recueillera par le succès et l'approbation générale du public, la seule récompense qu'il ait attendue de son travail.
    Je soussigné, secrétaire de la Société des arts ; certifie que l'extrait ci-dessus a été tiré du registre des délibérations de la Société, et qu'il est en tout conforme à son original. Donné à Paris, ce 14 septembre 1731. Hynault (Mercure de France, septembre 1731, pp. 2199-2206).

  • 1730 : Nollet présente un globe céleste (Fouchy 70a, cf. 1730).

    Sur l'exemplaire conservé au Musée Stewart à Montréal, on y lit : « Dédié et présenté à S. A. S. Monseigneur le comte de Clermont par son très humble et très obéissant serviteur Nollet de la Société des arts 1730 » (Pyenson 02).

  • Idem (1730) : Activité de la Société en 1730 :
    Academicae societatis, quae parisiis sub protectione celsissimi Dom. Comitis de Clermont instituta eft, saepius iam meminimus. Fauorem illius erga institutum nostrum, quem ante aliquot iam menses per Dom. Le Dran nobis testata est, grata mente praedicamus, omnique officio demerebimur. Ut vero clarius constet,quanto studio, quamque multiplici via, bonum publicum promouere studeat, indicem materiarum, circa quas superiori anno 1730 observationes conditae et in illa praelectae sunt, qualem accepimus, cum nostris lectoribus communicabimus, in quo si non omnia Latinis verbis fatis exprimere valuimus, veniam exoramus, eoque magis speramus, quo diligentius Gallicas expressiones, in quibus nobis non fatis fisi sumus, adiecimus. Exhibuerunt autem observationes et specimina sua I. Dom. Abeille, de elateribus funicularibus, hactenus consuetis vehiculorum elateribus commodius substituendis (sur un ressort funiculaire, propre à substituer aux ressorts ordinaires des voitures). II. Dom. Le Dran, de calculo extrahendo per operationem lateralem : addita suit descriptio versutiarum, quibus circulatores utuntur, ut hominibus persuadeant, se illis succurrere sine operatione posse. III. Dom. Bassuel de sudore extraordinario, ex inconsulta applicatione vesicatorii super glandulas parotides. IV. Dom. Abeille de modo maiores vires calci comparandi, quando ea aqua, quae ab exstinctione supersidet, nouae exstinguendae adhibetur. V. Dom. Kurdiwanowski, de compendiosa ratione computandi numerum globorum tormentariorum, in pyramide datae figurae [(Kurdwanowski 65)]. VI. Dom. Gallon, de noua еt commoda quadam ratione fossam agendi, supra quam naues exstruantur vel reparentur, indeque in aquam demittantur, facilius et securius, quam per methodos iam cognitas fieri potuit. VII. Dom. Grandjean, de linea meridiana, quae sine corruptione tempus medium notet. VIII. Idem, de horologiorum portatilium altitudine conuenientissima. IX. Dom. Gandron [Gaudron], de construendo horologio oscillatorio, quod per tres hebdomades officium facit, ec non nisi sex vel septem pollicum altitudinem requirit, cuiusque deinde pondera semet per elaterem quendam rursus attollunt [(Gaudron 37 ?, cf. 19 mars 1730]. X. Dom. Abbas Degna [Degua], de clepsydrarum gradibus constituendis, cum animaduersione ad methodum Dom. Varignonii de iisdem constituendis conscriptam. XI Dom. Grandjean,de instrumento ad stellarum, illisque inerrantium planetarum, positum determinandum idoneo. XII. Dom. Piaux, de barometro breuiori reddendo. XIII. Dom. Grandjean de barometro, quod tantum, quantum desiderari possit, praestet, in quo nihil sit praeter mercurium. XIV. Idem de noua bilance, minimis quantitatibus ponderandis apta. XV. Dom. Le Maire de ratione, qua parari possit acus magnetica magis quieta et non continuo tremula [(Le Maire 30)]. XVI. Dom. Dussot, de microscopio quinque vitris instructo, quod absque additamento vices 12 aliorum virtute diuersorum gerit, cum modo parandi microscopium e quouis telescopio mediocris longitudinis, per additionem unius vitri. XVII. Dom. Clairaut, senior [Clairaut le père], de speculis parabolicis et hyperbolicis, cum designatione methodi illa praeparandi, eorumque ope perficiendi ea,quae per alia fieri nequeunt. XVIII. Dom. Rigault animaduersio ad methodum praeparandi bracteas ferreas stanno dealbatas, ut et chalybis. XIX. Dom. Abeille noua instructio de libella. XX. Dom. Renard du Tasta, de auri et argenti depuratione. XXI. Idem de masulla auri in Garumna inuenti. XXII. Dom. Abb. Nollet dedit descriptionem nouae suae methodi globos parandi et construendi : atque simul duos ad hunc modum factos, alterum coelestem, terrestrem alterum, Societati obtulit : qui approbationem meruerunt. XXIII. Dom. Pigeon etiam duos globos sua methodo constructos, attulit, in quibus simplicitas et ingeniosa facilitas omnibus satisfecit. Imprimendum dedit scriptum, quo ad usum globorum introducit. Porro Dom. Taglini, Professor Pisanus, et Socius Academicus Societati transmisit tres theses, a se publice propositas, quarum una agit de barometris, altera de thermometris, tercia de hygrometris. Dom. Liebaux, geographus ec Socius Academicus, ipsius iudicio subiecit sex tabulas regni Francici, secundum totidem principales epochas huius monarchiae : quae omni studio et elegantia possibili, duce historiarum exacta cognitione, elaboratae visae fuerunt. Atque idem fuit omnino iudicium Christianissimi Regis, cui tabulas easdem offerre auctori licuit. Dom. Moine [Lemoyne], pictor еt Socius Academicus, specimen suae artis protulit, quod omnium suffragio comprobatum fuit. Eadem fortuna usus est Dom. Germain,aurifaber ec Socius Academicus, qui duo vasa argentea a se elaborata attulit, de quibus Celsissimus Dominus Protector iudicauit, se non videre, quo pacto ars ista quicquam dare possit, quod plures gratias et perfectiones possideret. Hoc anno a Sociis Academicis duo libri editi sunt: scilicet Dom. Le Dran Parallele des différentes manieres d'extraire la pierre de la vessie [(Le Dran 30)] et Dom. Quesnay, Socii extranei, Observationes de venae sections [(Quesnay 30)]. Praeterea duo opuscula, iudicio suo subiecta, approbauit : quorum alterum ad fastos recte ordinandos pertinet, auctoremque habet Dom. Julien ; alterum compendia quaedam fundamentorum omni iuuentuti primo instillandarum litterarum complectitur, auctore Dom. Du Mas. Tandem etiam Dom. Simonet, Socius Academicus, noua compendia tapetes celerius, minorique sumtu, conficiendi, inuenit, et officinam quandam, in qua ipsius nouiter inuentae artis specimina quotidie eduntur, Parisiis erexit (Trew 31).

  • 1 janvier 1731 : L'abbé Le Blanc (Paris) écrit au président Bouhier :
    Je change de propos pour vous dire, Monsieur, comme vous me faites la grâce de vous intéresser à tout ce qui me regarde, qu'il y a près de six mois que M. le comte de Clermont m'a fait entrer dans la Société des arts dont il est le protecteur (Monod-Cassidy 41, p. 143).

    Dans ses Élégies :
    Votre zèle ne se borne pas là, Monseigneur, vous accordez aux arts une protection encore plus particulière ; vous voulez les porter à leur perfection. Puissions-nous voir un jour cette Société naissante formée par vos soins, exécuter une entreprise aussi digne d'elle que son auguste protecteur (Le Blanc 31, « [Dédicace au comte de Clermont] », non paginé).

    M. Le Blanc, de la Société académique des arts, a mis à la tête de 12 élégies nouvellement imprimées, un discours sur ce genre de poésie (Journal de Trévoux, juin 1731, p. 1105).

  • 7 janvier 1731 :
    De Paris. Mémoire lu dans la Société des arts, le 7 janvier 1731 par M. Le Maire, ingénieur pour les instruments de mathématiques.
    L'aiguille spirale de boussole marine, de l'invention de M. Le Maire, se soutient toujours. Il s'en est déjà répandu en diverses parties du monde ; et l'usage que l'on en en fera sur mer dans les voyages de long cours, apprendra ce que l'on en doit attendre pour l'utilité de la navigation. M. Le Maire ayant lu, au mois de juin 1730 dans une assemblée de la Société des arts, dont il est membre, le mémoire qui parut dans ceux de Trévoux de septembre dernier, page 1543 [(Le Maire 30)], au sujet de sa nouvelle boussole, M. Renard, directeur de la monnaie à Paris, et qui l'était alors de la Société, nomma des commissaires, pour examiner cette machine. Après deux mois d'observations, l'aiguille n'avait décliné que de deux degrés vers l'orient, suivant le rapport qui en fut fait en présence de MM. Godin et Mahieu de l'Académie royale des sciences. « Défaut, dit l'auteur du mémoire, qui pouvait autant provenir d'un des côtés du grand cadran de pierre qui se trouve dans le jardin de M. Godin, comme il en est convenu lui-même, que du côté de l'aiguille. »
    Cette déclinaison engage M. Le Maire à prier la compagnie de faire examiner une petite aiguille spirale qu'il lui présente, laquelle se trouve exactement et constamment dirigée vers l'Orient, et qui décline par conséquent de 90 degrés : phénomène qui doit paraître beaucoup plus singulier que la direction exempte de toute déclinaison et qui, selon M. Le Maire, est une des plus fortes preuves du séjour de la matière magnétique dans ces aiguilles.
    Il ajoute que cette différence peut quelquefois provenir de la qualité de l'aimant, qui bande plus ou moins le ressort invisible de la matière subtile qui circule autour de la spirale, à peu près comme les stores [spires ?]. L'observation qu'il a faite mérite attention ; c'est que les aimants de moindre force font rétrograder considérablement la spirale, au lieu que les aimants forts, comme ceux qui sont artificiels, la font avancer vers l'Orient. C'est ce qui se voit dans les deux boussoles qu'il a présentées à la Société. L'aimant faible ne donne point de déclinaison à l'aiguille spirale, m'aimant fort la fixe précisément au point de l'Orient.
    L'auteur de ces découvertes prie la compagnie de les faire examiner avec soin, et de l'avertir avec franchise des erreurs où il pourrait être tombé, afin qu'il se corrige et qu'il perfectionne ses inventions pour l'utilité publique, qui est l'unique but qu'il se propose dans ses curieuses recherches.
    Il promet un troisième mémoire dans lequel il expliquera la manière d'aimanter les aiguilles, le choix des aimants artificiels, et fera un rapport exact de toutes les expériences que l'on a faites sur ces aiguilles depuis un an, expériences qui n'on pas peu contribuer à les perfectionner (Journal de Trévoux, mars 1731, pp. 546-549).

  • 11 janvier 1731 : Est reçu associé libre :
    M. du Tryves [ou du Treyves], phisicien, rue S[aint] Maur chez M. de S[ain]t Port (HCAD, 16 ; NMS, Ms CC 3459).

  • 18 janvier 1731 : Est reçu associé libre :
    M. de Boffrant [ou Beaufranc, Boffrand], architecte, rue du Temple, pres celle du Foin (HCAD, 16 ; NMS, Ms CC 3459).

  • 8 février 1731 : Sont reçus associés libres :
    M. de S[aint] Marcel, phisicien, rue S[aint] Antoine a l'hotel de la Couronne vis a vis S[aint] Paul
    M. Procope [Procope-Couteaux], medecin, rue Tiquetonne (HCAD, 16 ; NMS, Ms CC 3459).

    La liste (HCAD, 27 [bis]) mentionne que Procope-Couteaux avait été reçu associé étranger le 16 septembre 1728 et la liste (HCAD, 60) qu'il sera reçu associé assidu le 26 mars 1733, ce dernier état étant par ailleurs confirmé par les procès-verbaux.

    Saint-Marcel passera dans la associé étranger le 10 janvier 1732 ainsi qu'en témoigne le procès-verbal de cette séance.

  • 15 février 1731 : Est reçu associé étranger :
    M. Girardin, porte methaux, en Boheme (HCAD, 28).

  • 18 février 1731 : Est reçu associé étranger :
    M. Le Rat, directeur des pompes, a Rouen (HCAD, 28).

    Selon la liste (NMS, Ms CC 3459) qui paraît ici moins détaillée, Le Rat avait été reçu associé étranger le 27 août.

  • 26 février 1731 : Le Dran écrit à Trew :
    Monsieur,
    Je vous suis tres oblige et je vous remercie du program[m]e que vous m'avez fait l'honneur de m'envoyer par M[onsieu]r Houtt. J'en fait tant de cas que je l'ay communiqué a notre Societé. Uniquement occupée a perfectionner les arts par les sciences, elle a esté ravie de voire croistre l'emulation entre les savants ; et comme elle ne neglige rien de ce qui peut concourir avec elle au but qu'elle se propose, elle est bien aise d'entretenir avec vous une correspondance utile. Dans cette vue, elle vous prie de vouloir bien luy envoyer dans le temps vos memoires a l'adresse de Monseigneur le comte de Clermont son protecteur, et elle aura soin de vous faire tenir par l'entremise de Mr Nicolai l'un de ses associez, docteur en medecine a Strasbourg ce qui sera necessaire. J'ay l'honneur d'estre avec tout le respect du monde, Monsieur, votre tres humble et tres obeissant serviteur Le Dran.
    Ce 26e fev[rier] 1731
    [Adresse] Monsieur / Monsieur C. J. Treu / Docteur en medecine très experimenté / Nuremberg (Universitätsbibliothek Erlangen, Briefsammlung Trew).

    Le Dran présentera un exemplaire des premiers numéros du Commercium litterarium ad rei medicinae et scientiae naturalis le 3 août 1732.

  • 8 mars 1731 : Sont reçus associés assidus :
    M. Marne, dessinateur et graveur de la Societé, rue de Foin, pres la rue de la Harpe (HCAD, 14).

    Selon la liste (NMS, Ms CC 3459), « Des Marne[s] » avait été reçu associé assidu le 4 mars.

    La liste (NMS, Ms CC 3459) mentionne que Raillard a été reçu associé assidu le 4 mars, tandis que la liste (HCAD, 14) indique qu'il a été reçu associé assidu ce 8 mars 1731. Il a en réalité été reçu associé assidu le 14 décembre 1732, ainsi que l'indique la liste (HCAD, 15) confirmé par le procès-verbal de la séance.

  • Idem (8 mars 1731) : Est reçu associé étranger :
    M. Kolthof, Suedois (HCAD, 28).

    Selon la liste (NMS, Ms CC 3459) qui paraît ici moins détaillée, « Kolthof a Stockholm » avait été reçu associé étranger le 27 août.

  • 11 mars 1731 : Remond lit un mémoire sur le laminage du plomb.

    Son mémoire est examiné le 14 avril et relu le 22, ainsi que cela apparaît dans la version imprimée (Remond de Sainte-Albine 31) qui paraît vers juin 1731. L'ouvrage est évoqué dans le Mercure de France, juin 1731, pp. 1535-1536, le Journal de Trévoux, juin 1731, pp. 987-995, la Suite de la clef, juillet 1731, pp.13-17, le Journal des sçavans, novembre 1731, pp. 658-661.

    Il est réédité en 1735 (Remond de Sainte-Albine 35a ; Remond de Sainte-Albine 35b), 1746 (Remond de Sainte-Albine 46) et 1771 (Remond de Sainte-Albine 71).

  • Idem (11 mars 1731) : Est reçu associé étranger :
    M. Disthillorin de Bostissandau [Hillerin de Boistissandeau], mecanicien, a l'Estrapade (HCAD, 28).

    Selon la liste (NMS, Ms CC 3459) qui paraît ici moins détaillée, « Hillerin de Boinssandeau » avait été reçu associé étranger le 27 août.

    Selon le liste (HCAD, 16), Hillerin de Boistissandeau est reçu associé libre en mars 1731.

  • 14 avril 1731 :
    Rapport de Messieurs les commissaires, nommés par la Société des arts pour l'examen du mémoire précédent.
    Nous soussignés, commissaires nommés par délibération de la Société des arts, du 11 mars 1731, pour examiner un mémoire, lu dans l'assemblée du même jour par M. Remond [de Sainte-Albine 1746, 1771], lequel désirant de faire imprimer ce mémoire en nom et qualité d'associé, en a demandé la permission, pour se conformer à l'article XXXV du règlement, avons lu ledit mémoire concernant la description d'une nouvelle machine à laminer le plomb, et un détail des avantages du plomb laminé par cette machine, sur le plomb jeté simplement en table à la manière ordinaire. Comme la plupart des faits rapportés par M. Remond, se trouvent contraires à tout ce qui est dit dans un ouvrage anonyme, répandu dans le public sous le titre d'Observations sur le plomb laminé ; nous avons jugé qu'il était nécessaire de nous transporter à la manufacture, pour nous assurer par nous même des effets et de l'utilité de ladite machine. Ce qu'ayant fait, il nous a paru que la machine, conforme à la description donnée par M. Remond, exécute ses opérations avec beaucoup de perfection ; que les tables qui en sortent, sont égales dans toute leur épaisseur ; qu'elles sont plus flexibles et plus malléables, et ne sont pas plus sujettes aux soufflures et ventosité, que les tables ordinaires ; que d'ailleurs ces souillures et ventosités sont d'une conséquence bien moins dangereuse dans les premières, que dans les secondes ; qu'enfin les tables laminées sont à tous égards supérieures à celles sont on s'est servi jusqu'à présent en France.
    [En marge du paragraphe suivant] Messieurs les commissaires avant de donner leur rapport, avaient écrit à Londres, pour demander un détail de tout ce qui regarde le laminage, et son utilité]
    Nous avons jugé en particulier, que l'espèce de lamellage que M. Remond reconnaît dans le plomb laminé, loin d'être un inconvénient, est au contraire un avantage. Ce que nous pensons sur cette matière, a été confirmé par les éclaircissements que nous avons reçus de Londres sur l'usage général qu'on y fait [du plomb laminé depuis le commencement de ce siècle 1731, 1735] [depuis longtemps du plomb laminé 1746, 1771]. Nous avons cru en conséquence que l'impression du dit mémoire ne pouvait être qu'utile à la perfection des arts, qui font l'objet de la Société.
    En foi de quoi nous avons signé le présent certificat. Fait à Paris le quatorze avril mil sept cent trente et un.
    Signé, Aubert, Renard du Tasta, l'abbé de Gua, C. Habert (Remond de Sainte-Albine 31, pp. 33-34 ; Remond de Sainte-Albine 35a, pp. 52-54 ; Remond de Sainte-Albine 35b, pp. 314-316 ; Remond de Sainte-Albine 46, pp. 60-62 ; Remond de Sainte-Albine 71, pp. 60-62).

  • 22 avril 1731 : Remond relit son mémoire sur le laminage du plomb.
    Rapport des mêmes commissaires nommés, pour donner leur avis sur la demande que les entrepreneurs de la manufacture ont faite à la Société des arts par une lettre datée du 18 avril 1731.
    Nous soussignés, qui avions été nommés commissaires par délibération du 11 mars 1731, pour examiner le mémoire de M. Remond [de Sainte-Albine 1746, 1771], ayant été nommés de nouveau le 18 avril, pour donner notre avis sur la demande que Messieurs les entrepreneurs de la manufacture pour le laminage du plomb ont faite à la compagnie par leur lettre datée du même jour ; croyons que la compagnie ne peut refuser des marques publiques de son approbation à l'établissement du laminoir. Nous confirmons en conséquence tout ce que nous avons dit dans notre précédent rapport à l'avantage de cette machine, et des tables qui en sortent.
    En foi de ce que dessus, nous avons signé le présent certificat.
    Fait à Paris ce 22 avril 1731.
    Signé, Renard du Tasta, C. Habert, l'abbé de Gua, Aubert (Remond de Sainte-Albine 31, p. 35 ; Remond de Sainte-Albine 35a, pp. 54-55 ; Remond de Sainte-Albine 35b, pp. 316-317 ; Remond de Sainte-Albine 46, p. 63 ; Remond de Sainte-Albine p. 63).

    Extrait des registres de la Société des arts du 22 avril 1731
    Ce jour, M. Remond [de Sainte-Albine 1746, 1771] a lu pour la seconde fois son mémoire sur le plomb laminé. Il a ensuite fait la lecture de tous les certificats qui y sont énoncés ; du premier rapport des commissaires nommés pour l'examen de ce mémoire ; de la réponse de M. le comte de Broglio [Broglie 1746, 1771] à M. le duc d'Antin ; de la lettre écrite à la Société par les entrepreneurs de la manufacture du plomb laminé, pour lui demander son suffrage et son approbation, et enfin du second rapport des commissaires, contenant leur avis sur la lettre et la demande des entrepreneurs. S. A. S. Monseigneur le comte de Clermont, qui ayant voulu s'instruire par lui-même des opérations de la machine, et de la qualité du plomb qui y est laminé, s'était transporté pour cela deux fois à la manufacture, où il avait fait laminer en sa présence plusieurs tables de plomb de différentes épaisseurs, a fait l'honneur à la compagnie de vouloir que son suffrage fut joint aux suffrages de la Société. Sur quoi M. le directeur ayant recueilli les voix, d'abord de S. A. S, ensuite de M. l'abbé Franchini [Il était pour lors envoyé du grand duc de Toscane à Paris NDA 1746, 1771], de M. le comte de Pachta [Seigneur du royaume de Bohème NDA 1746, 1771], de M. le prince de Grimberghen, de M. le chevalier de Béthune, et de M. le comte de Morville, associés honoraires, et enfin de tous les associés assidus et libres ; il a été arrêté unanimement que la lettre, écrite à la Société par les entrepreneurs de la manufacture, serait insérée par le secrétaire dans les registres de la Société ; qu'il était très convenable à la Société et à l'auteur du mémoire, qu'il le donnât au public sous son nom, et sous la qualité d'associé de la Société des arts ; qu'il ne paraissait plus aucun obstacle qui put arrêter ou suspendre le jugement de la Société par rapport à l'approbation qui lui est demandée par les entrepreneurs de cette nouvelle manufacture ; puisque d'un côté tous les faits énoncés dans le mémoire de M. Remond, se trouvent aujourd'hui vérifiés non seulement par le rapport des commissaires nommés par la Société, mais encore par l'examen de S. A. S : et que d'un autre côté les certificats des ouvriers qui ont employé ce plomb, les attestations envoyées de la ville de Londres, la réponse de M. le comte de Broglio [Broglie 1746, 1771] à M. le duc d'Antin, et enfin le certificat de l'Académie des sciences, qui seul en ces matières doit faire un préjugé décisif, ne permettent plus de douter de la bonté du plomb laminé, et de sa supériorité à tous égards sur le plomb coulé sur sable, et font juger à la Société, que quoique cette manufacture ait essuyé quelques contradictions dans ses commencements, (ce qu'éprouvent toutes les nouvelles inventions, quelque utiles qu'elles puissent être), cependant, avec le temps et l'expérience, le public se convaincra par lui-même de l'utilité et des avantages de cette nouvelle fabrique.
    Nous soussigné, secrétaire de la Société des arts, certifions que l'extrait a été tiré des registres des délibérations de la Société, et qu'il est en tout conforme à son original.
    Donné à Paris ce 30 avril 1731. Signé, Hinault [Hynault], secrétaire : Visa, La Condamine [M. de La Condamine de l'Académie royale des sciences NDA 1746], directeur (Remond de Sainte-Albine 31, pp. 36-38 ; Remond de Sainte-Albine 35a, pp. 58-59 ; Remond de Sainte-Albine 35b, pp. 318-321 ; Remond de Sainte-Albine 46, pp. 64-67 ; Remond de Sainte-Albine 71, pp. 64-67).

  • Idem (22 avril 1731) : Sont reçus associés honoraires :
    M. le prince de Grimberghen
    M. le chevalier de Bethune
    M. le comte de Morville, rue Platriere en son hotel
    M. le comte de Pacta [Pachta] (HCAD, 11).

    Selon la liste (NMS, Ms CC 3459), le prince de Grimberghen, le chevalier de Bethune et le comte de Pachta sont reçus associés honoraires le 29 avril.

  • 24 avril 1731 : Grandjean est adjoint astronome surnuméraire à l'Académie des sciences (Index 79).

    Cela n'empêchera pas Grandjean de Fouchy d'être secrétaire de la Société des arts en 1732.

  • 2 juillet 1731 : Dutot lit son « Mémoire sur les foiblages et écharcetez ».

    Un manuscrit de Dutot ainsi intitulé porte en effet la mention « Lu le 2 juillet 1731 » (Bibliothèque municipale de Douai, Ms 710 II) (Harsin 46). « Faiblages » et « écharcetés » sont des termes techniques qui désignent le manque de métal dans une monnaie par rapport à la norme légale. Les aléas de production pouvait en faire qu'une monnaie manquât d'or ou d'argent (soit en poids, soit en alliage), et on accordait une certaine tolérance (appelée le remède) aux monnayeurs, mais le contrôle était imparfait et pouvait donner lieu à des abus que Dutot dénonça. Harsin indique que la substance de ce mémoire apparaît dans (Dutot 00, pp. 144-161) (François Velde, CP, 14 avril 2009).

  • 29 juillet 1731 :
    Extrait des registres de la Société des arts. Du dimanche 29 juillet 1731.
    Ce jour Messieurs Verdier et Faget, commissaires nommés par délibération de la Société du 15 de ce moi, pour l'examen d'un livre intitulé, Observations de chirurgie, composé par M. Le Dran, et qu'il désire donner au public, ont fait leur rapport à la compagnie, contenant qu'ayant examiné ce recueil avec attention, il leur avait paru très conforme aux vues de la Société, qu'on y reconnaît partout un observateur exact et éclairé, qui réfléchit judicieusement sur les moindres circonstances ; que l'auteur a suivi une route différente de celle qui a été suivie par la plupart de ceux qui ont donné jusqu'à présent des observations chirurgicale, en ce qu'il a moins cherché à rapporter des faits surprenants par leur singularité (et qui par cette raison même ne peuvent être d'un grand usage) qu'à ramasser tous ceux qui peuvent servir de règle et fournir des conséquences pour la pratique journalière ; que l'ordre du livre est très propre à procurer l'instruction des jeunes chirurgiens (que l'auteur a principalement en vue) en ce qu'il met à la tête de chaque observation la règle ou le principe général dont l'observation est une suite et une conséquence, et qu'il la finit par des réflexions judicieuses qui mettent les étudiants en état d'en tirer tout le fruit possible ; que si la plupart des observations ne paraissent pas sortir du cours ordinaire des maladies communes, c'est ce qui les rendent d'un plus grand prix et d'une plus grande utilité, puisque l'auteur par son exactitude y fait remarquer plusieurs choses auxquelles on ne fait pas assez d'attention dans la pratique, et que sur les choses qui paraissent les plus simples, il fait des réflexions qui peuvent être d'une grande importance, tant pour les malades que pour ceux qui sont employés à leur guérison.
    En conséquence de ce rapport, la Société ayant délibéré en la manière accoutumée, a permis à M. Le Dran de donner son ouvrage au public sous son nom, et sous la qualité d'associé de la Société des arts.
    Je soussigné, avocat en parlement, secrétaire de la Société des arts, certifie que l'extrait ci-dessus a été tiré du registre des délibérations de la Société, et qu'il est tout conforme à l'original.
    À Paris ce 3 août 1731. Hynault (Le Dran 31, non paginé).

    Ce livre de Le Dran est évoqué dans le Journal des sçavans, février 1732, pp. 100-106, le Commercium litterarium ad rei medicinae et scientiae naturalis, 2 janvier 1732, pp. 3-8 et 18 juin 1732, pp. 197-200...

  • 21 août 1731 : Grosse est adjoint chimiste à l'Académie des sciences (Index 79).

    Il est présenté notamment avec Habert, Me apothicaire (PV 1731, f. 186r).

  • 10 janvier [1732] :
    Jeudi 10 janvier
    La Societé, qui selon l'usage avoit vacqué les premiers jours de l'année, tint sa premiere séance. M[essieur]s Medalon, directeur, Grandjean et Remond, secrétaires, Julien Le Roy, tresorier, du Tertre [Dutertre], administrateur, et de Gua, indicateur, entrerent en service, et M. Remond fut chargé de tenir la plume le premier semestre. On ne put point lire de memoire, parce qu'on mit beaucoup de tems a deliberer, si la place de M. Hinderlink, qui s'etoit absenté de la Societé depuis prés de trois ans, seroit declarée vacante. L'affirmative l'emporta. M. Hinaut [Hynault] fit à la compagnie la lecture d'une lettre par laquelle M. de Saint Marcel, associé libre, demandoit de passer dans la classe des associés etrangers. Il fut résolu, qu'on accorderoit à M. de Saint Marcel sa demande (HCAD, 98).

  • 13 [janvier 1732] :
    Dimanche 13
    [En marge après coup, de Bottée] M[onsieu]r du Viquet. Luy demander son memoire
    M. du Tertre [Dutertre], qui n'étoit dans la classe de l'horlogerie qu'en qualité d'associé surnumeraire et qui par cette raison avoit besoin d'une dispense pour être officier, fut nommé pour remplir la place de M. Hinderlink. M. du Viquet, repondant, presenta à la compagnie le modele d'une colonne forte, semblable a celle du grand hotel de Saint Pierre de Rome, et il lut un memoire sur les proportions que les colonnes fortes doivent avoir, et sur la maniere de tracer les courbes dont leur forme dépend (HCAD, 98).

  • 17 [janvier 1732] :
    Jeudi 17
    [En marge après coup, de Bottée] M[émoi]re de M[onsieu]r Angot, tanneur. Bon a examiner. Presenté par M. Renard.
    On fit lecture d'un memoire sur la tannerie presenté par M. Angot, pour qui M. Renard demanda une place d'associé repondant. La societé donna pour commissaires à M. Angaut M[essieu]rs Hinaut [Hynault] et Renard (HCAD, 98).

    Le mémoire d'Angot est conservé dans les papiers de Bottée (HCAD, 63, 87).

    Angot est reçu répondant le 11 mai.

  • 20 [janvier 1732] :
    Dimanche 20
    [En marge après coup, de Bottée] En souffrance
    M. Le Maire lut un mémoire pour servir de supplement à celui qu'il avait lu en 1730 sur son aiguille spirale [(Le Maire 30, lu le 11 juin 1730 NDM]. Il montra ensuite à la compagnie un aiman artificiel, composé de cinquante lames d'acier, chacune de 18 pouces de long, de six lignes de large, et d'une epaisseur, et il fit voir, de quelle maniere il se servoit de cet aiman, pour aimanter ses eguilles. La Societé se proposant d'entreprendre une description des arts, chargea M. du Pin, Hinaut [Hynault], Renard, Auvray, Le Dran, Godron [Gaudron], de Moncrif, du Treves [du Treyves], et Romieu, de travailler avec les officiers à fixer le plan de cet ouvrage.
    M. l'abbé de Gua proposa M. l'abbé de Molieres de l'Academie des sciences pour une place d'associé libre, et l'on donna pour commissaires à M. l'abbé de Molieres M[essieu]rs Auvray, Clairaut [Clairaut le père], et Remond (HCAD, 98).

    L'abbé de Molières est reçu assidu à la séance suivante.

  • 24 [janvier 1732] :
    Jeudi 24
    [En marge après coup, de Bottée] M. l'abbé de Molieres assidu
    Les commissaire nommé pour donner leur avis sur l'election de M. l'abbé de Molieres, ayant fait leur rapport, la compagnie elut d'une voix unanime ce nouvel associé. M. l'abbé de Molières prit séance le même jour, et presenta un chandelier, qui est le chandelier chinois perfectionné.
    [En marge] En souffrance
    M. Le Maire fit une seconde lecture du memoire lu dans l'assemblée precedente (HCAD, 98).

  • 24 janvier 1732 : Est reçu associé assidu :
    M. l'abbé de Molier [de Molières] (HCAD, 15).

  • 27 [janvier 1732] :
    Dimanche 27
    [En marge après coup, de Bottée] A eclaircir
    M. Medalon lut diverses observations sur un memoire que M. Nicolaï, associé étranger [profess[eu]r en anatomie dans l'Université de Strasbourg (HCAD, 94)], a envoyé l'année passée à la compagnie, et dans lequel il pretend prouver, qu'un vaisseau surnuméraire, qu'il a observé dans un sujet, et qui s'embouchant dans la cave, passoit dans le poulmon, étoit destiné à decharger le sang du poulmon dans la cave.
    [En marge] Mort
    Sur la demande que fit M. Clairaut [Clairaut le père] d'une place d'associé pour son second fils [Clairaut le cadet], on nomma pour commissaires M[essieu]rs du Pin, de Gua, Grandjean et Remond (HCAD, 98).

    Clairaut le cadet est reçu assidu lors de la séance suivante.

  • 31 [janvier 1732] :
    Jeudi 31
    On lu pour la seconde fois le memoire de M. Medalon.
    [En marge après coup, de Bottée] M. Clairaut fils [Clairaut le cadet] assidu
    M. Remond proposa M. Masson de Guerigni pour associé libre, et l'on donna pour commissaires à M. Masson M[essieu]rs de Moncrif, du Treves [du Treyves], et Remond. Les commissaires de M. Clairaut fils donnèrent leur avis sur son election, et il fut nommé associé (HCAD, 98).

    Masson de Guérigny est reçu à la séance suivante.

  • 31 janvier 1732 : Est reçu associé assidu :
    M. Clairaut fils [Clairaut le cadet] (HCAD, 15).

  • 3 février [1732] :
    Dimanche 3 février [1732]
    [En marge après coup, de Bottée] A examiner, demander le memoire
    M. Clairaut [Clairaut le père] lut un memoire dans lequel il propose quelques pratiques nouvelles pour apprendre aux enfans à lire et à ecrire.
    [En marge] M[onsieu]r Masson assidu
    Les commissaires de M. Masson firent leur rapport, et on l'élut.
    M. Clairaut, fils [Clairaut le cadet], prit séance (HCAD, 98).

    La réception de Masson de Guérigny n'est reportée dans aucune liste.

  • 7 [février 1732] :
    Jeudi 7
    [En marge après coup, de Bottée] A examiner, demander le m[emoi]re
    L'assemblée fut remplie par la lecture d'une memoire de M. Bassuel sur la dispute entre M[essieu]rs Medalon et Nicolaï (HCAD, 98).

  • 10 [février 1732] :
    Dimanche 10
    On fit une seconde lecture du memoire de M. Bassuel (HCAD, 98).

  • 14 [février 1732] :
    Jeudi 14
    M. Medalon repondit aux objections que M. Bassuel avoit faites contre son memoire.
    M. Masson prit séance, et M. Bottée, ayant demandé d'être reçu dans la Societé, on lui donna pour commissaires M[essieu]rs de Molieres, Renard, et Remond [Ajout de Bottée] [et] M[onsieu]r Masson (HCAD, 98).

  • 17 [février 1732] :
    Dimanche 17
    M. Le Maire lut une troisieme fois le memoire, qu'il avoit lu le 20 du mois precedent, et auquel il avoit fait quelques additions.
    [En marge après coup, de Bottée] M. Bottée [en marge] assidu
    Sur l'avis des commissaires nommés dans l'assemblée du jeudi 14, on fut au scrutin pour l'election de M. Bottée, et il eut tous les suffrages (HCAD, 98).

  • 17 février 1732 : Est reçu associé assidu :
    M. Bottée (HCAD, 15).

  • 21 [février 1732] :
    Jeudi 21
    [En marge après coup, de Bottée] Histoire
    On examina divers morceaux de marbre, que M. Fauvie, gentilhomme ordinaire madame la duchesse d'Orleans, presenta à la compagnie, et qu'il dit être tiré d'une carriere, qui luy appartient, et qui est située à Comiac en Querci. M. Fauvie ayant demandé, que la Societé donnât son sentiment sur ces marbres, elle a chargé M[essieu]rs de Boffrand, Aubert, Hinault [Hynault], Masson, et Remond, de faire leur rapport à ce sujet (HCAD, 98).

  • [24 février 1732] :
    [Dimanche 24 février]
    [La séance manque ainsi que le remarquera Bottée dans une lettre à Remond du 15 mai 1733] Vous oubliez entierement le dimanche 24 fevrier. Vous ne dittes point que je presentay mon ouvrage [(Bottée 31)] a la Societé, qu'on en lu le placet et la preface et que cet ouvrage fut remis entre vos mains en depot comme les autres memoires (HCAD, 35, 59).

