26 septembre 1761 (1) : Clairaut (Paris) écrit à Daniel Bernoulli :
L'ouvrage [(Alembert 61-80, vol. 1-2)] dont nous parlions [cf. 28 août 1761 (1)], mon cher ami, a enfin paru et suivant votre intention, j'en ai acheté un exemplaire pour prix et somme de 15 f[ranc]s et je l'ai remis chez Durand pour le faire passer à M. Fondame de Colmar. J'y ai vu le paquet que M. de Mairan y avait envoyé à la même adresse, et j'ai fait mettre le tout ensemble. On m'assure que ce petit ballot partira vers le commencement d'octobre. Vous vous attendiez avec raison d'y tenir une bonne part. La dispute des cordes vibrantes et l'inoculation sont deux sujets importants du livre. La préface est d'un ton tout à fait neuf. Je démontre contre M. Bernoulli, Je démontre contre M. Euler, Je démontre contre M. de la Grange [Lagrange] etc. Pour moi, j'y suis plus que personne [cf. 18 novembre 1761 (2)]. Il y a un volume presque entier pour moi. Tout mon travail sur la comète, sur la Lune etc. y sont épluchés avec le plus grand soin. On y voit un désir continuel de déprimer mon travail en n'osant pas montrer son envie à découvert. Quoi qu'il en soit, je ne suis nullement fâché de me voir ainsi manié et remanié. Je suis sûr que j'y gagnerai plus que lui, et je pense la même chose sur ce qui vous regarde. Quoiqu'il en soit, j'ai commencé par mettre mes recherches optiques [C. 58, C. 60] en ordre et maintenant que je les ai mises en état de les reprendre aussitôt que je voudrai. Je vais retourner à mon astronomie, à mes tables de la Lune [C. 392=C. 412] etc., mais j'aurai quelque peine à m'y retrouver parce que lorsque j'ai entrepris l'aberration des lentilles, je croyais n'avoir que pour 2 ou 3 jours d'ouvrage, et que j'ai laissé mes papiers sur la Lune tout comme ils étaient. Cependant au lieu de 2 ou 3 jours, j'ai été 7 ou 8 mois, tant pour des expériences que différentes recherches et calculs, où je me suis embarqué, opérations dans lesquelles il y a toujours beaucoup de faux frais. Je crois que le différence des nombres donnés par l'expérience est la seule cause de la petite différence qui se trouve entre vos résultats et les miens. Je suppose, et je crois l'avoir assez bien reconnu par les expériences, que la proportion pour le rouge dans le verre ordinaire e[s]t celle de 1,54 à 1, et pour le violet celle de 1,56 à 1 (ainsi que Newton le prétend). Dans le cristal j'ai cru reconnaître par beaucoup d'expériences que le proportion pour le rouge était celle de 1,585 à 1 et celle du violet de 1,615 à 1, du moins en supposant que 3 à 2 soit la proportion des expansions. Cette dernière détermination est très délicate, et j'ai quelquefois trouvé un peu plus de 3 à 2. J'inclinerais à que ce serait la proportion de 3[1] à 20, mais je n'ai pas jugé à propos de [...] calculs pour cette petite différence dont je ne suis pas [...]. Le cristal en question n'est qu'un verre dont on m'a dit que le composition était de 3 parties de sable blanc, 3 partie de verre blanc cassé, 1 partie de minium et 2 de nitre raffiné. Voilà, mon cher ami, tout ce que je puis maintenant vous dire sur cette matière, les vacances ne m'offrant pas de nouvelles académiques. Celles du monde vous intéressent peu et sont d'ailleurs assez stériles maintenant. Je finis donc ici en vous embrassant d'un côté pendant que mon amie vous embrasse de l'autre. Paris 26 [septem]bre 1761 [Adresse] Suisse / À Monsieur / Monsieur Daniel Bernoulli / Des académies royales des sciences de / France, d'Angleterre, de Prusse, de Russie etc. / À Bâle (Boncompagni 94b).
Clairaut répond à une lettre perdue de Daniel Bernoulli. Clairaut avait écrit à Daniel Bernoulli le 28 août (cf. 28 août 1761 (1)). La réponse de Daniel Bernoulli est perdue. Clairaut réécrit à Daniel Bernoulli le 1 janvier 1762 (cf. 1 janvier 1762 (1)).
Abréviations
C. 392 : Clairaut (Alexis-Claude), Théorie de la Lune, déduite du seul principe de l'attraction réciproquement proportionnelle aux quarrés des distances, seconde édition à laquelle on a joint des Tables de la Lune, construites sur une nouvelle révision de toutes les espèces de calculs dont leurs équations dépendent, Paris, Dessaint et Saillant, (mars) 1765, in-4°, viii-162 p., 1pl [Télécharger] [5 septembre 1764 (2)] [(7 novembre) 27 octobre 1737 (1)] [15 novembre 1747 (1)] [Plus].
C. 412 : Clairaut (Alexis-Claude), Théorie de la Lune, déduite du seul principe de l'attraction réciproquement proportionnelle aux quarrés des distances, seconde édition à laquelle on a joint des Tables de la Lune, construites sur une nouvelle révision de toutes les espèces de calculs dont leurs équations dépendent, Paris, Dessaint et Saillant, (mars) 1765, in-4°, viii-162 p., 1pl [Télécharger] [5 septembre 1764 (2)] [(7 novembre) 27 octobre 1737 (1)] [15 novembre 1747 (1)] [Plus].
C. 58 : Clairaut (Alexis-Claude), « Second mémoire sur les moyens de perfectionner les lunettes d'approche, par l'usage d'objectifs composés de plusieurs matières différemment réfringentes », HARS 1757 (1762), Mém., pp. 524-560 [Télécharger] [26 mai 1762 (2)] [22 octobre 1760 (1)] [29 novembre 1760 (2)] [Plus].
C. 60 : Clairaut (Alexis-Claude), « Troisième mémoire sur les moyens de perfectionner les lunettes d'approche, par l'usage d'objectifs composés de plusieurs matières différemment réfringentes », HARS 1762 (1764), Mém., pp. 578-631, 2 pl [Télécharger] [17 mars 1764 (1)] [22 octobre 1760 (1)] [1 avril 1761 (2)] [Plus].
HARS 17.. : Histoire de l'Académie royale des sciences [de Paris] pour l'année 17.., avec les mémoires...
Boncompagni (prince Baldassarre de), « Lettere di Alessio Claudio Clairaut », Atti dell'Accademia Pontifica dei Nuovi Lincei, 45 (1894) 233-291 [12 août 1732 (1)] [1 octobre 1732 (1)] [Plus].
Courcelle (Olivier), « 26 septembre 1761 (1) : Clairaut (Paris) écrit à Daniel Bernoulli », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n26septembre1761po1pf.html [Notice publiée le 5 février 2012].