11 août 1739 (1) : Clairaut part à Amiens pour mesurer un degré.
Le Monnier avait annoncé le départ la veille à Celsius (cf. 10 août 1739 (1)). Clairaut rate les dernières séances académiques avant les vacances (cf. 12 août 1739 (1), 5 septembre 1739 (1)). Maupertuis relate le voyage à Jean II Bernoulli (cf. 29 août 1739 (2), 14 septembre 1739 (1), 20 octobre 1740 (1)). La duchesse du Maine écrit à Maupertuis (cf. 18 août [1739]). Le voyage est évoqué par Gastelier à Héricourt de Thury le 20 [août 1739], par Dortous de Mairan à Cramer le 21 août (cf. 21 août 1739 (1)), par l'abbé de Molières à Delisle le 3 septembre (cf. 3 septembre 1739 (1)), par la marquise du Châtelet à Jean II Bernoulli le 15 septembre [1739], par Buffon à Jallabert le 11 janvier 1740 (cf. 11 janvier 1740 (1)) et par Daniel Bernoulli à Euler le 25 juin (cf. 25 juin 1740 (1)). Clairaut revient vers le 6 septembre (cf. [c. 6 septembre 1739]). Maupertuis rend compte de l'opération à l'Académie le 5 décembre (cf. décembre 1739 (1)), son mémoire étant publié en dehors des volumes académiques, avec une réédition de (Picard 71) et des « Observations sur l'aberration des étoiles fixes » de Le Monnier, dans (Maupertuis 40a), vers la mi-juin 1740. [L'ouvrage sera traduit en allemand (Maupertuis 42c).] Le 6 juin 1740, Le Monnier écrit à Celsius : Notre livre qui a pour titre Degré du méridien entre Paris et Amiens etc. [(Maupertuis 40a)] va sortir au commencement de la semaine prochaine (Nordenmark 36, p. 197). Le [22 juin 1739], Mme de Graffigny écrivait à Devaux : M. de Cassini a demandé la permission de recommencer à mesurer le degré, qu'il a, dit-on, manqué cinq fois, et qui fait qu'il n'est pas d'accord avec Maupertuis. On lui a donné permission. Il le mesure du côté de la Provence. Maupertuis a demandé à en mesurer un de Paris à Amiens parce que, si M. de Cassini se trompe encore, la dispute sera éternelle, et que cela empêchera que les opérations du Pérou et celles du Pôle ne se rapportent, et qu'il est bien aisé de vérifier celle qu'il a faite avec tant de travaux. Il offrait de la faire à ses dépens. Non seulement M. de Maurepas lui a refusé les instruments, mais il lui a défendu d'y aller. Il est furieux. L'Académie est dans une guerre civile pis que tout ce qu'on peut dire (Graf. 147, vol. 2, p. 7). Maupertuis : Depuis notre retour de Laponie, où nous avons mesuré le degré du méridien qui coupe le cercle polaire, plusieurs savants de l'Europe ont souhaité que nous vérifiassions le degré qu'avait mesuré M. Picard ; et nous en avons nous-mêmes senti la nécessité.Au commencement de cet automne M. le comte de Maurepas nous a envoyé un ordre du Roi pour exécuter cet ouvrage ; et aussitôt nous nous y sommes préparés, les mêmes qui avaient mesuré le degré au cercle polaire, MM. Clairaut, Camus, Le Monnier, et moi ; et nous avons engagé M. de Kermadec savant géomètre, qui a de grandes connaissances dans toutes les parties des mathématiques, à venir être l'aide et le témoin de notre travail. L'opération consiste en deux points : l'un est la mesure de la distance terrestre entre Paris et Amiens ; l'autre est la mesure de l'amplitude de l'arc du méridien intercepté entre ces deux villes. [...] Le résultat de nos observations est que l'arc de méridien terminé par les deux églises [Notre-Dame] de Paris et [Notre-Dame] d'Amiens, qui a pour longueur 59 530 toises, a pour amplitude 1° 2' 28'' [...] Il résulte de cette mesure, que le degré du méridien du Nord de Paris, est de 57 183 toises, plus grand de 123 toises que M. Picard ne l'avait déterminé, et surpassant encore davantage celui qui est donné dans le livre de la grand[eur] de la fig[ure] de la Terre de M. Cassini [(Cassini 20)] p. 245. Ce degré comparé à celui que nous avons mesuré au cercle polaire [(Maupertuis 38a), p. 125 NDA], que nous avons trouvé de 57 437, 9 toises, donne la Terre aplatie vers les pôles ; et le rapport de l'axe au diamètre de l'équateur comme 177 à 178 (Maupertuis 40a, pp. ii-iii, v-vi). Les observations faites à Amiens sont utilisées dans (Cassini de Thury 44, p. 50) et (La Condamine 51b, pp. 242-262). La lecture de (Maupertuis 40a) est conseillée par Lalande dans son Astronomie, dans l'article « Astronomie » du Supplément à l'Encyclopédie (cf. Lalande), et dans la Connoissance des temps (cf. 13 janvier 1759 (1)).
Graffigny (Françoise d'Apponcourt de), Correspondance de Madame de Graffigny, J. A. Dainard et al. Eds, Oxford, 1985- [Maupertuis] [[? juillet 1734]] [Plus].