  • 28 [février 1732] :
    Jeudi 28
    [En marge après coup, de Bottée] Demander le m[émoi]re de M. Godron [Gaudron]. Bon.
    La compagnie, qui avoit vacqué pendant la huitaine, reprit ses exercices, et M. Godron lut un memoire, intitulé, methode pour examiner un mouvement de montre. Ce memoire contient diverses remarques utiles aux horlogeurs, pour decouvrir les causes de l'irregularité d'une montre (HCAD, 98).

  • 2 mars [1732] :
    Dimanche 2 mars
    [En marge après coup, de Bottée] Histoire et examiner le certificat dont il faut copie.
    Les commissaires, nommés pour examiner les marbres presentés à la Societé par M. Fauvie, firent leur rapport, en consequence duquel la compagnie fit expedier à M. Fauvie par M. Remond, secretaire du semestre, un certificat, par lequel elle declare que la pluspart des marbres, qui lui ont été presentés par M. Fauvie, sont durs et capables de prendre un beau poli.
    [En marge après coup, de Bottée] Examiner
    On discuta les objections de M. Bassuel contre le mémoire de M. Medalon, et les reponses de M. Medalon à ces objections (HCAD, 98).

  • 6 mars [1732] :
    Jeudi 6 mars
    [En marge] M. le marquis de Lassé [Lassay ? NDM] honoraire. [En marge après coup, de Bottée] Histoire.
    S. A. S. Monseigneur le comte de Clermont honora la compagnie de sa presence, et installa M. le marquis de Lassé en qualité d'honoraire à la place de feu M. le comte de Morville. [Ajout de Bottée] Notta. Il n'etoit pas question de la place de M. de Morville puisque le nombre n'est pas remply.
    [En marge après coup, de Bottée] Examiné
    M. Medalon relut son memoire contre M. Nicolaï.
    On fit ensuite une seconde lecture du memoire, que M. Godron [Gaudron] avoit lu le 28 (HCAD, 98).

  • 6 mars 1732 : : Est reçu associé honoraire :
    M. le marquis de Lassé (HCAD, 11).

  • 9 [mars 1732] :
    Dimanche 9
    [En marge après coup, de Bottée] A voir
    M. Jousse lut un memoire contenant des remarques sur un defaut de justesse, ordinaire[ment] dans les barometres, et particulierement dans les barometres doubles (HCAD, 98).

  • 13 [mars 1732] :
    Jeudi 13
    M. Jousse lut pour la seconde fois son memoire.
    M. l'abbé de Molieres proposa pour repondant M. Rollet [Royllet], auteur d'un livre contenant les principes de l'art de l'ecriture avec un grand nombre d'exemples pour les differentes especes d'ecritures utilisées. On donna pour commissaires à M. Rollet M[essieu]rs Renard et Masson.
    Il fut ordonné par une deliberation, que les commissaires, nommés pour l'examen des ouvrages, seroient obligés de faire leur rapport quinze jours au plus tard, après que les ouvrages auroient été remis entre leurs mains (HCAD, 98).

    Royllet est reçu associé répondant le 8 mai.

    Il reste une lettre de Royllet du 2 septembre 1733 à Bottée :
    Monsieur,
    La difficulté de sçavoir les demeures des assotiez de notre classe et le peu de tems qui reste ne permettent pas de donner un memoire en forme et signé, c'est ce qui me fait prendre la liberté de vous ecrire pour repondre a ce que vous m'avez fait la grace de me mander chez M. Inveau. Je ne pretend pas porter personne a la reflexion de faire quelques changemens a un reglement si prudent et protegé par un prince si respectable et si bon, mais on pourroit par une deliberation generale adoucir l'article des repondans, en exciter l'emulation 1° Que ceux qui ont esté plus exacts depuis l'etablissement de la Societé ou depuis leur reception seroient receus assotiéz etrangers 2° Ou qu'il sera receu un repondant tous les 2 ans, ou qu'a chaque election de directeur, il ait le privilege de nommer des repondants a la pluralité des voix et la sienne de plusieurs 3° Qu'a l'avenir il ne sera receu aucun assotiez qu'il ne passe dans la classe des repondans quelques années et pour monter a son rang 4° Que l'on pourroit tirer au sort un assotiez repondant tous les 2 ou 4 ans, lequel seroit receu dans la classe des etrangers. Voilà, Monsieur, les articles que je prend[s] la liberté de vous envoyer. Je laisse a votre prudent et juditieuse conduitte tous le succes de l'un ou de l'autre de ces articles. Je suis persuadé plus que personne au monde du zele infini qui vous occupe pour le bien des arts et combien vous estes pretieux a la republique et a ceux comme moy qui a aiment les beaux arts, et que tous ces messieurs voudront bien perseverer dans les memes sentimens de justice que j'ay remarqué a la derniere assemblée. Je ne doute point qu'il n'y ait quelque deliberation favorable pour une plus grande emulation. Je supplie tres humblement Messieurs les assotiez d'estre persuadé du respect que j'ay pour la compagnie et du zele pour sa gloire, et que ce n'est point une place differente qui m'occupe mais l'interrest d'une classe qui est deserte au point de ne la plus compter au nombre de la societé.
    J'ay l'honneur d'estre avec bien du respect, Monsieur, votre tres humble et res obeissant serviteur, Royllet.
    A Paris, ce 2e [septem]bre 1733
    [Adresse] A Monsieur / Monsieur le chevalier Bottée / directeur de la Societé des arts / au petit Luxembourg / a Paris (HCAD, 6, 45).

  • 16 [mars 1732] :
    Dimanche 16
    [En marge après coup, de Bottée] Le demander a M. Clairaut [Clairaut le père]
    M. Clairaut, pere, presenta à la Societé un instrument, qu'il a inventé pour servir d'astrolabe, et pour tenir lieu des logarithmes, et il lut un memoire, contenant la description et la maniere de se servir de cet instrument [(Clairaut 35), cf. 23 août 1727 (1)] (HCAD, 98).

  • 20 [mars 1732] :
    Jeudi 20
    [En marge après coup, de Bottée] Demander ce memoire a M. Bassuel
    La compagnie entendit la lecture d'un memoire de M. Bassuel sur un battement extraordinaire de poitrine, qu'il a observé dans deux sujets différens (HCAD, 98).

  • 23 [mars 1732] :
    Dimanche 23
    [En marge après coup, de Bottée] A examiner
    M. Julien Le Roy lut un memoire sur la construction d'une grosse horloge, qui est de son invention, et qui est plus durable et moins couteuse, que celles, dont on s'est servi jusqu'à present [(Le Roy 32, Le Roy 37g)].
    [En marge] M. Grandjean fera son rapport sur son ouvrage. Horrebow etranger.
    M. Medalon proposa de la part de S. A. S pour associé etranger M. Horrebow, premier astronome du Roy du Dannemark, et professeur de mathematiques dans l'Academie royale de Coppenhague, qui fut elu d'une voix unanime (HCAD, 98).

    Le mémoire de Julien Le Roy est relu le 27, reçoit des objections de Jousse les 30 mars et 24 avril, auxquelles répond de Gua le 1er mai, ce qui entraîne une relecture des objections de Jousse le 4 mai et une nouvelle lecture du mémoire de de Gua le 8 mai.

  • 27 [mars 1732] :
    Jeudi 27
    M. de Moncrif fit part à la Societé, que S. A. S. Monseigneur le comte de Clermont avoit resolu de donner tous les ans douze cens livres, pour que la compagnie distribuât dans chacune de ses assemblées publiques un prix d'une medaille d'or de trois cens livres à l'auteur du meilleur memoire sur un des sujets, qu'elle proposera, ou sur quelque autre matiere concernant la perfection des arts, et pour qu'elle donnât outre cela chaque année six prix, consistant chacun en une medaille d'or de cens livres, aux six artistes ou artisans, qui au jugement de la compagnie, les auront le mieux merités, ou par les ouvrages qu'ils auront presentés, ou par quelque decouverte utile à l'avancement de leur art.
    On fit une seconde lecture du memoire de M. Julien Le Roy [(Le Roy 32, Le Roy 37g)] (HCAD, 98).

    Les membres de la Société seront invités à proposer des sujets de prix (cf. 24 et 27 avril) et s'arrêteront sur cinq d'entre eux (cf. 4 mai). Remond et Jousse sont alors chargés de rédiger le programme (cf. 15, 18 et 22 mai), cette partie de l'affaire étant close au 12 juin.

    À la rentrée de la Saint-Martin, le programme est publié par voie d'affiche et dans les journaux (cf. 13 novembre 1732).

    Il est remarqué par Alessandro Bianchi (Milan) dans les nouvelles de Berne (cf. 22 janvier 1733) et par quelqu'un de Tarascon qui formulera une demande de précision sur le sujet des moulins à laquelle laquelle répondra la Société (HCAD, 171).

    Un comité pour les prix paraît avoir été créé le 7 juin.

    Le 8 juin est reçue pour le prix la pièce cotée n° 2. Elle avait été envoyée le 28 mai 1733 de Lyon, porte pour devise : « Non contristabit justum quid quid ei acciderit : Prov 12 », concerne un moulin à vent horizontal et un moulin à eau (HCAD, 41, 46[bis], 75) et sera jugée négativement (HCAD, 150).

    Sans parler d'une fiole envoyée par Bianchi, la société examinera encore la pièce cotée n° 3 sur le perfectionnement des charrues la n° 5 sur la manière de féconder les semences (cf. 28 juin), la n° 7 sur les moulins à eau et la n° 6 sur les grands ressorts des pendules (cf. 2 juillet), la n° 8 sur les moulins (cf. 5 juillet), une autre sur les semences (cf. 12 juillet et 16 août), deux sur les moulins dont une de Tarascon (cf. 16 juillet), une autre sur les moulins (cf. 26 juillet) et décidera de ne pas décerner de prix (cf. 20 octobre 1733).

  • 30 [mars 1732] :
    Dimanche 30
    M. Jousse lut plusieurs objections contre les principes que M. Julien Le Roy avoit avancés dans son memoire [(Le Roy 32, Le Roy 37g)] (HCAD, 98).

    Les objections de Jousse sont relues le 24 avril et entrainent une réponse de de Gua le 1er mai.

  • 3 avril [1732] :
    Jeudi 3 avril
    [En marge après coup, de Bottée] A voir
    M. l'abbé de Gua lut la traduction d'un memoire, imprimé dans les Transactions philosophiques, an[née] 1670, art[icle] 61, lequel contient une recette pour faire du vinaigre (HCAD, 98).

    Le mémoire de de Gua est conservé dans les papiers de Bottée (HCAD, 97).

  • 24 [avril 1732] :
    Jeudi 24
    Cette assemblée, la premiere d'après les vacances de Pâques, fut remplie par une seconde lecture des objections de M. Jousse contre le memoire de M. Julien Le Roy [(Le Roy 32, Le Roy 37g)].
    Il fut resolu, que chaque associé apporteroit à la prochaine assemblée les sujets, qu'il jugeroit le plus convenable de proposer pour le prix de l'assemblée publique d'après la Saint Martin (HCAD, 98).

  • 27 [avril 1732] :
    Dimanche 27
    [En marge après coup, de Bottée] Ce fut fait par deliberation et sans commité
    On lut et on discuta les divers sujets proposés par les associés. M[essieu]rs Hinault [Hynault], Medalon, Bottée, Masson, et Remond furent chargés de les examiner dans un committé, et d'en faire leur rapport (HCAD, 98).

  • 1 may [1732] :
    Jeudi 1 may
    M. l'abbé de Gua lut un memoire sur les objections que M. Jousse avoit faites contre le memoire de M. Julien Le Roy [(Le Roy 32, Le Roy 37g)] (HCAD, 98).

    Le mémoire de de Gua est conservé dans les papiers de Bottée (HCAD, 96).

    Cette lecture de de Gua entraine une relecture des objections de Jousse le 4 mai et une relecture du mémoire de de Gua le 8.

  • 3 mai 1732 : Le comte de Plélo (Copenhague) écrit à Delisle :
    Vous aurez sans doute entendû parler d'une nouvelle societé establie à Paris avec la permission du Roy, sous la protection de S. A. S. M. le comte e Clermont, et sous le nom de Societé des arts. Le but est de perfectionner les arts utiles, par le secours des sciences, et c'est pour cela qu'on a fait deux classes d'associez, outre les honoraires, l'une de sçavants, et l'autre de simples artistes. Cette derniere est composée de ce que nous avons en France de plus adroits et de plus celebres ouvriers. Beaucoup d'illustres en tout genre s'empressent d'estre admis dans l'autre, et l'on y compte desja cinq ou six de vos confreres de l'Academie. M[onsieur] le comte de Clermont, chez qui les assemblées se tiennent et qui paroist prendre grand plaisir à les honorer de sa presence, etend mesme ses vuês dans les pays etrangers pour y chercher des associez. M[onsieu]r Horrebow, avec lequel je scai que vous estes en liaison [vient] d'y avoir place, et à la maniere dont notre jeune prince s'y prend J[...] qu'il y aura tout à la fois de l'utile et de l'honorable à estre connû de luy pour homme de merite. j'ay crû, Monsieur, qu'une pareille nouvelle ne pouvoit que vous faire plaisir, puisque le bien des sciences et des [lettres] s'y trouvent (AN, mar, 2 JJ 62, 37).

  • 4 [mai 1732] :
    Dimanche 4
    [En marge, de Bottée] Id[em. Ce fut fait par déliberation et sans comité]
    M[essieu]rs Medalon Bottée, Masson, Hinault [Hynault], et Remond firent leur rapport concernant les sujets, qu'on devoit proposer pour les prix, et ils indiquerent les cinq qu'ils croyoient meriter la preference.
    On relut les objections de M. Jousse contre le memoire de M. Julien Le Roy [(Le Roy 32, Le Roy 37g)] (HCAD, 98).

    La lecture des objections de Jousse entraîne une nouvelle lecture du mémoire de de Gua le 8.

  • 8 [mai 1732] :
    Jeudi 8
    M. l'abbé de Gua fit une seconde lecture du memoire, qu'il avoit lu le 1er du mois.
    [En marge] M. Rollet [Royllet] repondant
    M. Rollet fut elu repondant sur le rapport de M[essieu]rs Masson et Renard, qui lui avoient été donnés pour commisssaires le 13 masrs (HCAD, 98).

  • 8 [mai] 1732 : Est reçu associé répondant :
    M. Rollet [Royllet] (HCAD, 23).

    Quoique la réception soit mentionnée pour avril, elle s'est faite en mai ainsi que le montre le procès-verbal de la séance du 8 mai.

  • 11 [mai 1732] :
    Dimanche 11
    [En marge après coup, de Bottée] Le voir
    M. Demours, docteur en medecine [et garde du cabinet d'histoire naturelle du Jardin royal (HCAD, 98)], demanda d'être introduit dans l'assemblée pour y lire des observations sur l'accouplement de la salamandre.
    [En marge] M. Angaut [Angot] repondant
    M[essieu]rs Renard et Hinaut [Hynault] firent leur rapport au sujet de l'election de M. Angaut proposé pour associé repondant dans l'assemblée du 17 janvier, et M. Angaut fut elu en cette qualité (HCAD, 98).

    Le mémoire de Demours est conservé dans les papiers de Bottée (HCAD, 95).

  • 11 [mai] 1732 : Est reçu associé répondant :
    M. Angaut (HCAD, 23).

    Quoique la réception soit mentionnée pour avril, elle s'est faite en mai ainsi que le montre le procès-verbal de la séance du 11 mai 1732.

  • 15 [mai 1732] :
    Jeudi 15
    M. Jousse lut une reponse au memoire lu par M. l'abbé de Gua le 1er du mois.
    [En marge après coup, de Bottée] Revoir le programme
    La compagnie chargea M. Remond de faire le programme pour les premiers prix, et M. Medalon de faire le programme pour les seconds (HCAD, 98).

  • 18 [mai 1732] :
    Dimanche 18
    M. Remond lut le programme pour les premiers prix.
    On fit une seconde lecture du memoire de M. Jousse (HCAD, 98).

    Ce passage sera jugé trop elliptique par Bottée dans une lettre à Remond du 15 mai 1733 (HCAD, 35, 59).

  • 22 [mai 1732] :
    Jeudi 22
    [En marge après coup, de Bottée] Voir le programme
    M. Medalon lut le programme pour les seconds prix.
    On dicuta des objections de M. l'abbé de Gua contre M. Jousse (HCAD, 98).

    Ce passage sera jugé trop elliptique par Bottée dans une lettre à Remond (HCAD, 35, 59).

  • 25 [mai 1732] :
    Dimanche 25
    [En marge après coup, de Bottée] Le demander […] a M. Clairaut [Clairaut le père] et a M. Remond.
    M. Clairaut, pere, lut un memoire sur une nouvelle forme de tenaillon, dans laquelle il dispose les faces de sorte qu'elles se flanquent reciproquement et qu'elles defendent le flanc de la place, et il propose aussi la maniere de placer un canons dans le revers de l'orillon (HCAD, 98).

    Clairaut le père croira se souvenir qu'il a remis ce mémoire à Remond, ainsi que le marquera Bottée le 15 mai 1733 (HCAD, 35, 59).

  • 29 [mai 1732] :
    Jeudi 29
    M. Clairaut [Clairaut le père] fit une seconde lecture du memoire lu dans l'assemblée precedente.
    L'année académique n'etant que de dix mois à cause des deux mois de vacances, M. Remond remit la plume à M. de Grandjean (HCAD, 98).

  • 8 juin [1732] :
    Dimanche 8 juin
    La comp[agni]e etant assemblée à l'ordinaire, Monsieur le directeur [Medalon] a proposé l'examen d'un ouvrage soumis a son jugement. Cet ouvrage a pour titre L'art d'arbitrer en banque par M. Joseph Chapuys. On lui a donné pour commissaires M[essieu]rs Dupin, Clairaut pere [Clairaut le père], Masson, du Tot [Dutot] et Jousse.
    [En marge] Horlogerie N° [blanc]
    M. P. Le Roy [Pierre Le Roy] a leu un memoire sur la maniere de faire sonner le temps vray aux pendules qui ont des cadrans mobiles. L'extrait de ce memoire se trouvera N° [blanc] article de l'horlogerie.
    [En marge] Experience
    M. Le Maire a fait part à la comp[agni]e d'une experience singuliere : une aiguille composée de deux anneaux aimantés etant mise a sa declinaison, si on met sur le verre de la boussole ou sur l'aiguille même un troisieme anneau dans une certaine position, l'index reviendra à zero. L'experience a eté faite dans l'assemblée (HCAD, 135).

    Pierre Le Roy lit une seconde fois son mémoire le 29 juin et demande en même temps des commissaires pour pouvoir le publier en tant que membre de la Société. Les commissaires remettent leur rapport le 12 novembre, ce qui donne lieu à la publication dans le Journal de Trévoux d'août 1733 et dans le Mercure de France de septembre du mémoire ainsi introduit :
    Monsieur, le zèle que vous avez pour la perfection de l'horlogerie m'engage à satisfaire votre curiosité sur l'idée que vous m'avez demandée de la pendule à ressort que j'ai présentée à notre Société (Le Roy 33b, Le Roy 33c).

    Cette publication entraînera une réaction critique de Thiout (Thiout 33), engendrant à son tour une réponse de Pierre Le Roy qui ne prendra pas la qualité de membre de la Société (Le Roy 34b, Le Roy 34c) et une de Julien Le Roy (Le Roy 34a) qui la prend après que sa lettre ait été lue et examinée les 24 janvier et 4 février 1734.

    Un exemplaire manuscrit de l'Art d'arbitrer en banque, « venant de chez M. Bottée » est conservé à la bibliothèque municipale de Valenciennes. Son auteur est « Pierre Joseph Chappuis, du canton de Fribourg en Suisse, arithméticien juré expert pour les vérifications des comptes et calculs, demeurant rue et porte Mon[t]martre vis a vis la rue des dejeuneurs » (Mangeart 60, p. 319).

    Les rapports de Clairaut le père et Jousse sur l'ouvrage de Chappuis sont lus le 29 juin et celui de Dutot le 31 août et le 7 septembre. Chappuis est introduit à la Société pour assister à la lecture d'un mémoire de de Gua le 27 novembre. Ce dernier propose qu'il soit reçu associé répondant lors de la séance suivante et est nommé commissaire pour cela avec Clairaut le père. Chappuis est reçu associé répondant le 4 décembre.

    Il reste une lettre de Chappuis à Bottée :
    A Paris le 6 fevrier 1733
    Monsieur
    J'ai eu l'honneur de voir ces messieurs ce matin. Monsieur Dutot m'a dit que son dessin etoit de se trouver dimanche prochain a la Societé independamment de la priere que je luy ait fait de votre part de s'y trouver. J'ai dit a Monsieur Masson que la Societé luy demandoit s'il etoit dans le dessein de donner son rap[p]ort, soit par ecrit, soit verbalement, ou s'il veut permettre qu'il soit passé outre. Voicy sa reponse [:] Je suis tres obligé a la Societé de sa civilité. Je ne crois pas que mon rap[p]ort soit absolument necessaire puisqu'il y a eu plusieurs commissaires qui ont examiné l'ouvrage et qu'on doit suivre l'opinion du plus grand nombre, qu'au reste il pour[r]a se rendre jeudi prochain a la Societé ou il dira ses sentimens sur mon ouvrage, qu'il ne desap[p]rouvera pas ce que feront ces messieurs, et qu'il leur laisse la dessus une entiere liberté s'il est necessaire, Monsieur, de nommer d'autres commissaires. Si la Societé veux bien jetter les yeux sur M[onsieu]r Degua [de Gua], il peut etre tout prest a donner son rap[p]ort parce qu'il a eu la bonté de lire mon manuscrit. J'auray l'honneur de vous le remettre incessament, Monsieur, puisque vous voulez bien prendre la peine de le lire. J'auray l'honneur d'attendre vos ordres la dessus. Je suis avec un profond respect, Monsieur, votre tres humble et tres obeissant serviteur P. J. Chappuis (HCAD, 39, 70).

  • 12 juin [1732] :
    Jeudi 12 juin
    M[onsieu]r le directeur a représenté qur l'affaire des prix etant finie, il seroit bon de reprendre le travail interrompu de la distribution des arts. Sur quoy, il a eté deliberé d'y travailler incessamment et que pour eviter l'inconvenient qui pouvoit arriver de l'absence des commissaires, ceux qui se trouveront au comité auront droit de deliberer independamment des absens (HCAD, 135).

  • 15 juin [1732] :
    Dimanche 15 juin
    [En marge] N. B. que je n'etois pas à cette seance et que M. l'abbé Degua [de Gua] l'a redigée.
    Sur les remarques de S. A. S. communiquées par M. le directeur, il a eté arrêté 1° Que la couronne des petites medailles seroient uniquement de feuilles de laurier 2° Que dans la grande medaille il ne seroit point mis d'horloge entre les mains de Vulcain attendu que cet attribut paroîtroit plutost caracteriser une societé d'horlogerie qu'une societé des arts. 3° Que pour ce qui doit estre substitué à cette horloge aussi bien que sur les attitudes des figures, on s'en rapportera au goût de M. Rottier [Röettiers].
    [En marge] Experience
    M. Le Maire fit ensuite sur l'aimant les experiences suivantes.
    3 cercles d'acier, le plus grand de 4 pouces ½, le second de 3 pouces et un tiers et le 3e de 2 p[ouces] 1/3 ont eté aimantez par l'un de leurs diametres.
    Ayant placé ces cercles en sorte qu'on leur donne un centre commun, et ayant mis au dessus un verre sur lequel on verse legerement et le plus egalement qu'il est possible de la poussiere d'aman, on secouë un peu le verre pour que la possiere en recoive la liberté de fuir vers ses poles, on voit alors se former 4 poles et 4 equateurs sur la circonference de ces cercles comme il arrive aussi lorsque on ne mer que l'un des cercles au dessous du verre, mais avec cette difference que dans le premier cas, il paroît que les effets de poles du 1er cercle derangent un peu les effets des poles du second cercle et du troisieme et vice versâ. Les experiences ont été faites en presence de la Societé en n'employant que l'un des 3 cercles, et en les employant tous trois ensemble. On a prié M. Le Maire de faire des experiences analogues sur son aiguille spirale (HCAD, 135).

  • 19 juin [1732] :
    Jeudy 19 juin
    [En marge] Demander le plan
    M. le directeur [Medalon] a soumis au jugement de la comp[agni]e le plan d'un nouveau bureau typographique qu'il a proposé […] dans les interstices des memoires. L'idée qu'il s'est proposée a eté de resoudre ce problême : inventer un instrument dont le maniement entraine la connoissance parfaite de la langue maternelle et de telle autre qu'on voudra choisir (HCAD, 135).

  • 22 juin [1732] :
    Dimanche 22 juin
    [En marge] M. Le Maire a fait en presence de la comp[agni]e les experiences suivantes : il a mis sur une verre de la poudre d'aiman et ayant placé ce verre sur une aiguille spirale de deux trous on a veu [le cercle] exterieur enveloppé de rayons qui paroissoient perpendiculaires à sa circonference. Le cercle interieur a paru revêtu de plusieurs rayons en forme de palmes dont le cercle faisoit la tige, dont la naissance etoit est en oüest et qui se tournoient vers nord et sud. On a crû remarquer quoy qu'avec peine une legere difference entre la figure jointe à son memoire et le même M. Le Maire a fait remarquer que si on aimante une petite spirale, elle decline à l'ouest, qu'une de 4 po[uce] de diametre decline a l'est et qu'enfin une de 6 po[uce] ne decline point en l'aimantant pourtant toujours dans de certaines conditions qu'il decrit dans son memoire et qui seroient trop longues pour cet extrait (HCAD, 135).

  • 26 juin [1732] :
    Jeudy 26 juin
    [En marge] Manufactures N° [blanc]
    M. Grandjean a leu a la comp[agni]e un memoire sur une addition qu'on peut faire aux roüets à filer et qui les feroit servir en même temps de devidoir et epargneroit tout le temps que l'on employe à mettre le fil ou la soye en echeveau. L'extrait de ce memoire se trouve au N° [blanc], article des manufactures (HCAD, 135).

  • 26 juin 1732 : Dédicace de Horrebow au comte de Clermont :
    Serenissimo et celsissimo principi glorioso regum franciae sanguine progenito Domino Ludivico Borbonio comiti Claromontii, societatis artium, quae parisii floret protectori. [...] Quem in finem me quoque ejusdem Societatis Academicae membrum esse voluisti, nomine meo, quod tibi notum fuisse non ausus fuissemsperare, incytae commendato. [...] [Copenhague] 26 jun. an. 1732 (Horrebow 32, dédicace, non paginé).

  • 29 juin [1732] :
    Dimanche 29 juin
    [En marge] N. B. qu'il en apporté une ainsi construite
    M. P. Le Roy [Pierre Le Roy] a leu pour la [secon]de fois son memoire sur la maniere de faire sonner aux pendules le temps vray [(Le Roy 33b, Le Roy 33c)], duquel nous avons dejà parlé cy dessus (dim[anche] 8 juin). Comme M. Le Roy a resolu de donner dans le Mercure la description de cette pendule avec le jugement de la comp[agni]e, il a demandé des commissaires et on luy a nommé M[essieu]rs Hynault, Gaudron, Degua [de Gua] et [rayé : moy, remplacé par] Grandjean.
    [En marge] Demander aux commissaires leurs rapports
    M. Jousse a leu son extrait du livre de L'art d'arbitrer en banque par M. Chapuys [Chappuis]. Il a aussi leu pour M. Clairaut pere [Clairaut le père] son extrait de ce même livre (HCAD, 135).

    Les commissaires remettent leur rapport sur le mémoire de Le Roy le 12 novembre.

  • 3 juillet [1732] :
    Jeudy 3 juillet
    La seance s'est passée en deliberations desquelles il n'a point été fait registre (HCAD, 135).

  • 6 juillet [1732] :
    Dimanche 6 juillet
    [En marge] Horlogerie N° [blanc]
    M. Jousse a leu pour la [secon]de fois un memoire sur les frottements qui se font dans les machines composées de roües et de pignons avec la maniere d'en calculer les rapports. [En marge : le demander à M[onsieu]r Jousse] L'extrait de ce memoire se trouvera N° [blanc], article de l'horlogerie (HCAD, 135).

    Lors de cette séance, Le Maire est sensé lire (Le Maire 33a), mais les registres indiquent qu'il le fait le 10.

  • 10 juillet [1732] :
    Du jeudy 10 juillet
    [En marge] Marine N° [blanc]
    M. Le Maire a leu un memoire sur plusieurs experiences qu'il a faites avec une aiguille à 3 anneaux concentriques [(Le Maire 33a), (Le Maire 33b), (Le Maire 33c)]. Ces experiences qui sont trop longues pour être rapportées icy l'ont conduit à une maniere fort ingenieuse d'empêcher la variation d'inclinaison dans ces sortes d'aiguilles. On en trouvera la description N° [blanc], article de la marine (HCAD, 135).

    Extrait d'un mémoire lu dans la Société des arts le 6 juillet 1732 [!], au sujet d'une nouvelle construction d'aiguille aimantée à 3 cercles, qui se trouve sans déclinaison ni inclinaison, inventée par Jacques Le Maire, ingénieur pour les instruments de mathématiques, présentée à M. le comte de Maurepas le 15 mai 1734 par le s[ieu]r Le Maire de la Société des arts (Martin 85-99)

    Nous commençons par un mémoire de Monsieur Jacques Le Maire, ingénieur pour les instruments de mathématiques à Paris, qui est l'inventeur des aiguilles aimantées dont il s'agit. Ce mémoire a été lu le 6 de juillet de 1732 [!] à la Société des arts, dont l'inventeur est associé. Nous ne tirons de ce mémoire, que ce qui regarde la construction des aiguilles aimantées et les expériences, sans nous arrêter au raisonnements de l'auteur, qui, aux hypothèses cartésiennes sur l'aimant, en ajoute de nouvelles : on trouve encore ici ces vis et ces écrous, que Descartes a fait agir si directement contre les lois de la mécanique. Nous nous trouvons obligé de laisser ici quelques mots en blanc, parce que les papiers dont il s'agit, nous ayant été envoyé de Rome par la poste, le paquet a été mouillé, et le mémoire de M. Le Maire extrêmement endommagé. Quand nous suppléerons les mots effacés, nous les mettrons en italique. Il s'agit dans ce mémoire de la construction de différentes sortes d'aiguilles, spirale et circulaire (Le Maire 33a, p. 43-44)

    Un manuscrit de ce mémoire se trouve dans les papiers de l'abbé Bignon (BnF, fr. 22230, ff. 340-347), avec une lettre outrée de Jacques Le Maire indiquant que le mémoire aurait dû être lu à l'Académie des sciences le 31 mars 1734, mais qu'il a été « renvoyé à la fin de la séance par devant Monseigneur le comte de Maurepas » (BnF, f. fr. 22230, ff. 337-338).

    Un autre manuscrit est conservé à la bibliothèque de l'Arsenal (Ms 6130, ff. 1-11).

  • 17 juillet [1732] :
    Jeudy 17 juillet
    [En marge] Bon p[ou]r l'histoire
    On a discuté l'affaire de M. Le Maire. On m'a remis entre les mains des certificats de Rome, Lisbonne et Tonnerre. On a arrêté qu'on insereroit dans le certificat (au cas que M. Le Maire l'exigeât absolument) que la comp[agni]e ne pretend approuver en aucune maniere les explications physiques que M. Le Maire en donner et qu'elle se contente d'attester les faits dont elle a eté temoin.
    M. Renard s'est offert à faire construire des aiguilles à ses depens pour faire les experiences necessaires (HCAD, 135).

  • 20 juillet [1732] :
    Dimanche 20 juillet
    M. le directeur [Medalon] a proposé pour une place de physicien M. Procope, docteur en medecine. On luy a nommé pour commissaires M[essieur]rs du Treyves, Belet [Bellet], Le Dran, et Garengeot. On a prié M. Medallon [Medalon] de luy demander un memoire conformement aux reglements.
    Le même M. le directeur a representé que l'ouvrage de la distribution des arts n'avaçant pas comme il le devoit, il seroit necessaire d'y mettre ordre. Sur quoy il a eté deliberé qu'attendu la difficulté d'assembler les commissaires M[essieu]rs Medallon, Degua [De Gua] et Le Roy l'aîné [Julien Le Roy] feroient leur projet a part, et M. Hynault et moy le nôtre, [et] que l'on confereroit ensuite ensemble.
    [En marge] Experiences
    M. Le Maire a leu la 3e partie de son memoire sur les aiguilles aimantées dans lequel se trouvent plusieurs experiences singulieres (HCAD, 135).

    Procope-Couteaux ne sera reçu assidu que dans quelques mois, avec seulement deux rapporteurs, Garangeot et Medalon, n'ayant toujours pas fourni de mémoire dans l'intervalle (23 mars et 26 mars 1733).

  • 24 juillet [1732] :
    Du jeudy 24 juillet
    La seance a eté employée à diverses deliberations desquelles il n'a point eté fait registre (HCAD, 135).

  • 27 juillet [1732] :
    Dimanche 27 juillet
    [En marge] Demander le memoire. Architecture civile et militaire n° [blanc]
    M. Gallon a leu un mémoire contenant la description d'une machine hydrolique. L'extrait de ce memoire se trouvera N° [blanc], article de l'architecture civile et militaire (HCAD, 135).

  • 31 juillet [1732] :
    Jeudy 31 juillet
    Le même M. Gallon a proposé un moyen pour empêcher les charrettes de verser en cas de rupture de l'essieu. Ce moyen consisteroit à ajouter deux pieds droits aux limons qui tant que la roüe porteroit à terre en seroient éloignés d'une petite distance mais qui poseroient eux mêmes à terre au cas que la roüe abandonnât la voiture. Quoy que cette invention puisse estre utile en quelques cas, comme cependant elle seroit nuisible en une infinité d'autres, la com[agni]e ne l'a pas approuvée [d'une autre encre] Bon.
    Et a propos M. Hynault a dit que le S[ieur] Ladoveau M[aîtr]e marechal en Touraine faisoit autrefois des essieux de meme fer soudéz et corroyéz ensemble qui ne cassoient que trèz rarement et plioient plutôt que de casser [d'une autre encre] Bon p[ou]r l'histoire (HCAD, 135).

  • 3 août [1732] :
    Dimanche 3 aoust
    [En marge] Je ne l'ai pas vu
    M. Le Dran a fait lecture d'une lettre à luy ecrite par M. Trew, directeur du Journal de Nuremberg dans laquelle il marque que leur comp[agni]e fait present à la Societé d'un exemplaire de leur journal relié et en grand papier [contenant (Trew 31), cf. 1730], et demandent l'extrait [N. B. que cet extrait leur a eté envoyé incognito et ce meme si M. Le Dran l'avoit fait de son autorité privée] de ce qui a eté fait dans nos assemblées pendant l'année 1731.
    La comp[agnie] a chargé son secretaire de faire reponse à ces messieurs dans laquelle il les remercie au nom de la Societé de leur politesse et leur promet un exemplaire du premier volume qu'elle fera imprimer. La copie de cette reponse et de la lettre de M. Trew se trouveront dans la liasse des papiers de ce semestre.
    [En marge] Hist[oire]
    M. Le Maire a leu une lettre de Brest dans laquelle il marque que son aiguille spirale a fait a Brest le même effet qu'à Paris et que l'on en va faire des experiences en mer (HCAD, 135).

    Le Dran écrit de son côté à Trew le 6 août.

  • 6 août 1732 : Le Dran écrit à Trew :
    Monsieur,
    J'ay reçeu le lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'ecrire, avec les trois volumes de votre magnifique journal reliés, plus les 29 premieres feuilles dudit journal pour 1732. […] A l'egard du 3e [exemplaire], je l'ay presenté dimanche dernier de votre part a la Societé des arts [cf. 3 août] qui doit par le secretaire vous en marquer sa reconnoissance, aussi bien que de l'idee favorable que vous avez donné d'elle dans vos journaux, idée qu'elle tachera de soutenir.
    En mon particulier, je ne puis assez vous marquer ma reconnoissance de toutes vos politesses que je ne merite point.
    Par la p[remie]re occasion, je feray tenir a M[onsieu]r Nicolai pour vous les remettre les titres des memoires dont on a fait lecture a la Societé aussi exacts que j'ay pu les avoir, je crois meme qu'ils le sont tout a fait. Ils sont meme en forme de petits extraits dont vous prendrez ce que vous jugerez a propos. […] Comme on n'a fait que me preter les extraits que je vous envoye, je vous prie de les renvoyer a M[onsieu]r Nicolai qui me les renvoyera a la p[remie]re occasion, car je dois les rendre (Universitätsbibliothek Erlangen, Briefsammlung Trew).

