Alexis Clairaut (1713-1765)

Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765)


13 avril 1747 (1) : La marquise du Châtelet (Paris) écrit à Jacquier :
Je vous assure que c'est une misère que l'irrégularité des postes, Monsieur, car M. Cléraut me marque que vous vous plaignez de ne point recevoir de mes nouvelles, et moi j'étais en peine de ne point recevoir de réponse à la dernière lettre que je vous ai écrite. [...] Je suis toujours fort occupée avec mon Newton [C. 50]. On l'imprime actuellement. Je revois les épreuves, ce qui est fort ennuyeux, et je travaille au commentaire, ce qui est fort difficile. Votre excellent ouvrage [(Jacquier 39-42)] m'est d'un grand secours, et si j'avais le courage d'entreprendre un commentaire perpétuel, je n'aurais pas hésité à traduire le vôtre. [Cramer est chez elle] [...] Je vous fais mon compliment avec un grand plaisir sur la faveur de votre cousine, Mme du Hausset, que Clairaut m'a apprise. Si vous lui écrivez, mandez-lui, je vous prie, que je serais bien aise qu'elle vînt me voir quand je suis à Versailles, où elle est toujours, parce que j'aurai le plaisir de parler de vous avec elle et que je lui parlerais d'un service essentiel qu'elle peut rendre à M. Cleraut et que je crois qu'il a de la peine à lui en parler lui-même. Je vous prie même, quand vous écrirez à M. Clairaut de ne lui point parler de ce que je vous mande sur cet article.

J’ai été hier [cf. 12 avril 1747 (1)] à la rentrée de l’Académie, où M. de Buffon nous a lu un mémoire sur la manière de brûler par réflexion à de très grandes distances, par le moyen de plusieurs miroirs plans mobiles dont on réunit les images du Soleil au même foyer. Il a brûlé à cent cinquante pieds et son raisonnement conduit à prouver qu’avec un plus grand nombre de miroirs, on brûlerait à six ou sept cents pieds, ce qui justifie Archimède contre Descartes ; le mémoire de M. de Buffon est bien écrit et très instructif (D 3522).
Le 24 avril, la duchesse de Saxe-Gotha écrit à son mari :
Mad[ame] du Châtelet nous reçut à sa toilette, et nous retint jusqu'à ce qu'elle sortit pour aller chez la Reine. Je la trouve engraissée, rajeunie et embellie. Son esprit et son savoir est sans affectation. Elle traduit les principes de Newton en français, dont je lui ai fourni l'original d'une édition] que l'on trouve difficilement (Osten 93, p. 64) (Ulla Kölving, CP, 30 avril 2009).

Le 30 avril :
Mad[ame] du Châtelet, revenue de Versailles, avait fait demander de nos nouvelles. Son genre de vie consiste à se lever tard, à travailler la matinée et une partie de l'après-dîner, à ne pas dîner mais à prendre à deux heures après midi du chocolat, à sortir sur le soir, à jouer, à souper dehors et à rentrer tard chez elle (Osten 93, pp. 65-66) (Ulla Kölving, CP, 30 avril 2009).

La marquise du Châtelet réécrit à Jacquier sur le même sujet le 1 juillet (cf. 1 juillet 1747 (2)).
Abréviations
  • C. 50 : Newton (Isaac), Principes mathématiques de la philosophie naturelle, par feue Madame la marquise du Châtelet, G.-É. du Châtelet trad. et éd., A. Clairaut éd., Paris, Lambert, 1759, 2 vol., in-4° (iv)-xviii(vi)-437 p., 9 pl. ; (iv)-180-299 p., 5 pl [20 décembre 1745 (1)] [(1 juillet) 20 juin [1731]] [[? juillet 1734]] [Plus].
  • CP : Communication personnelle.
Références
  • Jacquier (François), Le Seur (Thomas), Philosophiae naturalis principia mathematica, auctore Isaaco Newtono, 4 vol., Genève, 1739-1742 [5 septembre 1739 (2)] [[c. 1739]] [Plus].
  • Osten (Jenny von der), Luise Dorothee Herzogin von Sachsen-Gotha, 1732-1767, Leipzig, 1893 [3 juillet 1747 (1)].
  • Voltaire (François Marie Arouet, dit), The Complete Works of Voltaire, 13? vol., Th. Besterman et al. Eds, Genève-Oxford, 1968- [Chronologie SA] [(1 juillet) 20 juin [1731]] [Plus].
Courcelle (Olivier), « 13 avril 1747 (1) : La marquise du Châtelet (Paris) écrit à Jacquier », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n13avril1747po1pf.html [Notice publiée le 11 mai 2010].