1. Origine de l'Univers expliqué par un principe de la matiere. Presenté par [pas de nom]. Distribué a MM. Clairaut [pas de jugement] (BnF, f. fr. 21994, non paginé).
Cet ouvrage, très probablement (Estève 48) publié à Berlin, ne se trouve pas sur le registre des permissions tacites (BnF, f. fr. 21982, f. 6). Deux rapports sur l'ouvrage d'Estève, en date du 31 décembre 1750 et du 3 janvier 1751, non signés, sont attribués à Paul Foucher et reproduits, avec des additions de Malesherbes, dans (Moureau 06, pp. 255-263). Clairaut est encore le censeur d'Estève pour (Estève 52), enregistré à la Librairie le 31 décembre (cf. 31 décembre 1750 (2)), et pour l'Astronomie renouvelée, enregistré le 14 décembre 1758 (cf. 14 décembre 1758 (1)). Dans le cadre de ses fonctions académiques, Clairaut est nommé rapporteur d'un mémoire de géométrie d'Estève (cf. 15 mars 1752 (1)). Estève intervient dans l'affaire du chevalier de Causans (cf. 12 mai 1753 (2)). La fiche de police d'Estève : Estève. 10 décembre 1750. Âge : 30 ans. Pays : Montpellier. Signalement : assez bien de taille et de figure. demeure : rue du Four Saint-Germain. Histoire : Il est fils d'un marchand de savonettes; Il est arrivé depuis à Paris. c'est un garçon d'esprit qui est de l'Académie des sciences de Montpellier ; il a fait un livre intitulé Origine de l'Univers expliquée par un principe de la matière, lequel livre a été imprimé à Avigon ou à Berlin. Il y a des principes hardis dans cet ouvrage. Ce jeune homme n'a pas de bien et est assez hardi dans ses propos. Il est lié avec madame Curé la Limonadière [(BN, naf 10782, f. 3)] [...] Le 8 avril 1751, le Journal de l'inspecteur d'Hémery reprend à peu près le contenu de cette fiche de police [...] : Estève est sous surveillance (Moureau 06, p. 252). Estève est ce montpelliérain dont s'entretiennent Cramer et Clairaut (cf. Janvier 1750 (1), 2 février 1750 (1)), ainsi que cela apparaît plus clairement dans une lettre de Cramer à d'Alembert du [c. 20-25] janvier 1750 : Il est surprenant jusqu’à quel point l’auteur de l’Origine de l’univers par un seul principe de la matière a su prendre le ton et le tour de M. de Maup[ert]uis. Il est vrai que le fond n’y répond pas et que la mécanique et la géométrie peuvent se plaindre d’avoir été quelquefois négligées. On dit que c’est l'œuvre d’un jeune Languedocien. L’auteur parait pourtant avoir bien de l’esprit (Alembert 15, p. 251). Montucla : Je viens enfin à l'Histoire générale et particulière de l'astronomie, que M. Estève, de la Société royale de Montpellier, a donnée en 1755 (Paris 3 vol. in-12) [(Estève 55b)]. À la lecture de cet ouvrage, il est aisé d'apercevoir que son auteur a bien plus eu pour objet d'amuser que d'instruire, et qu'il a craint d'appesantir sa plume en se livrant à des recherches un peu approfondies sur son sujet. [...] il aurait connu l'ouvrage de M. Clairaut [C. 29] et divers autres sur la figure de la Terre, & il n'aurait pas dit que personne n'a traité ce sujet d'après d'autres principes que ceux de Newton. M. Estève eut su enfin que le mouvement des apsides n'est aucunement incompatible avec l'attraction [C. 40], et il n'eut pas pensé avoir porté un coup mortel au système newtonien en remarquant qu'elles ont un mouvement progressif (Montucla 58, vol. 1, pp. xxiii-xxiv).
Alembert (Jean Le Rond, dit d'), Œuvres complètes de d'Alembert. Correspondance générale 1741-1752, I. Passeron avec collab. J.-C. Candaux et al. éds., Paris, 2015 [[c. 8 octobre 1750]].
Estève (Pierre), Origine de l'Univers, expliqué par un principe de la matière, Berlin, 1748 [12 mai 1753 (2)].
Estève (Pierre), Nouvelle découverte du principe de l'harmonie, avec un examen de ce que M. Rameau a publié sous le titre de Démonstration de ce principe, Paris, 1752 [31 décembre 1750 (2)] [Plus].
Moureau (François), La plume et le plomb, PUPS, 2006.
Courcelle (Olivier), « 24 décembre 1750 (1) : Impression étrangère », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n24decembre1750po1pf.html [Notice publiée le 6 janvier 2008, mise à jour le 3 janvier 2014].
Estève. 10 décembre 1750. Âge : 30 ans. Pays : Montpellier. Signalement : assez bien de taille et de figure. demeure : rue du Four Saint-Germain. Histoire : Il est fils d'un marchand de savonettes; Il est arrivé depuis à Paris. c'est un garçon d'esprit qui est de l'Académie des sciences de Montpellier ; il a fait un livre intitulé Origine de l'Univers expliquée par un principe de la matière, lequel livre a été imprimé à Avigon ou à Berlin. Il y a des principes hardis dans cet ouvrage. Ce jeune homme n'a pas de bien et est assez hardi dans ses propos. Il est lié avec madame Curé la Limonadière [(BN, naf 10782, f. 3)] [...] Le 8 avril 1751, le Journal de l'inspecteur d'Hémery reprend à peu près le contenu de cette fiche de police [...] : Estève est sous surveillance (Moureau 06, p. 252). Estève est ce montpelliérain dont s'entretiennent Cramer et Clairaut (cf. Janvier 1750 (1), 2 février 1750 (1)), ainsi que cela apparaît plus clairement dans une lettre de Cramer à d'Alembert du [c. 20-25] janvier 1750 :
Il est surprenant jusqu’à quel point l’auteur de l’Origine de l’univers par un seul principe de la matière a su prendre le ton et le tour de M. de Maup[ert]uis. Il est vrai que le fond n’y répond pas et que la mécanique et la géométrie peuvent se plaindre d’avoir été quelquefois négligées. On dit que c’est l'œuvre d’un jeune Languedocien. L’auteur parait pourtant avoir bien de l’esprit (Alembert 15, p. 251). Montucla :
Je viens enfin à l'Histoire générale et particulière de l'astronomie, que M. Estève, de la Société royale de Montpellier, a donnée en 1755 (Paris 3 vol. in-12) [(Estève 55b)]. À la lecture de cet ouvrage, il est aisé d'apercevoir que son auteur a bien plus eu pour objet d'amuser que d'instruire, et qu'il a craint d'appesantir sa plume en se livrant à des recherches un peu approfondies sur son sujet. [...] il aurait connu l'ouvrage de M. Clairaut [C. 29] et divers autres sur la figure de la Terre, & il n'aurait pas dit que personne n'a traité ce sujet d'après d'autres principes que ceux de Newton. M. Estève eut su enfin que le mouvement des apsides n'est aucunement incompatible avec l'attraction [C. 40], et il n'eut pas pensé avoir porté un coup mortel au système newtonien en remarquant qu'elles ont un mouvement progressif (Montucla 58, vol. 1, pp. xxiii-xxiv).