    Les extraits, s'ils ont bien été envoyés et reçus, ne semblent pas avoir été publiés dans le Commercium litterarium ad rei medicinae et scientiae naturalis.

  • 7 août [1732] :
    Jeudy 7 aoust
    La seance a eté employée à des discussions desquelles on n'a point fait registre (HCAD, 135).

  • 10 août [1732] :
    Dimanche 10 aoust [1732]
    [En marge] Demander ce memoire
    M. Le Roy l'aîné [Julien Le Roy] a leu un memoire contenant le moyen de faire marquer et sonner le tems vray aux gros[ses] horloges en appliquant à la roüe qui fait son tour dans une heure un cadran mobile [(Le Roy 34d, Le Roy 37h)].
    [En marge] His[toire]
    M. Le Maire a apporté plusieurs lettres contenant des experiences faites sur ses aiguilles tant dans le royaume que dans les pays etrangers.
    [En marge] Lui demander la description
    M. Le Rat a presenté deux pompes de cuivre […] avec tout l'air possible, l'une desquelles ne va que par secousses et l'autre, avec un seul piston, à l'aide de l'air enfermé dans un double tuyau est continuelle (HCAD, 135).

    Le mémoire de Le Roy est relu le 17 août.

  • 14 août [1732] :
    Jeudy 14 aoust
    La seance s'est passée en diverses discussions dont il n'a point eté fait registre (HCAD, 135).

  • 17 août [1732] :
    Dimanche 17 aoust
    M. Le Roy [Julien Le Roy] a leu pour la [secon]de fois son memoire sur la maniere de faire marquer et sonner le temps vrau aux gros[ses] horloges [(Le Roy 34d, Le Roy 37h)].
    [En marge] Qu'est devenu cette proposition
    M. Medallon [Medalon] a proposé pour une place de physicien M. Servien, docteur et professeur en medecine à Montpellier. Commissaires M[essieurs] Sylva [Silva] et Belet.
    On a proposé de créer un comité de librairie pour juger de l'impression des memoires tant donnéz qu'à donner ainsi que de la maniere dont ils doivent estre donnéz au public. L'election a ete annoncée pour la huitaine (HCAD, 135).

  • 21 août [1732] :
    Du jeudi 21 aoust
    [En marge] Histoire
    M. Saussay a presenté à la comp[agni]e un livre de sa composition intitulé Traité des jardins [(Saussay 22), (Saussay 28)]
    [En marge] H[is]t[oire]
    Le S[ieu]r Rasselet serrurier a presenté a la Société une machine dans laquelle un poids d'une demie livre enleve un poids d'une livre sans faire plus de chemin que luy. Commissaires de Hillerin, Gallon et moy (HCAD, 135).

  • 24 août [1732] :
    Du 24 aoust
    On a procedé à l'election du comité de librairie et on a arrêté qu'il seroit composé des officiers en charge et de M[essieu]rs Clairaut pere [Clairaut le père], Degua [de Gua] et Bottée (HCAD, 135).

  • 27 août [1732] :
    Du jeudi 27 aoust
    Nous avons fait nôtre rapport de la machine du s[ieu]r Rasselet dans laquelle s'etant trouvé quelque[s] circonstances qui en ôtent le prix, un piece entre autres que l'auteur ne co[m]ptoit pour rien et qui avec le plomb dont elle etoit formée pesoit prèz de 4 #, il a eté arrêté qu'on ne lui donneroit point de certificat (HCAD, 135).

  • 31 août [1732] :
    Dimanche 31 aoust
    M. du Tot [Dutot] a leu l'extrait detaillé du livre de M. Chappuis dans lequel il a marqué tous les avantages et les desavantages de cet ouvrage (HCAD, 135).

  • 4 septembre [1732] :
    Jeudy 4 septembre
    [En marge] Histoire
    Il a eté deliberé que sans tirer pour l'avenir à consequence les commissaires de M. Chapuys [Chappuis] pourroient donner pendant les vacances leur rapport sur lequel le secretaire expediroit le certificat.
    [En marge] On n'a pas vu ce traitté
    M. J. Le Roy [Julien Le Roy] a proposé l'election de M. Raillard pour une place d'associé mechanicien et il a soumis au jugement de la comp[agni]e un ouvrage intitulé Traité historique et chronologique de l'horlogerie. Commissaires M[essieu]rs Gourdon, Gaudron, Le Roy et moy (HCAD, 135).

    Raillard est reçu assidu le 14 décembre 1732

  • 7 septembre [1732] :
    Dimanche 7 septembre
    [En marge] Histoire
    M. du Tot [Dutot] a continué la lecture de son extrait du livre de M. Chapuys [Chappuis].
    M. le directeur a parlé de la description des arts et a presenté une liste de ceux qui sont pratiquéz à Paris (HCAD, 135).

  • 13 novembre 1732 :
    Jeudy 13 novembre 1732
    M. Hynault a fait lecture d'une lettre de M. Deschisaux dattée du Havre dans laquelle il luy fait part de son debarquement et le prie de le presenter à la compagnie.
    M. Medallon [Medalon] a dit qu'outre l'affiche des prix, on alloit publier le programme dans le Mercure et les journaux.
    [En marge] Sçavoir de M[essieu]rs Gaudron et Le Roy si le S[ieu]r Pievron leur a remis sa machine
    M. Pievron de Languet a proposé à la Societé l'examen d'une machine qu'il croit pouvoir servir à la perfection de l'horlogerie. Il a demandé que son invention ne passât pas. Les commissaires nommés à cet effet M[essieu]rs Gaudron, J. Le Roy et Degua [de Gua].
    M. Degua a annoncé un memoire contenant plusieurs abregéz d'arithmetique qu'il doit donner incessamment.
    [En marge] Histoire
    M. de Hillerin de Boistissendeau [Hillerin de Boistissandeau] a leu la description d'un pistolet à allumer une bougie qu'il a inventé et qu'il a presenté à la comp[agni]e tout executé (HCAD, 135).

    Le programme des prix est effectivement publié dans des journaux dont le Mercure de France :
    Prix de la Société des arts
    Son Altesse Sérénissime Monseigneur le comte de Clermont, protecteur de la Société des arts, ayant bien voulu accorder des fonds à cette compagnie pour qu'elle distribue deux prix tous les ans, chaque prix sera une médaille d'or de 300 liv[res] et toutes personnes, excepté les associés qui doivent être juges, pourront aspirer à ces prix. Les deux premiers se distribueront à l'assemblée publique d'après la S[aint] Martin de l'année 1733.
    Comme la Société se fait une loi de ne choisir pour les sujets de prix que des questions qui aient rapport aux arts, et que la solution de cette nature dépend souvent moins de la simple théorie, que d'une longue suite d'expérience, elle proposera chaque année un plus grand nombre de questions qu'elle n'aura de prix à donner l'année suivante ; par ce moyen plus d'auteurs seront excités à travailler ; ceux qui s'attacheront aux matières, sur lesquelles il n'appartient qu'à l'expérience de donner des décisions, auront tout le temps nécessaire pour la consulter ; et la Société recevra des éclaircissement dont elle serait privée, si elle exigeait qu'on les lui donnât dans un terme prescrit. Elle propose donc cette année cinq sujets, et elle en proposera chacune des années suivantes autant de nouveaux qu'elle aura distribué de prix dans l'année.
    Sur la charrue
    [...]
    Sur le moulin
    [...]
    Sur les semences
    [...]
    Sur le mercure
    [...]
    Sur le ressort des balanciers des montres
    [...]
    Les personnes qui voudront concourir pour le prix que la Société doit donner dans son assemblée publique d'après la Saint Martin de l'année 1733 seront tenues d'envoyer leurs ouvrages dans le courant du mois de juin [...].
    Ceux qui seront à Paris, ou qui auront dans cette ville quelqu'un de confiance, pourront envoyer leurs ouvrages à la Société des arts tous les jours qu'elle s'assemble. Elle tient ses séances chez S. A. S. le comte de Clermont, au palais du petit Luxembourg, le dimanche et le jeudi de chaque semaine, depuis quatre heures du soir jusqu'à six. [...] Ceux qui ne seront pas à portée de se servir de la voie que nous venons d'indiquer, pourront prendre celle de la poste. M. le comte de Clermont permet qu'on adresse en son palais, tous les paquets destinés à la Société.
    [...]
    Aussitôt qu'un prix sera adjugé, la Société avertira le public dans les différents journaux de France et dans les gazettes qu'un mémoire, commençant par tels mots, portant telle maxime, et ayant telle matière pour sujet, a remporté l'un des prix. L'auteur fera alors ses diligences pour se faire connaître, et dans l'assemblée destinée pour donner le prix qu'il aura obtenu, il recevra la médaille, ou la fera recevoir par quelqu'un chargé de sa procuration. Dans la même assemblée, on lira le mémoire, et la Société le fera imprimer dans ses recueils ; elle compte même d'y faire imprimer les ouvrages, qui n'étant pas jugés dignes des prix, paraîtront cependant mériter de voir le jour (Mercure de France, décembre 1732, pp. 2639-2644).

  • 16 novembre [1732] :
    Dimanche 16 novembre
    [En marge, rayé : demander ce memoire] [En marge au crayon] demander ce memoire a M. Le Maire
    M. Le Maire a presenté à la comp[agni]e un aiman artificiel dont les lames […] les talons en sont plus forts que dans les aimans artificiels ordinaires, et ce qu'il y a de plus singulier est que chaque lame qui en particulier levoit 8 onces aprèz avoir eté mise avec les autres puis separée n'en a pu lever plus d'une.
    [En marge] Demander le memoire imprimé a M[onsieu]r P. Le Roy [Pierre Le Roy] [au crayon] H[istoire]
    M[essieu]rs Hynault, Degua [de Gua], Gaudron et moy, commissaires nomméz pour examiner un memoire de M. Le Roy le cadet contenant la description d'une pendule qui sonne le temps vray par le moyen d'un cadran de minutes mobile [(Le Roy 33b, Le Roy 33c)], en ayant fait leur rapport, la compagnie a jugé cette invention, aussi bien que celle des palettes d'acier trempé et poly rapportés sur l'arbre du balancier, ingenieuse et de peu de depense par rapport à l'utilité et à la commodité qui en resultent, surtout se pouvant appliquer aux pendules deja construites et a permis en consequence à l'autheur de faire imprimer cet ouvrage sous le titre d'associé (HCAD, 135).

    Pierre Le Roy fera imprimer son mémoire en mentionnant sa qualité de membre de la Société (Le Roy 33b, Le Roy 33c).

  • 19 novembre 1732 : L'abbé Le Blanc (Paris) écrit au président Bouhier :
    Je vous enverrais le programme des prix de notre Société si je n'étais sûr qu'au premier jour il paraîtra tout au long dans les journaux publics (Monod-Cassidy 41, p. 163).

  • 20 novembre [1732] :
    Jeudy 20 novembre
    La seance s'est passée en diverses deliberations dont il n'a point eté fait registre (HCAD, 135).

  • 23 [novembre 1732] :
    Dimanche 23
    [En marge] Je n'ai pas vu ce livre
    J'ai presenté à la comp[agni]e de la part de S. A. S. un livre de M. Horrebow, l'un des associés. Cet ouvrage est intitulé Atrium astronomia[e], sive de inveniendis refractionibus, obliqu[itate] ecliptica[e], atque elevatione poli tractatus, cui subjungitur schediasma de arte interpolandi ante annu[m] seorsum editum, authore P. Horrebowio philosophiae et medicina[e] doctore, atque in universitate vegrâ Havniaensi astronomiae professore, Coppenhague Hasnia[e], 1732 [(Horrebow 32)]. On a nommé pour examiner cet ouvrage M. Auvray et moy (HCAD, 135).

  • 27 [novembre 1732] :
    Jeudy 27
    M. Le directeur a representé que M. Chapuys [Chappuis] demandoit d'estre present à la lecture du memoire de M. l'abbé Degua [de Gua] et sur le consentement de la comp[agni]e il a eté introduit.
    [En marge] Demander la construction
    M. P. Le Roy [Pierre Le Roy] a presenté à la comp[agni]e une quadrature de reveil qui par la construction de sa detente se peut tourner a droit[e] et à gauche et fatigue moins le mouvement que les constructions ordinoires.
    [En marge] A voir
    M. l'abbé Degua [de Gua] a commencé la lecture d'un memoire sur plusieurs manieres abregées de faire les operations d'arithmetique les plus necessaires (HCAD, 135).

    Julien Le Roy présente un mémoire sur un sujet proche de celui de son frère le 14 décembre.

  • 30 novembre [1732] :
    Dimanche 30 novembre
    [En marge] A voir
    M. l'abbé Degua [de Gua] a proposé pour une place d'associé repondant M. Chapuys [Chappuis]. Commissaires M[essieu]rs Degua et Clairaut [Clairaut le père] (HCAD, 135).

    Chappuis sera reçu répondant lors de la séance suivante.

  • 4 decembre [1732] :
    Jeudy 4 decembre
    [En marge] M[onsieu]r Chapuys [Chappuis] repondant
    M[essieur]rs Degua [de Gua] et Clairaut [Clairaut le père] comm[issai]res nomméz pour la reception de M. Chapuys ayant fait leur raport qui a eté favorable, on a eté au scrutin et il a eu la pluralité des voix.
    [En marge] A voir
    M. l'abbé Degua a continé la lecture de son memoire sur les operations d'arithmetique (HCAD, 135).

  • 4 décembre 1732 : Est reçu associé répondant :
    M. Chapuy [Chappuis] (HCAD, 23).

  • 7 decembre [1732] :
    Dimanche 7 decembre
    M. Deschisaux a presenté à la comp[agni]e un paquet contenant plusieurs graines et pieces d'histoire naturelle qu'il avoit envoyées il y a un an et qui par quelques accidents n'est arrivée [!] que depuis luy. Il a promis d'en rendre compte par ecrit.
    [En marge] A voir
    M. l'abbé Degua [de Gua] a continué la lecture de son memoire (HCAD, 135).

  • 11 decembre [1732] :
    Jeudi 11 decembre
    On a arrêté que dimanche prochain on convoqueroit l'assemblée pour l'election des officiers (HCAD, 135).

  • 14 decembre [1732] :
    Dimanche 14 decembre
    [En marge] M[onsieu]r Raillard assidu
    M[essieu]rs les commissaires nomméz pour faire les informations necessaires à la reception de M. Raillard ayant fait leur rapport qui a eté favorable, on a eté au scrutin et ledit S[ieu]r Raillard a eté receu à la pluralité des voix.
    M. Le Roy l'aîné [Julien Le Roy] a leu un memoire sur une construction de sonnerie de reveil plus simple et meilleure que celle qui est en usage [(Le Roy 37a, Le Roy 37f)] (HCAD, 135).

    Le rapport des commissaires sur Raillard :
    Nous soussignez commissaires nomméz par deliberation de la Societé des arts du [blanc] 1732 [4 septembre 1732 !] conformement a l'article [blanc] des reglements [articles V, XIX et XXVII !] pour faire les informations necessaires a la reception de M. Raillard en qualité de mechancien n'avons rien trouvé qui puisse empêcher sa reception. A Paris, ce 11 decembre 1732 [Signé] Julien Le Roy, P. Gaudron, J. P. Grandjean [La signature de Gourdon n'est pas présente, cf. 4 septembre [1732]] (HCAD, 136).

  • 14 décembre 1732 : Est reçu associé assidu :
    M. Raillard (HCAD, 15).

  • 17 decembre [1732] :
    Jeudi 17 decembre
    La seance s'est passée en diverses deliberations dont il n'a point eté fait registre (HCAD, 135).

  • 21 decembre [1732] :
    Dimanche 21 decembre
    L'assemblée convoqué[e] pour l'election des officiers, on a été au scrutin et on a elu pour directeur M. Bottée, pour secretaires M[essieu]rs Hynault et Liebaux, pour administrateur M. Masson, pour tresorier M. Garengeot, pour indicateur M. Remond (HCAD, 135).

  • 25 [décembre 1732] :
    Jeudy 25
    Jour de Noël. Il n'y a point eu d'assemblée (HCAD, 135).

  • 28 decembre [1732] :
    Dimanche 28 decembre
    Il a eté deliberé que les anciens et nouveaux officiers iroient accompagnéz de M[essieu]rs Raillard et Gaudron rendre compte à S. A. de leur election et luy en demander la confirmation (HCAD, 135).

  • 1 et 4 janvier 1733 :
    La Societé ne s'est point assemblée le premier ny le quatrieme de janvier (HCAD, 179).

  • 5 janvier 1733 : L'abbé Le Blanc (Paris) écrit au président Bouhier :
    J'ai mis à la poste sous l'adresse de M. des Granges les règlements de notre Société imprimés dont je vous fais présent. Rien ne peut mieux, je pense, vous en donner l'idée. Pour ce qui est des associés, une partie est de célèbres artistes qu'il est inutile de vous nommer, les autres, je pense, n'ont pas assez de nom pour que vous les puissiez connaître. J'en excepte pourtant M. le curé de Saint-Sulpice (Monod-Cassidy 41, p. 166).

  • 8 janvier [1733] :
    Le jeudi 8 janvier le secretaire a ap[p]orté une relation manuscritte des vers qui rongent les digues de la Nortolande, envoyé par M[onsieu]r l'abbé Marcy, associé etranger. M[onsieu]r l'abbé de Gua a parlé sur ses abregé[s] d'arithmetique (HCAD, 179).

    Version plus détaillée du directeur Bottée :
    Le jeudi 8e janvier 1733 s'est tenue la premiere séance de la Societé des arts en cette année, en laquelle ayant presidé pour la premiere fois en qualité de directeur, j'ay fait l'ouverture de l'assemblée en ces termes.
    Messieurs, je ne puis par des parolles vous marquer combien je suis touché de l'honneur que vous m'avés fait en me destinant a remplir la place que j'occupe aujourd'huy. Un nouveau zele, une plus grande assiduité vous prouveront ma reconnoissance, et c'est par les mêmes moyens que je vous sup[p]lie de me seconder affin que nos travaux repondant a l'attente du public, ils soient dignes de la Societé et du prince qui la protege.
    M[onsieu]r Hinaut [Hynault] ancien secretaire [et nouveau !], repondit en deux mots que c'estoit dans ces mêmes vûes que la Societé m'avoit choisy et qu'elle avoit regardé ce choix comme un moyen propre a faire reussir ses desseins.
    Ensuite, je nommay M[onsieu]r l'abbé de Gast [de Gua] pour continuer a nous faire part de ses observations sur le calcul arithemétique a quoy il se disposoit lorsque M[onsieu]r Liébaut, nouveau secrétaire [et ancien !] proposa de communiquer auparavant a la compagnie une lettre d'Hollande par laquelle on lui faisoit un recit fidel[e] de ce que la province de Nortolande avoit mandé aux Etats generaux des provinces unies au sujet des vers qui rongent les pilotis de leurs digues [suit un résumé de la lettre].
    A l'occasion de cette lettre M[onsieu]r Hinaut [Hynault] nous a fait part de ses observations sur de grosses mouches noires communes en France, lesquelles s'introduisent dans le bois des arbres ou pieux [suit un résumé de ces observation].
    Apres ces observations M[onsieu]r l'abbé de Gast a continué l'explication de sa methode nouvelle du calcul abregé. Il l'a appliquée a la preuve des multiplications, des divisions et des racines quarrées et a la multiplication des caracteres algebriques.
    Il me paroit que ce que l'on gagne dans cette methode en déchargeant le papier de chiffre, on le perd en chargeant la memoire et fatiguant l'imagination ; et je doute que les personnes deja habituées a l'ancien calcul veuillent se gêner pour contracter l'habitude du nouveau (HCAD, 115 ; HCAD, 182).

  • 11 [janvier 1733] :
    Le dimanche onze janvier on a resolu de convoquer une assemblée generale pour deliberer sur les moyens d'augmenter l'assiduité et le secretaire a eté chargé d'adresser un memoire sur cette matiere pour etre lu a la compagnie (HCAD, 179).

    L'assemblée générale se tient le 25 janvier.

  • 15 janvier [1733] :
    Le jeudi quinze janvier, M[onsieu]r Dupin a lu la traduction d'une lettre du marquis Sipion Maffei [(Maffei 33)] au sujet d'un feu singulier qui a reduit en cendres le le corps d'une femme a Cesena dans la Romagne (HCAD, 179).

  • 18 [janvier 1733] :
    Le dimanche, Monsieur Grandjean a proposé M[onsieu]r d'Arnoncourt [d'Harnoncourt] pour etre recu en qualité d'associé mechanicien. M[essieu]rs de Moncrif, Hynault, et Grandjean ont eté nommés commissaires en cette partie.
    Monsieur Grandjean a lu pour la seconde fois un memoire sur la perfection du rouet a filer. M[onsieu]r Bostidendo [Hillerin de Boistissandeau] sur une nouvelle maniere de repetition. M[onsieu]r l'abbé Tranquini [Franchini] a donné a la Societé un volume in-4° dont le titre est De Bononiensi [scientiarum] et artium instituto ad que accademia commentaris. La compagnie a indiqué une assemblée generalle pour le dimanche vingt cinq de ce mois affin de deliberer sur les moyens d'engager les associés a l'assiduité (HCAD, 179).

    D'Harnoncourt est reçu assidu mécanicien le 25 janvier.

    Le mémoire de Grandjean sur les rouets est passé sur le marché des manuscrits (Monteil 35, vol. 1, pp. 41-43).

  • 22 janvier [1733] :
    Le jeudi 22 janvier, la Societé a receu de la part de S. A. S. une lettre ecrite de Millan et a chargé le secretaire de la traduire et d'y faire reponce.
    M[onsieu]r l'abbé de Gua a continué sa lecture sur les abregés d'aritmetique (HCAD, 179).

    La lettre de Milan avait été écrite le 27 décembre 1732 par Alessandro Bianchi qui avait vu dans les « Nouvelles de Berne » l'annonce sur les prix proposés par la Société des arts, et notamment le 3e sujet sur les meilleures préparation pour féconder les semences. Il tient sur ce point à la disposition la Société une fiole d'huile philosophique (HCAD, 47, 68, 69, 116). Cette lettre, adressée au comte de Clermont, avait été transmise par Moncrif à Bottée le 15 janvier 1733 avec instruction de lui faire réponse (HCAD, 34, 57). La traduction de la lettre de Bianchi est lue à la Société le 1 février, et un projet de réponse le 5. La Société ayant demandé à Bianchi de lui faire parvenir un échantillon de l'huile (HCAD, 69, 116), celui-ci s'exécute, ainsi qu'il en fait part à la Société le 8 mai (HCAD, 42, 74). À réception de l'huile, celle-ci est partagée entre divers membres à des fins de test et les deux lettres de Bianchi sont relues (cf. 14, 21 et 25 juin 1733). Hynault rend compte à la Société le 9 juillet de résultats franchement néfatifs. Il réitère et est suivi verbalement par d'Harnoncourt qui est chargé de formuler ses remarques par écrit afin que la Société puisse rédiger un rapport global (cf. 9 août 1733 (1)).

  • 25 janvier [1733] :
    Le dimanche 25 de janvier, la Societé extraordinairement assemblée a deliberé sur les moyens de rendre l'assiduité plus exacte, et apres bien des avis differens, elle conclu[t] que Monseigneur le comte de Clermont seroit sup[p]lié d'honorer la compagnie de sa presence et d'engager Messieurs les honoraires a [s'y] trouver plus souvent et vingt quatre associés se sont engagés par ecrit a donner un memoire avant les vacances de la presente année.
    M. d'Arnoncourt [d'Harnoncourt] a eté receu associé mechanicien sur le rapport des commissaires que la compagnie avoit nommé a cet effet le 18 precedent (HCAD, 179).

  • 25 janvier 1733 : Est reçu associé assidu :
    M. Durey d'Arnoncourt [Durey d'Harnoncourt] (HCAD, 179).

    Sa réception est mentionnée au 22 janvier dans (HCAD, 60), mais cette date entre en contradiction avec les procès-verbaux des séances concernées.

    Selon la liste (NMS, Ms CC 3459) qui paraît moins détaillée sur ce point, d'Harnoncourt a été reçu associé honoraire le 29 avril 1731, ce qui est manifestement faux.

  • 1 [février 1733] :
    Le dimanche p[remie]r janvier [février !], le secretaire a ap[p]orté les observations imprimées de M[onsieu]r Rousset sur les ver de mer [(Rousset de Missy 33a), (Rousset de Missy 33b)] qui luy avoient ete envoyé[es] par M[onsieu]r l'abbé Marci, associé etranger, et en a fait la lecture aussy bien que de la traduction de la lettre ecritte de Milan a la Societé par M[onsieu]r Bianchi (HCAD, 179).

  • 5 février [1733] :
    Le jeudi 5 fevrier, le secretaire a lu le projet de reponse a la lettre de M[onsieu]r Bianchi (HCAD, 179).

  • 8 février [1733] :
    Le dimanche 8 février M[onsieu]r Guyot a presenté a la compagnie trois machines de son invention, savoir une machine a curer les [ports] et les canaux, une grüe et un modele de buffet pour un cabinet de curiosités naturel[l]es. Le meme M[onsieu]r Guyot a demandé a etre recu dans la Societé qui a nom[m]é des com[m]issaires a cet effet.
    On a lu une lettre de M[onsieu]r le comte Ernest de Harrach ecrite a M[onsieu]r Le Maire au sujet de son eguille a trois cercle (HCAD, 179).

    Guyot a été reçu associé étranger le 22 février 1733.

    Ces rapports sont mentionnés dans (Monteil 35, vol. 1, pp. 41-43).

  • 12 [février 1733] :
    Le jeudi 12 on a rien fait (HCAD, 179).

  • 15 [février 1733] :
    Le dimanche 15, on ne s'est point assemblé (HCAD, 179).

  • 19 [février 1733] :
    Le jeudi 19, M[onsieu]r Grandjean a presenté un memoire de M[onsieu]r de la La Hire sur une nouvelle machine propre a enfoncer les piloty (HCAD, 179).

  • 22 février 1733 : Sont reçus associés assidus :
    M. Oudry, peintre du Roy
    M. de la Hire, ingenieur (HCAD, 60).

    Selon la liste (HCAD, 27 [bis]), Oudry et de la Hire avaient été reçus associés étrangers le 16 septembre 1728.

  • Idem (22 février 1733) : Est reçu associé étranger :
    M. Guyot (HCAD, 60).

    Selon la liste (HCAD, 27 [bis]), Guyot avait déjà été reçu associé étranger le 16 septembre 1728.

  • Février 1733 :
    Son altesse sérénissime Monseigneur le comte de Clermont, qui a accepté d'être le protecteur de la Société des arts, parce qu'il l'est des arts mêmes, et que c'est être celui de l'utilité publique ; voulant l'être en Prince de son rang, et allumer partout le beau feu de l'émulation en leur faveur, a accordé à cette compagnie formée sous ses ordres, et déjà florissante sous ses glorieux auspices, les fonds convenables pour qu'elle distribue chaque année deux prix aux auteurs, qui auront produit les mémoires et les découvertes les plus utiles dans le genre de son objet ; c'est-à-dire dans toute l'étendue des arts. On proposera chaque année, comme l'on fait actuellement, cinq sujets [le rédacteur oublie de les mentionner !]; et on les proposera de fort bonne heure, afin que chacun ait le temps de faire des études par expérience, genre de preuve ici le plus de mise, parce qu'il vérifie la théorie et la renferme. Les compositions ou mémoires que les particuliers voudront présenter à la Société sur d'autres sujets que les cinq proposés, concourront aussi pour le prix, et le remporteront s'ils sont meilleurs. Les mémoires seront envoyés dans le courant du mois de juin, et le jugement se déclarera à la première assemblée publique après la Saint Martin 1733. Chaque prix sera d'une médaille d'or de 300 francs. Les personnes de toute langue et de toute nation sont invités à disputer la palme, mais on exige que les mémoires soient envoyés en français ou en latin, et sans nom d'auteur : une maxime ou quelque passage tiendra la place de ce nom. Ces paquets par la poste seront adressés à Messieurs de la Société des arts au petit Luxembourg à Paris. Les auteurs qui demeurent en cette ville, donneront leur ouvrage au secrétaire de la Société dans une des assemblées. Elles se tiennent au palais que l'on vient de nommer, le dimanche et le jeudi de chaque semaine, depuis quatre heures jusqu'à six. Ces mémoires seront lus en présence de la Société et imprimé dans les recueils, qui, outre les pièces couronnées, renfermeront encore celles, qui, quoique surpassées par d'autres, mériteront une distinction. On voit assez que tels recueils, où se rencontrera tout ce que l'art aura pu suggéré au génie appliqué de nouveau et de parfait, pour la sûreté, la commodité et l'opulence, feront les archives de la prospérité particulière et publique ; et prouveront à tous les siècles futurs, que la Société était digne d'une si haute protection (Journal de Trévoux, février 1733, pp. 357-359).

  • 23 mars [1733] : [Bottée] (Paris) écrit à [Medalon] :
    Le 23 mars 17[33]
    Sur ce que jeudi dernier vous m'aviez fait l'honneur de me dire, Monsieur, que votre rapport en egard a M[onsieu]r Procop [Procope] medecin, et qu'il ne s'agissoit [plus] que de celuy de M[onsieu]r Gareangeau [Garengeot], je comptois hier dimanche receuillir les voix pour son election, et que cette affaire seroit consommée, mais il se trouva plusieurs obstacles : premierement comme il y a deux medecins de meme nom et que M[onsieu]r Garengeau ne connoit pas plus l'un que l'autre, son rap[p]ort seroit tombé sur un sujet incertain, vous n'estant pas present pour determiner la personne dont il s'agit ; secondement, il se seroit trouvé que la compagnie auroit fait une nommination aveuglement et sujette a equivoque. Le desir d'avoir plustost M[onsieu]r Procop[e] au nombre des associez nous avoit inspiré de ne luy nommer que deux commissaires pour ab[b]réger les formalités. Il est facheux que vous n'aiez pu selon votre premiere convention avec M[onsieu]r Garengeau vous rendre hier a la Societé, et que luy n'ayt pû y venir jeudi dernier lorsque vous y etiez. Cependant comme il s'agit de determiner cette affaire jeudi prochain dans la derniere assemblée avant la quinzaine de Paques, je vous prie, M[onsieu]r, de m'envoyer incessamment ou a M[onsieu]r le secretaire votre rap[p]ort par ecrit. Nous aurons celui de M[onsieu]r Garengeau, et il est aussi convenable que vous engagiez M[onsieu]r Procope a nous envoyer en meme temps un exemplaire de quelqu'un de ses ouvrages imprimés, afin que nous soyons en regle sur l'execution de l'article 5 nos reglemens [sur la associés assidus NDM], a l'execution desquels il est important que nous tenions la main. J'attends l'honneur de votre reponse et j'ay celuy d'estre tres parfaitement M[onsieu]r votre [etc] (HCAD, 40, 71).

  • 26 mars 1733 : [Bottée] (Paris) écrit a [Medalon] :
    A Paris le 26e mars 1733
    J'ai attendu, M[onsieu]r avec confiance la reponse dont vous m'avez [...] egard a M[onsieu]r Procop [Procope], apparemment vos grandes occupations vous auront empeché de la faire, mais je dois vous avertir, [Monsieur] de ne point commettre un homme comme luy sans etre sur de sa reception, ce qui ne peut estre qu'avec un memoire ou un ecrit de luy comme j'ay eu l'honneur de vous le mander. Je suis veritablement M[onsieu]r v[otre etc] (HCAD, 40, 71).

  • Idem ([26 mars 1733]) : Medalon écrit à Bottée :
    Monsieur,
    J'ai ecrit a Monsieur Procope pour lui demander un de ces ouvrages, et j'ai attendu sa reponse pour vous faire la mienne. Je n'aurai garde de commettre un homme d'un merite aussi distingué dans une occasion comme celle cy. Permettez moi cependant de me plaindre des mauvaises chicaneries de nos confreres : il en est peu qui ignorent que M[onsieu]r Procope est docteur régent, et que ce titre est une surgarant de son merite : oserois je ajouter qu'il en est peu entre ceux qui se sont appliqu[és] a la medecine medicalle [!] qui [n'ait] lu ou [n'ait] du lire les ecrits de ce docteur ; mais je connois M[onsieu]r la source de ces difficultez, elles partent de gens qui pour leur malheur n'ont pas un caractere qui ressemble au votre. Je vous rend cependant un millions de graces de m'avoir appris leur disposition et si je ne me trouve pas ce soir a la Societé avec un ouvrage de M[onsieu]r Procope, je vous prie de differer jusqu'à dimanche prochain la proposition de sa reception. J'ai l'honneur d'etre avec beaucoup de reconnoissance et une parfaite consideration, Monsieur, votre tres humble et tres obeissant serviteur D. Medalon.
    [Adresse] A Monsieur / Monsieur Bottée directeur / de la Societé des arts / a Paris (HCAD, 58, 36).

  • Idem ([26 mars 1733]) : Procope-Couteaux écrit à Bottée :
    Ce dimanche
    Monsieur,
    Je devais lire une memoire a votre illustre assembléee, j'aurois dû auparavant avoir l'honneur de vous le communiquer, mais il m'a eté impossible de le faire ny l'un ny l'autre, depuis qu'en ces jours ma femme a eté tres dangereusement malade, et pour comple de malheur, je viens de perdre un fils unique qui m'etoit infiniment cher. Je vous prie d'etre persuadé qu'il ne falloit pas de raisons moins essentielles pour me faire manquer à mes devoirs.
    Je suis, avec tout le respect possible, Monsieur, votre tres humble et tres obeissant serviteur Procope Couto.
    [Adresse] Monsieur / Monsieur Bottée / directeur de la Societé / des arts / Au Petit Luxembourg (HCAD, 9).

  • Idem (26 mars [1733]) :
    Jeudy 26 mars [1733]
    M[onsieu]r Procope admis a la pluralité des voix a presenté un ouvrage contre M[onsieu]r Hequet sur la trituration [(Procope-Couteaux 12), (Procope-Couteaux 27)].
    Continuation du memoire de M[onsieu]r Gallon sur la maniere de tirer l'or.
    Lettre d'Egipte [Égypte] de M. Liebaux (HCAD, 31).

  • Idem (26 mars 1733) : Est reçu associé assidu :
    M. Procope [Procope-Couteaux], docteur en medecine (HCAD, 60).

    La liste (HCAD, 27 [bis]) mentionne que Procope-Couteaux a été reçu associé étranger le 16 septembre 1728, et la liste (HCAD, 16) qu'il a été reçu associé libre le 8 février 1731.

  • 30 mars 1733 : Julien Le Roy lit (Le Roy 35b, Le Roy 37c).

    Le Roy présente un exemplaire du cadran réalisé par Jacques Le Maire le 13 août et une version perfectionnée le 15 novembre. Son mémoire est choisi pour être lu lors de l'assemblée publique (cf. 19 décembre), avant d'être remplacé par (Le Roy 35c, Le Roy 37d) (cf. 11 et 18 février 1734).

  • Mars 1733 : Dans le Journal de Trévoux :
    De Paris. Lettre écrite aux auteurs des Mémoires pour l'histoire des sciences et des beaux arts, par Monsieur Julien le Roy, de la Société des arts et horloger du Roi, au sujet d'un pendule à répétition dont il a été parlé dans les Mémoires de l'Académie des sciences de l'année 1728. [Il complète l'extrait que donne le journal du passage le concernant dans les mémoires de l'Académie] […] On en trouvera le détail et la description [de l'application d'une nouvelle construction de Julien Le Roy aux tirages et répétitions ordinaires] dans les mémoires de la Société des arts, laquelle à cet égard m'a donné un certificat d'autant plus avantageux, qu'il marque sans réserve l'estime qu'elle fait de la nouvelle manière de placer les machines de la quadrature aux pendules à tirage (Le Roy 33a).

    Les mémoires de la Société des arts ne sont plus évoqués dans la réédition de lettre, légèrement modifiée, dans (Sully 37) (Le Roy 37k).

  • Mars 1733 : Parution du Temple du goût dans lequel se trouve cette note de Voltaire :
    M. le comte de Clermont, prince du sang, a fondé, à l'âge de vingt ans, une Académie des Arts, composée de cent personnes, qui s'assemblent chez lui (Voltaire 68-, vol. 9, p. 180).

  • 16 avril [1733] :
    Jeudy 16e avril, rentrée apres Pasques
    M. Deschiseaux [Deschisaux] a continué les plantes de la Martinique [Suivent des notes rapide concernant son intervention] (HCAD, 175).

