Antiochus Cantemir (1709-1744), ou Kantemir, avait été envoyé de Russie en Angleterre (cf.
(5 février) 25 janvier 1737), avant de venir exercer ses fonctions en France de 1738 à sa mort en 1744 (
Lemny 09, pp. 208, 216).
Au retour de l'expédition au Nord, il demande à l'Académie de Pétersbourg une pension pour Maupertuis (cf.
1 novembre 1737 (1)).
Il intervient pour que la pièce de d'Euler pour le prix de 1740 (
Euler 41), arrivée en retard, soit prise en considération (cf.
5 septembre 1739 (2)).
C'est un interlocuteur régulier de Clairaut (cf.
15 mars 1742 (2),
29 mai 1742 (1),
25 juillet 1742 (1),
20 octobre 1742 (1),
22 janvier 1743 (1)).
Euler lui transmettra une lettre pour Clairaut (cf.
5 janvier 1743 (1)).
En 1743, peu après la parution de
C. 29, Cantemir intervient sans succès pour que Clairaut devienne membre de l'Académie de Pétersbourg (
Majkov 03, p. 185 ;
Grasshoff 66, pp. 200-202) (
Lemny 09, p. 246).
Cantemir possédait un exemplaire de
C. 21 (cf.
31 août 1740 (1)) et de
C. 29 (cf.
13 décembre 1741 (1)) dans sa bibliothèque.
Sur Cantemir :
Nous n'avons parlé jusqu'ici que de ce qui regarde le ministère du prince Cantemir en France : nous allons le suivre dans sa vie littéraire. Arrivé à Paris, il n'avait rien négligé de ce qui pouvait le mettre au fait de l'histoire littéraire du pays. Ses premiers soins furent de se former des liaisons avec les savants en tout genre. Il voulut aussi, dans la suite, faire un cours d'expérience physiques chez M. l'abbé Nollet. Au milieu des occupations de son ambassade, et de tant d'embarras, où il se trouva successivement à l'occasion des différentes révolutions, qui arrivèrent en Russie, il conserva une si grande tranquillité d'esprit, qu'il fut toujours en état de consacrer une partie de son temps au goût qu'il avait pour l'étude. Dans une ville où les plaisirs s'offrent de toutes parts, et dans l'âge brillant de les goûter, il menait la vie d'un philosophe, je dirais presque d'un solitaire. Sa société de borna pendant longtemps à un petit nombre d'amis, qu'il ne voyait pas même tous les jours. Il lui arrivait souvent de demeurer enfermer dans son cabinet une partie de la semaine. Il aurait été à souhaiter, que ce défaisant d'une habitude fort commune aux Russiens, il eût pris sur son sommeil du matin, le temps qu'il dérobait l'après-midi aux personnes, qui auraient voulu jouir de sa société. L'étude, à laquelle il s'appliqua d'avantage, depuis son arrivée en France, fut l'algèbre, qu'il avait étudié autrefois. Il s'y livra entièrement presque pendant deux ans, et lorsqu'il se crut assez fort, il en composa un traité en langue russiennne, qui est demeuré manuscrit. On peut assurer, qu'il n'y avait pas d'esprit plus propre à cette science que le sien (Cantemir 49, pp. 104-107). Antiochus Cantemir ou Kantemir est étudié dans (
Lemny 09).