La Condamine (Charles-Marie de), Mesure des trois premiers degrés du méridien dans l'hémisphère austral, Paris, 1751 [Télécharger] [11 décembre 1737 (1)] [Plus].
Maupertuis (Pierre-Louis Moreau de), La figure de la Terre déterminée par les observations de MM. de Maupertuis, Clairaut, Camus, Le Monnier, de l'Académie royale des sciences, et de M. l'abbé Outhier, correspondant de la même Académie, accompagnés de M. Celsius, professeur d'astronomie à Upsal, faites par ordre du Roy au cercle polaire, Paris, 1738 [Télécharger] [3 septembre 1735 (1)] [18 juin 1736 (1)] [Plus].
Maupertuis (Pierre-Louis Moreau de), Picard (Jean), Le Monnier (Pierre-Charles), Degré du méridien entre Paris et Amiens déterminé par la mesure de M. Picard et par les observations de Mrs de Maupertuis, Clairaut, Camus, Le Monnier, de l'Académie royale des sciences, Paris, 1740 [Télécharger] [5 décembre 1739 (1)] [Plus].
Maupertuis (Pierre-Louis Moreau de), Picard (Jean), Le Monnier (Pierre-Charles), Der Meridian-Grad zwischen Paris und Amiens, bestimmt durch die Messung Hrn.Picards, und die Beobachtungen der Herren von Maupertuis, Clairaut, Camus, le Monnier, von der Königlichen Academie der Wissenschaften : woraus man die Figur der Erde herleitet, durch Vergleichung dieses Grads mit dem, so beym Polar-Zirkel gemessen worden, Zürich, 1742 [Télécharger].
Courcelle (Olivier), « 11 août 1739 (1) : Clairaut part à Amiens pour mesurer un degré », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n11aout1739po1pf.html [Notice publiée le 8 août 2009].
Notre livre qui a pour titre Degré du méridien entre Paris et Amiens etc. [(Maupertuis 40a)] va sortir au commencement de la semaine prochaine (Nordenmark 36, p. 197). Le [22 juin 1739], Mme de Graffigny écrivait à Devaux :
M. de Cassini a demandé la permission de recommencer à mesurer le degré, qu'il a, dit-on, manqué cinq fois, et qui fait qu'il n'est pas d'accord avec Maupertuis. On lui a donné permission. Il le mesure du côté de la Provence. Maupertuis a demandé à en mesurer un de Paris à Amiens parce que, si M. de Cassini se trompe encore, la dispute sera éternelle, et que cela empêchera que les opérations du Pérou et celles du Pôle ne se rapportent, et qu'il est bien aisé de vérifier celle qu'il a faite avec tant de travaux. Il offrait de la faire à ses dépens. Non seulement M. de Maurepas lui a refusé les instruments, mais il lui a défendu d'y aller. Il est furieux. L'Académie est dans une guerre civile pis que tout ce qu'on peut dire (Graf. 147, vol. 2, p. 7). Maupertuis :
Depuis notre retour de Laponie, où nous avons mesuré le degré du méridien qui coupe le cercle polaire, plusieurs savants de l'Europe ont souhaité que nous vérifiassions le degré qu'avait mesuré M. Picard ; et nous en avons nous-mêmes senti la nécessité. Au commencement de cet automne M. le comte de Maurepas nous a envoyé un ordre du Roi pour exécuter cet ouvrage ; et aussitôt nous nous y sommes préparés, les mêmes qui avaient mesuré le degré au cercle polaire, MM. Clairaut, Camus, Le Monnier, et moi ; et nous avons engagé M. de Kermadec savant géomètre, qui a de grandes connaissances dans toutes les parties des mathématiques, à venir être l'aide et le témoin de notre travail.
L'opération consiste en deux points : l'un est la mesure de la distance terrestre entre Paris et Amiens ; l'autre est la mesure de l'amplitude de l'arc du méridien intercepté entre ces deux villes. [...] Le résultat de nos observations est que l'arc de méridien terminé par les deux églises [Notre-Dame] de Paris et [Notre-Dame] d'Amiens, qui a pour longueur 59 530 toises, a pour amplitude 1° 2' 28'' [...] Il résulte de cette mesure, que le degré du méridien du Nord de Paris, est de 57 183 toises, plus grand de 123 toises que M. Picard ne l'avait déterminé, et surpassant encore davantage celui qui est donné dans le livre de la grand[eur] de la fig[ure] de la Terre de M. Cassini [(Cassini 20)] p. 245.
Ce degré comparé à celui que nous avons mesuré au cercle polaire [(Maupertuis 38a), p. 125 NDA], que nous avons trouvé de 57 437, 9 toises, donne la Terre aplatie vers les pôles ; et le rapport de l'axe au diamètre de l'équateur comme 177 à 178 (Maupertuis 40a, pp. ii-iii, v-vi). Les observations faites à Amiens sont utilisées dans (Cassini de Thury 44, p. 50) et (La Condamine 51b, pp. 242-262). La lecture de (Maupertuis 40a) est conseillée par Lalande dans son Astronomie, dans l'article « Astronomie » du Supplément à l'Encyclopédie (cf. Lalande), et dans la Connoissance des temps (cf. 13 janvier 1759 (1)).