  • Avril 1733 : Papillon à la Société des arts :
    En 1733 M. Roylet [Royllet], fameux écrivain, me fit graver son affiche des principes d'écriture et des lettres pour des traités de sa composition. Il était de la Société académique des arts, et y ayant parlé de mes talents, il m'invita de la part de ses associés de leur faire voir mes ouvrages ; je fus donc leur en montrer et laisser un petit recueil. En conséquence ces Messieurs, après l'avoir admiré, nommèrent commissaire feu M. Oudry, fameux peintre, pour examiner mes gravures. Il m'écrivit la lettre suivante dans le mois d'avril.
    Lettre de M. Oudry à M. Papillon
    Ce 27 avril 1733
    Monsieur,
    Je m'étais promis d'avoir l'honneur de vous voir lundi dernier pour vous dire de quelle façon vous aviez été reçu à la Société des arts ; mais il me vient une lettre de M. le Premier de me rendre à Ivry ce même jour, ce qui, par conséquent, m'a empêché cet honneur.
    J'ai l'honneur de vous dire, Monsieur, que vous avez été reçu tout blanc, c'est à dire, d'une commune voix ; cela était dû à votre personne et à votre beau talent que vous avez l'art de porter au delà de tout ce qu'on a vu dans le genre.
    Vous pouvez, Monsieur, prendre séance demain ou dimanche, quand vous le voudrez ; vous serez reçu comme vous le méritez. Je vous demande pardon, Monsieur, si je ne vais pas moi-même vous faire ce compliment, des affaires sérieuses pour moi m'en empêchent ; mais je vous prie de me pardonner, ce n'est point négligence, je ne désirerais rien avec tant de vivacité que d'aller admirer vos talents, mais surtout de vous assurer combien j'ai l'honneur d'être avec un parfait attachement, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur Oudry.
    Voilà comment je fus reçu à cette Société ; le jour même que j'y pris séance, j'y commençai la lecture de mon Traité historique et pratique de la gravure en bois.
    Encouragé par l'honneur d'être de cette Société et d'y aller chaque jour d'assemblée y lire le manuscrit de mon traité de la gravure en bois, je fis d'assez beau morceaux cette année là, exerçant et pratiquant toujours le creusage de mes planches, et plusieurs autres encore jusqu'en 1735 [date à laquelle il prend contact avec le Père de la Halde] (Papillon 66, vol. 2, pp. 26-28).

  • 3 mai [1733] :
    Le dimanche 3e may
    M[onsieu]r Deschiseaux [Deschisaux] [blanc] [Suivent des notes rapide sur ce qu'il a dit : lentilles de mer etc.]
    Lettre d'Egipte [Egypte, de Liébaux, cf. 26 mars [1733]] (HCAD, 170).

  • 3 mai 1733 : [Bottée] (Paris) écrit à Remond :
    [À] M[onsieu]r Remond
    A Paris ce 3 may 1733
    Il ne nous reste, M[onsieu]r, a examiner des memoires et des faits historiques qui concernent la Societé des arts que ce qui s'est passé pendant le semestre de votre secretariat, ainsi Monsieur, nous vous prions de vouloir bien vous arranger pour venir les dimanches et les jeudis a 3 heures precises et si vos occupations vous en e[m]pechent et nous privent de vos lumieres de nous remettre vos registres afin que nous puissions terminer un ouvrage qui n'a que trop languy et que nous sommes determinés a finir incessam[m]ent.
    J'attends votre reponse et j'ay l'honneur d'etre tres parfaitement, M[onsieu]r votre [etc.] (HCAD, 39, 73).

  • 6 mai 1733 : Remond écrit à [Bottée] :
    J'aurois fort souhaitté, Monsieur, que mes registres eussent eté en etat d'etre remis a la Societé, mais un grand nombre d'affaires, et la difficulté de recouvrer les memoires, qui ont eté lus pendant mon secretariat, ne me l'on pas permis. Jugeant qu'il n'etoit convenable ni pour le compagnie ni pour my de luy presenter des extraits pris rapidement d'apres les lectures, et par consequent fort informes, je me contente de vous indiquer les memoires et d'y joindre un journal de d[é]liberations. J'espere que vous voudrés bien aussy vous en contenter et je vous prie de croire que j'ay l'honneur d'etre tres parfaitement, Monsieur, votre tres humble et tres obesissant serviteur Remond
    Ce 6 mai 1733
    [PS] J'oubliois de vous marquer, Monsieur, que les memoires, que je vous envoye, sont les seuls que j'aiye entre les mains, et de vous prier de vouloir bien faire tirer une copie du journal cy joint et la faire remettre a Monsieur de Moncrif pour Monsieur le comte de Clermont qui la demande depuis fort longtemps (HCAD, 44, 72).

  • 15 mai 1733 : Bottée écrit à Remond :
    Copie de la lettre ecritt par M[onsieu]r Bottée a Monsieur Remond le 15e may 1733
    Dimanche dernier, Monsieur, nous examinames dans le comité le journal de deliberations que vous m'aviez fait l'honneur de m'envoyer le mercredy precedent et les memoires que vous y aviez joint, et je vais vous communiquer tres simplement les reflections que l'on fit sur le tout.
    On ne doute point, Monsieur, qu'un galant homme comme vous n'ait des affaires qui l'empechent d'etre assidu lorqu'il le dit, mais est il possible que ces affaires puissent vous engager a une abandonnement total car votre lettre parvint d'autant mieux nous l'annoncer que vous nous charge[z] de presenter a Monsieur le comte de Clermont la copie de votrre propre journal qu'il vous seroit assé honorable de presenter vous meme, cependant comme vous ne nous parlez pas positivement, on croit que vous l'auriez du faire, et c'est la ce qui convenoit a la Societé et a vous. On pense d'aileurs que quelques informes que fussent vos extraits faits rapidement dans nos seances, ils nous auroient mieux instruits qu l'extrait de ces extraits fait avec autant de rapidité tel que vous nous l'avez envoyez. Ce qui donne lieu au jügement, c'est sur la simple lecture de cet extrait, on a remarqué plusieurs omissions. Je vous le rapporte dans l'ordre de votre ecrit.
    Le jeudy 14e fevrier, par exemple des commissaires nommez pour ma reception vous avez oublié Monsieur Masson [cf. 14 [février 1732]].
    Vous oubliez entierement le dimanche 24 fevrier. Vous ne dittes point que je presentay mon ouvrage a la Societé, qu'on en lu le placet et la preface et que cet ouvrage fut remis entre vos mains en depot comme les autres memoires [cf. [24 février 1732]].
    Le jeudy 6e mars, vous parlez de l'instal[l]ation de Monsieur le marquis de Lassé en qualité d'honraire a la place dittes vous de Monsieur de Morville, or il n'estoit pas question de remplir cette place puisque le nombre des honoraires n'a jamais esté complet [cf. 6 mars [1732]].
    Le 27 avril et le 4e may, ce que vous dittes avoir esté fait par un comité composé de Messieurs Medalon, Bottée, Masson et Remond a eté fait par deliberation generale et sans comité [cf. 27 [avril 1732], 4 [mai 1732]].
    Le 18e et 27e [22 !] may, ce que vous dittes de la lecture de deux programmes pour le premier et le second prix a grand besoin d'explications si l'on veut en faire mention dans l'histoire car vous ne parlez d'aucune deliberation subsequente a ce sujet, et il faut neanmoins qu'il y en ait eu, et qu'on ait varié puisuqe nous n'avons que deux prix sans distinction de premier ny de second, et que nous n'en avons qu'un sur le programme [cf. 18 [mai 1732], 22 [mai 1732]].
    Le 25e may, Monsieur Cairaut croit avoir remis son memoire sur une nouvelle forme de tenaillon et vous ne le renvoyé pas (cf. 25 [mai 1732]).
    Je vous prie, Monsieur, de nous eclaircir sur toute[s] ces choses, et de ne faire mille difficulté de nous envoyer vos extraits tels qu'ils sont. Vous pour[r]ez mieux qu'un autre lui garder une ecrit fait a la haste, surtout avec nous qui ne cherchons que des choses et qui connoissons d'ailleurs combine vous este capable de leur donner un bon [t]our quand vous en auré le loisir. J'attends votre reponse et j'ay l'honneur d'etre M[onsieu]r V[otre etc.] (HCAD, 35, 59).

  • 17 mai [1733] :
    Le dimanche 17e may
    M[onsieu]r Boulliet. Machine p[ou]r remonter les batteaux. Com[missai]res M[essieu]rs Grandjean, Boistissandau [Hillerin de Boistissandeau] et Gallon.
    M[onsieu]r d'Harnoncourt, sur les plantes [pierres !] et leur vegetation (HCAD, 65).

  • 21 may 1733 :
    Jeudy 21e may 1733
    M[onsieu]r Deschisaux [Deschisaux] [blanc] [Suivent des notes rapides concernant son intervention, « fruits qui se mangent par les sauvages mar[r]ons » et autres plantes] (HCAD, 168).

  • 31 mai 1733 :
    31e may 1733
    Les barometres doubles sont les moins seurs. Plus la [boette] est grosse mieux elle est. Les plus grands tuyaux les meilleurs. M[emoi]re donné a M. l'abbé de Guast [de Gua].
    Discours verbal sur la taille laterale par M[onsieu]r Garengeot (HCAD, 169).

  • 7 juin 1733 :
    Dimanche 7e juin 1733
    Comité pour les prix
    M[onsieu]r Procope, M[onsieu]r Grosse, M[onsieu]r Habert / M[onsieu]r Gallon, M[onsieu]r l'abbé de Guast [de Gua], M[onsieu]r Le Roy, M[onsieu]r Medalon / M[onsieu]r de Regnard [Renard] (HCAD, 167).

    Les commissaires qui ont jugé effectivement les pièces de prix ne se trouvent pas tous dans la liste.

  • 14 [juin 1733] :
    Le dimanche 14e
    Ouverture de la phiole d'huile chimique [de Bianchi NDM]. Son goût piquant. Odeur faible d'amande et quelques uns ensuite l'on trouvé un peu [foetisde] (HCAD, 174).

  • 21 juin [1733] :
    Dimanche 21e juin
    M[onsieu]r l'abbé de Guast [de Gua] a lu un memoire sur la projection des courbes et leurs ombres.
    On a partagé l'huille philosophique [de Bianchi NDM] pour la mettre en experience (HCAD, 166).

  • 25 juin 1733 :
    Le jeudi 25 juin 1733
    On a fait une [secon]de lecture des deux lettres ecrittes a la Societé par le S[ieu]r Bianchi de Milan sur les vertus et l'usage de son huile philosophique, dont il â envoyé une bouteille a la Societé contenant environ huit onces ; on en â remis une partie a M[onsieu]r le directeur [Bottée], une partie au secretaire [Hynault] et une partie a M[onsieu]r d'Arnoncourt [d'Harnoncourt] pour en faire chacun a leur egard des experiences ; on â refermé le surplus pour M[essieu]rs Renard, Habert et Grossen [Grosse] commissaires nommés pour l'examen de cette liqueur.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 121, p. 1 ; HCAD, 116 ; HCAD, 183).

  • 28 juin [1733] :
    Le dimanche 28 juin
    [En marge] N° 3 [Cote de la pièce pour les prix NDM]
    La Societé a receu un memoire sur la manierre de perfectionner les char[r]ües portant cette devise Pro agricolis, contenant 17 pages, commenceant par ces mots : Les char[r]ues different et finissant par ces mots par les jarrets ; la corne d'en bas du dernier feuillet est repliée et cachetée de trois cachets ; M[onsieu]r l'abbé Degua [de Gua] en a fait le lecture, mais on n'a pas nommé les commissaires pour l'examen de ce mémoire.
    [En marge] N° 5
    On a lu le même jour un memoire sur la manierre de feconder les semences, ayant pour devise In tenui labor, et non tenuis glori
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 121, p. 1 ; HCAD, 181 ; HCAD, 183).

    Autre version, plus à la hâte :
    Dimanche 28e juin 1733
    Observations d'un eclipse faite a Copenhague le 13e may 1733 apres midy dans l'hotel et en presence de son excellence M. Le comte de Plelo, ambassad[eu]r de S. M. tr[ès] Ch[rétienne] a la cour de Dannemark, par Pierre Horrebow et Nicolas Horrebow son fils.
    N° 5 Memoire sur la semence
    N° 6 Sur le grand ressort de la pendule
    N° 7 Sur les moulins
    J'ai donné le journal p[ou]r le comte de Clermont jusqu'au 14 juin inclus.
    On a lu le m[émoi]re n° 5 et m[émoi]re n° 3 (HCAD, 172).

  • 2 juillet [1733] :
    Le jeudi 2e juillet
    On â receu plusieurs memoires desquels le secret[ai]re â donné des receus aux personnes qui les ont apportés. [En marge : N° 7] M[onsieu]r Gallon a fait la lecture d'une memoire sur les moulins à eau, portant plusieurs devises, entre autres celle ci Qui diligit disciplinam diligit scientiam etc. et contenant 20 pages. Ce memoire renferme les differentes especes des moulins a eau qui sont en usage dans les differentes provinces du royaume, avec des remarques sur les imperfections ou les defauts de quelques uns de ces moulins, mais peu de chose pour remedier a ces imperfections. On n'a trouvé presque rien de nouveau ni de decisif dans la critique et les observations de ce memoire, en sorte que la compagnie a cru qu'il se seroit pas necessaire de le faire examiner plus a fond par des commissaires. Il a [c]epend[an]t esté remis a M[onsieu]r Gallon pour en dire son avis au premier jour.
    Le meme jour on a lu un autre memoire [N° 6 NDM] sur les grands ressorts des pendules et sur le ressort spiral du balancier des montres, ayant pour devise Faire les montres les plus parfaittes, dont le nom est sous deux cachets. On â nommé commissaires pour l'examen de ce memoire Mess[ieu]rs Degua [de Gua], Le Roy l'ainé [Julien Le Roy] et Gaudron
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 121, pp. 1-2 ; HCAD, 177 ; HCAD, 183).

  • 5 juillet [1733] :
    Du dimanche 5e juillet
    [En marge] N° 8
    On â remis a la Societé un memoire pour la perfection des roües des moulins a eau et des pompes, ayant pour devise De carcere clarior exit, et ayant une figure. Le secretaire en â donné son receu. La compagnie a nommé commissaires pour l'examen de ce memoire M[essieu]rs Degua [de Gua], Le Roy et Gallon. Le memoire esté remis a M[onsieu]r Gallon. On â remis aussi a M[onsieur] Gal[l]lon le memoire n° 7 ci dessus. On a lu la traduction de l'observation de l'eclipse du Soleil du 13 mai dernier, faitte dans la ville de Compenhague [Copenhague] par M[essieu]rs Horrebow pere et fils, en presence de M[onsieu]r le comte de Plelo ambassas[eu]r de France aupres de Sa Majesté danoise. M[essieu]rs Horrebow ont envoyé leur observation a la Societé p[ou]r la conferer a celle qui â esté faitte a Paris par les astronomes de la Societé ; et la compagnie avoit chargé le secretaire d'en faire la traduction en françois comme c'est l'usage de la Societé, afin que les associés repondans puissent prendre part à touttes les lectures qui s'y font.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 121, p. 2 ; HCAD, 177 ; HCAD, 183).

  • 9 juillet [1733] :
    Du jeudi 9 juillet
    M[onsieu]r Hynault secretaire a rendu compte a la compagnie des experiences qu'il avoit esté chargé de faire sur les pretendües vertus de l'hüile envoyée a la Societé par le S[ieu]r Bianchi de Milan ; et a dit que le lundi 22 juin a 2 heures apres midi, ayant versé une petitte cüillerée de cette huile dans un gobelet d'eau et y ayant mis tremper deux feves de [h]arricot et quelques autres semences, il les avoit retirées le mardi 23 de pareille heure, et qu'il avoit observé que les 2 feves de [h]aricot estoient fort gonflées et avoient la peau toutte vidée ; qu'en cet etat il les avoit plantées dans un pot rempli de bonne terre ; et que de l'autre côté du même pot il avoit planté deux autres feves de [h]aricot, ; qu'il avoit mis le pot sur une fenetre exposée a midi, qu'il avoit eu grand soin d'arroser egalement les fèves tempées et celles qui n'avoient pas êté trempées, que ces dernierres avoient levé tres preomptement et avoient poussé vigoureusement au lieu que celles qui avoient trempé dans la liqueur n'avoient donné aucun signe de vie et s'estoient pourries et anneanties dans la terre en sorte qu'il n'y avoit trouvé aucun reste ; ce qui lui fit croire qu'il avoit fait l'infusion trop forte et que cette infusion avoit non seulement brulé le germe mais meme toutte la substance de la semance ; cela lui fit prendre le parti d'affoiblir l'infusion en y adjoutant encore une pareille quantité d'eau ; mais cette [secon]de tentative n'a pas mieux resussi que la premiere ; les [h]aricots qui n'avoient point trempé dans l'infusion sont levés peu de jours après, et ceux qui avoient trempé dans la seconde infusion, quoy qu'affaiblie et tres legere, n'ont point levé, et il les a trouvés dans la terre ayant la peau noire et grillée, les deux lobbes pourris et convertis en une espece de purée jaune ; que quoy que ces deux experiences fussent suffisantes pour le convaincre des mauvaises qualités de cette huile, cepend[an]t, comme en fait d'experiences il faut être patien, et ne se pas rebuter aisement, il avoit cru qu'il devoit encore tenter une 3e experence, en faisant l'infusion beaucoup plus faible ; que pour cela il avoit versé dans environ quattre onces d'eau commune huit gouttes de cette huile prise au bout du tuyau de paille, qu'il y avoit mis tremper deux feves de [h]aricot, quelques graines de petites laittües a couper, qui levent tres vîte, et quelques graines de persil, qui est lontems a lever, qu'il les avoit laissé tremper pend[an]t 24 heures, après quoy il les avoit fermées dans un pot et de l'autre coté du meme pot une pareille quantité de memes semences non trempées, que ces dernieres avoient levé dans les tems ordinaires et avoient touttes pris leur accroissement ; au lieu que des autres graines trempées dans la liqueur, il n'a levé qu'une seule feve de [h]aricot et deux ou trois petites laittües ; mais elles ont levé beaucoup plus tard que les autres et encore la plante du [h]aricot a paru tres foible et les deux lobbes, qui en sortant de terre renferment la plantula, estoient tous noirs, contrefaits et recoquillés, la plante croît actuellement vis a vis d'une autre plante de [h]aricot dont la semence n'a point trempé dans la liqueur ; et il y a une grande difference netre ces deux plantes car la premiere croist lentement et est beaucoup plus foible et plus petitte que la deuxieme ; on a resolu de les cultiver egalement et de les suivre jusqu'à la maturité de leurs fruits : mais il paroît que ces trois experiences suffisent pour convaincre que, bien loin que cette huille ait la vertu de rendre les semences pus fecondes, c'est au contraire un poison qui en[lèv]e en elles la vertu vegetative, en dessechant le germe et en detruisant même la substance des lobes de la semence par ses parties acides et corrosives ; il est vrai qu'en affoiblissant ce poison, on en diminie l'action et on le rend moins nüisible aux semences ; mais c'est toujours un poison, qui nuit plus ou moins suivant son plus ou moins de force et qui ne peut jamais faire un bon effet. M[onsieu]r Liebaut [Liébaux] a confirmé cette verité par les experiences qu'il a faites de son coté en moüillant les fleurs et le fruits d'une plante deja venüe avec l'infusion de cette hüile de la manierre indiquée dans le memoire du S[ieu]r Bianchi, ce qui bien loin de produire aucun bon effet n'a servi qu'a noircir et dessecher les fleurs et a faite avorter les fruits.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 121, p. 2-4 ; HCAD, 180 ; HCAD, 183).

  • 12 juillet 1733 :
    Du dimanche 12e juillet 1733
    On â lu une partie d'une memoire tres long ayant pour objet l'economique et principalement l'agriculture, l'abonnement des terres, et la fecondation des grains et autres semences. On â remis la lecture du reste de ce memoire a une autre seance, et cepend[an]t on l'a remis a M[onsieu]r des Chiseaux [Deschisaux] pour l'examiner et en faire un extrait, en cas qu'au travers le fatras d'une infinité de choses inutiles, il y trouvât quelque chose qui pust etre avantageux a l'agriculture.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 121, p. 4 ; HCAD, 151 ; HCAD, 181).

  • 16 juillet [1733] :
    Du jeudi 16e juillet
    On a lu un memoire envoyé de Tarascon portant cette devise Sape lenis animi sensus etc. ce memoire a pour objet la perfection des moulins a eau, dont l'arbre est vertical, en augmentant leur force par l'addition de quattre balanciers attachés perpendiculairement au corps de l'arbre. Ce memoire a êté remis a M[onsieu]r Gallon pour l'examiner avec les autres commissaires et en faire le rapport a la compagnie.
    Le même jour il a êté lu un autre memoire pour la perfection des moulins a vent, ayant cette devise Facile est inventis addere. C'est la description d'un moulin a vent horisontal, qui tourne dans une tour ronde, ayant plusieurs ouvertures dans son pourtour, par ou les differents vents peuvent entrer pour agir sur les ailes : ces ailes sont en forme de quarré long comme les feüilles d'une paravent, et sont au nombre de quattre attachées perpendiculairement sur les quatre faces du corps de l'arbre, qui est vertical, et au pied duquel est un pivot de fer quarré qui entre dans la meule de dessus et la fait tourner, en sorte qu'il ne faut dans ces moulins ni roüet, ni allichons, ni lanterne. Ce memoire a êté pareillement remis a M[onsieu]r Gallon.
    On â presenté a la Societé un memoire contenant une nouvelle gnomonique. La compagnie a chargé M[onsieu]r Grandjean de l'examiner.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 121, p. 4-5 ; HCAD, 151 ; HCAD, 177).

  • 19 juillet 1733 :
    Du dimanche 19 juillet 1733
    M[onsieu]r Gallon a lu a la compagnie la description d'un pont brisé inventé par M[onsieu]r Grandjean. Ce pont â êté imaginé pour traverser un fossé qui â 40 pieds de profond[eu]r et 18 pieds de largeur, et pour etre placé vis a vis la porte du vestibule du château d'Echenay en Champagne et communiquer a une grande allée qui est en face du château. L'ancien pont, qui y est placé, est un pont levis a l'ordinaire qui, lorsqu'on le leve, ferme une porte batie sur une pile qui est placée au milieu du fossé. Ce pont levis, en l'etat qu'il est, forme comme tous les autres pont levis un objet desagreable et aveugle la premiere issüe du château en bouchant par lui même et par la massonerie de la porte le plus beau point de vüe. Pour remedier a un inconvenient si desagreable, on avoit proposé d'y faire construire un pont tournant, comme celui des tuilleries, mais outre les grands frais pour la construction et l'entretien de ces sortes de ponts, il faut que le fossé soit revetu des deux côtés d'un parapet de pierre tres solide dans une etendüe au moins triple de la largeur du pont pour y ranger des deux côtés les deux moitiés du pont tournant, ce qui, dans un fossé de 40 pieds de profondeur et rempli d'eau dans son fond, auroit coûté des sommes tres considerables.
    Le pont brisé que M[onsieu]r Grandjean â inventé est d'une tres petitte depense et pour sa construction et pour son entretien. Il se leve et se baisse tres facilement et ne bouche la vue dans aucun cas, et cependant il â la solidité necessaire pour qu'on y puisse faire passser les carosses et les charrois. Il est different des ponts levis ordinaires, en ce que pour fermer ceux ci on les eleve, ce qui bouche la vüe et produit un effet desagreable. Celui de M[onsieu]r Grandjean au contraire s'abbaisse dans profondeur du fossé, lorsqu'on le veut fermer ; et ce pont en s'abbatant ainsi ne touche point a l'eau, laquelle dans ce fossé ne monte jamais a vint pied du rés de chaussée ; et il est constrüit sur deux pieces de bois de 18 a vint pieds de longueur et d'une grosseur proportion[n]ée ; la moitié de cette longueur est traversée de solives qui y sont assemblées et forment le bati du pont ; l'autre moitié de la longueur sert de bascules pour lever ou abbattre le pont, et lorsque le pont est abbatu ces bascules forment deux pilastres droittes et verticales qui ne bouchent point la vüe et n'ont au contraire qu'un aspect gracieux ; la tête de ces deux pilastres est remplie de plomb pour aider l'equilibre, de manierre qu'il ne faut qu'une force tres mediocre pour lever et pour baisser ce pont. Toutte la machine roûle sur une essieu qui est attaché au milieu des deux poutres et sur la premiere et principale traverse ; cet essieu est terminé par deux tourrets qui roulent dans deux crapaudines scellées dans la masson[n]erie de la pile qui est construitte au milieu de la largeur du fossé ; la moitié du fossé, qui est du coté du château est traversée par le pont dormant ; on verra [sur] la figure (v[oyez] les memoires p[age] [blanc]) le detail de toutte la mecanique de cette construction dans le memoire de M[onsieu]r Gallon.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 121, p. 5-6 ; HCAD, 151 ; HCAD, 180).

  • 23 juillet 1733 :
    Du jeudi 23 juillet 1733
    [En marge] Le S[ieu]r Le Blanc aspirant
    M[onsieu]r le direct[eu]r a presenté a la Societé une petitte dissertation imprimée, contenant un parallele entre l'architecture got[h]ique, et l'ancienne architecture grecque et romaine, composé par le S[ieu]r Le Blanc, architecte, lequel demande d'etre admis dans la Societé ; on lui â nommé pour commiss[ai]res M[essieu]rs Hynault, Chevautet [Chevotet] et d'Arnoncourt [d'Harnoncourt]. On â remis la dissertation entre les mains de M[onsieu]r d'Arnoncourt.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 121, p. 6 ; HCAD, 151 ; HCAD, 180).

    Les archives manquent pour savoir si cet architecte Le Blanc a été reçu.

  • 26 juillet 1733 :
    Du dimanche 26 juillet 1733
    M[onsieu]r Gallon a fait le rapport des observations faittes par lui et les autres commissaires sur une memoire pour la perfection des moulins a vent presenté a la Societé pour concourir aux prix qui â p[ou]r devise Artifex diligenter fabricat vas utile in conversationem vita. Ce memoire regarde la perfection des moulins a tour. L'auteur pretend adjouter trois perfections a ces moulins, la 1re de rendre le mouveme[n]t de leur partie superieure plus facile par le moyen de plusieurs rouleaux horisontaux et perpendiculaires, la [secon]de de le faire desorienter par lui même, en cas de tempête par le moyen d'une trapese attaché a la couverture, et la 3e d'arreter doucem[en]t son mouvement par l'application d'un cric et d'une roüe dentée sur le fraïn. Le 1er moyen a paru bon, mais il n'est pas nouveau, le [secon]d n'est pas suffisamment expliqué et le 3e a esté jugé inutile. Voyés le rapport.
    M[onsieu]r Oudri [Oudry] â apporté a la Societé deux esquisses coloriées contenant le premier dessein et la premierre idée de deux grands tableaux de neuf pieds de hau[eur] sur vint a 25 pieds de largeur qu'il est chargé de faire pour servir de modele ou de carton a deux pieces de tapisseries des Gobelins qui doivent estre placées dans les appartemens du Roy. La premiere de ces esquices represente un rendés vous de chasse dans une grand esplanade de la forest de Compiegne, a laquelle aboutissent en forme d'etoiles plusieurs routtes de cette même forest. La [secon]de represente la mort du cerf dans une etang qui se trouve dans la même forest et qui est entouré de plusieurs eminences : les points de vüe en ont esté pris avec beaucoup d'art et de connoissance ; et les différens grouppes des figures sont avantageusement placés et parfaittement bien degradés ; et quoy qu'il y ait un tres grand nombre de personnage, de chevaux, et de chiens, et que le tout ne soit que heurté ou ebauché, cependant tout y est animé et semble avoir de la vie et du mouvement.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 121, p. 7 ; HCAD, 151 ; HCAD, 177).

  • 29 [juillet 1733] :
    [En marge] Le jeudi 30 N[éan]t
    [Rien pour la séance du jeudi 30 NDM] (HCAD, 121, p. 7).

  • 2 août 1733 :
    Du dimanche 2 aoust 1733
    Le secretaire a lu pour la [secon]de fois les observations faittes par lui sur l'huile du S[ieu]r Bianchi de Milan par rapport a l'agriculture [voyés au jeudi 9 juillet ci dessus NDA]. M[onsieu]r d'Arnoncourt [d'Harnoncourt] â rendu compte verbalement des experiences chimiques qu'il a faittes sur l'analise de cette liqueur. La compagnie l'a chargé de les mettre par ecrit : on en fera l'extrait lorqu'il aura apporté et lu son memoire â la Societé.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 121, p. 7 ; HCAD, 151 ; HCAD, 180).

  • 6 août 1733 :
    Du jeudi 6e aoust 1733
    M[onsieu]r de Perne a fait voir a la Societé des roupi[e]s, des pagodes et plusieurs autres especes de monnoye d'or, d'argent, d'etain et de petittes coquilles, qui ont cours dans les Indes orientales.
    [En marge] Le S[ieur] Papillon aspirant
    M[onsieu]r le directeur a proposé le S[ieu]r Papillon, graveur en taille de bois, pour estre admis dans la Societé en qualité d'associé assidu. Le S[ieu]r Papillon offre de presenter a la Societé, pour satisfaire a la disposition de l'article 5 des reglemens, une dissertation historique sur l'origine et le progres de la gravure en taille de bois et de la gravure en taille douce, qui contiendra le detail de tous les differens outils et des differentes matierres qui y sont employées. La compagnie â nommé pour commissaires tant pour l'examen du memoire que pour les informations de vie et moeurs conformement a l'article 19 des reglemens Messieurs Jullien Le Roy [Julien Le Roy], Hynault et Oudri [Oudry].
    [Signé] Hynault, Oudry (HCAD, 121, p. 8 ; HCAD, 151 ; HCAD, 156 ; HCAD, 180).

    Papillon est reçu assidu le 23 août.

    Une épitre de J. M. P. [Jean-Michel Papillon NDM] au comte de Clermont est conservée dans les papiers de Bottée (HCAD, 107).

  • 9 août [1733] :
    Du dimanche 9e aoust
    Il n'a esté lu aucun memoire (HCAD, 121, p. 8 ; HCAD, 156 ; HCAD, 180).

  • 13 août 1733 :
    Du jeudi 13e aoust 1733
    M[onsieu]r Jullien Le Roy [Julien Le Roy] a presenté a la Societé un cadran horizontal par lui inventé et executé par M[onsieu]r Le Maire [(Le Roy 35b, Le Roy 37c)]. Ce cadran s'oriente facilement et tres exactement par le moyen d'une echelle de hauteur, laquelle est tracée et divisée sur la ligne du midi du même cadran ; et sa position se verifie encore avec plus de precision par le moyen de deux echel[l]es de hauteur correspondantes, placées a egale distance de la ligne meridienne, l'une du côté du levant, l'autre du côté du couchant. Voyés la figure et l'usage de cet instrument p. xxx
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 121, p. 8 ; HCAD, 156 ; HCAD, 180).

    Le Roy présente une version perfectionnée de son cadran le 15 novembre.

  • 16 août [1733] :
    Du dimanche 16 aoust
    [En marge] 16e
    M[onsieu]r de Chiseaux [Deschisaux] a rendu compte a la compagnie de l'examen qu'il avoit êté chargé de faire d'une memoire envoyé a la Societé pour concourir aux prix portant pour devise Non oderis laboriosa opera et rusticationem creatam ab altissimo [en marge : Eccle[siaste] chap[itre] 7], et ayant pour titre Discours sur les moyens de mieux feconder les terres et d'employer moins de semences pour produire une plus grande quantité de grains. La Societé a reconnu, et par le rapport de M[onsieu]r Deschiseaux et par la lecture exacte et reiterée de ce memoire, qu'il ne contenoit rien de nouveau par rapport a la fecondation des semences, et que tout ce qu'il renferme a ce egard, qui est tres peu de choses, se trouve dans tous les livres qui ont traitté de l'agriculture. Le reste du memoire ne consiste que dans une erudition mal entendüe et deplacée, qui n'a aucun rapport aux vües de la Societé ni a la perfection mecanique des arts utiles, laquelle est son unique objet ; et pour en donner un exemple et rendre compte au public des raisons qui ont engagé la Societé a rejetter ce memoire, on se contentera d'observer ici, que l'auteur annonce dans son exorde que si l'on vouloit suivre exactement les preceptes qui se trouvent dans les Georgiques de Virgile et dans le poête Hesiode, on auroit une agriculture parfaitte et a laquelle il se seroit pas besoin de rien ajouter : personne n'ignore combien une pareille idée est fausse et contraire a la bonne phisique et a l'experience. Il est vrai que les Georgiques de Virgile sont le plus parfait ouvrage [de] ce prince des poêtes latins ; mais en ecrivant sur l'agriculture il â traitté cette matiere plustôt en poête qu'en phisicien, outre que dans le tems que Virgile a ecrit les Georgiques la phisique des Romains estoit fort imparfaitte et remplie de vieux prejugés et d'ignorance. On en trouve plusieurs preuves dans les Georgiques comme lorsqu'il dit que les taupes n'ont point d'yeux
    atque oculis capti foderant cubilia talpa
    ou lorsqu'il pretend qu'on peut reparer la perte des mouches a miel en faisant pou[r]rir a l'ombre un jeune taureau de deux ans apres l'avoir etouffé ; comme si la seule corruption pouvoit produire des animaux vivans dans une semence organisée, etc.
    Et a l'egard d'Hesiode, on sçait que cet ancien poête n'a rempli son poême intitulé [grec] [en marge : opera et dies] que des jours heureux et malheureux et des autres superstitions extravagantes, enfantées par les tenebres du paganisme.
    Il adjoûte a toutte[s] ces reveries les observations des phases de la Lune, en marquant qu'il y â des plantes qu'il faut semer dans le croissant, d'autres dans le plein, d'autres dans le decours, et qu'il faut avoir les mêmes attentions pour labourer, superstition sans aucun fondement phisique, et qui n'est plus suivie que par des paysans, qui n'ont point d'autre science, ni d'autres principes pour leur agriculture que ce qu'ils trouvent imprimé dans leurs almanac[h]s. M. de la Quintinie, le plus sage et le plus sincere de tous ceux qui ont ecrit sur la culture des plantes assure et proteste qu'il s'est convaincu de l'inutilité de ces observations par une infinité d'experiences reiterées sur touttes sortes de plantes pend[an]t plus de 40 années. Le Père Malbranche prouve invinciblement la même chose dans sa recherche de la verité ou il etablit et par le raisonnement et par l'experience que rien n'est plus chimerique que le pouvoir et les effets qu'on attribue aux differentes phases de la Lune, soit sur les ecrevices et les autres poissons testacés, soit sur la moêle des animaux â quatre pieds, soit sur les plantes. La societé estime que cette seule observation est suffisante pour justifier le rejet qu'elle a fait d'un pareil memoire.
    [Signé] Bottée, Hynault (HCAD, 121, pp. 8-10 ; HCAD, 156 ; HCAD, 181).

  • 20 août 1733 :
    Du jeudi 20e aôut 1733
    Il n'a êté lu aucun memoire (HCAD, 121, p. 10 ; HCAD, 156 ; HCAD, 180).

  • 23 août [1733] :
    Le dimanche 23 août
    [En marge] M[onsieu]r Papillon associé assidu dans la classe des arts de goût
    M[essieu]rs Hynault, Jullien Le Roy [Julien Le Roy], et Oudri [Oudry], commissaires nommés par deliberation du jeudi 6e aoust 1733 pour la reception du S[ieu]r Papillon, graveur en taille de bois, en la place d'associé assidu dans la distribution des arts du goût, ont fair leur rapport, lequel s'estant trouvé favorable, tant par rapport a la personne que par rapport aux ouvrages du S[ieu]r Papillon, on â êté au scrutin et il a emporté tous les suffrages. La compagnie a chargé M[onsieu]r Oudry de lui donner avis de sa reception.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 121, p. 10 ; HCAD, 156 ; HCAD, 180).

  • 26 août 1733 : Date d'un mémoire sur la coupe des bois (Monteil 35, vol. 1, pp. 41-43).

  • 27 août 1733 :
    Du jeudi 27 août 1733
    Il n'y â eu aucun memoire (HCAD, 121, p. 11 ; HCAD, 156 ; HCAD, 180).

