Qu'à son génie asservissant les Cieux ; Par ses calculs, Clairaut surprenne aux Dieux De l'Univers l'ordre mystérieux. [M. Clairaut qui a été reçu à l'Académie des sciences à seize ans [ ! cf. 13 avril 1726 (1)], à vingt-trois à été un des académiciens nommés par le Roi [cf. 3 septembre 1735 (1)] pour aller à Torno en Laponie faire sous le Pôle des observations propres à déterminer la figure de la Terre, problème très utile à la navigation. En 1747 [!], il remporta à l'Académie de Pétersbourg, en concurrence avec MM. Euler [!] et d'Alembert, le prix proposé pour la solution du problème des trois corps [cf. 6 décembre 1750 (1)]. C'est de la solution de ce fameux problème qu'il a tiré le temps précis du retour de la comète de 1682 [cf. 15 novembre 1758 (1)], prédit vaguement par Newton, et uniquement annoncé par Halley. M. Clairaut seul de tous les géomètres passés ou présents, l'a calculé. Halley avoue nettement que ce calcul est au-dessus de ses forces. De ce même problème, l'objet du désespoir ou de l'émulation des géomètres, M. Clairaut travaille actuellement à tirer des tables de la Lune [C. 392 = C. 412] assez exactes pour être employées dans la recherche des longitudes. Il espère pousser son calcul jusqu'à pouvoir déterminer la longitude en mer, à cinquante lieues près. Les Anglais qui ont assuré les plus riches récompenses à cette découverte ont porté le prix le plus considérable à la fixation de la longitude à vingt-cinq lieues. Ils ont regardé une plus grande précision comme impossible et même inutile, parce que plus près de vingt-cinq lieues, on peut voir les côtes. M. Clairaut est mort en 1765 [cf. 17 mai 1765 (1)], et ceci était écrit en 1759, Quand je l'ai relu, treize ans ensuite, les réflexions les plus douloureuses sur la perte d'un ami, si digne d'être regretté, ne m'ont pas permis d'en changer la forme. S'il eût vécu jusqu'aujourd'hui, il ne serait pas fort âgé et quels services n'eût pas rendu ce génie, qui, au sortir de l'enfance, à l'âge de douze ans, avait au moins égalé déjà les plus grands géomètres de l'Europe, et qui depuis cette époque avait constamment appliqué tous ses travaux à des découvertes utiles ? NDA] (Dromgold 72, pp. 11, 23-25).
Mme du Boccage (cf. Mai 1759 (1)) et Morellet (cf. 1761 (2)) ont aussi évoqué Clairaut et la comète dans des vers. Dromgold dîne chez Clairaut le 5 juillet 1761 (cf. 5 juillet 1761 (1)).
Abréviations
C. 392 : Clairaut (Alexis-Claude), Théorie de la Lune, déduite du seul principe de l'attraction réciproquement proportionnelle aux quarrés des distances, seconde édition à laquelle on a joint des Tables de la Lune, construites sur une nouvelle révision de toutes les espèces de calculs dont leurs équations dépendent, Paris, Dessaint et Saillant, (mars) 1765, in-4°, viii-162 p., 1pl [Télécharger] [5 septembre 1764 (2)] [(7 novembre) 27 octobre 1737 (1)] [15 novembre 1747 (1)] [Plus].
C. 412 : Clairaut (Alexis-Claude), Théorie de la Lune, déduite du seul principe de l'attraction réciproquement proportionnelle aux quarrés des distances, seconde édition à laquelle on a joint des Tables de la Lune, construites sur une nouvelle révision de toutes les espèces de calculs dont leurs équations dépendent, Paris, Dessaint et Saillant, (mars) 1765, in-4°, viii-162 p., 1pl [Télécharger] [5 septembre 1764 (2)] [(7 novembre) 27 octobre 1737 (1)] [15 novembre 1747 (1)] [Plus].
NDA : Note de l'auteur.
Référence
Dromgold (Jean), La Gaieté, poëme, Amsterdam, 1772 [Télécharger].
Courcelle (Olivier), « 1759 (2) : Dromgold compose », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n1759po2pf.html [Notice publiée le 5 septembre 2011].