Alexis Clairaut (1713-1765)

Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765)


10 février [1741] : Clairaut (Paris) écrit à MacLaurin :
Monsieur,

Je viens de voir une lettre [perdue NDE] que vous écriviez à M. de Mairan dans laquelle il y avait un article qui me concernait et qui m'a fait grand plaisir en ce qu'il m'apprenait que j'étais connu de vous. J'en ai peut-être trop auguré en ma faveur, mais j'ai espéré que vous me pardonneriez la liberté que je prends de vous écrire et de vous demander l'honneur d'être en correspondance avec vous. Il y a déjà longtemps que je la désire et que je vous l'aurais demandé sans la crainte que n'étant point connu de vous du tout vous ne me trouvassiez trop hardi. Quoique je me flatte de l'être que très peu encore, j'espère que vous m'accorderez la grâce que je vous demande en faveur de l'assurance que je vous donnerai en m[déchirure] que ce n'est point pour vous faire perdre votre temps en vains compliments que je vous écrirai quelquefois, mais pour m'entretenir de sciences avec vous si vous m'en trouvez digne. J'ajouterai une chose qui pourra vous rendre ma correspondance moins à charge, c'est qu'il sera inutile que vous vous donniez la peine de m'écrire en français, parce que je sais assez d'anglais pour entendre une lettre [cf. 17 mai 1765 (2)].

S'il n'y a point d'indiscrétion de commencer avec vous par vous faire [une] prière, je vous supplierais de vouloir bien jeter les yeux sur la pièce [C. 18] que j'ai insérée dans les Transactions philosophiques sur la figure de la Terre et de m'en dire votre sentiment avec franchise. Comme il y a un article dans ce mémoire contraire à un endroit de Mr Newton, j'ai besoin d'un sentiment aussi sûr que le vôtre pour n'être pas inquiet. Si vous me faites l'honneur de me répondre j'aurai bien du plaisir à m'entretenir avec vous sur le beau mémoire que vous avez fait sur le flux et reflux [(MacLaurin 41)], dont j'étais, quoique indigne, un des juges [cf. 5 septembre 1739 (2)]. J'ai été enchanté de la façon dont vous vous y êtes pris pour prouver que la Terre a la figure d'une ellipse d'Appollonius lorsque toutes les parties sont homogènes. J'avais dans ma première pièce in[sérée dans les Trans]actions fait voir qu'elle en approchait beaucoup, mais j'ai trouvé fort supérieur à ma méthode de pouvoir trouver qu'elle l'était exactement quelques soient les axes du sphéroïde. À la première inspection j'ai eu peur que ma seconde pièce où je suppose la Terre non homogène, n'eût la même infériorité à cet égard, c'est-à-dire qu'au lieu d'approcher seulement d'être une ellipse elle ne le fût effectivement, mais j'ai reconnu facilement que cela n'était pas. Je crains qu'une plus longue lettre ne vous donnât [une mauvaise] opinion de moi. Je finis donc en vous assurant de la v[déchirure] avec laquelle j'ai l'honneur d'être, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur Clai[raut]

[déchirure] 10 février
[déchirure] rue de Bourbon près la rue [déchirure] [Fa]ubourg S[ain] Germain à Paris (MacLaurin 82, p. 383).
La réponse de MacLaurin est perdue.

Clairaut réécrit à MacLaurin le 10 avril (cf. 10 avril 1741 (1)).
Abréviations
Références
Courcelle (Olivier), « 10 février [1741] : Clairaut (Paris) écrit à MacLaurin », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n10fevrierco1741cf.html [Notice publiée le 23 juillet 2009].