  • 30 août [1733] :
    Du dimanche 30 août [1733]
    [En marge] M[onsieu]r Papillon associé assidu en la 9e classe
    M[onsieu]r Papillon a pris seance et â presenté a la Societé un receüil de ses principaux ouvrages en taille de bois, lequel a esté deposé dans le tiroir des archives de la Societé. Il a aussi fait voir a la Societé une de ses planches de bois, sur laquelle il â gravé les armes de Lorraine accompagnées de deux aigles pour supports d'une couronne fermée, de cartouches et des autres ornements convenables ; et sur cette planche il â expliqué de vive voix a la Societé la manierre et le procedé qu'il suit dans la couppe et dans la contre taille de ses ouvrages pour produire les ombres et les demi-teintes necessaires a la perfection de cette sorte de gravure ; ce qui n'a point esté prattiqué jusqu'à present dans la gravue en taille de bois.
    Mons[ieu]r d'Arnoncourt [d'Harnoncourt] a lu a la compagnie une dissertation contre la pretendüe organisation et vegetation des pierres et la pretendüe circulation de leur suc nourricier. On n'en fait point ici l'extrait, parce que M[onsieu]r d'Arnoncourt a retenu son memoire pour le retoucher et le remettre au net ; on en fera l'extrait lorsqu'il en fera la seconde lecture.
    M[onsieu]r Gallon a lu la description de la machine, dont on se sert aujourd'hui pour sçier les diamans, par le moyen d'un fil d'acier et de la poudre de diamant detrempée dans de l'eau de vie ; et il â expliqué le tout au moyen d'une figure qui represente exactement la machine et tous les ustanciles qui doivent l'accompagner. Comme son memoire est tres clair et tres sommaire, on ne pourroir en faire ici l'extrait qu'en le copiant. Voyés le memoire page xxx.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 121, p. 11 ; HCAD, 156 ; HCAD, 180).

  • 10 octobre 1733 : [Bottée] (Paris) écrit à Moncrif :
    A M[onsieu]r de Moncrif
    Paris ce 10e octobre 1733
    J'attends, Monsieur, avec impatience que vous ayé la bonté de me procurer une audi[e]nce du prince au sujet des mesures qu'il faut prendre pour la rentée publique de notre Societé. Je vous conjure de saisir le moment favorable et [d'être] persuadé de l'attachement avec lequel j'ay l'[h]onneur d'etre, M[onsieu]r, v[otre etc (HCAD, 46, 76).

  • 19 octobre 1733 : [Bottée] (Paris) écrit à [Moncrif] :
    Paris 19 [octo]bre 1733
    Je n'ay pu n'avoir le bonheur de trouver Monsieur le comte de Clermont avant son depart quoy que je me sois souvent presenté a sa porte et a la votre. Cela m'a fait comprendre que S. A. S. occupée de soins plus pressants, vous n'auriez pu me procurer l'audi[e]nce dont vous m'aviez flatté, mais j'ai jugé en meme temps qu'ayant comme vous l'aviez la confiance du prince vous regleriez en son absence ce qui regarde la Societé des arts. Elle se dispose a une rentrée publique sur laquelle il seroit à propos de conferer avec vous, Monsieur. Ainsy je vous sup[p]lie de me donner jour et heure a votre commodité et je me rendray exacttement chez vous. Vous senté[s] que le temps est court et qu'il coule trop rapidement pour nous permettre de long delays. Je compte donc que mes solicitations ne vous paraitrons point importunes, mais que vous les regarderez au contraire comme des marques de notre zele pour la gloire du prince qui nous protege pour l'honneur de la Societé, et comme une preuve de notre confiance a ces sentimens qui sont ceux de la Societé. Trouvé[s] bon que je joigne ceux d'attachement avec lesquelles j'ai l'honneur d'etre, M[onsieu]r, v[otre etc.] (HCAD, 46, 76).

  • 20 octobre 1733 : Moncrif (Paris) écrit à [Bottée] :
    A Paris le 20 [octo]bre 1733
    Je n'ay point eté a portée, Monsieur, de vous procurer une occasion d'entretenir S. A. S. sur la Societé des arts les jours qui ont precedé son depart pour l'armée et plusieurs voyages de Fontainbleau ayant eté cause que la pluspart meme des personnes qui l'honneur de vivre ave elle n'ont pas pu l'avoir.
    S.A. S. n'a point pensé que la Societé songeat a une rentrée publique ou ne seroit point le protecteur. Elle m'a dit avant son depart que n'y ayant point de prix a distribuer pour la rentrée, il faudroit mettre cette seance pour Pâques et l'indiquer dans le papier publi[c]. Si vous voulé[s] bien, Monsieur, nous concerterons avec M. Hinault [Hynault] la forme de cet avertissement sur la remise de Prix et celle de la seance publique. Je seray de retour de la campagne la semaine prochaine et j'auray l'honneur de vous voir.
    Monseigneur le comte est persuadé qu'il ne convient point que la Societé ait de seance publique qu'elle n'ait donné quelque ouvrage imprimé. Il y a deja plus d'un an et demy que la deliberation a eté faite de choïsir de[s] memoires et de les mettre en etat de paroitre. Il seroit bien utille pour elle que ce travail fut achevé. J'ay l'honneur d'etre avec votre tres parfait attachement, M[onsieu]r votre tres humble et tres obeissant serviteur. Demoncrif (HCAD, 46, 77).

  • 25 octobre 1733 : [Bottée] (Paris) écrit à [Moncrif] :
    Paris ce 25e [octo]bre 1733
    J'ay l'honneur, Monsieur, de faire reponce aujourd'huy a votre lettre du 20e de ce mois, afin que cette reponce vous [soit rendue] aussytost votre retour de la campagne.
    S. A. S. n'a point pensé dittes vous, Monsieur, que la Societé so[n]geat a une rentrée publique où ne seroit par les prot[ect]eur, aussi cela n'est il pas et lorsqu'en dernier lieu elle a deliberé et arresté qu'il y en auroit une, il n'estoit pas question ni de guerre ny du depart du prince, mais de s'acquitter des engagements prix avec le publi[c] par une programme imprimé apres plusieurs deliberations [solennelles. Il est vray, Monsieur, que la presence] du prince rendroit cette seance publique beaucoup plus brillante, mais s'il est necessaire qu'elle se tienne pendant son absence, la Societé pense qu'a l'abry de son auguste main et dans l'enceinte de son palais, elle sera toujours assez respectable et digne de l'attention publique par les objets qu'elle luy presentera.
    Permetté[s] moi presentement de vous dire, Monsieur, que c'est precisement parce qu'il n'y a point de prix a distribuer que cette seance nous a paru d'une necessité indispensable. Nous nous sommes rendus comptables a toute l'Europe des graces puisque nous avons annoncé et publié par un ecrit imprimé. Il n'est ny de notre honneur ny de la gloire d'un si illustre protecteur qu'on puisse nous soubconner un seul instant a eluder dans une pareille occasion. Cette raison et plusieurs autres aussy solidesvous auroient satisfaitn dans notre dernier entretien et elles auroient conv[a]incu S. A. S. si l'on auroit eu le temps de les dicuter en sa presence et que vous, Monsieur, eussiez eu le loisir de les peser d'avantage.
    Quand le prince voudroit etre absolument present a la rentrée pour nous forcer par respect pour sa modestie a supprimer une partie de ses louanges, il paroist qu'il faudroit tout au plus la differer jusqu'à son retour, et non jusques a Pâques, qui sera en cas de guerre le temps d'une autre depart de S. A. S. D'ailleurs M[onsieu]r, y a t'il de la justice que les officiers qui ont fait tout le travail qui nous met en estat de paroitre, voyent ceux de l'année prochaine s'en faire honneur. Vous comprendré[s] bien que cette reflection ne me regarde point, puisque le directeur ne parle que rarement dans ces assemblées publiques, a moins qu'il n'ait une grande demangeaison de parler, demangeaison que je n'ai garde d'avoir avec si peu de talent pour la parole. Au reste, Monsieur, je suis faché que Monsieur le comte soit persuadé qu'il ne convient point que la Societé ait de seance publique qu'elle n'ai[t] fait paroitre quelque ouvrage imprimé. Comme vous nous avéz jamais rien dit de semblable, nous sommes bien persuadé[s] que vous ne lui avez point inspiré cette facon de penser. Ceux de nous qui l'auroient pu faire auroient d'autant plus de tort qu'ils savent que dans la deliberation par laquelle on a resolu de travailler a mettre un volume au jour, on a jamais songé que ce volume dut paroistre avant les seances publiques ; au contraire, on a tojours regardé les discours qui se prononceroient a la premiere de ces seances comme devant etre placées a la teste du premier volume imprimé. Si l'on avoit pensé autrement que signifioit notre programme [composé] par Monsieur Medallon [Medalon] et imprimé par vos soins, et que deviendroit encore un delay pris jusqu'à Pâques puisque d'icy ce temps la, il n'est pas possible que notre impression soit achevée. Vous sentés bien, Monsieur, qu'il est important et de la dignité d'une compagnie d'eviter l'instabilité dans ses resolutions, et que suivant ce principe, nous avons peut etre autre [chose] a faire qu'une conference sur la forme de l'ecrit que vous me faites l'honneur de me proposer.
    Je vous sup[p]lie donc, Monsieur, de vouloir bien a votre retour que nous ayons une conversation a ce sujet, le papier ne suffit pas a tout ce que je pour[r]ois avoir l'honneur de vous dire.
    J'ay l'honneur d'etre, M[onsieu]r v[otre etc] (HCAD, 48, 78).

  • 27 octobre 1733 : [Bottée] écrit à Hynault :
    27e [octo]bre 1733 a M[onsieu]r Hynault
    Vous ver[r]ez, Monsieur, par le paquet inclus tout ce que j'ay ecrit a Monsieur de [Moncrif] et ses reponses. Je pense qu'apres bien des discours, nous pourrons nous trouver dans l'obligation de retarder l'assemblée, mais non jusqu'a l'année prochaine, car les termes de soumission dont je me sers dans mon dernier billet ne marquent pas que j'ap[p]rouve le stile despotique du secretaire, et avant de nous rendre a l'avis du simple retardement, il faut qu'il essaye de vive voix toutes nos observations et reflections.
    Il est bien extraordinaire qu'on decide si legerement et qu'on veüille etre obey sans repliques. Si vous voulez bien mander a Monsieur Le Roy de se trouver jeudy ché[s] vous a trois heures, nous preparerons la matiere que nous devrons traitter vendredy.
    Soyons fermes, tout ira mieux que nous ne pensons l'esperer. Adieu, Monsieur, je suis avec autant d'estime que de veneration, M[onsieu]ê v[otre etc.]
    Il faut mander a M[onsieu]r Le Roy de ne pas voir Monsieur de Moncrif avant la conference de vendredy afin que nous con[c]ertions tout (HCAD, 48 [bis], 79).

  • Idem (27 octobre 1733) : Hynault écrit à Bottée :
    Monsieur,
    J'ai vu touttes les lettres de Mons[ieu]r de Montcrif [Moncrif] et les reponses que vous y avés faittes. Je les envoye a M[onsieu]r Le Roy afin qu'il connoisse de quoy il s'agit, et je lui marque en conformité de la lettre que vous m'avés fait l'honneur de m'écrire de ne pas manquer a se trouver jeudi ci a trois et de ne pas voir Mons[ieu]r de Moncrif avant ce tems. J'auray l'honneur de vous attendre a l'heure que vous me marqués. Je vous souhaitte le bonsoir, et suis avec un tres sincere attachement et toutte la consideration possible, Monsieur, votre tres humble et tres obeissant serviteur Hynault.
    Ce mardi au soir
    27 [octo]bre 1733
    [adresse] A Monsieur / Monsieur Bottêe / A Paris (HCAD, 101).

  • Idem (27 octobre 1733) : Hynault écrit à [Julien] Le Roy :
    Vous verrés, Monsieur, par les lettres de Monsieur de Moncrif et par les reponses que Monsieur Bottée y a faittes de quoy il est sujet entre nous. Il faut pour cela que nous nous voyons avant la confererence que nous devons avoir vendredy avec Monsieur de Moncrif, ainsi Monsieur Bottée vous prie de vous trouver jeudi icy a trois heures pour concerter entre nous ce que nous a dire. Il seroit bon que vous ne voyés point Monsieur de Moncrif avant notre conference. Je suis avec toute la consideration possibke, Monsieur, votre tres humble et tres obeissant serviteur Hynault.
    Ce mardy au soir
    27 octobre 1733
    [Adresse] A Monsieur / Monsieur Le Roy rüe / de Harlai proche la poste du / Palais (HCAD, 1, 100).

  • 15 novembre [1733] :
    Du dimanche 15 [novem]bre
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    [Page suivante] Mons[ieu]r Le Roy a rapporté a la Societé son cadran augmenté et perfectionné 1° par l'addition d'une chambre obscure mobile qui coule le long de la ligne meridienne, et par le moyen de cette chambre obscure l'image du Soleil s'apperçoit sur la meridienne plus distincte et mieux terminée 2° par l'addition d'une echelle qui le rend universel, par le moyen des quattre vices qui sont au 4 coins de la platine et qui l'elevent ou l'abaisse[nt] suivant qu'il est convenable pour la latitude des differens lieux ou l'on veut s'en servir [(Le Roy 35b, Le Roy 37c)].
    [Signé] Hynault, Botté (HCAD, 120).

  • 19 novembre 1733 :
    Du jeudi 19 [novem]bre 1733
    M[onsieu]r Clairaut [Clairaut le père] a lu un memoire sur les fortifications dans lequel il suit a peu pres la methode de fortifier de M[onsieu]r de Vauban mais ou il augmente, ou change, quelques ouvrages. Il â en même tems presenté un plan d'une ville fortifiée suivant ses nouvelles idées et ses nouvelles augmentations. Il ne m'a pas remis son memoire.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

  • 22 [novembre 1733] :
    Du dimanche 22 [novembre 1733]
    Voyés page precedente
    [Page précédente] Le dimanche 22e [novem]bre, M[onsieu]r Liebaut [Liébaux] a apporté a la Societé une petit instrument de carton, contenant plusieurs cercles concentriques, lesquels sont partagés en 32 portions egales par 16 lignes passant par le centre pour repondre aux 32 rombs de vent ; aux deux bouts de chacunne de ces lignes sont placées deux epingles le plus perpendiculairement que l'on peut, par lesquelles on borneye les differents clochers, ou autres objets, qui peuvent s'appercevoir autour du lieu, ou se fait l'observation, et on les ecrit a mesure sur une feuille de papier sur laquelle sont gravés les mêmes cercles et les mêmes lignes, qui sont sur le carton ; et comme le tout est gravé par le même planche, il ne peut s'y rencontrer aucune difference ni aucune inegalité : ce petit instrument est une nouvelle planchette simplifiée, que l'on peut porter facilement dans sa poche, et que M[onsieu]r Liebaut a voulu rendre a la portée de tout homme qui sçait ecrire, quand il n'auroit aucune teinture de geometrie ; son but est de pouvoir faire lever les cartes particulierres de chaque carton, par les curés des paroisses de la campagne, ou par les notaires ou tabellions des bourgs ; et ensuitte enreunissant touttes ces petittes topographies en composer les cartes des provinces plus exactes que celles que l'on â données jusqu'à present ; pour se servir de ce petit instrument, on le met sur un baton fiché en terre qui lui sert de pied et on le place a vüe d'oeüil le plus horizontalement qu'il est possible, on l'oriente par le moyen d'une boussole et ensuitte on borneye les cloches des villages qui se trouvent dans la distance de deux lieux a la ronde, on s'informe des habitans de la distance exacte qu'il y â du lieu de l'observation au village ou bourg observé, et on l'ecrit sur la feuille de papier gravée a peu pres dans la même distance par le moyen des differens cercles concentriques, qui sont rangés de façon que le plus eloigné marque les deux lieües, et les autres dans une p[ro]portion suivie les lieües, les demi lieües et les quarts de lieüe
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

    Sur un brouillon :
    Dimanche 22e [novem]bre 1733
    M[onsieu]r Liebaut [Liébaux] a presenté et commencé a decrire un instruement geographique nommé epipedometre
    Adoucir les termes qui regarde[nt] les geographes
    Accourir les reflexions sur les plagiaires
    Tourner differem[men]t l'endroit sur la grande simplicité de l'instrument (HCAD, 66).

  • 26 novembre 1733 :
    Du jeudi 26 [novem]bre 1733
    M[onsieu]r Gallon a presenté a la compagnie le dessein d'un pont flottant propre a être assemblé promptement et sans bruit, et a être jetté sur un fossé plein d'eau pour aller surprendre la nuit quelque ouvrage de l'autre côté du fossé. Ce pont est composé de plusieurs travées qui s'assemblent facilem[en]t et sans bruit, et chaque travée est composée de quattre coffres de bois tres legers et tres faciles a transporter. Ce pont se trouvera tout couvert sans qu'il soit besoin d'attacher dessus des planches ou madriers. Il ne m'a pas remis le memoire.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

  • 28 novembre 1733 : La Condamine (Paris) écrit à [Bottée] :
    A Paris, ce 38 [novem]bre 1733
    Rue S[ain]t Antoine au coin de la rue de Fourcy
    J'ay eté ches vous, Monsieur, pour vous demander une grace que j'espere que vous voudrés bien m'accorder. Je me suis chargé de rendre une reponse exacte sur les bonnes ou mauvaises qualités des deux echantillons de differens aciers que j'ay l'honneur de vous envoyer. On a ds raisons pour ne pas demander un certificat dans les formes a la Societé, mais j'espere que vous voudrés bien charger de cet examen parmy les gens que vous avés choisis ceux qui en sont les plus capables. Bien entendu qu'on en jugera pas a la simple inspection mais par des essais convenables en les forgeant, les battant a froid, etc. J'ay prevü que je ne pouvois mieux m'adresser qu'a vous et j'ay esperé de votre politesse que vous voudrés bien me faire ce plaisir. J'ay lhonneur d'etre tres parfaitement, M[onsieu]r v[otre etc.] La Condamine.
    [PS] Les deux echantillons sont de la meme manufacture, mais destinés a differentes sortes d'ouvrages. Le plus gros est pour la taillandrie et la plus longue bar[r]e pour la coutellerie (HCAD, 51).

  • 29 novembre 1733 :
    Du dimanche 29 [novem]bre 1733
    Le secretaire a fait lecture a la Societé d'un des trois memoires qui lui avoient esté envoyés pendant les vacances par M[onsieu]r Bompart, medecin du Roy dans l'isle de Ré : ce premier memoire renferme un sistême nouveau sur le mouvement de la matierre ignée emanée du Soleil, de laquelle l'auteur fait dependre la vie et la production de tous les etres tant animaux que vegetaux et mineraux qui se trouvent dans nôtre globe terrestre. Ce sisteme quoy que nouveau est assés suivi et l'auteur l'etablit sur plusieurs preuves qui paroissent assés solides ou du moins tres vray-semblables ; on ne peut ici en donner l'extrait parce qu'un sistême ne peut etre entendu sans le detail de touttes les preuves sur lesquelles il est appuyé et sans le detail de touttes les consequences qu'on en tire et des experiences et observations physiques qui semblent le confirmer, en sorte que l'extrait seroit le memoire même.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

    Les trois mémoires de Bompart sont conservés dans les papiers de Bottée (HCAD, 165 [bis]).

    Hynault lit le deuxième mémoire de Bompart le 6 décembre et le troisème le 13 décembre. Après avoir reçu un lettre de Bompart le 14 février 1734, Bompart est reçu associé étranger le 21.

  • Novembre 1733 : Premier report de l'attribution des prix :
    La Société des arts différera jusqu'au retour de S. A. S. Monseigneur le comte de Clermont, son protecteur, l'assemblée publique qu'elle devait tenir immédiatement après la S[ain]t Martin de cette année 1733. Elle avertit qu'à l'égard des deux prix qu'elle devait distribuer dans la même assemblée, quoique dans les mémoires qui ont concouru pour ces prix, il y ait beaucoup de choses aussi utiles que curieuses, et qui prouvent le zèle et la capacité de leurs auteurs, elle n'y a néanmoins rien trouvé d'assez nouveau ou d'assez bien développé pour mériter de remporter les prix proposés, et qu'ainsi elle recevra encore jusqu'au premier mars 1734 non seulement les mêmes mémoires augmentés ou éclaircis par des figures exactes (qui manquent à la plupart) mais même les mémoires nouveaux qui lui seront envoyés, soit sur les sujets compris dans le programme, soit sur d'autres sujets, pourvu qu'ils puissent contribuer à la perfection des arts, et qu'elle ne distribuera les prix que dans l'Assemblée d'après pâques de l'année 1734 (Mercure de France, novembre 1733, p. 2458).

    Des versions manuscrites du communiqué de presse sont conservées dans les archives de la Société des arts à Dülmen (HCAD, 138, 140)

  • 3 décembre 1733 :
    Du jeudi 3e [décem]bre 1733
    M[onsieu]r Hynaults secret[ai]re a lu a la Societé un memoire qui lui avoit esté remis par Mons[ieu]r Gaudron sur la qualité des huiles qui peuvent être employées dans les ouvrages d'horlogerie : ce memoire contient plusieurs observations exactes et curieuses sur la qualité et l'effet des differentes huiles. M[onsieu]r Gaudron observe d'abord qu'il est absolument necessaire d'employer de l'huile dans les mouvemens des montres et des pendules, parce que le frottement des matierres exige qu'il y ait une onctuosité qui rendra le frottement moins sensible et qui en empeche l'usure et le deperissement, que par cette raison, on â toujours mis de l'huile aux grands ressorts, et a tous les pivots ; mais que cette huile s'evapore et se dissipe a la longue et que l'humidité prenant sa place donne lieux a la roüille et a l'usure des pieces. M[onsieu]r Gaudron rend compte de ce qu'il â reconnu par son experience et son attention sur les differentes pieces de mouvemens, dont les unes s'uzent plustôt que les autres, suivant qu'elles reçoivent de la puissance motrice qui est le grand ressort ; et il a poussé l'exactitude de ses observations jusqu'à reconnoître que les môntres qui sont portées dans le gousset des hommes sont plus sujettes a la roüille que celles qui sont portées par les femmes ; par la raison que la chaleur du gousse fait evaporer l'huile le plus promptement et que la sueur, oula transpiration insensible, font succeder en sa place une humidité aqueuse et saline qui cause la roüille des pivots. Il rapporte ensuite un fait singulier, il dit qu'en lannée 1709 l'huile d'olive etant venüe tres rare par la mort de presque tous les oliviers causée par le froid excessif qui regna pend[an]t le mois de janvier et de febvrier de cette année, il envoyâ un garçon chercher de l'huile, lequel lui rapporta de l'huile tres liquide et tres claire, dont il se servit dane le moment sans l'examiner autrement et l'employa a huilet le grand ressort et les pivots de quelques pendules ; que peu de temps apres on lui renvoya une de ces pendules lui disant qu'elle s'estoir arretée, que l'ayant demontée, il fut surpris de trouver le grand ressort cassé en 35 morceaux et lesm orceaux collés les uns [aux] autres de manierre qu'il estoit tres difficile de les separer, qu'aussitôt il envoya chercher les autres pendules, ou il avoit employé de la même hüile, et qu'il trouva que les ressorts de touttes ces pendules estoient pareillement collés et même cassés ou félés en differens endroits. M[onsieu]r Gaudron ayant fait examiner cette huile par d'epiciers, on lui dit que c'estoit de l'huile de graine de pavot qu'on nomme communement de l'huile d'oeilette ; il attribue l'effet singulier de cette huile si funeste aux pendules, non par a une vertu particuliere de cette huile qui rende l'acier plus cassant, mais a ce que cette huile estant extremement siccative s'epaissit tres promptement et côle par sa miscosité les parties du grand ressort les unes contre les autres en sorte qu'il n'est plus possible de les faire mouvoir et couler l'une sur l'autre ; et que lorsque l'on fait effort avec la clef pour remonter le ressort, il ne peut plus couler pour se rouler et il est necessaire qu'il casse, et qu'il se rompe en autant de parties qu'on a reiterés les efforts pour le remonter.
    Ce memoire renferme encore plusieurs observations que M[onsieu]r Gaudron a faittes pendant les grands froids sur des huiles d'olives gelées en masse et sur une liqueur tres limpide qu'il â quelques fois trouvée au fond d'une cruche d'huile gelée, laquelle liqueur ne gele jamais a quelque grand froid qu'elle soit exposée ; il â aussi tâté dans ses expériences l'huile de faine, c'est a dire de graine de hêtre, laquelle ne se fige point dans plus grand froid ; mais comme il n'est pas encore content de ses dernierres experiences, il â resolu de les continüer avec une plus grande exactitude, apres quoy il s'est chargé d'en rendre compte a la compagnie.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

  • 4 décembre [1733] : Bottée (Paris) écrit à Moncrif :
    A M[onsieu]r de Mongrift [Moncrif]
    A Paris le 4e [décem]bre
    J'ay eté chez vous, Monsieur, plusieurs fois pour avoir l'honneur de vous faire mon compliment au sujet de la place que vous alle[z] occuper a l'Academie françoise. Puisque je n'ay pu avoir le bonheur de vous trouver, recevez je vous prie par ecrit les assurances sincere[s] de la part que je prends a tout ce qui peut vous être agrable.
    J'espere que les occupations relatives a votre compagnie ne vous detournerons pas des attentions que vous avez donné[es] jusqu'a[lors] a la Societé des arts. Nous avons eu l'honneur de saluer Son A[ltesse] S[érénissime] et de luy faire connoitre que nous sommes prets pour une seance publique. Le prince a paru estre disposé a la faire dans ce mois comme vous savez que en estions convenus, et nous a dit qu'il feroit avertir dans trois ou quatre jours de celuy pour lequel nous devrions l'indique[r] dans les nouvelles publiques. Comme les trois jours sont passé[s] et trois au dela et que le tems presse, nous vous sup[p]lions, Monsieur, de vous vouloir luy en rafr[ai]chir la memoire et de nous informer de ces volonté[s], vous assurant qu'il n'aura pas lieu d'en etre peu satsifait. Si je peux vous voir demain sans vous incom[m]oder, ayez agreable de me le mander et croyé que personne n'est plus veritablement que j'ay l'honneur d'etre, M[onsieu]r, votre tres humble et tres obeissant serviteur Botté (HCAD, 50, 81).

  • 6 décembre 1733 :
    Du dimanche 6e [décem]bre 1733
    M[onsieu]r Hynault secret[ai]re a lu a la Societé le [secon]d des trois memoires qui lui avoit esté envoyés par le S[ieu]r Bompart, medecin du Roy en l'isle de Ré. Ce mémoire contient l'explication mecanique de la circulation des sucs dans les corps animés selon la circulation du fluide ignée solaire, dans ce memoire l'auteur explique la formation des oeufs et leur developpement par la chaleur, soit de l'incubation, soit de la gestation, l'acroissement de l'embrion et enfin tout ce qui regarde la generation, la formation et l'acroissement de tous les animaux, soit ovipares, soit vivipares. On en fait point ici un extrait plus detaillé par la même raison rapportée ci dessus page 2 et 3 a la lecture du premier memoire.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

  • 10 décembre [1733] :
    Du jeudi 10 [décem]bre [1733]
    M[onsieu]r l'abbé de Gua a demontré a la Societé l'application de sa nouvelle maniere de calculer a la multiplication des sommes en livres, sols et deniers, ou des toises avec les pieds, poûces et lignes ; et a fait connoître que sa nouvelle methode estoit beaucoup plus simple et plus abbregée quela methode ordinaire dont on se sert par les parties aliquottes de la livre ou de la toise.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

  • 13 décembre [1733] :
    Du dimanche 13 decembre [1733]
    M[onsieu]r Hynault secretaire a lu a la Societé le dernier des trois memoires, qui lui avoient êté adressés par Mons[ieu]r Bonpart [Bompart], medecin du Roy en l'isle de Ré. Ce dernier memoire tend â etablir qu'il n'y â point de matiere particuliere que l'on puisse appeler aîr et que la matiere atmospherale qu'on nomme l'air est un composé de quattre principes qu'il admet dans le globe de la Terre qui sont l'eau, la terre proprement ditte, les sels, et les souffres : il pretend que la matierre ignée solaire frappant incessemment sur le globe terreste emporte en se reflechissant des parties acqueuses, des parties terrestres, des parties salines et des parties sulfureuses, et qu'elle les eleve a differentes hauteurs suivant qu'elles sont plus ou moins pezantes, ou plus ou moins disposées au mouvement ; et touttes ces differentes particules sont mêlées auvec la matierre ignée qui les penetre, qui les met en mouvement, et cela plus ou moins suivant que les rayons du Soleil frappent l'endroit de la Terre plus directement ou plus obliquement ; et c'est par ce seul moyen que l'auteur explique le changement des saisons, le froid et le chaux et même la pezanteur et l'elasticité de cette matierre athmospherale, ainsi que les philosophes ont attribuées a la matierre propre et particulierre de l'air laquelle suivant l'auteur n'existe point et â esté admise gratis et sans necessité. Voyés le memoire. La Societé a nommé commissaires p[ou]r l'examen des trois memoires du S[ieu]r Bompar M[essieur]r Botté, Medallon [Medalon] et Garengeot.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

  • 13 décembre 1733 : [Bottée] écrit à Moncrif :
    13e [décem]bre 1733
    N[ou]s vous supplions, M[onsieur] de nous faire scavoir si S. A. S. veut que nous indiquions notre seance publique p[ou]r le dimanche 20e ou le d[imanche] 27e du courrant. Nous sommes prets il y a longtemps et le […] interret de la Societé demande que nous […] plus de retardem[en]t. Il decourage plusieurs des membres les plus capables de soutenir la Societé ainsi […] engager le p[rin]ce protecteur a nous […] par l'expedition de ses ordres q[u]e nous attendons. J'ay l'hon[neur etc] (HCAD, 82).

  • [13 décembre 1733] : Moncrif écrit à Bottée :
    S. A. S, Monsieur, a quy j'ay rendu compte de la lettre que vous m'avés fait l'honneur de m'ecrire ce matin m'a ordonné de vous mand[er] qu'elle sera bien aise que vous lui remetiés le projet de la rentrée publique le plustost que vous pour[r]és. Si vous ne trouvés pas Monsieur le comte vous pour[ré]s le luy adresser cachetté. J'ay l'honneur d'estre avec bien de l'attachement, Monsieur, votre tres humble [et tres] obeissant serviteur Moncrif.
    Ce dimanche au soir.
    [Adresse] A Monsieur / Monsieur Botée directeur / de la Societé des arts / A l'Hotel de Crouy (HCAD, 54, 99).

  • 17 décembre 1733 :
    Du jeudi 17e [décem]bre 1733
    Ce jour on n'a lu aucune memoire ; on â seulement pris quelques arrangemens pour la rentrée publique et pour l'election des officiers
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

  • 19 [décembre 1733] :
    Projet de la seance publique de la Societé des arts
    M[onsieu]r Hynault secrettaire lira d'abord le discours dont la copie et l'original sont cottez A.
    Il continuera en lisant dans les extraits cottez B, C, D, E, F plusieurs endroits de ceux qui ne sont point marquez de crayon ; on a marqué de cette maniere tout ce qui n'est pas propre a lire en publi[c]. M[onsieu]r Hynault dont le discours preliminaire n'est que d'un quart d'heure et s'interrompra luy meme pour donner le temps aux assiociez de lire leur memoire. Il y en a trois [:]
    1. Un de M[onsieu]r Gallon sur la maniere de tirer l'or.
    2. Un de M[onsieu]r Le Roy cy joint sur son nouveau quadran qui est de nouvelle invention, tres utile et tres executé [(Le Roy 35b, Le Roy 37c)].
    3. Un de M[onsieu]r de Garengeot sur une operation de la taille laterale ou il y a de nouvelles observations et une pierre tres considerable a montrer. Ce memoire est tres bien et ne sera au net que demain dimanche 20e je le re mettray aussitost.
    Le m[émoi]re de M[onsieu]r Gallon doit avoir esté remis a Monsieur de Montcrift [Moncrif] des hier 18e.
    Ces trois memoires rempliront trois quart d'heure, apres quoy on fera voir des tableaux de M[onsieu]r Oudry, des ouvrages de M[onsieu]r Germain, Barrier et Papillon.
    Monsieur de Montcrift aura la bonté d'examiner si le discours de M[onsieu]r Hynault luy paroit mieux dans le brouillon ou dans la partie corrigée (HCAD, 129).

    Le projet connaîtra quelques changements : adjonction d'un mémoire de Clairaut le père (cf. 24 décembre 1733) et remplacement de (Le Roy 35b, Le Roy 37c) par (Le Roy 35c, Le Roy 37d) (cf. 11 et 18 février 1734) notamment.

  • 20 décembre [1733] :
    Du dimanche 20 [décem]bre [1733]
    M[onsieu]r Papillon a remis a la Societé un exemplaire d'estampes gravées en bois par le S[ieu]r Papillon son pere representant les misteres du sacrifice de la messe appliqués aux misteres de la passion et du sacrifice sanglant de la croix. Ces planches, qui sont au nombre de 35, ont esté gravées en bois d'apres celles qui avoient esté dessinées et gravées en taille douce par le deffunt S[ieu]r Le Clerc. J'ai deposé ce recüeil d'estampes dans le tiroir de la Societé a la requisition du S[ieu]r Papillon.
    Le même jour, le secretaire a fait la lecture d'une lettre ecritte de Quebec a M[onsieu]r Le Maire par le S[ieu]r de la Joncquierres, officier de vaisseau, par laquelle il lui marque les bons effets de son aiguille a trois cercles ; et entre autres qu'avant que de s'embarquer, il l'a eprouvée sur le port de La Rochelle, ou la declinaison n'est que de 7 a 8 degrés à l'Oüest et qu'en cet endroit elle ne s'est point eloignée de la ligne du nord non plus qu'a Paris ; que dans la route de La Rochelle a Quebec, il l'a observée en plusieurs endroits ou la variation de l'aymant est differente et qu'elle y â toujours conservé sa juste direction au nord ; qu'estant arrivé a l'embouchure du fleuve de S[ain]t Laurent, ou la declinaison de l'aiman est actuellement de 22 degrés et par consequent differente de celle de La Rochelle de près de 14 degrés, et que cepend[an]t en cet endroit comme a La Rochelle, cette boussole a conservé const[a]mment sa juste direction au nord ; il l'a ensuitte eprouvée a Quebec ou elle s'est toujours contamment maintenue dans la ligne nord et sud ; il mande que ces effets ont parus surprenants a tous les officiers de la marine. Quoy que cette lettre doive faire concevoir de grandes esperances sur la necessité de cette eguille, cepend[an]t la compagnie n'a encore rien decidé. Elle attend pour se determiner qu'elle ait receu reponse de plusieurs endroits ou elle â envoyé de pareilles boussoles pour en faite l'experience. V[oyez] infra p. 13 a l'assemblée du dimanche 21 feb[vrie]r une [secon]de lettre du S[ieu]r de la Jonquierre ecritte de Rochefort, qui contient a peu pres les memes observations, mais detaillées plus exactement.
    Le même jour, sur ce qu[e] l'on â remontré que par les reglemens l'election des officiers se devoit faire pend[an]t le mois de decembre de chaque année, que cepend[an]t les officiers en charge ayant disposé de leur part les discours et les autres choses necessaires pour la rentrée publique, qui devoit se faire incess[a]mment, il ne paroissoit pas convenable ni même possible qu'ils sortissent d'exercice avant cette assemblée publique. La compagnie a delibéré et il a esté arresté tout d'une voix que S. A. S. seroit supliée de vouloir remettre l'election et proroger l'execice des officiers en charge jusqu'apres la rentrée publique. La deliberation â esté signée de tous les associés presens.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

    Resultat de l'assemblée du dimanche 20e [décem]bre 1733
    Ce jour la Societé assemblée en la manierre accoutumée, tous les associez ont arresté unanimement qu'attendu que l'on est pres de la fin de l'année, S. A. S serroit sup[p]liée de vouloir proroger les fonctions des officiers qui sont actuellement en charge jusqu'à la rentrée publique. P. Gaudron, Gallon, Degua [de Gua], Papillon, de Medalon, Bassuel, Barrier, Julien Le Roy, Clairaut [Clairaut le père], Le Maire, Hynault secretaire (HCAD, 178).

  • 22 décembre 1733 : [Bottée] écrit à Moncrif :
    Mardy 22e [décem]bre 1733
    Je n'ay pu M[onsieur] avoir q[ue] hier au soir la copie du m[emoi]re de M[onsieu]r [Garengeot]. Il est court. Il sera accompagné de la veue d'une pierre tres grosse et tres pesante. Le me[moi]re d'ailleurs est raisonnablement ecrit et l'aut[eu]r avant de le lire y donnera toutes les cor[r]ection[s] [de stile] dont l'ouvrage est susceptible et l'ouvrié capable.
    Je vous supplie, Monsieur, de me faire remettre [demain] tous nos memoires parce que nous devons les examiner jeudy prochain en forme de comité.
    Vous trouverez joint au memoire de M[onsieu]r G. le resultat de notre derniere assemblée. Si S. A. S. a la bonté d'y souscrire, on sera disculpé envers tous les associez absents du retardem[en]t de la nomination des off[icie]rs qui suivant nos reglem[en]ts devroit etre faite ou se fait incessam[men]t, et l'on sera moins contraint] pour le choix de la seance publiq[ue]. Au reste, Monsieur, je vous demande en grace de vouloir bien m'honorer d'un mot de reponce d'icy a demain au soir afin q[ue] la Societé n'attribue pas a mon deffaut d'activité les retardem[en]ts dont S. A. S. trouveroit a propos d'user. Je suis tres veritablement, M[onsieur] V[otre etc.]
    Il seroit bien util[e] que je pusse avoir l'honn[eu]r de vous parler au moins une demie heure un de ces jours.
    Resultat de l'assemblée du dimanche 20e [décem]bre 1733
    Ce jour la societé assemblée en la maniere accoutumée, tous les associez ont arresté uniquement, qu'attendu que l'on est près de la fin de l'année, S. A. S. seroit suppliée de vouloir proroger les fonctions des off[icie]rs qui sont actuellement en charge jusqu'apres la rentrée publique. Signé P. Gaudron, Gallon, de Gua, Papillon, Medalon, Bassuel, Barrier, Clairaut [Clairaut le père], Julien Le Roy, Clairaut [! peut-être Clairaut le cadet, mais Clairaut n'était marqué qu'une fois dans l'original présenté au 20 decembre NDM].
    Hinault [Hynault] secretaire (HCAD, 53, 83)

  • [23 décembre 1733] : Le comte de Clermont écrit à la Société des arts :
    M[essieu]rs les directeur, secrettaire et autres officiers de la Societé des arts. La rentrée publique que vous desirez m'ay[an]t paru de meme [qu'à] vous un moyen d'entretenir et d'augmenter l'emulation dans la Societé ainsi que de faire connoire un travail qu'elle a moins cherché jusqu'à present qu'a rendre utile, si l'arrangem[en]t de cette meme rentrée avoit pu etre fait d[an]s le mois de janvier ou fevrier au plus tard, je vous aurois marqué un jour pour cette seance, mais me voyant a la veille de partir pour l'armée et ne pouvant actuellement m'occuper autant que je le voudrois de la Societé, il faut remettre la rentrée publique a mon retour, et afin que le travail dans les assemblées ord[inai]res ne soit point interommpu, vous remettrez dans le mois de [décem]bre prochain sans tirer a consequence pour l'avenir l'ellection presente des off[icie]res et dans l'interval[l]e, vous [press]erez autant qu'il dependra de vous le choix et l'impression des m[émoi]res lus jusqu'à present dans les assemblées. Mon abs[en]ce d'ailleurs ne m'empeschera pas de veiller aux interrest de la Societé. Je vous prie, M[essieu]rs d'estre persusadé [etc] (HCAD, 146).

  • 23 décembre 1733 : Montcrif (Paris) écrit à Bottée :
    A Paris, 23 [décem]bre 1733
    J'ai l'honneur de vous envoyer, Monsieur, les memoires que vous m'aviez adressé[s]. S. A. S qui desire ne rien decider au sujet de la Societé que de concert avec elle m'ordonne de vous marquer de sa part qu'il convient de nommer demain des commissaires pour examiner ces memes memoires et faire l'entier projet de la rentrée publique. Il luy a paru que le comité qui devoit etre tenu demain uniquement n'[au]roit point le tems d'examiner assés attentivement la chose qui est tres importante. A l'egard des elections des nouveaux officiers, Mon[sei]g[neu]r le comte agrée qu'on le differe jusqu'au tems qu'il en decide autrement, et S. A. S. [désire] qu'il luy soit remis copie de la deliberation qui nommera demain ces memes commissaires. J'ay l'honneur d'etre avec […] l'at[t]achement, Monsieur, votre tres humble et tres obseissant serviteur Demoncrif
    [PS] Je joins icy la deliberation du 20 que vous m'aviés envoyé[e] [cf. 20 décembre 1733]
    [Adresse] A Monsieur / Monsieur Bottée / Directeur de la Societé des / arts, a l'Hotel de Crouy / A Paris (HCAD, 56, 84).

  • Idem (23 décembre 1733) : Bottée (Paris) écrit à [Moncrif] :
    Paris, le 23e [décem]bre 1733
    C'est, Monsieur, dans les memes vües de S. A. S., je veux dire a cause de l'importance d'une premiere seance publique, que contre les usages ordinaires des académies et societés nous avons dans cette occasion prevenu les intentions du prince en arrestant que nous examinerions en forme de comité des memoires qui naturellement ne deveroient l'estre tout au plus que par le directeur avec les auteurs, et nous ne pourrions nom[m]er demain pour commissaires que ceux qui ont signé le dernier arresté or ce ne seroit que repeter solennellement ce qui a eté fait dimanche dernier puisqu'a present nos assemblées ne sont pas plus nombreuses, et je pense (avec mes confreres) qu'il faut eviter cet air de solennité qui paroitroit faire loy pour l'avenir et qui seroit une loy moins util[e] que prejudiciable.
    1°. Elle seroit deagreable pour le directeur et pour les membres particuliers de la Societé aux lumieres desquels la Societé paroitroit avoir trop peu de confiance pour les juger de ce qui convienderoit aux seances publiques.
    2°. Elle exposeroit de bons memoires a etre rejetté par les debats trop communs dans les commodités.
    3° Dans la suite que les seances publiques seront fixées reglées a certains jours de l'année, elle priveroit la Societé et le publique de tres bons memoires qui ne seroient achevez que la veille de ces assemblées et que les auteurs pour[r]oient avoir des raisons particulieres de ne pas laisser transpirer avant leur publication.
    4°. La Societé paroit garantir des memoires dont le publique ne pour[r]oit n'estre quelquefois pas assé satisfait. L'Academie des sciences a si bien senty ces raisons que les memoires lus dans ses assemblées publiques ne sont vus avant ces assemblées que par les directeurs et presidents ou par ceux a qui les auteurs veulent bien les communiquer confidemment par amitié. Il y a plus, c'est que quand un associé aime a lire un memoire dans les seances particulieres et que le juge d'abord proposé (par le titre ou [c]e premier exposé) pour une seance publique, on en inter[r]ompt aussytost la lecture afin de luy laisser toutes les graces de la nouveauté en empechant qu'il ne transpire et qu'il ne soit expossé a certaines contradictions de party qui ont marqué l'estime et la confiance a la compagnie par cet conduitte. Les premiers officiers donn[ent] une vive emulation aux associez qui travaillent a leurs risques et sans que la Societé les garantis[s]ent le publique pour content (si cela arrive ne surprend point au corps) mais a l'officier et aux simples associé[s] auteurs des memoires.
    Ainsy, Monsieur, je croirois que nous devrions continuer notre amitié [comité !] sans le rendre plus solennel, afin qu'il ne fasse pas loi. J'ose dire meme qu'il faudroit etablir la loy contraire pour l'avenir et que nous puissions par la suite avoir en cela [...] les memes principes de l'Academie des sciences. Si nous voulons nous attacher de bons sujets, c'est par la confiance et la noble liberté que nous y ressirons. Si nous voulons des officiers qui travaillent utilement, il ne faut pas que l'on les genne.
    Vous senté[s] bien, Monsieur, que le bien par [seul !] de la societé me fait parler et qu'il n'entre aucun interrest personnel dans mes reflections puisque je vais cesser (peut etre pour toujours) d'etre directeur et que je pour[r]ois toujours esperer d'etre nommé pour les commodités contre lesquel[le]s je parle et que d'ailleurs dans la circonstance j'ay moy meme proposé ce comité.
    Si mes reflections vous paroissent sensées et qu'elle soient goutées de S. A. S., ayé agreable de me mander demain matin que le prince protecteur agreant le retardement de la nom[m]ination des officiers, il ap[p]rouve pour cette fois sans consequence pour l'avenir que les memoires destiné[s] a la rentrée publique soient prealablement examiné[s] en comité, et que nous luy rendions compte de cette [!] examen.
    Si au contraire S. A. S. pretend faire loy du commité, ayez la bonté de nous notifier ses instructions assé tost pour que je puisse en faire part a la compagnie a notre seance de demain. J'attends un mot sur tout cecy. On ne peut parler en ecrivant si a la hate dire mille choses que j'aurois l'honneur de vous dire de vive voix si je pouvois avoir celuy de vous parler une demie heure. J'y aspire vivement et a vous prouver combien j'ay l'honneur d'etre parfaitement, M[onsieu]r, votre tres humble et tres obeisssant serviteur Bottée (HCAD, 56, 85).

  • [24 décembre 1733] : Moncrif écrit à Bottée :
    Ce jeudy matin
    J'ay receu hier au soir, Monsieur, en rentrant le lettre que vous m'avés fait hommage de m'ecrire dont je ne seray a porté[e] de rendre compte a S. A. S. que ce soir. Ainsy je ne pour[r]ay vous faire part de ses intention[s] que demain.
    Il me semble que le comité que vous compté de faire est ce que S. A. S. avoit demandé et qu'il ne s'agit que de nommer commissaires ces memes personnes qui formeront le comité et que vous me marqué etre celle qui ont signé la deliberation. Ce que je vous observe la est de moi meme, ainsy vous n'y auré egard qu'autant que vous le jugeré a propos. J'ai eté bien faché de ne pouvoir avoir l'honneur d'aller vous entretenir ces jours ci. Je suis dans l'occupation qu'exige ma reception a l'Academie qui ne me laisse pas un moment de loisir. Ce sera pour mardy 29. Je vous sup[p]ile de me faire l'honneur d'y venir. J'ay celuy d'estre avec bien de l'attachement, Monsieur, votre tres humble et tres obeissant serviteur Moncrif
    [Adresse] A Monsieur / Monsieur Bottee directeur / de la Societé des arts / A Paris (HCAD, 49, 128).

  • 24 décembre 1733 :
    Du jeudi 24 [décem]bre 1733
    On a lu la reponse de S. A. S. sur la deliberation de l'assemblée precedente par laquelle il â approuvé la deliberation et consenti a la prorogation des fonctions des officiers en charge jusqu'apres la rentrée publique. Le secretaire a lu a la compagnie le discours qu'il doit faire a cette rentrée et les extraits des memoires qu'il y doit lire. M[onsieu]r Clairaut [Clairaut le père] a lu son memoire sur les fortifications. Ce memoire â esté receu pour estre lu a la rentrée publique. On a remis l'assemblée du committé pour l'examen des autres memoires au dimanche suivant 27 [décem]bre.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

  • 25 décembre 1733 : [Bottée] (Paris) écrit à Moncrif :
    A M[onsieu]r de Mongrif [Moncrif]
    A Paris 25 [décem]bre 1733
    Comme vous ne pouviez, Monsieur, me faire savoir les dernieres intentions de S. A. S. avant aujourd'huy ou demain soir, et que j'espere que le premier fera attention a mes tres humbles remontrances, voicy le party que j'ay pris. J'ay dit au commencement de la seance, M[onsieu]r, [« ]j'ay receu ce matin un billet de monsieur de Mongrif, il me fait l'honneur de me mander qu'il ne peut avant demain ni apres demain m'expliquer les volonté[s] de Son A[ltesse] S[érénissime] que cependant elle approuve que nous suspendions la nomination des officiers, et que nous examinions en comité ce qui doit se lire a notre premiere seance publique [ »] dont le monde a paru tres content parce que ces termes generaux n'ont donné nulle apprehention d'une long retardement pour la nomination et que le mot de comité a eté entendu de toute la Société en forme de comité, en sorte qu'on a lu avec une grande attention et approbation tout ce que Monsieur Hinault [Hynault] secretaire doit lire a l'ouverture [de] la seance publique ; et l'on continuera dimanche l'examen de tout ce qui doit y paroite, apres quoy on repassera sur le tout.
    Il est deja arrivé, Monsieur, une partie des choses que j'avois prevües de legeres difficultés qui auroient esté trop debat[t]ues dans un comité etroit ont eté appanies dans l'instant et ceux qui les formoient ont senty que leur goût particulier estoit moins sur que le gout moins general. Il nous est venu aussy deux associez, Monsieur Le Dran et Remond qui n'avoient point comité aux assemblées precedentes, ils ont eu la liberté d'opiner, ce qui n'auroit point esté si le comité avoit eté form[é]. Je suis persuadé qu'il en viendra d'autres dimanche prochain et on nous en a annoncé encore un fort bon, ainsy je vous conjure, Monsieur, pour le bien et l'honneur de la Societé et de ces officiers d'obtenir de S. A. S une ap[p]robation de notre facon de proceder puisqu'elle est goutée du corps et qu'elle nous laisse la liberté pour [parvenir] et ne point nous assujetir aux comités pour le choix des m[émoi]res a lire en publique. Nous traiterons cette matierre a fond quand vos affaires seront finies. Au reste, afin que S. A. S. soit seure d'agir de concert avec toute la Societé comme elle le dessire [!], j'auray soin de l'informer par vous, Monsieur, de ce qui se fera a chaque seance et quand l'examen sera finy et qu'on sera convenu de tout, nous rendrons compte par un arresté final signé de tous ceux qui auront esté presens aux seances. J'attends votre reponce d'icy a demain au soir ou dimanche matin au plus tard.
    Au reste, je vous suis sensiblement obligé de l'honneur que vous me faites de m'inviter a votre reception, et il faudroit que je fusse bien malade si je ne m'y rendois mardy prochain.
    J[e etc.], M[onsieu]r [etc.] v[otre etc](HCAD, 55, 86).

  • [25 décembre 1733] : Moncrif (écrit) à [Bottée] :
    Je recois, Monsieur, la lettre par laquelle vous me faittes l'honneur de me marquer ce qui s'est passé hier a l'assemblée de la Societté. J'en rendray compte demain au prince que je n'ay point eu l'honneur de voir hier ny aujourd'huy. Je suis persuadé que S. A. S. agre[e]ra les arrangemens qui y ont eté pris, le comitté generale n'excluant les representations de personne. Je vous sup[p]lie d'etre bien persuadé de l'attachement avec lequel j'ay l'honneur d'etre, Monsieur, votre tres humble et tres obeissant serviteur Moncrif.
    Ce vendredy au soir
    [Adresse] A Monsieur / Monsieur Bottee directeur / de la Societé des arts / a Paris (HCAD, 52, 123).

  • 27 décembre [1733] :
    Du dimanche 27 [décem]bre [1733]
    M[onsieu]r de Garengeot a lu un memoire dans lequel il pretend etablir les avantages de l'appareil lateral pour l'extraction de la pierre, sur le grand appareil et sur tous les autres appareils. Il finit son memoire par le recit d'une operation qu'il a faitte a Mantes a un enfant de 13 a 14 ans auquel il a fait l'extraction de deux pierres par l'appareil latéral, l'une grosse et faitte comme une oeuf de poule, l'autre qui y estoit jointe, grosse comme une amande. Il y rapporte qu'il sentit avec le doit que ces pierres estoient dans une kiste ou sac membraneux, et qu'il y conduisit son litotome pour fendre ce sac, apres laquelle operation il se trouva en etat de tirer la grosse pierre avec la tenelle ; et il conclud que par tout autre appareil que le lateral son operation eust esté impossible. M[onsieu]r Medallon [Medalon] et M[onsieu]r l'abbé de Gua ont fait plusieurs objections contre ce memoire, tant dans la forme que dans le fond et entre autres que ce memoire paroissoit attaquer directement les sentimens et la prattique de nos plus celebres lithotomistes, et qu'il estoit trop decisif, en sorte que quoyque tres sçavans et tres bien ecrit, il ne paroissoit pas convenir a une 1ere rentrée publique dans laquelle on ne doit jamais attaquer personne et ou il faut au contraire tacher de se concilier tous les autres sçavans, que d'ailleurs une pareille decision sur la preference des differens appareils de la lithotomie paroissoit trop sçavante et trop theorique pour la Societé des arts. M. Le Dran a remis ses objections contre ce memoire a la seance prochaine.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

    Le mémoire de Garengeot est conservé dans les papiers de Bottée (HCAD, 102).

  • 31 décembre 1733 :
    Du jeudi 31 [décem]bre 1733
    M[onsieu]r Garengeot ni M[onsieu]r Le Dran n'estant point venus a l'assemblée, la seance s'est passée en deliberations sur les affaires particulieres de la Societé (HCAD, 120).

  • 3 janvier [1734] :
    Du dimanche 3e janvier [1734]
    Il n'y a point eu d'assemblée a cause des visittes de la nouvelle année (HCAD, 120).

  • 7 janvier [1734] :
    Du jeudi 7e janvier [1734]
    M[onsieu]r Le Maire a presenté un petit cadran de son invention, composé de deux platines dont la premierre est horizontale et la [secon]de est jointe a la partie posterieure de cette platine horizontale et fait avec elle l'angle qui [...] du lieu ou l'on veut s'en servir.
    Il y â au milieu de la platine horisontale une petitte boussole placée de la même manierre que dans les autres petits cadrans ordinaires. Il y â deux foyes aux deux cotés qui servent de style, et les heures sont tracées des deux cotés de la platine inferieures. Les heures du matin sont du coté gauche et les heures d'apres midi du côté droit en regardant le cadran du sud ou nord, en sorte qu'elles ont un plus grand espace que dans les Buterfields. Ce cadran porte un petit plomn qui sert a le mettre de niveau. M[onsieu]r Le Maire en doit donner l'explication dans mémoire.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

  • 10 janvier 1734 :
    Du dimanche 10 janvier 1734
    M[onsieu]r de Garengeot a lu pour la [secon]de fois son memoire sur l'extraction de deux pierres qu'il a faitte par l'appareil lateral. Il avoit en partie reformé son memoire que les objections qui lui avoient êté faittes lors de sa premierre lecture. On a remis a la seance prochaine la lecture du memoire de M[onsieu]r Le Dran contenant ses objections contre le memoire de M[onsieu]r Garengeot.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

  • 12 janvier 1734 : Hynault écrit à [Bottée] :
    Je vous envoye, Monsieur, une copie de l'endroit de mon memoire qui concerne S. A. S. M[onsieu]r de Moncrif y fera tel retranchement et tel changement qu'il jugera a propos. Je ne sçaurois le soumettre a une critique plus delicate ni plus judicieuse. Je vous sup[p]lie seulement de lui faire observe que les choses que je suis obligé de dire a la loüange de Son A[ltesse] S[érénissime] ne sont point des lieux communs, que je ne les vais point chercher dans la grandeur et dans les faits de ses illustres ancêtres, mais qu'elles naissent naturellement des faits qui se sont passés dans notre Societé, ou pour mieux dire, qu'elles ne sont qu'un recit fidelle de ce que S. A. S a eu la bonté de faire pour soûtenir et honorer nôtre societé ; mais encore une fois je soumets le tout a ce que vous et Monsieur de Moncrif en voudrés ordonner. Je suis avec toutte la consideration possible, Monsieur, vôtre tres humble et tres obeissant serviteur. Hynault.
    Ce 12e janvier 1734 (HCAD, 143).

  • 14 janvier 1734 : Bottée écrit à Moncrif :
    Jeudy 14 janvier 1734
    Voilà, Monsieur, un fragment du discours de M[onsieu]r Hynault et la lettre qu'il m'écrit a ce sujet [cf. 12 janvier 1734], par laquelle il vous prie de tourner cet endroit a votre goût et suivant les intentions de S. A. S.
    En supposant que vous le trouviez passable pour le fond des choses (dans lesquelles nous ne devons pas veritablement laisser paroitre une secheresse absoluë), je voudrois les petites corrections que j'ay faites par apostilles tout au moins. Vous jugerez du tout bien mieux que moi et je ne hazarde mon avis que pour eprouver si j'entre dans vos vuës et m'en faire un merite qui asseure mes jugemens dans d'autres occasions.
    Je n'auray que dimanche a l'assemblée tout ce qui se prepare pour notre seance publique.
    Si vous pouviez me donner une demie heure demain ou apres demain, ce ne seroit pas un temps perdu et je ne pourrois qu'en perdre beaucoup en vous expliquant par ecrit toutes les difficultez et les desagrem[en]ts de l'operation presente.
    Je concilie et j'adoucis tant que je peux les esprits heterogenes. Si je ne fais pas des merveilles, c'est faute d'habileté et non pas de zele et de bonne volonté.
    J'ay l'honneur d'etre tres veritablem[en]t, Monsieur, votre très humble et tres obeissant serviteur Bottée (HCAD, 147, 148).

  • 14 janvier [1734] :
    Du jeudi 14 janvier [1734]
    M[onsieu]r Le Dran a fait la lecture de sa critique contre le memoire de M[onsieu]r de Garengeot. Il y soutient que les pierres extraittes par M[onsieu]r de Garengeot n'ont pu être dans une sac separé et different du corps de la vessie ; et que ce pretendu kiste ne pouvoit estre autre chose qu'un repli de la vessie, ou une bride en forme de ligament qui se forme quelques fois dans les vessies racornies, qui y cause un etranglement qui la separe en deux parties et luy donne a peu pres la figure d'une calebasse ; il appuye son sentiment sur des raisonnemens anathomiques, et sur une experience suivie et confirmée par l'ouverture de plus de 200 cadavres decedés avant ou après l'opération, sans qu'il se soit jamais rencontré dans aucune vessie de kiste semblable qui envelopast les pierres ; et sur ce que M[onsieu]r Garengeot avoit annoncé qu'il y avoit des exemples de ces sortes de sacs et que M[onsieu]r Boudou conservoit une vessie ou la pierre se trouvoit enfermée dans un sac, M[onsieu]r Le Dran apporta cette vessie et la fit voir a la Societé, dans laquelle on reconnut qu'il n'y avoit effectivement aucun sac distinct de la vessie, mais que la pierre estoit renfermée dans le fond meme de la vessie racorni et separé de la partie anterieure par un etranglement qui avoit empeché la sortie de la pierre ; cette pierre estoit grosse comme une balle de paume et remplissoit tout le fond racorni de la vesie. M[onsieu]r Le Dran n'a pas laissé son memoire et M[onsieu]r Garengeot a promis d'y repondre.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

  • [15 janvier 1734] : Moncrif écrit à Bottée :
    Ce vendredy au soir
    J'auray l'honneur surement, monsieur, de vous voir dimanche ou lundy le matin, et en une demie heure de temps nous aurons eclaircy plus de choses qu'en 20 lettres. Je regarde le projet que vous [m'envoyez]. J'ay l'honneur d'etre avec l'attachement le plus sincere, Monsieur, votre tres humble et tres obeissant serviteur Moncrif.
    [Adresse] A Monsieur / Monsieur Bottée directeur / de la Societé des arts / A l'Hotel de Crouy (HCAD, 118).

  • [16 janvier 1734] : [Bottée] écrit à Moncrif :
    M. de Moncrif
    15 ou 16 j[anvie]r
    Le samedy au soir
    Puisque vous voulez bien, Monsieur, que j'aye l'honneur de vous voir demain ou lundy, trouvez bon que ce ne soit lundy, parce que j'aurois encore passé la seance de demain et ce sera par conseq[uen]t plus de matiere a discuter en moins de temps. Je seray ravy de profiter de vos lumieres sur le tout. Ayez donc agreable de me faire dire votre heure, et je m'y rendray exactement, chez vous car ici nous sommes [en l'air ?]. J'ay l'honneur d'etre avec le plus parfait, Monsieur, [etc] (HCAD, 148 [bis]).

  • 17 janvier [1734] :
    Du dimanche 17 janvier [1734]
    M. Le Dran a lu un memoire contenant la description de la douche artificielle qu'il â fait construire chez lui, auquel il en avoit joint la figure. Il explique dans ce memoire l'utilité et les avantages de ces sortes de douches artificielles, ce qu'il confirme par l'experience de plusieurs malades de rumatismes, paralisie et d'anchiloses qui ont eté guerris par sa douge [!]. Il ne m'a pas remis son memoire.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

  • 21 janvier 1734 :
    Du jeudi 21 janvier 1734
    M[onsieu]r l'abbé de Gua a expliqué verbalement le plan d'un memoire auquel il travaille sur les projections et sur les differentes courbes qu'elles peuvent produire du 1er, du 2[e], du 3e, du 4e ordre etc. Comme il â entrepris ce travail pour l'avancement de l'art de la peinture et pour perfectionner les regles d'ombre et de perspective, que suivent tous les peintres, et que la pluspart des peintres ne sont pas geomettre, il â disposé de ce memoire de façon qu'il pourra être entendu sans le secours du calcul, ce qui doit etre regardé comme une grand effort d'esprit. M[onsieu]r l'abbé de Gua n'ayant expliqué le plan de son memoire que verbalement, et une pareille dissertation ne pouvant être entendüe sans le secours d'un tres grand nombre de figures, il n'est pas possible d'en donner quant a present un extrait plus detaillé ; on le donnera cy apres lors que M[onsieu]r l'abbé de Gua aura fini le memoire et qu'il l'aura lu et remis a la Societé.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

  • 24 janvier [1734] :
    Du dimanche 24 janvier [1734]
    M[onsieu]r Le Roy [Julien Le Roy] â presenté a la Societé un petit cadran portatif inventé et executé par lui même, beaucoup plus parfait que les petits cadrans, que l'on appelle ordinairem[en]t les Buterfields [(Le Roy 35c, Le Roy 37d)]. 1° Il s'oriente par lui même par le moyen d'une ligne meridienne qu'il est tres facile de tracer exactement par deux points d'ombre pris devant et apres midi. 2° Cette ligne meridienne se justifie par deux echel[l]es de hauteurs correspondantes qui sont tracées aux deux côtés du cadran. 3° Il se met aussi a niveau par lui même au moyen d'un petit plom[b] finissant en pointe qui y est attaché. 4° Les heures ont plus d'étendüe, sont plus distinctes et ne se confondent pas comme dans les Buterfields, ou il y â trois cadrans differens embarassés les uns dans les autres. 5° Il est beaucoup plus universel et peut être même rendu entierement universel, en y changeant tres peu de choses. Enfin il â une proprieté toutte singuliere et tres considerable, c'est que par son moyen on peut connoitre exactement quelle est la variation de l 'aiman du lieu ou l'on est par le moyen de la roze de la boussole qui est mobile.
    Le meme M[onsieu]r Le Roy a lu a la Societé une lettre, qu'il pretend faire inserer dans le Mercure du mois prochain, pour repondre a une autre lettre inserée dans le Mercure du mois de decembre dernier [(Thiout 33)], par laquelle le S[ieu]r Thiôut, horloger, attaque la nouvelle maniere d'adjouter aux pendules un cercle d'equation publiee par M[onsieu]r Pierre Le Roy [(Le Roy 33b, Le Roy 33c)]. Le Sieur Thiôut tache dans cette même lettre d'enlever a M[onsieu]r Julien Le Roy l'honneur d'avoir perfection[n]é ces sortes de pendules en l'attribuant a M[onsieu]r du Fay contre ce que M[onsieu]r du Fay reconnoist lui même, lequel sur cela rend justice a M[onsieu]r Le Roy dans les memoires de l'Academie de l'année [blanc]. La compagnie a nommé commissaires pour l'examen de la lettre de M[onsieu]r J. Le Roy Messieurs Medallon [Medalon] et Gaudron.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

    Julien Le Roy lira son mémoire sur le cadran les 11 et 18 février 1734, mémoire qui sera choisi pour l'assemblée publique.

    Avant sa publication dans le Mercure de 1735, le mémoire paraît avoir été imprimé à part vers décembre 1734 :
    Le sieur Julien le Roi horloger de la Société des arts, vient de faire imprimer avec approbation et privilège, un petit écrit intitulé Usage d'un nouveau cadran universel à boussole, et propre à tracer des méridiennes. Ce cadran de son invention a, dit-il, plusieurs avantages sur ceux de Buterfiel [Butterfield]. 1°. Sa boussole, placée au milieu de la platine supérieure, permet d'y faire les divisions aussi grandes qu'il est possible, ce qui n'est pas dans les autres. 2°. Les degrés marqués sur l'échelle du nouveau cadran y sont si sensibles qu'on peut le mettre exactement à la hauteur du pôle. Ces degrés sont trop pressés dans les Buterfiels, sans compter l'inconvénient de la largeur. 3°. Ces derniers sont ordinairement composés de trois ou quatre cadrans concentriques, dont les intérieurs sont confus, parce qu'ils sont petits. D'ailleurs comme ils diffèrent ordinairement les uns des autres de trois degrés, ils laissent à désirer une précision qu'on ne peut y trouver lorsqu'on s'en sert sous les parallèles qui sont intermédiaires à ceux pour lesquels ils ont été tracés. 4°. Enfin, la ligne de déclinaison étant fixée sur ces anciens cadrans, les rend plus ou moins défectueux, suivant qu'on s'en sert dans les années où la déclinaison est plus ou moins approchante de celle où ils ont été faits. Le nouveau cadran remédie à ces inconvénients. Le sieur Le Roi [Le Roy] donne assez au long la manière de s'en servir (Journal de Trévoux, décembre 1734, pp. 2278-2280).

  • 28 janvier 1734 :
    Du jeudi 28 janvier 1734
    M[onsieu]r de Garengeot a lu pour la 3e fois son memoire sur l'operation qu'il a faitte a une jeune garçon de Mante[s], où il a tiré deux pierres par une opération laterale qui lui est particulierre. Il a reduit ce memoire a la seule description de son operation et des difficultés qui s'y sont presentées et qu'il a surmontées. Il pretend prouver par plusieurs exemples qu'il s'est plusieurs fois rencontré dans des vessies des pierres enfermées dans des sacs et d'autres dans des especes de chattons etc. La compagnie a arrété que le memoire seroit lu a la rentrée publique.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

  • 31 janvier [1734] :
    Du dimanche 31 janvier [1734]
    M[onsieu]r Le Dran a lu pour la [secon]de fois son memoires conten[an]t la desscription, l'utilité et les avantages de sa douche artificielle. Il n'a pas encore remis ce memoire. Voyés ci dessus pas 9 au dimanche 17e janvier.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

  • 4 février [1734] :
    Du jeudi 4e feb[vrie]r [1734]
    On â achevé l'examen de la lettre que M[onsieu]r Jullien Le Roy [Julien Le Roy] veut faire mettre dans le Mercure pour repondre a la lettre que le S[ieu]r Thiôut horloger a fait inserer dans le Mercure du mois de [décem]bre 1733 [(Thiout 33)]. V[oyez] ci dessus a l'assemblée du dimanche 24 janvier.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

    Julien Le Roy fera publier sa lettre en prenant le titre de membre de la Société des arts (Le Roy 34a).

  • 7 février [1734] :
    Du dimanche 7e febvrier
    M[onsieu]r Papillon a fait lecture a la compagnie du 1er chapitre de son traitté de la gravure en bois. Cette premiere partie contient l'histoire, l'origine et l'antiquité de la gravure en bois. La [secon]de partie contiendra les differentes manierres de graver les planches en bois pour en tirer des estampes, les differens bois, et les differens outils qu'on y emploie.
    M[onsieu]r Gallon a lu ensuitte son memoire contenant la description de l'art de tirer et de filer l'or et l'argent, et de tous les moulins et autres machines qui y sont employés, comme aussi la manierre de dorer les lingots etc. Il ne m'a pas remis son [memoire]. On en trouvera l'extrait ci apres.
    [Signé] Bottée, Hynault (HCAD, 120).

  • 11 février 1734 :
    Du jeudi 11e feb[vrie]r 1734
    M[onsieu]r Le Roy l'Ainé [Julien Le Roy] a lu a la compagnie son memoire sur une nouvelle manierre de construire des cadrans horizontaux, lesquels s'orientent par eux mêmes et peuvent servir en tous lieux [(Le Roy 35c, Le Roy 37d)] ; et ce même memoire contient aussi l'explication et l'usage de son nouveau cadran a boussole. La compagnie apres avoir changé quelque chose a l'avant propos du memoire â arreté qu'il seroit lu a la rentré publique. On trouvera l'extrait de ce memoire ci apres page [blanc].
    [Signé] Bottée, Hynault (HCAD, 120).

    Julien Le Roy avait présenté son cadran le 24 janvier et finira la lecture de son mémoire le 18 février.

  • 14 février [1734] :
    Du dimanche 14 feb[vrie]r [1734]
    M[onsieu]r de Garengeot a demandé des commissaires pour l'examen d'un ouvrage qu'il va incess[a]mment donner au public, intitulé Dissertation en forme de lettre ecritte a la compagnie des chirurgiens de Paris ou en repond[an]t a la lettre de M[onsieu]r de Montaulieu on rapporte des principes generaux sur les p[a]nsem[en]ts des playes. On pa nommé commissaires M[essieu]rs Bottée, Hynault, et Bassüel.
    M[onsieu]r Papillon a lu pour la [secon]de fois la premiere partie de son memoire contenant l'origine et l'antiquité de la gravure en bois apres y avoir changé quelque chose et l'avoir beaucoup abregé suivant les avis de la Societé.
    La Societé a receu une lettre de la part du S[ieu]r Bompar [Bompart], medecin du Roy en l'isle de Ré en datte du 17 [décem]bre dernier. Elle â chargé le secretaire d'y faire reponse.
    [Signé] Bottée, Hynault (HCAD, 120).

  • 18 février 1734 :
    Du jeudi 18 feb[vrie]r 1734
    M[onsieu]r Jullien Le Roy [Julien Le Roy] a lu la [secon]de partie de son memoire contenant la description et l'usage de son petit cadran portatif et a boussole [(Le Roy 35c, Le Roy 37d)], qui a touttes les commodités des petits cadrans d[its] Buterfields sans en avoir les defauts, et qui outre cela a l'avantage de s'orienter par lui même, d'être presque universel et de marquer les differentes declinaison de l'aimant dans tous les pays ou l'on voudra s'en servir. Il a êté arreté par la compagnie que ce memoire seroit lu a la rentrée publique. On en trouvera ci apres un extrait plus etendu.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

  • 21 février 1734 :
    Du dimanche 21 feb[vrie]r 1734
    [En marge] M[onsieu]r Bompar [Bompart] phisicien etranger [secon]de classe a l'île de Ré
    M[onsieu]r Hynault secretaire a requis qu'on procedast â l'election du S[ieu]r Bompar, medecin du Roy en l'isle de Ré, lequel demandoit d'estre admis en la Societé en qualité d'associé etranger ; et apres avoir entendu le rapport de M[essieu]rs Bottée direct[eu]r, Medallon [Medalon] et Garengeot commissaires nommés par deliberation de la Societé du 13 [décem]bre 1733 pour l'examen des trois memoires adressés a la Societé par le S[ieu]r Bompar, on â esté au scruttin, le S[ieu]r Bompart a eu touttes les voix, et â esté distribué a la [secon]de classe qui est celle de l'oeconomie animale et de la statique et hydrostatique du coprs humain en qualité d'associeé phisicien etranger. [D'une autre encre] Le secret[ai]re lui a envoyé l'extrait de l'acte de sa reception le mercredi 24 feb[vrie]r.
    M[onsieu]r Papillon a lu a la Societé le [secon]d chapitre de la 1ere partie de son traitté de la gravure en bois. Voyés ci dessus page 11 a l'assemblée du dimanche 7e feb[vrie]r.
    M[onsieu]r Le Maire a prié le secretaire de lire a la Societé une lettre qui lui â esté ecritte de Rochefort par M[onsieu]r de la Jonquierre, capitaine de vaisseau,contenant la relation exacte des observations qu'il a faittes sur la boussole a trois cercles de M[onsieu]r Le Maire pendant le cours de son dernier voyage de Canada. Il marque dans cette lettre que la 1ere observation sur cette boussole fut faitte en sortant des côtes de France, ou la declinaison se trouve actuellement de 11 ou 12 degrés N. O. comme il la trouva par son compas de variation ordinaire, et qu'il ne trouva aucune declinaison sur la boussole a trois cercles ; qu'il fit sa seconde epreuve dans le Nord des Isles açores, ou il trouvâ 16 degrés de declinaison N. O. sur son compas ordinaire sans trouver aucune declinaison sur la boussole a [trois] cercle ; que sa 3e observation fut faitte vers l'isle de Terre Neuve, ou il trouva 18 degrés pareille declinaison sur son compas ordinaire sans en trouve raucune sur la boussole de M[onsieu]r Le Maire ; qu'enfin sa 4e observation se fit dans le golfe de S[ain]t Laurent ou il trouva 22 degrés de pareille declinaison et ou la boussole a trois cercles se trouva toujours fixe Nord et fut sans aucune declinaison ; en sorte que suivant ces observations l'eguille a trois cercles de M[onsieu]r Le Maire s'est trouvée sans declinaison dans un trajet de près de 1800 lieües et dans des lieux ou la declinaison de l'aimant se trouve differente depuis 11 jusqu'à 22 degrés. Voyés ci dessus page 8 a l'assemblée du dimanche 20 [décem]bre.
    [Signé] Bottée, Hynault (HCAD, 120).

  • Idem (21 février 1734) : Est reçu associé étranger :
    M. Bompar [Bompart] (HCAD, 22).

  • 25 février 1734 :
    Du jeudi 25 feb[vri]er 1734
    M[onsieu]r Papillon a leu le 3e chapitre de la premierre partie de son ouvrage. Ce 3e chapitre contient les noms et les ouvrages de tous ceux qui ont prattiqué la sculpture et la gravure en bois dans tous les pays et dans tous les tems les plus reculés et jusqu'au tems ou l'on â trouvé l'invention d'appliquer la gravure en bois aux estampes.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

  • 28 février [1734] :
    Du dimanche 28 feb[vrie]r [1734]
    M[onsieu]r Papillon a lu pourla [secon]de fois le 3e chapitre de la 1ere partie de son ouvrage, auquel il avoit fait plusieurs changemens et plusieurs retranchemens suivant les conseils qu'on lui avoit donnés dans la precedente assemblée. Il a lû ensuitte le 4e chapitre, qui contient la manierre dont les Chinois se servent pour imprimer leurs livres par des planches gravées en bois et en relief, ce qui paroit tres ancien et fort anterieur a l'invention de l'imprimerie en Europe, mais ce qui est en même tems fort different et bien moins parfait, puisque ces sortes de planches en bois ne peuvent servir qu'a l'impression d'un seul livre, et que chacque planche se peut servir qu'a une page, en sorte que pour un seul livre, il faut un grand nombre de ces planches qui deviennent inutiles pour tout autre livre qu'on voudroit imprimer et même pour une [secon]de edition du même livre ou on auroit fait quelque changem[en]t.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

  • 4 mars 1734 :
    Du jeudi 4e mars 1734
    M[onsieu]r Papillon a continué la lecture de son traitté de la gravure en bois.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

  • [7 mars 1734] :
    Le dimanche 7e mars, il n'y â point eu d'assemblée (HCAD, 120).

  • [10 mars] 1734 : [Bottée] écrit à [Moncrif] :
    Le mercredy des cendres 1734
    J'ay cru, M[onsieu]r qu'il seroit assez inutile pendant le carnaval de presenter nos m[émoi]res de la Societé. Comme ils sont prests, je vous supplie de prendre jour avec Son A[ltesse] S[érénissime], soit p[our] que nous ayons l'honneur de les luy presenter, soit p[our] vous les remettre et les lire avec vous. J'attends l'hon[neu]r de votre reponce et j'ai celui d'etre tres parfaitement, M[onsieu]r [etc] (HCAD, 149).

    Sans doute de la même époque :
    Projet
    Un discours preliminaire sur l'origine, le progrès et les vuës de la Societé
    Un extrait des memoires depuis le commencement de la Societé jusqu'à ce qu'il y ait une heure remplie.
    Ensuitte on lira quatre memoires
    M[onsieu]r Le Roy [Julien Le Roy]. Un sur un nouveau cadran horizontal qui est presque universel et s'oriente par soy meme [(Le Roy 35c, Le Roy 37d)].
    M[onsieu]r Gallon. Un sur la maniere de tirer l'or
    M[onsieu]r Garen[geot]. Un sur une operation particuliere de la taille laterale
    M[onsieu]r Clairaut [Clairaut le père]. Un memoire sur la construction des fortifications
    Plusieurs ouvrages des artistes (HCAD, 119).

  • 11 mars [1734] :
    Du jeudi 11e mars [1734]
    Le secretaire a lu a la Societé le prospectus d'un livre contenant les figures et la description de touttes les machines qui ont esté approuvées par l'Academie des sciences depuis son etablissement. Les figures ont esté dessinées par M[onsieu]r Gallon et il donne au bas de chaque figure l'explication et l'usage de chaque machine. Ce receüil doit contenir 420 planches en taille douce et formera six volumes in-40. Il est proposé par souscription par les libraires qui l'impriment actuellement.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

  • 14 mars 1734 :
    Du dimanche 14e mars 1734
    M[onsieu]r Oudri [Oudry], peintre du Roy a presenté a la compa[gnie] un grand tableau de huit pieds de hauteur sur six pieds de largeur. Ce tableau represente un cerf extraordinaire blanc ayant une raye noire le long de l'epine du dos et plusieurs mouchetures brunes et le poil de la gorge et de la poitrine fort long. Ce cerf a esté pris l'année dernierre dans les bois de Marli. Il est representé droit sur ses quattre pieds, et le tête haute, mais cependant aux abbois et entouré devant et derrierre de plusieurs chiens de la meute, tous representés dans differentes attitudes, mais peints dans leur grand[eu]r et figure naturelle. Il a en même tems presenté un autre tableau representant une plante […] dans un pot de terre, le tout au naturel et dans sa veritable grand[eu]r et tel qu'il est cultivé dans le potager du Roy a Versailles.
    M[onsieu]r Papillon a lu le 5e chapitre de la 1re partie de son traitté de la gravure en bois. Ce 5e chapitre renferme une abbregé de l'histoire de l'invention de l'imprimerie et des premiers imprimeurs.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

  • 17 mars 1734 : [Bottée] (Paris) écrit à Moncrif :
    1734
    A Moncrif
    Paris, 17e mars, a mid[y]
    Nous craignons, M[onsieu]r que le [com[mandemen]t de la compag[nie] ?] ne precipite le depart de S. A. S et que notre assemblée publique ne manque apres avoir ete solennellement promise. Nous vous supplions donc, M[onsieu]r d'engager le p[rin]ce a recevoir et faire examiner nos memoires p[ou]r decider du jour de notre seance et l'honorer de sa preference. S[on] A[ltesse] Serenissime ne peut nous donner […] une preuve plus reel[l]e et plus [touchante] de sa protection, ni la refuser a nos voeux [extremes] sans nous jetter dans le decouragem[en]t. Je vous demande donc, Monsieur, au nom de la Societé des arts vos bons offices en cette occasion et pour moy la grace de me croire avec un tres sincere attachem[en]t, M[onsieu]r v[otre etc] (HCAD, 149).

  • 18 mars [1734] :
    Du jeudi 18e mars
    On â continué la lecture et l'examen du Traitté de la gravure en bois de Monsieur Papillon.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

  • 21 mars [1734] :
    Du dimanche 21 mars [1734]
    M[onsieu]r Papillon a lu le 6e chapitre de la premierre partie de son traitté de la gravure en bois, contenant les noms de differens graveurs tant en bois qu'en taille douce et leurs differentes estampes contenûs dans les catalogues et dans les recueuils de Mons[ieu]r l'abbé de Maroles [Marolles] qui sont presentement a la Bibliotheque royale contenues dans pres de quattre cents volumes tant in f° que in-4°.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

  • 25 mars [1734] :
    Du jeudi 25 mars [1734]
    M[onsieu]r Papillon a changé et anticipé l'ordre de la lecture de son traitté pour faire voir a la compagnie plusieurs planches de poissons, de coquillages et de lezards gravées en bois dans l'Histoire naturelle des animaux de Conrard Gesner, medecin de Zuric [laquelle histoire est imprimée dans la meme ville de Zuric NDA], qu'on â appelé le Pline d'Allemagne, ces planches sont gravées en bois avec beaucoup d'art et de correction, on n'y voit pas le nom de l'auteur, mais plusieurs sont marquées de ces deux lettres F. O. Elles ont esté gravées vers l'an 1550. Gesner a renfermé dans ce volume (qui est le 4e de don histoire des animaux et qui traitte de tous les animaux aquatiques) presque tout ce qui se trouve dans les traittés des poissons de Rondelet et de Belon.
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

  • 28 mars 1734 :
    Du dimanche 28 mars 1734
    On â continué l'examen du traitté de la gravure en bois de M[onsieu]r Papillon. Il a lu le chapitre 7e de la premierre partie, qui contient les noms et l'enumeration des ouvrages de plusieurs celebres graveurs qui ont excellé dans ces sortes d'ouvrages depuis l'année 1460 jusqu'en l'année 1545 a commencer par Jollat, graveur françois qui gravoit vers le milieu du quinzieme siecle et par Martin Chon, qui fut maître du fameux Albert Durer. Jollat â marqué ses planches de cette marque [symbole] et Albert Durer les marquoit ainsi [symbole].
    [Signé] Hynault, Bottée (HCAD, 120).

  • [c. mars] 1736 : Le Maire présente une dissertation sur la boussole du prince de Carignan.

    C'est ce qu'il indique dans (Le Maire 36).

  • 1 avril 1734 :
    Du jeudi 1er avril 1734
    On n'a lu aucun memoire (HCAD, 120).

  • 1 avril [1734] : [Bottée] (Paris) écrit à Moncrif :
    A M[onsieu]r de Moncrif
    Paris 1er avril
    Vous [m'aviez flatté, M[onsieu]r q[u]e n[ou]s] aurions un quart d'h[eu]re d'aud[ien]ce au premier sejour de S. A. S. a P[aris]. Comme il y a esté plusieurs jours depuis ce temps, je juge q[ue] tout occupé d'autres soins, vous n'avez pas pu l'en distraire. Mais comme il ne s'agit pas, M[onsieu]r d'importuner le p[rin]ce, il me semb[le] que si vous vouliez nous donner une heure vous connoitriez assez que nous sommes tres en estat de faire notre seance publique, et que sur votre rapport verbal et sa m[émoi]re S. A. S. pourroit determiner le jour de cette seance que nous ne pouvons plus remettre sans indisposer le public contre nous et sans achever d'eteindre notre emulation. Je vous supplië de me faire un mot de reponce et de me croire avec un tres sincere attachement v[otre etc.]
    Je vous prie de faire attention que nous etions prets des le mois de [novem]bre et que c'est par l'ordre de S. A. S que l'examen par forme de comité nous a jetté dans les longueurs que vous paroissez nous reprocher, et que j'avois bien prévues puisque je vous en avois fait sentir d'avance tous les inconveniens (HCAD, 149).

  • 4 avril [1734] :
    Du dimanche 4e avril [1734]
    M[onsieu]r Papillon a continué la lecture de son traitté de la gravure en bois ; il en â lu le 7e chapitre de la premierre partie, qui contient l'histoire des graveurs en bois du 16e siecle avec le detail et l'examen de leurs ouvrages. Il a fait voir entre autres plusieurs estampes des premierres epreuves du fameux Holben tirées de sont Histoire de la Bible et de son Branle de la mort. On a remis la prochaine assemblée au jeudi apres la Quasimodo.
    M[onsieu]r Bottée direct[eu]r a fait lecture a la compagnie d'une lettre de S. A. S. Monseig[neu]r le comte de Clermont adressée aux officiers de la Societé par laquelle il leur marque que les affaires et l'embarras que lui causent son depart pour l'armée ne lui ayant pas permis d'assigner un jour p[ou]r la rentrée publique, il est nessaire de la remettre apres son retour ; et qu'afin que le travail continüe dans les assemblées ordinaires et qu'il ne souffre aucunne interruption, il souhaitte que les officiers qui sont actüellem[en]t en charge continüent leurs fonctions jusqu'à ce temps et que l'election des nouveaux officiers sans tirer a consequence p[ou]r l'avenir soit remis apres la S[ain]t Martin. Par cette même lettre, il exhorte les officiers a continüer l'examen et le choix des memoires afin de presser autant qu'il leur sera possible l'impresson du 1er volume de l'histoire de la Societé. Apres lecture de cette lettre, il â êté arreté a la pluralité de voix que l'on se conformeroit en tout aux intentions de S. A. S.
    [Signé] Bottée, Hynault (HCAD, 120).

  • Mai 1734 : Second report de l'attribution des prix :
    Le départ du comte de Clermont pour l'armée ne lui ayant pas permis d'indiquer à la Société des arts, un jour pour la rentrée publique, S. A. S. a souhaité que cette rentrée fût différée jusque après son retour. Pour se conformer à ses intentions, la Société a remis cette première rentrée publique au dimanche d'après la Saint Martin de la présente année 1734.
    Comme la Société des arts n'a reçu aucun mémoire pour concourir au prix depuis son dernier avertissement, inséré dans le Mercure du mois de janvier dernier, elle se trouve forcée à différer la distribution de ces mêmes prix jusqu'après la Saint Martin. Elle recevra les mémoires qui lui sont adressés jusqu'à la fin du mois de juillet prochain. Les auteurs pourront choisir ou l'un des cinq sujets proposés par le programme publié en l'année 1733, ou tel autre sujet qu'ils jugeront à propos pourvu qu'il tende à la perfection des arts, des manufactures ou de quelque métier. Si les mémoires, pour être entendus, ont besoin du secours de quelques figures, les auteurs y en joindront qui soient exactement dessinées. Ils ne mettront point leurs noms au bas de ces mémoires, mais seulement une marque, une devise ou un cachet qui puisse les distinguer et les faire reconnaître. Ils adresseront les paquets qui renfermeront leurs mémoires, à M. Hynault, avocat en parlement, secrétaire de la Société des arts, rue des Postes, proche l'ancienne estrapade ; et les ports des paquets acquittés jusqu'à Paris (Mercure de France, mai 1734, pp. 937-938).

  • [c. juillet] 1734 : Parution de (Polinière 34).

    L'ouvrage est évoqué dans le Mercure de France, juillet 1734, p. 1575, dans le Journal des sçavans, juillet 1734, p. 434, le Journal de Trévoux, mai 1735, pp. 955.

  • 1734 : Kriegseissen invente une machine mathématique (Martin 85-99).

  • 30 janvier 1735 : Est reçu associé assidu :
    M. de Vaucanson (HCAD, 20 ; NMS, Ms CC 3459).

  • 6 février 1735 : Est reçu associé étranger :
    M[onsieu]r le comte de Cronstedt intend[ant] des batimens de Sa Majeste de Suede a Stockholm (NMS, Ms CC 3459).

    Selon la liste (HCAD, 21), la réception s'est faite le 30 janvier 1735, mais Cronstedt confirme la date du 6 février dans sa lettre du 14 à Hårleman.

  • 13 février 1735 : Sont reçus associés assidus :
    Gourdin horlog[e]r (HCAD, 20 ; NMS, Ms CC 3459)
    Du Tertre horlog[e]r Estranger, le quay des horlog[eu]rs (NMS, Ms CC 3459).

  • 14 février 1735 : Carl Johan Cronstedt écrit à Hårleman :
    J'ai l'honneur de vous annoncer que j'ai été reçu il y a huit jours dans la Société des arts et des sciences à Paris et pour cet effet j'ai composé une grande place publique de mon propre génie, qu'on a trouvé assez bonne, pour être reçu dans la société, après que ces Messieurs ont eu nommés trois commissaires pour l'examiner. M. Vignie [de Vigny] était du nombre et il vous fait bien des compliments. M. Chevotet vous assure aussi de ses respects (Archives nationales de Stockholm, Ms 3447) (Strandberg 62).

    Le même jour, Cronstedt emploie presque les mêmes mots dans une lettre à son père. Un plan de Cronstedt correspondant à cette description est conservé au Musée national de Stockholm sous la cote C.C. 2634 (Strandberg 62).

  • Février 1735 : Parution de (Le Roy 35a).

  • [c. 17] mai 1735 : Carl Johan Cronstedt écrit à sa mère :
    Il lui indique que le comte de Clermont est le président de la Société des arts, qui compte environ quatre-vingts professeurs de différentes sciences, parmi eux plusieurs présidents et conseillers du parlement, mais aussi des personnes qualifiées de différentes professions. Il termine cette description en annonçant que l'astronome suédois, le professeur Celsius, sera reçu à la prochaine séance (Archives nationales de Stockholm, Ms 3447) (Strandberg 62).

  • 20 mai 1735 : Est reçu associé étranger :
    M[onsieu]r Celsius astronome, a Stockholm (NMS, Ms CC 3459).

  • 5 juin 1735 :
    Extrait des registres de la Société des arts. Du dimanche 5 juin 1735.
    Ce jour Messieurs les associés soussignés, nommés commissaire par délibération de la Société des arts, du 12 novembre 1734 pour l'examen d'un livre intitulé, Essai phisique sur l'œconomie animale, avec un traité de l'art de guérir par la saignée, composé par M. Quesnay, et qu'il désire donner au public, ont fait leur rapport à la compagnie contenant ce qui suit.
    La petitesse de ces deux traités ne paraît pas répondre au sujet annoncé par les titres. Cependant tout ce qu'il y a de plus intéressant sur ces matières, nous a paru y être fort approfondi. Des faits y sont partout, les principes et les preuves sur lesquels l'auteur bâtit ; mais ces faits ne peuvent ennuyer : ils sont exposés avec une telle brièveté, et paraissent dans un si beau jour, que quoi qu'ils ne fassent, pour ainsi dire, que passer rapidement, il n'en sont pas moins frappants, et ne produisent pas moins leur effet. De plus ils sont distribués dans un ordre si judicieux et si naturel, qu'il en résulte un système rempli de nouveautés, sans avoir cependant le défaut d'être nouveau. Car en médecine comme dans les autres sciences, il n'y a qu'une doctrine qui puisse être vraie : ce qu'on peut faire de mieux, est de la mettre de plus en plus en évidence, de diminuer les faussetés qui s'y trouvent et d'y ajouter de nouvelles vérités. Les raisonnements tiennent ici peu de place : on n'y trouve que ceux qui sont nécessaires pour exposer et pour démontrer avec précision, la doctrine qui doit naître immédiatement des expériences et des observations sur les quelles l'auteur s'appuie. Il est si persuadé qu'au-delà des faits il n'y a plus rien de sûr, que les premières causes qu'il reconnaît, ne sont que de premiers effets sensibles et généraux, qu'ordinairement il n'entreprend point d'expliquer, mais qui lui servent à en expliquer une infinité d'autres qui sont du ressort de l'art de guérir. Ainsi nous croyons que cet ouvrage sera utile et agréable, non seulement aux personnes de l'art, qui aiment à agir en connaissance de cause dans le traitement des maladies, mais encore à ceux qui ont du goût dans la physique du corps humain. À Paris ce 22 mai 1735.
    Bottée, directeur
    Hynault, secrétaire
    Croissant de Garengeot, trésorier
    Bassuel, associé assidu
    En conséquence de ce rapport, la Société ayant délibéré en la manière accoutumée, a permis à M. Quesnay, de donner son ouvrage au public sous son nom, et sous la qualité d'associé de la Société des arts.
    Je soussigné secrétaire de la Société des arts, certifie que l'extrait ci-dessus a été tiré des registres des délibérations de la Société, et qu'il est en tout conforme à l'original. À Paris ce 5 juin 1735. Hinault [Hynault] (Quesnay 36a, Quesnay 36b).

    (Quesnay 36a) paraitra vers janvier 1736. L'ouvrage est évoqué dans le Mercure de France, janvier 1736, p. 114, le Journal des sçavans, janvier 1736, pp. 6-16.

    (Quesnay 36b) paraîtra vers octobre 1736. Il est évoqué dans Journal des sçavans, octobre 1736, pp. 577-586.

  • 17 juillet 1735 : Julien Le Roy lit (Le Roy 35d, Le Roy 37e).

  • 20 septembre 1735 : d'Harnoncourt (Paris) écrit à Bottée :
    Je vis hier, Monsieur, à la Comédie, Monsieur Raimond [Remond], auprès duquel je m'acquitt[ai] de la commission que la compagnie me donna à notre derniere assemblée. Il me dit qu'il ne manqueroit pas de se trouver vendredi prochain à dîner chés moi, qu'il vous remettroit tout ce qu'il a de mémoires à la Societé. Je vous prie d'avoir la bonté de la faire sçavoir a Monsieur Hinault [Hynault] dont je ne sçais pas bien le demeure, quoique j'aie été chés lui. Je vous demande le même plaisir pour monsieur Liébault [Liébaux] et vous invite tous trois d'ap[p]orter chés moi beaucoup de guaieté et bon ap[p]étit. J'écris a messieurs Guarengeot [Garengeot] et Jullien Le Roy [Julien Le Roy] de me faire le même honneur.
    J'ai celui d'estre au delà de toute expression, Monsieur, votre très humble et très obeissant serviteur d'Harnoncourt.
    A Paris ce 20 [septem]bre 1735.
    [Adresse] A Monsieur / Monsieur Botté[e] chevallier / de l'ordre militiare de Saint / Loüis chés M[adam]e la princesse / de Croüy près l'Hôtel de Villars / A Paris (HCAD, 92).

    La lettre est clairement datée de 1735 mais elle serait plus à sa place en 1733.

  • 2 octobre 1735 :
    Approbation
    Je soussigné, peintre ordinaire du Roi, de l'Académie royale de peinture, commissaire nommé par délibération de la Société des arts, du dimanche 7 août, pour l'examen d'un Traité historique et pratique de la gravure en bois, composé par M. Papillon, associé de la même Société, certifie avoir lu et examiné exactement ledit manuscrit. L'histoire de la gravure en bois m'a paru fort intéressante, et les principes de cet art m'ont semblé être expliqués d'une manière autant intelligible qu'instructive, et comme la quatrième partie, dite l'esprit de la gravure, est particulièrement propre à ceux qui professent le dessin, je crois qu'en général cet ouvrage sera agréable et très utile au public. Fait à Paris ce deuxième octobre 1735. Signé, Oudry (Papillon 66, vol. 1, p. 499).

  • 9 octobre 1735 :
    Extrait du registre des assemblées de la Société des arts, du 9 octobre 1735.
    Ce jour la Société étant assemblée en la manière ordinaire, Monsieur Papillon, l'un de ses associés, lui a présenté le rapport de M. Oudri, peintre du Roi, commissaire nommé par délibération du 7 août précédent, pour l'examen d'un Traité historique, et pratique de la gravure en bois, composé par le sieur Papillon ; et en conséquence il a demandé permission à la Société de faire imprimer ce traité sous son nom, et d'y prendre la qualité d'associé de la Société des arts : sur quoi la Société ayant délibéré, après avoir vu et examiné le rapport dudit sieur commissaire, dans lequel il rend un témoignage avantageux au traité du sieur Papillon ; et convaincue elle-même par la lecture qui lui en a été faite pendant plusieurs séances, que ce traité sera agréable au public, et très utile à ceux qui voudront tendre à la perfection de l'art de la gravure en bois, a permis au sieur Papillon de donner ce traité au public sous son nom, et d'y prendre la qualité d'associé assidu de la Société des arts.
    Je soussigné, secrétaire de la Société des arts, certifie que l'extrait ci-dessus a été tiré des registres des assemblées de la Société, et qu'il est conforme à son original. Donné à Paris le 17 octobre 1735. Signé, Hynault (Papillon 66, vol. 1, pp. 499-[500]).

  • 18 octobre 1735 :
    J'ai lu en particulier avec application le Traité historique de la gravure en bois, composé par Monsieur Papillon, associé de la Société des arts. Cet ouvrage m'a paru curieux dans sa partie historique, et très solide et utile dans la partie pratique ; il peut même être d'usage à tous ceux qui dessinent. Fait à Paris le 18 octobre 1735. Bottée, directeur de la Société des arts (Papillon 66, vol. 1, p. [500]).

  • [c. novembre] 1735 : Parution de (Horrebow 35).

    L'ouvrage est évoqué dans le Journal de Trévoux, novembre 1735, pp. 2377-2378.

  • 1735 : Parution de (Remond de Sainte-Albine 35a) et (Remond de Sainte-Albine 35b), « deuxième » édition de (Remond de Sainte-Albine 31).

  • 21 janvier 1736 : [Bottée ?] (Paris) écrit [aux membres ?] :
    Paris, le 21e janvier 1736
    J'ai l'honneur de vous avertir, Monsieur, que l'assemblée de la Societé des arts se tiendra demain 22e et les autres dimanches pendant quinze jours ou trois semaines chez M[onsieu]r Julien Le Roy ou chez M[onsieu]r Gaudron.
    J'ay l'honneur d'etre tres parfaitement, Monsieur, votre tres humble et tres [blanc] (HCAD, 10).

  • 13 mai 1736 : Dutartre [Dutertre] le fils présente une nouvelle montre à équation :
    Lettre de M. *** à un de ses amis, sur une nouvelle montre à équation.
    Comme vous n'êtes pas à portée, Monsieur, de savoir ce qui se passe de nouveau et de curieux dans les beaux-arts, et que je vous ai promis de vous en faire part, autant que des choses viendraient à ma connaissance, voici une nouvelle découverte dans l'art de l'horlogerie, qui est d'autant plus belle, que l'auteur, qui est fils du célèbre M. Dutartre, dont vous avez oui parler tant de fois, a su faire accorder par la mécanique de son ouvrage, le mouvement irrégulier apparent du Soleil, avec le mouvement régulier et uniforme que vous savez qu'on appelle équation. C'est une montre qui a paru dès le mois de février l'année dernière, et qu'il a présenté à la Société des arts, où il remplit la place de feu M. son père le 13 mai suivant (Dutertre 37).

    Elle est décrite dans le Mercure de France, février 1737, pp. 290-293.

  • 2 septembre 1736 : Le Maire lit (Le Maire 36).

  • Septembre 1736 : Meldercreutz (Tornea) écrit à Celestino Galiani :
    Cette Académie à pour vüe l’accroissement des manufactures et des arts, pour cette raison on y a distribue les membres en plusieurs classes, selon les différents genres de manufacture ou des metiers ; chaque classe comprenant tous les metiers qui ont quelque rapport entre eux. A chaque classe on a distribué des membres geometres, chymistes et Mechaniciens, conforme au profil que les metiers de la classe peuvent tirer de la Géometrie, ou de la Chymie ou de la Mechanique. Le Reglement de la dite Académie est fort bien imaginé (Biblioteca Napoletana di Storia Patria, Fondo Galiani, XXXI B1, ff. 267-264v) (Paola Bertucci, CP, 22 mai 2013).

  • 18 novembre 1736 :
    Le dimanche 18e [novem]bre 1736
    Rentrée p[remi]ere assemblée
    M[onsieu]r Raillard a continué la lecture de 7e chap[itr]e des orloges a poids et ressorts [suit un bref résumé] (HCAD, 163).

  • 25 novembre 1736 :
    Du 25e [novem]bre 1736
    2e assemblée
    [Suit un résumé de ce qui est indubitablement la suite de la lecture de Raillard] (HCAD, 163).

  • Novembre 1736 : Parution de l'almanach de Papillon :
    Papillon, graveur en bois, de la Société des arts, demeurant au milieu du pont S. Michel, donne avis que le petit almanach de Paris pour l'année 1737, est augmenté de plusieurs choses curieuses et qu'il se délivre actuellement (Mercure de France, novembre 1736, p. 2529).

    Papillon avait commencé son premier almanach vers 1726 et il les arrêtera en 1743 (Papillon, vol. 2, p. 18-20).

  • 2 décembre 1736 :
    Le dimanche 2e [décem]bre 1736
    Chapitre 7e [Suivent des notes rapides ce qui est indubitablement la suite de la lecture de Raillard].
    M. de Lagny a presenté une machine concernant le tour (HCAD, 163).

  • 9 décembre 1736 :
    M[onsieu]r Raillart n'est pas venu.
    M. Papillon a lu de nouvelles observations pour la maniere de graver sur le bois (HCAD, 163).

  • 20 décembre 1736 : Julien Le Roy écrit (Le Roy 37l).

  • 23 décembre 1736 :
    23e [décem]bre 1736
    M[onsieu]r Raillart a lu. Continuation du chap[itre] 7e [Suit une résumé] (HCAD, 161).

  • 30 décembre 1736 :
    Dimanche 30e [décem]bre 1736
    M. Raillart a continué la lecture du 7e chapitre de son Histoire de l'horlogerie.
    [Suit un résumé pour les année 1716 et 1717] (HCAD, 161).

  • 27 janvier 1737 :
    3e seance
    Dimanche 27e janvier 1737
    Continuation de la lecture du 7e chap[itre] de M[onsieu]r Raillard
    M[onsieu]r [rien] [Le Roy ?] et Mr de Sully sur un pendule nouveau (HCAD, 158).

  • 3 février 1737 :
    La 4e assemblée apres le jour de l'an
    Dimanche 3e fevrier
    Suitte de la lecture de M[onsieu]r Raillard
    Duchesne. Pendule approuvée par l'accademie a M[onsieu]r le comte d'Evreux qui par sa protection lui a attiré celle du Pere Sebastin et celle de l'accadémie (HCAD, 159).

  • 17 février 1737 :
    Le 17e fevrier 1737
    Deliberation du 17e fevrier
    1° Pressentir M[onsieu]r le comte de Clermont pour scavoir s'il trouveroit bon que la Societé fasse des desmarches aupres des puiss[an]ces pour se procurer un lieu convenable pour tenir ses assemblées.
    2° Que si la rep[on]se du c[omte] de Clermont met la Societé en liberté d'agir selon ses vues, elle prendra les mesures les plus propres a se rendre M[onsieu]r le comte de Maurepas favorable.
    3° Qu'elle cherchera les moyens d'obtenir de M[onsieu]r le Cardinal [de Fleury NDM] un logement ou elle puisse continuer commostdem[en]t et […] ses travaux.
    On a lu le commencement de la vie de M[onsieu]r Chauveau [(Papillon 54)].
    On a continué la lacture du livre de M. Raillart (HCAD, 162).

  • 24 février 1737 :
    On a continué les vies de M[essieu]rs Chauveau [(Papillon 54)] (HCAD, 162).

  • [c. février] 1737 : Parution de (Sully 37).

    Le livre contient deux mémoires inédits de Sully, une présentation et dix mémoires de Julien Le Roy, et un mémoire de Pierre Gaudron.

    L'ouvrage est évoqué dans le Mercure de France, février 1737, pp. 319-323, le Journal des sçavans, février 1737, p. 127, le Journal des sçavans, mars 1737, p. 192, la Suite de la clef, mars 1737, pp. 176-178, le Journal de Trévoux, janvier 1739, pp. 182-186, le Mercure de France, février 1739, p. 302.

  • 14 octobre 1737 : Mémoire sur la fabrication d'habits (Monteil 35, vol. 1, pp. 41-43).

  • 17 mars 1737 :
    [En marge] 8e séance
    17e mars 1737
    Suite de la lecture de l'ouvrage de M[onsieu]r Raillart (HCAD, 114 [bis]).

  • 24 mars 1737 :
    Dimanche 24e mars 1737
    Le S[ieu]r Paulet a [présen]té à la Societé un groupe modelé en terre representant Samson dans le sein de Dalila et […] qui luy compose les cheveux. Il a esté […] et nommé pour commissaires au S[ieur] Paulet qui demande a etre repondant M[essieu]rs Oudy, Garengeot, et Papillon (HCAD, 124).

    Les archives manquent pour savoir si Paulet a été reçu.

  • 1 [nov]embre 1737 :
    Le p[remi]er [novem]bre 1737
    M. Porlier a lu un petit memoire sur les principes de l'ecriture
    M. l'abbé Thomas Hacker […] d'Erbach proche la ville d'Ulm a presenté un cadran qui marque tres distinctement les minuttes. La figure [est] demeurée entre les mains de M[onsieu]r Le Roy (HCAD, 109).

  • Novembre 1737 : Parution de l'almanach de Papillon :
    Papillon, graveur en bois, et de la Société des arts, donne avis que son petit Almanach de Paris pour l'année 1738, est augmenté de plusieurs choses curieuses et intéressantes (Mercure de France, novembre 1737, p. 2475).

  • 1737 : Parution de (Le Dran 37).

    Ce livre de Le Dran est évoqué dans le Journal des sçavans, mai 38, pp. 291-295.

    L'édition de 1740 ne mentionne plus la qualité de membre de société des arts de son auteur (Le Dran 40).

  • 5 février 1738 : À l'Académie des sciences, Duhamel et Jussieu examinent un mémoire de des Chizeaux [Deschisaux], de la Société des arts (PV 1738, f. 30).

  • 1740 : Parution du premier volume de (Le Dran 40-42).

    Le second volume (1742) ne mentionne plus la qualité de membre de la Société des arts de son auteur.

  • 1741 : Parution de (Le Roy 41).

  • 1746 : Parution de (Remond de Sainte-Albine 46), troisième édition de (Remond de Sainte-Albine 31).

  • 1749 : Parution de (Thomin 49b).

    L'ouvrage est évoqué dans le Journal de Trévoux, février 1750, pp. 487-500, le Journal des sçavans, juin 1750, pp. 342-347.

  • [1753] : Le comte de Clermont à l'Académie française :
    Son Altesse Serenissime Monseigneur le comte de Clermont ayant désiré d'être de l'Academie françoise ; il y a été reçu a la place vacante par la mort de M. de Boze ; il n'y a point fait de discours de reception, voici celui que l'on croit qu'il auroit dû faire.
    Messieurs,
    J'ai toujours aimé les lettres et les arts. Dès ma premiere jeunesse, j'avois formé une societé dont l'objet étoit de les cultiver. La guerre où le Roi me fit l'honneur de m'employer m'empecha de donner mes soins pour le maintien de cet etablissement. Aujourd'hui que la France et l'Europe entiere doivent leur repos au meilleur des monarques […], je me retrouve dans mon premier loisir (Bibliothèque de l'Arsenal, Ms 3505).

  • 1765 : Parution de (Puisieux 65).

  • [c. mars 1769] : Parution de (Papillon 66)

    Il est commenté dans (Grimm 77-82, vol. 8, p. 306, 1 mars 1769).

  • 1771 : Parution de (Remond de Sainte-Albine 71), quatrième édition de (Remond de Sainte-Albine 31).

Autres documents
  • Dülmen, sans date :
    Memoire pour la perfection de la Societé des arts
    Les academies etablies a Paris pour la perfection des sciences et des arts se reduisent a six, scavoir les academies francoises, des inscriptions et medailles, des sciences, d'architecture, de sculpture, de peinture et de chirurgie. La Societé doit choisir une objet qui la caracterise et la distingue de ces academies etablies et qui convienne a la denomination qu'elle a prise. Elle doit s'attacher a perfection[n]er les arts particulierement ceux qui s'exercent a Paris, et pour cela il est necessaire de suivre l'ordre des arts et metiers appelez liberaux etablis dans cette ville, suivant l'ordre de leur tableau, a l'exception toutefois de ceux qui entrent dans les sis academies cy dessus enoncées.
    L'on peut cependant admettre des scavans et gens de lettre de chaque partie des autres academies, mais avec beaucoup de restrictions, lesquels gens de lettre seront regardez comme les honoraires, presideront aux assemblez, dirigeront le stile des gens d'art, leur donneront les ouvertures et les lumieres que l'etude leur fournit, en sorte que l'on ne puisse pas dire qu'ils forment le coprs principal de la Societé.
    Parmy les gens d'art l'on doit est extremement scrupuleux a ne recevoir que ceux qui excellent, les chefs des arts et des manufactures, et meme ceux qui quoy que n'etant pas de metier, le seront donnez par goust a quelqu'un des arts en question avec la restriction perpetüelle et exclusive que les arts qui feront leur application ne seront pas de ceux qui font l'objet des six academies cy dessus.
    Cet article doit etre d'une necessité inviolable, la societé par ses lumieres la pressent [!] beaucoup mieux que par toutes les raisons qu'on pourroit alleguer.
    Ce fondement etant etably l'on peu faire des loys, créer des officiers, regler l'ordre des receptions, des memoires, des experiences, des assemblées et faire toutes les autres dispositions qui conviennent pour la regle et la police de cette nouvelle societé.
    Si l'on approuve mes idée, si l'on me fournit les memoires et connoissances necessaires sur chacun des arts et metiers liberaux a etablir dans la nouvelle Societé, je m'engage a travailler a ce nouveau plan sous les vües et la direction de la Societé, d'ajouter ou diminuer suivant l'avis de la plus saine et meilleure partie, en sorte que ce nouveau projet puisse etre presenté a nôtre illustre protecteur, suivant que la Societé le jugera a propos (HCAD, 110).

  • Bibliothèque de l'Arsenal :
    [Ms] 6130 (209 B. S. A. F.). « Observations diverses, mémoires et pièces détachées concernant les arts et les sciences »
    En tête, sur le feuillet de garde, cette note de la main d'un secrétaire de M. de Paulmy : « Il parait que ce volume était destiné à contenir les observations d'une Société des arts, qui s'était établie à Paris vers 1740, et dont M. Bonnier était membre. »
    1°. Page 1. « Extrait d'un mémoire lu dans la Société des arts le 6 juillet 1732, au sujet d'une nouvelle construction d'aiguille aimantée à 3 cercles, qui se trouve sans déclinaison ni inclinaison, inventée par Jacques Le Maire, ingénieur pour les instruments de mathématiques, présentée à M. le comte de Maurepas le 15 mai 1734 par le s[ieu]r Le Maire de la Société des arts. »
    2°. Page 12. « Explication d'un support qui sert à faire voir des expériences de l'aimant, par Pierre Le Maire. »
    3°. Page 16. « Mémoire des mines de France. »
    4°. Page 33. « Description d'une machine mathématique qui fait voir deux voyageurs qui font le tour de la terre, l'un à l'orient et l'autre à l'occident, inventée par Kriegseissen, horloger astronomique en 1734. »
    Papier. 34 pages [...] beaucoup de feuillets blancs à la fin du volume.
    De la bibliothèque de M. de Paulmy, « S ciences et Arts, n° 5083 ». - Antérieurement « bibli. Joan. Petri Ludovici de Podio, equitis, domini de Laloubière. 1750 » - Antérieurement encore, de la bibliothèque de M. Bonnier de la Mosson (Martin 85-99).

  • Marché des manuscrits :
    Portefeuille contenant douze manuscrits relatifs à la Société des arts de l'année 1729. 20 fr.
    Cette Société se forma sous la protection du comte de Clermont. La copie de ses statuts forme le premier dossier de ce portefeuille. On y lit la lettre du ministre qui permet que les sociétaires s'assemblent, mais qui refuse provisoirement l'homologation royale. À la suite de cette lettre sont écrits les noms des sociétaires, parmi lesquels on distingue les artistes Julien [Jullien], La Grive, Gaudron, Ledran, et les personnages qualifiés : le chevalier de Béthune, le prince de Grimberghen et autres. J'ai conservé avec soin quelques-uns des monuments de l'existence de cette Société, que les années et plus encore les explosions révolutionnaires ont dispersés, lorsqu'elles ne les ont pas détruits.
    « Mémoire de Gaudron, horloger du duc d'Orleans, sur une petite pendule dont le mécanisme est de son invention, 29 mai 1729. »
    « Réflexions sur la différence des machines, entre celles attachées à un point fixe et celles qui voguent avec les bateaux qu'elle tirent, 18 juillet 1729. »
    « Mémoire sur une addition qu'on pourrait faire aux rouets à filer, avec un dessin, 18 janvier 1733. »
    « Rapport des commissaires sur trois machines, dont l'une est destinée à curer les ports, l'autre est une grue d'une construction nouvelle, et l'autre est un petit cabinet d'histoire naturelle à tablettes s'élargissant à volonté, 8 février 1733. »
    « Observations sur la coupe des bois avec dessins à la plume, 26 août 1733. »
    « Description d'une nouvelle pompe, par laquelle on peut élever l'eau à une hauteur extraordinaire par une voie continue, avec dessins. »
    « Mémoire sur une machine pour faire sans couture des chaussons, chaussettes, coiffes, et autres semblables habillements, 14 octobre 1737. »
    « Description d'une machine propre à donner un mouvement uniforme. »
    « Méthode de construction des horloges solaires, avec figure. »
    « Mémoire sur les cabestans ou vindas, avec un dessin. »
    « Mémoire sur la colle faite avec la farine de racine de chisich, en usage dans l'Asie, destinée à remplacer la colle de farine de blé qui attire les insectes. »
    « Lettres de Julien Leroy à un horloger de province, sur la nouvelle manière de placer les quadratures de pendules à répétition, avec un dessin. » (Monteil 35, vol. 1, pp. 41-43).

  • Éloge de Clairaut :
    Cette diminution de travail fut remplie par un objet d'une autre espèce, car l'amour de M. Clairaut pour les sciences ne lui permettait pas de demeurer oisif à leur égard, ce fut la part qu'il eut en 1726 à l'établissement d'une compagnie uniquement destinée à l'avancement des arts. Les sciences y devaient aussi être admises, mais elles n'y jouaient pas le principal rôle, elles n'y paraissaient que pour aider les artistes ou pour répondre à leurs questions. M. Clairaut le père et ses deux fils, les deux MM. le Roy, ces coryphées de l'horlogerie française, M. Sully, célèbre horloger anglais, M. Chevotet de l'Académie royale d'architecture, feu M. Rameau, MM. l'abbé Nollet, de La Condamine et l'abbé de Gua, tous trois aujourd'hui de cette Académie, en furent les premiers membres, et la reconnaissance ne me permet pas dissimuler qu'ils voulurent bien me faire l'honneur de me donner place parmi eux. Cet établissement, depuis honoré de la protection de S. A. S. Mgr le comte de Clermont, et duquel des circonstances étrangères à cet éloge ont précipité la fin, remplit dans l'esprit et dans le cœur de M. Clairaut le vide qu'y laissait le ralentissement de ses travaux géométriques occasionnés par la maladie. Il se consolait comme citoyen de ce qu'il perdait comme géomètre (Fouchy 65).

  • Éloge de Nollet :
    Nous avons dit en faisant l'éloge de M. Clairaut, qu'il avait eu part en 1726 à l'établissement d'une compagnie qui consacrait entièrement ses travaux à l'avancement des arts. M. Nollet y fut admis dès 1728, sur la seule réputation qu'il s'était acquise, et justifia le choix de cette compagnie par une quantité de travaux, entre autres, par un globe céleste qu'il publia en 1730 et qu'il dédia à Monseigneur le comte de Clermont, qui avait honoré cette compagnie de sa protection (Fouchy 70a).

  • Éloge de Quesnay :
    Un heureux hasard l'avait placé chez le célèbre M. Cochin, de l'Académie royale de peinture ; il en profita pour employer le peu de moments qui lui restaient libres, à apprendre le dessin et le gravure. [...] Ce fut à peu près vers ce même temps [querelle avec Silva après 1727 qui devait aboutir à la publication des Observations sur les effets de la saignée] qu'il fut admis dans la Société des arts, qui subsistait alors à Paris, avec la permission du Roi, et sous la protection de feu M[onsei]g[neu]r le comte de Clermont, prince du sang (Fouchy 74).

  • Éloge de Quesnay (2) :
    On voyait au frontispice [(Quesnay 30)] qu'elles avaient pour auteur François Quesnay, maître es art, membre de la Société des arts, et chirurgien à Mantes. Cette Société des arts a existé quelques années à Paris, sous la protection de S. A. S. M[onsei]g[neu]r le comte de Clermont, prince de sang. Nous en avons parlé dans l'éloge de M. Bassuel (Louis 59b, pp. 254-255).

    Éloge de de Gua :
    M. le comte de Clermont [...] voulait alors [...] fonder [à Paris] une Société des arts, et M. l'abbé de Gua lui fut présenté comme un homme qui joignant l'étude des sciences à celle des arts, honorerait cette société naissante. On doit regretter qu'elle n'ait eu qu'une existence éphémère, elle eût été à la fois utile aux sciences et aux arts ; elle en fût devenue le lien, et eût servi en même temps à rendre plus sensible la ligne qui doit les séparer ; car s'il est bon de les réunir, il ne faut pas en confondre les limites, de crainte qu'une théorie médiocre n'égare la pratique des arts, au lieu de l'éclairer, ou que le prétexte de chercher à rendre les sciences utiles, n'y substitue une charlatanerie facile, à l'activité laborieuse qui seule conduit à des découvertes (Condorcet 86).

  • Éloge de Grandjean de Fouchy :
    Il s'était formé à Paris une société composée de savants et d'artistes, qui devaient s'occuper d'appliquer aux arts les principes et les théories scientifiques qui peuvent en diriger, en assurer, en perfectionner la pratique. Cette société qui comptait au nombre de ces membres MM. Clairault, de Gua, La Condamine, l'abbé Nollet, Rameau, Sully, Julien le Roy et fils, pouvait être également utile aux sciences et aux arts. [Longue leçon de morale.] Des préjugés, de petites jalousies firent tomber cette institution utile, qu'on ne peut s'empêcher de regretter. M. de Fouchy fut enlevé à cette société par l'Académie qui le choisit comme astronome en 1731 (Condorcet 88).

  • « Precis de la vie du sieur de Fouchy » :
    Né le 17 mars 1707 on le jugea digne d'être admis dans la Societé des arts etablie sous la protection de monsieur le comte de Clermont.
    Etre membre d'une société particuliere n'entreine pas la conviction du mérite, mais quand on y voit les noms de Pierre et Julien Le Roy, Henri Sully, Clairaut, [en marge : La Condamine,] liébau [Liébaux], [Gaudron ?], de Gua, Nollet, Horré[baux] on est dispensé de chercher le [titre ?] de leurs [?]
    Le sieur de Fouchy quoique très jeune donna des preuves qu'il en avoit pour y etre admis ; car il y a nombre d'observations de lui a cette epoque, dont les unes sont imprimées dans les memoires de l'Academie, et les autres ont été donné par lui sans y mettre son nom. De ce nombre est sa decouverte de la meridienne du temps moyen qu'il n'a jamais pensé à reclamer [et que] que M. Deparcieux et dom Bedos ont publiés dans leurs gnomoniques (AAS, dossier Fouchy, « Precis de la vie du sieur de Fouchy », ff. 3-4).

  • Grandjean de Fouchy, par son fils :
    [Grandjean de Fouchy (dont l'oncle est un certain Hynault, avocat en parlement)] fit toutes ses études avec un grand succés et commenca des cette epoque a travailler au point qu'en 1726 [3 octobre 1728 !] il fut [recu?] de la Société des arts existante sous la protection de M. le comte de Clermont il y donna plusieurs memoires notement celui de la decouverte de la meridiene du temps moyen dont M. Deparcieux et dom Bedos ont donné la description [En marge Precis de cette societé par lui-même.....n° 2].
    Le 14 [décembre] 1729, quoique n'etant pas encore admis au nombre des membres de l'Academie, il le fut a lire lui-même a une assemblée un memoire sur la théorie et la pratique de l'astronomie. Le 28 janvier 1730 on lui renouvella la meme permission et il lut un memoire sur un nouveau micrometre invente par lui (AAS, dossier Fouchy).

  • Éloge du comte de Clermont par d'Alembert :
    [Le comte de Clermont] avait formé une société littéraire, aux assemblées desquelles il assistait quelquefois, et qui avait pris le titre de Société des arts. Cette espèce d'académie devait réunir à la fois les sciences, les lettres et les arts mécaniques. Le projet était grand, mais trop vaste, et fut d'ailleurs trop mal combiné par ceux que le prince avait chargés de l'exécution. Cinq ou six académies seraient à peine suffisantes pour remplir l'objet que cette société prétendait embrasser toute seule. D'ailleurs, les rédacteurs de ses statuts avaient conçu à se sujet, pour ne rien dire de plus, une étrange idée. Non seulement ils voulaient, ce qui était raisonnable, marier, pour ainsi dire, chaque art mécanique à la science dont cet art peut tirer des lumières, comme l'horlogerie à l'astronomie, la fabrique des lumières à l'optique ; mais ils prétendaient encore, qu'on nous passe cette expression, accoler chacun de ces arts à la partie des belles-lettres [!], qu'ils s'imaginaient y avoir plus de rapport ; le brodeur à l'historien, le teinturier au poète, et ainsi des autres. Ce trait seul suffirait pour juger à quel point la confiance du prince fut mal servie dans cette occasion par ceux qu'il en avait honorés. Ainsi cette société ne vécut-elle pas longtemps, les vues si louables du comte de Clermont pour le progrès des sciences, des lettres et des arts, demeurèrent sans effet, parce qu'il ne fut pas assez heureux pour trouver des coopérateurs dignes de seconder ses vues (Alembert 05, vol. 11, pp. 414-415).

  • Éloge de Bassuel :
    Il se forma à Paris en 1730, une nouvelle académie, avec la permission du Roi, sous la protection de S. A. S. M. le comte de Clermont. L'objet de cette société, était la perfection des arts : mais on ne se bornait pas à recueillir des observations pratiques, on voulait cultiver toutes les connaissances d'où cette perfection dépend ; c'était le vrai et le seul moyen de parvenir au but qu'on se proposait : on sent que dès lors toutes les sciences étaient comprises dans le projet. Il parut un règlement, rédigé avec la plus grande connaissance des moyens convenables, pour porter les sciences et les arts à leur plus haut degré de perfection, et dans lequel il y a peu de compagnies savantes qui ne trouvassent à rectifier leurs usages, et à rendre leurs statuts plus parfaits. La Société des arts devait avoir trois anatomistes-chirurgiens. Elle fit son choix en nommant M. Bassuel, avec MM. Le Dran et Quesnay : le mérite des deux co-associés, prouvé par les productions les plus utiles, est un préjugé bien favorable pour M. Bassuel, qui n'avait alors que 24 ans. C'est en qualité de membre de cette compagnie, qu'il approuva en 1735 la première édition de l'Essai sur l'économie animale [(Quesnay 36a)], de M. Quesnay, et de l'Art de guérir par la saignée [(Quesnay 36b)], du même auteur. Cet établissement subsisterait encore, si la protection d'un prince, amateur des sciences, pouvait inspirer à tous ceux qui les cultivent, l'esprit dont il est animé pour leurs progrès : mais la Société des arts, avait un vice radical, elle manquait de fonds pécuniaires, qu'on sait être la pierre fondamentale de toutes les institutions humaines. Quelque foin qu'on eût pris d'ailleurs, celle-ci ne pouvait pas se soutenir et fixer l'attention du public ; elle embrassait les mêmes objets que l'Académie royale des sciences, dont la réputation est si solidement établie, qu'elle pourrait devenir accidentellement plus faible sur certaines parties, sans qu'on s'en aperçût ; tant elle brille par l'éclat qu'elle a acquis, et qu'elle reçoit journellement par la supériorité de ses principaux membres (Louis 59a, pp. 9-10).

  • Éloge de Bassuel (2) :
    M. Bassuel s'étant présenté à la compagnie pour être reçu maître, en soutint les actes avec distinctions, et quelques temps après, en 1730, il fut admis dans la Société des arts que M. le comte de Clermont avait formée sous la protection du Roi. Il était un des trois anatomistes chirurgiens, et se trouvant à côté de MM. Le Dran et Quesnay, il dut être bien flatté d'une association si honorable (Morand 68a, p. 56).

  • Éloge de Le Dran :
    À la tête de cet ouvrage [(Le Dran 30)] et de tous ceux que Ledran a publié depuis, il prend, entre autres titres, celui de membre de la Société académique des arts, et il pouvait s'en honorer. Cette société, formée en 1730 avec la permission du Roi, sous la protection de M[onsei]g[neu]r le comte de Clermont, prince de sang, ne subsista pas longtemps. Le crédit de l'Académie royale des sciences ne lui permettait pas une plus longue existence. Nous observerons seulement, à la louage de M. Ledran, qu'il fut un des chirurgiens que cette compagnie devait s'associer, aux termes de son règlement, et que M. Quesnay était un de ses collègues. […] Ce jugement [(Le Dran 30) pourrait être dangereux en des mains non averties], je le sais, est tout à fait opposé à celui qu'en a porté la Société académique des arts dans son approbation, que M. Ledran a trouvée assez flatteuse pour être mise dans à la tête de son ouvrage. On y lit, d'après le rapport de feu MM. Verdier et Faget […]. Il me semble que cette approbation met trop au rabais le mérite de ce livre (Louis 59b, pp. 166-168).

  • Éloge de Le Rat :
    Eloge de M. Le Rat, mort le 1er may 1748
    […]
    Sa reputation et son travail ne se bornerent pas dans l'enceinte de sa ville [Rouen], il fit des pompes pour plusieurs villes de la province et du royaume ; on lui offrit des etablissements dans la capitalle et meme un logement dans la galerie du Louvre. Il refusa tout ces avantages soit par attachement pour sa patrie, soit par amour pour sa liberté. […] Ce fut dans ce temps la qu'on luy donna un place d'associé dans la Societe des arts de Paris ([Guérin] 48).

    Deffunt M[onsieu]r Francois Le Rat en son vivant constructeur de pompes, directeur general de celles d'incendie de cette ville de Rouen, de l'Academie des sciences, belles lettres et arts de la meme ville, et de la Societe des arts a Paris sous la protection de M. le comte de Clermont etoit né en la paroisse de Blainville sur Ry, a trois ou quatre lieuës de Rouen ([Guérin] 48, [appendice]).

  • Remond de Sainte-Albine :
    Avertissement
    [1731, 1735 : Obligé de rendre compte à la Société des arts [L'auteur est indicateur de la Société des arts. On peut voir, article XIII du règlement de cette compagnie, quels sont les devoirs de cette place NDA] de tous les nouveaux établissements, qui ont rapport à son objet, je ne pouvais me dispenser de parler de ce qui regarde le laminage. Une simple description du laminoir n'eût pas satisfait à mes engagements. Je devais entrer dans l'examen des effets de cette machine, et cet examen entraînait nécessairement celui des qualités du plomb qu'elle fabrique.
    Avant que j'eusse lu à la Société les recherches que j'avais faites sur cette matière, Messieurs les entrepreneurs de la manufacture ont appris que mon rapport leur était favorable, et ils m'ont pressé de consentir qu'il fût imprimé. C'est par égard pour leurs instances, que j'ai demandé la permission [Aucun membre de la Société des arts ne peut faire imprimer un ouvrage, en prenant la qualité d'associé, sans avoir l'agrément de la compagnie, qui nomme des commissaires, pour examiner l'ouvrage NDA] de publier séparément un ouvrage, qui méritait tout au plus de servir de servir à grossir un de nos recueils [La Société se propose dans la suite de donner des recueils, comme les autres académies NDA].
    L'avis des commissaires a été que pour mettre le public en état de juger entre la manufacture et ses adversaires, je devais non seulement rapporter toutes les preuves capable de déterminer les suffrages des lecteurs, mais encore répondre à plusieurs objections que j'avais passées sous silence dans la crainte de sortir des bornes académiques Par cette raison, ce mémoire a plus d'étendue qu'il n'en avait d'abord (Remond de Sainte-Albine 31, pp. i ; Remond de Sainte-Albine 35a, pp. 5-6 ; Remond de Sainte-Albine 35b, pp. 267-268).
    L'art de laminer le plomb est connu depuis plusieurs années en Angleterre. Mais l'établissement de cet art en France peut être mis au nombre des nouveautés qui mérite l'attention de cette compagnie [La Société des arts NDA] (Remond de Sainte-Albine 31, pp. 1 ; Remond de Sainte-Albine 35a, p. 9 ; Remond de Sainte-Albine 35b, p. 271).]
    [1746, 1771 : Plusieurs artistes célèbres, auxquels s'étaient joints un certain nombre de savants et quelques amateurs, avaient conçu le dessein de former, sous le nom de Société des arts, une nouvelle académie. Monseigneur le comte de Clermont, prince du sang, avait bien voulu non seulement s'en déclarer le protecteur, mais encore permettre que les assemblées se tinssent en son hôtel ; et ce qui mérite encore plus de louanges dans un jeune prince, il daignait souvent y assister. Le mémoire dont on donne ici une [troisième 1746] [quatrième 1771] édition, et qui parut pour la première fois en 1731, avait été composé pour cette compagnie. Chargé de lui rendre compte de toutes les nouveautés qui intéressaient les arts, je ne pouvais me dispenser de lui annoncer l'établissement du laminage du plomb dans ce royaume. Une simple description du laminoir n'aurait pas satisfait à mes engagements. Je devais entrer dans l'examen des effets de cette machine, et cet examen entraînait nécessairement celui des qualités du plomb qu'elle fabrique.
    MM. les entrepreneurs de la manufacture, ayant appris que mon rapport leur était favorable, me pressèrent de consentir qu'il fût imprimé. Ce fut par égard pour leurs instances, que je demandai la permission [Aucun membre de la Société des arts ne pouvait sans la permission de cette académie, faire imprimer à part un ouvrage destiné à avoir place dans les recueils de la compagnie NDA] de publier séparément un ouvrage, digne tout au plus de servir à grossir un des recueils que la Société des arts se proposait de donner [Ce n'est point ici le lieu d'informer les lecteurs des évènements qui en dispersant cette société, l'ont empêché d'exécuter son dessein NDA] [...] Les commissaires, nommés [La Société des arts, ainsi que les autres académies, nommait des commissaires pour l'examen des ouvrages que les associés voulaient faire imprimer, et à la tête desquels ils se proposaient de prendre la qualité d'académiciens NDA] par la Société des arts pour examiner mon mémoire, approuvèrent les additions que j'y avais faites, et ils pensèrent comme moi qu'on n'est point trop long, quand on ne dit que ce qui est nécessaire (Remond de Sainte-Albine 46, pp. iii-viii ; Remond de Sainte-Albine 71, pp. iii-viii).]
    Son Altesse Sérénissime [Monseigneur le comte de Clermont. Ce prince présidait l'assemblée dans laquelle l'auteur a lu ce mémoire NDA] qui daigne faire son intérêt particulier du succès de tous les établissements utiles, a voulu, pour mieux juger des effets du laminoir, le voir deux jours différents [...] Un de Messieurs les honoraires [M. le curé de Saint-Sulpice NDA 1746, 1771], que son zèle pour l'embellissement d'un édifice, destiné au culte divin, rend avide de s'instruire de tous les secrets des arts [(à ce portrait on doit reconnaître Monsieur le curé de Saint-Sulpice)], a mis les nouvelles tables aux plus rudes épreuves. Ce n'a jamais été qu'à l'avantage du laminoir. Messieurs Aubert [feu M. Aubert était architecte, et de l'académie royale d'architecture. C'est lui qui a donné les dessins, et a construit le batiment des nouvelles écuries du château de Chantilly NDA 1746, 1771] Renard [M. Renard du Tasta, directeur de la monnaie de Paris, est mort avec la réputation d'un des hommes les plus versés dans toutes les connaissances, qui ont pour objet l'emploi des métaux NDA 1746, 1771], Habert [M. Habert habile chimiste NDA 1746, 1771] et de Gua [M. l'abbé de Gua, de l'Académie des sciences, et professeur de philosophie au collège royal NDA 1746, 1771], me dispensent par leur rapport de parler du jugement [Ces Messieurs avaient été choisis par la Société des arts, pour examiner le laminoir et le plomb de la manufacture. Leur rapport est imprimé à la suite de ce mémoire NDA 1746, 1771] Plusieurs autres membres de cette compagnie ont suivi d'un œil curieux les opérations du laminage. Quelques uns ont vu les réservoirs. Tous ont unanimement accordé leurs suffrages à la manufacture (Remond de Sainte-Albine 31, p. 23 ; Remond de Sainte-Albine 35a, pp. 38-39 ; Remond de Sainte-Albine 35b, pp. 300-301 ; Remond de Sainte-Albine 46, pp. 42-43 ; Remond de Sainte-Albine 71, pp. 42-43).
    Réfuter les autres objections qu'on a faites contre l'établissement du laminoir, ce serait abuser de la patience de Son Altesse Sérénissime (Remond de Sainte-Albine 31, p. 32 ; Remond de Sainte-Albine 35a, p. 51 ; Remond de Sainte-Albine 35b, p. 313 ; Remond de Sainte-Albine 46, p. 59 ; Remond de Sainte-Albine 71, p. 59).

  • Julien Le Roy :
    La plupart des mémoires que je [Julien Le Roy] donne au public, ont été lus à la Société des arts, et ne devaient paraître qu'avec ceux de cette même Société ; mais pour des raisons qu'il serait inutile de rapporter ici, elle m'a permis de les faire imprimer (Sully 37, p. 273).

    L'ingénieux et savant abbé, M. d'Andelot, de la Société des arts, qui excelle dans tous les genres, m'a déjà [...] (Sully 37, p. 277).

    Vers ce temps-là [au retour d'un voyage à Bordeaux en 1726] […] il proposa à Monsieur le curé de Saint-Sulpice de tracer une méridienne dans le superbe temple qu'il édifie à la gloire du seigneurs. Pendant qu'il travaillait à cet ouvrage [...], quelques-uns des membres de la Société des arts, qui se tenait ci-devant au Louvre, sous la protection de M. le Régent [Philippe, duc d'Orléans, régent de 1715 à sa mort le 2 décembre 1723], et à l'établissement de laquelle il avait beaucoup contribué, lui proposèrent de se joindre à eux pour en reprendre les assemblées interrompues. Son goût pour les sciences et les arts le porta du reste à se donner beaucoup de soins pour faire réussir ce projet, qui lui plut infiniment. Il excita beaucoup de personnes à y concourir avec lui, et loua lui-même une salle, dans laquelle on commença à s'assembler peu de temps après. Dans la dernière assemblée où il assista, il y lut une lettre de M[onsieu]r Grégori, qu'il venait de traduire de l'anglais, sur l'utilité des mathématiques. Sur la fin de la même semaine, ayant appris qu'une personne du Faubourg Saint-Marceau avait dessein de montrer quelque chose de curieux à la Société des arts, il en prit l'adresse, laquelle étant fausse. Il fit tant de tours et retours dans ce grand faubourg sans pouvoir la trouver qu'il s'en échauffa, et mourut quatre ou cinq jours après [octobre 1728] d'une fluxion de poitrine (Le Roy 37l).

  • Germain Brice :
    La Société des arts formée en l'année 1730, avec la permission du Roi, et sous la protection de Louis de Bourbon-Condé, comte de Clermont, tient ses séances le dimanche et le jeudi de chaque semaine dans cet hôtel [de Bourbon, construit par Germain Boffrand]. Cette compagnie, à qui les conférences particulières de quelques artistes de premier ordre ont donné naissance, est maintenant composée d'un grand nombre de personnes qui se sont distinguées dans la pratique des différents arts ou dans l'étude des sciences, dont les arts peuvent tirer quelque secours. Peu d'Académies ont eu des commencements plus heureux que celle-ci, et le prince qui la protège n'épargne ni soins, ni dépenses pour la rendre recommandable par le mérite des associés et par l'utilité de leurs travaux (Brice 52, vol. 3, pp. 415-416).

  • Papillon :
    J'en ai vu encore un autre [de sarcophage] dans la salle où se tenait les assemblées de la Société des arts, au palais du Petit-Luxembourg ; ce cercueil appartient à S. A. S. Monseigneur le comte de Clermont : il y a dessus plusieurs hiéroglyphes gravés en creux (Papillon 66, vol. 1, p. 10).

  • Lepaute :
    Ce fut vers le même temps [publication de Méthode pour régler les montres, 1728] que quelques uns de ceux qui avaient composé la Société des arts, sous la protection de M. le Régent, ayant formé le dessein de se réunir pour reprendre leurs exercices, il se donna tous les soins imaginables pour faire réussir ce projet, et paya lui même une salle dans laquelle on recommença les assemblées. Dans la dernière où il se trouva, il lut une lettre de M. Gregori, qu'il avait traduite de l'anglais, sur l'utilité des mathématiques. Après avoir montré une ardeur infinie pour tout ce qui tendait à l'avantage des arts, il périt martyr de son zèle, pour la Société des arts dont il avait été le héros. En effet, ayant appris qu'une personne qui demeurait au faubourg S. Marceau avait dessein de présenter à cette société quelqu'ouvrage de nouvelle invention, il courut le chercher, sur une fausse adresse, et se donna tant de mouvement et de peine ce jour là, qu'il fut attaqué d'une fluxion de poitrine dont il mourut au mois d'octobre 1728 (Lepaute 55, pp. xx-xi).

    Lepaute dit lui-même qu'il tient les informations précédentes de (Sully 37). Il veut former un second volume de son traité avec des mémoires divers recueillis partout :
    C'est là le seul moyen de continuer ce que la Société des arts (en particulier M. Gallon, ingénieur) et ensuite M. Thiout ont entrepris de faire, il y a déjà plusieurs années, et de suppléer à la rareté du recueil de machines que l'Académie des sciences fait imprimer de temps à autre (Lepaute 55, p. xxiii).

  • Berthoud :
    C'est à cet esprit d'émulation, que la Société des arts, formée sous la protection de S. A. S. M. le comte de Clermont, doit son origine. On ne peut que regretter qu'un établissement qui aurait pu devenir fort utile au public, ait été de si courte durée. On a vu cependant vu sortir de cette Société de très bons sujets qui illustrent aujourd'hui l'Académie des sciences ; et plusieurs mémoires [de MM. Gaudron et Le Roy : voyez Règle artificielle du temps [(Sully 37)] NDA] fort bien faits sur l'horlogerie. De concert avec plusieurs habiles horlogers, nous avions formé le projet de rétablir cette espèce d'académie, et proposé à feu M. Julien le Roy, Thiout l'aîné, et quelques autres artistes intelligents. Tous auraient fort désiré que ce projet eût réussi ; mais un d'eux me dit formellement alors, qu'il ne voulait pas y entrer si tel autre y était admis ; cette petitesse me fit concevoir la cause de la chute de la Société des arts, et désespérer de la rétablir à moins que le ministre en favorisant cet établissement par des récompenses qui serviraient à dissiper ces basses jalousies (Berthoud 63).

    Repris dans l'Encyclopédie :
    C'est à l'esprit d'émulation dont nous venons de parler, que la Société des arts, formée sous la protection de M. le comte de Clermont, dut son origine. On ne peut que regretter qu'un établissement qui aurait pu être fort utile au public, ait été de si courte durée ; on a vu cependant sortir de cette Société de très bons sujets qui illustrent aujourd'hui l'Académie des sciences [MM. Clairaut et Desparcieux ont été membres de la Société des arts NDA] et différents mémoires [de MM. Gaudron et Le Roy NDA] fort bien faits sur l'horlogerie. De concert avec plusieurs habiles horlogers, nous avions formé le projet de rétablir cette espèce d'académie, et proposé à feu M. Julien le Roy, Thiout l'aîné, Romilly et quelques autres horlogers célèbres. Tous auraient fort désiré qu'il réussit ; mais un d'eux me dit formellement qu'il ne voulait pas en être si un tel en était ; cette petitesse me fit concevoir la cause de la chute de la Société des arts, et désespérer de la rétablir à moins que le ministère ne favorisât cet établissement par des récompenses qui serviraient à dissiper ces basses jalousies (Berthoud 65).

  • Bachaumont :
    Le discours lu par M. Baudeau [prévôt mitré de Vidziuneski], dans l'assemblée publique dont on a parlé [assemblée publique d'une "société d'émulation"], fit une grande sensation par son éloquence. Il y avança d'abord un fait curieux et ignoré généralement, c'est que c'est en France qu'a pris naissance le projet d'une société libre d'émulation pour l'encouragement des arts et des métiers, en 1728. Elle se forma sous les auspices de monsieur le comte de Clermont. Il est vrai qu'elle fut très faible, qu'elle n'eut jamais alors que trente associés, et que, soit par le peu de zèle du protecteur, soit par la légèreté naturelle de la nation, cette société s'éteignit bientôt. Des Anglais qui étaient à Paris et avaient eu connaissance d'une telle institution, imaginèrent de la transporter en Angleterre, ce qu'ils firent en 1730. Elle s'y est soutenue, et a pris une consistance si vigoureuse qu'on y compte jusqu'à 6 000 adeptes (Bachaumont, vol. 11, 2 janvier [1778]).

  • Bertand :
    Vers l'année 1726, Julien et Pierre Leroy et Henri Sulli [mort le 13 octobre 1728 NDM], célèbres tous trois dans l'histoire de l'horlogerie, instituèrent des conférences réglées sur les moyens de perfectionner leur art. Ils s'associèrent Clairaut père et fils et un fabricant d'instruments mathématiques, nommé Jacques Lemaire [membre le 19 septembre 1728 NDM], et convinrent de se réunir tous les dimanches dans le jardin du Luxembourg ; tout marcha bien pendant l'été ; mais, à la mauvaise saison, il fallut chercher un autre asile ; on le trouva dans la cour du Dragon [en cours de construction NDM], chez un M. Puisieux [pas encore membre au 8 novembre 1728 (cf. 8 novembre 1728 (1)), mais il l'est au 8 mai 1729 NDM], qui devint membre de la Société, à laquelle Degua, Nollet, La Condamine, Grandjean Fouchy, Renard du Tosta [Tasta] directeur de la Monnaie, le célèbre orfèvre Germain et le compositeur Rameau, se rejoignirent bientôt en l'engageant à étendre ses études et ses travaux à la totalité des arts et à augmenter encore le nombre des associés. La compagnie, selon les habitudes du temps, devait avoir un protecteur ; on s'adressa au comte de Clermont, qui, flatté de ce rôle, offrit pour les séances une salle de son palais et obtint la permission royale qui fut donnée en 1730. La Société, devenue de plus en plus importante et honorée des fréquentes visites du prince de Clermont, se partagea, comme l'Académie, en honoraires et en associés, forma comme elle des sections, et nomma même des correspondants. L'un d'eux fut l'astronome danois Horrebow qui, dans son livre intitulé Basis Astronomiae, imprimé en 1735, à Copenhague, prend le titre de membre de la Société des arts de Paris. Réaumur et Dufay, inquiets des succès et de l'influence d'une compagnie nouvelle, proposèrent au prince de Clermont, dont ils étaient connus, que l'Académie s'engageât à choisir, autant qu'il se pourrait, ses sujets parmi les théoriciens de la Société, à la condition de les posséder tout entiers en les autorisant seulement à garder dans l'autre compagnie le titre de vétéran. Un tel arrangement n'était pas acceptable et fut rejeté ; les deux académiciens déclarèrent alors nettement qu'ils feraient tomber la Société. Leur moyen fut très simple : L'Académie s'adjoignit successivement Clairaut, Fouchy, Nollet et Degua en leur imposant l'obligation d'opter. L'effet ne se fit pas attendre, et la Société des arts, privée de ses membres les plus actifs, ne tarda pas à s'affaiblir et à tomber complètement, sans avoir produit aucune œuvre qui en perpétuât le souvenir (Bertrand 69, pp. 95-97).

  • Guiffrey :
    Nicolas Jullien peintre de l'Académie de Saint-Luc et de la Société des arts.
    J'ai cherché partout ce que pouvait être, en 1765, la Société des arts ; je n'ai trouvé aucun renseignement satisfaisant. D'ailleurs, malgré son double titre, le peintre Nicolas Jullien est aujourd'hui tout à fait oublié. Aucun biographe, ni Nagler, ni Bellier de la Chavignerie ne connaissent son nom. [Il meurt le 17 octobre 1765. Contrat de mariage avec la demoiselle Charlotte Boullet devant Maître Dulion le 22 mai 1724, inventaire après décès de ladite le 9 avril 1755 par Maître Macquer] (Guiffrey 84, pp. 373-374).

Notice résumée
Abréviations
  • AAS : Archives de l'Académie des sciences, Paris.
  • AN : Archives nationales.
  • BAN : Bibliothèque de l'Assemblée nationale, Paris.
  • BM : Bibliothèque municipale.
  • BnF : Bibliothèque nationale de France, Paris.
  • CP : Communication personnelle.
  • HARS 17.. : Histoire de l'Académie royale des sciences [de Paris] pour l'année 17.., avec les mémoires...
  • HCAD : Herzog von Croy’sches Archiv, Dülmen / Mons Nr. 555 (Papiers du capitaine Bottée).
  • Hist. : Partie Histoire de HARS 17..
  • NDA : Note de l'auteur.
  • NDM : Note de moi, Olivier Courcelle.
  • NMS : Nationalmuseum, Stockholm.
  • PV : Procès-Verbaux, Archives de l'Académie des sciences, Paris.
  • SB : Staatsbibliothek zu Berlin, Berlin.
  • UB Basel : Öffentliche Bibliothek der Universität Basel, Basel.
Références
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  • Le Dran (Henry-François), Traité ou réflexions tirées de la pratique sur les playes d'armes à feu, par Henry-François Le Dran, chirurgien de S[aint] Come et ancien prévôt de sa compagnie, ancien chirurgien major de l'hôpital de La Charité, de la Société académique des arts, et de l'Académie de chirurgie, chirurgien consultant des camps et armées du Roy, Paris, 1737 [Société des arts].
  • Le Dran (Henry-François), Traité ou réflexions tirées de la pratique sur les playes d'armes à feu, par Henry-François Le Dran, chirurgien de S[aint] Come et ancien prévôt de sa compagnie, ancien chirurgien major de l'hôpital de La Charité, membre de la Société Royale de Londres, et de l'Académie de chirurgie à Paris, chirurgien consultant des camps et armées du Roy, 2e éd., Paris, 1740 [Télécharger].
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