15 février 1749 (3) : La marquise du Châtelet (Paris) écrit à Jacquier :
Je suis venue ici pour finir mon Newton, ce soin m'absorbe entièrement, car ce n'est pas un petit ouvrage que ce qui me reste à faire, et j'ai perdu un an en Lorraine où il est impossible de travailler au milieu de la dissipation et de la vie coupée qu'on y mène. J’espère que tout sera fini pour le mois de mai. Je suis actuellement à faire voir dans une espèce de préface l'enchaînement des principes de M. Newton. Ce sera une exposition de son système sans figure et sans algèbre. Et ensuite je mettrai quelque chose sur la figure de la Terre et la théorie de la Lune et des comètes, dans lequel je rendrai compte des nouvelles découvertes, et surtout celles de M. Clairaut. Voilà mon plan. Je vous le soumettrai d'abord qu'il sera achevé. […] Mon premier tome ne vaut pas la peine de vous être envoyé car il ne contient que la traduction, et on ne le distribue que dans les deux à la fois [ex. (D 3865)] (Châtelet 18, pp. 846-847).
Le [8 février], elle avait écrit à Saint-Lambert : J'ai fait fermer ma porte tout le jour, et j'ai travaillé à mes affaires ; je suis au bout et je vais enfin travailler à mon livre [ex. (D 3870)] (Châtelet 18, pp. 842-843). Ce même 15 février à Jean II Bernoulli : Je suis venue ici pour finir mon Newton, et je n'en partirai pas qu'il ne soit fini. Vous en aurez sûrement un des premiers exemplaires (D 3867). Le [21] à Saint-Lambert : Il y a huit jours que je n'ai rien fait […] Laissez-moi la liberté d'esprit nécessaire pour finir un ouvrage dont la fin me ramènera à Lunéville [ex. (D 3876)] (Châtelet 18, pp. 851-854). Le 9 avril, Voltaire écrit à Jean II Bernoulli : [La marquise du Châtelet] est occupée à traduire et à commenter Sir Isaac en français (D 3903). Le [21], la marquise du Châtelet ([Versailles]) écrit à Saint-Lambert : Je travaille tout le jour, c'est-à-dire tour le temps que j'ai de libre, et toute la nuit, dans l'espérance d'avancer mon départ, mais je n'avance guère (D 3912). Le [22] à Saint-Lambert : Je ne perds pas un moment de temps. Je sacrifie au travail toutes sortes de plaisir et même ma santé et le souper, et malgré cela les dissipations et les sollicitations se multiplient […] Je vous avoue que je veux finir mon ouvrage, surtout à la veille d'accoucher, et pouvant très bien mourir en couche [Je veux […] laisser [mes affaires] en ordre, et prendre des mesures pour mes papiers] (D 3912). Le 24, Voltaire (Versailles) écrit à Jean II Bernoulli : Je crois que vous serez bientôt content de l'exposition qu'elle a faite des découvertes de Sir Isaac (D 3913). Le 10 mai, la marquise du Châtelet écrit à Mme de Boufflers-Remiencourt : Je ne sors plus, je ne fais que des a et des b (D 3922). Le 20 à Saint-Lambert : Je vous aime passionnément, je brûle d'impatience de vous rejoindre, je travaille avec un empressement qui nuit souvent à ce que je fais [ex. (D 3949)] (Châtelet 18, p. 895). Le 11 à Saint-Lambert : Je me lève à 9 heures, je ne soupe plus en ville, je ne reçois personne que le p., et je travaille presque tous les jours jusqu'à 5 heures du matin [...] (D 3923) Le 18 : Ne me reprochez pas mon Newton, j'en suis assez punie, je n'ai jamais fait de plus grand sacrifice à la raison que de rester ici pour le finir, c'est une besogne affreuse, et pour laquelle il faut une tête et une santé de fer (D 3932). La marquise évoque encore la gestation de C. 50 dans sa correspondance le 21 [mai 1749].
Abréviation
C. 50 : Newton (Isaac), Principes mathématiques de la philosophie naturelle, par feue Madame la marquise du Châtelet, G.-É. du Châtelet trad. et éd., A. Clairaut éd., Paris, Lambert, 1759, 2 vol., in-4° (iv)-xviii(vi)-437 p., 9 pl. ; (iv)-180-299 p., 5 pl [20 décembre 1745 (1)] [(1 juillet) 20 juin [1731]] [[? juillet 1734]] [Plus].
Références
Châtelet (Gabrielle-Émilie Le Tonnelier de Breteuil, marquise du), Correspondance d'Émilie Du Châtelet (à paraître), Ulla Kölving et André Magnan et al. éds, Centre international d'étude du XVIIIe siècle, 2018 [[24 mars 1734]] [[13 mai 1735]] [Plus].
Voltaire (François Marie Arouet, dit), The Complete Works of Voltaire, 13? vol., Th. Besterman et al. Eds, Genève-Oxford, 1968- [Chronologie SA] [(1 juillet) 20 juin [1731]] [Plus].
Courcelle (Olivier), « 15 février 1749 (3) : La marquise du Châtelet (Paris) écrit à Jacquier », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n15fevrier1749po3pf.html [Notice publiée le 22 juillet 2010, mise à jour le 20 mars 2018].
J'ai fait fermer ma porte tout le jour, et j'ai travaillé à mes affaires ; je suis au bout et je vais enfin travailler à mon livre [ex. (D 3870)] (Châtelet 18, pp. 842-843). Ce même 15 février à Jean II Bernoulli :
Je suis venue ici pour finir mon Newton, et je n'en partirai pas qu'il ne soit fini. Vous en aurez sûrement un des premiers exemplaires (D 3867). Le [21] à Saint-Lambert :
Il y a huit jours que je n'ai rien fait […] Laissez-moi la liberté d'esprit nécessaire pour finir un ouvrage dont la fin me ramènera à Lunéville [ex. (D 3876)] (Châtelet 18, pp. 851-854). Le 9 avril, Voltaire écrit à Jean II Bernoulli :
[La marquise du Châtelet] est occupée à traduire et à commenter Sir Isaac en français (D 3903). Le [21], la marquise du Châtelet ([Versailles]) écrit à Saint-Lambert :
Je travaille tout le jour, c'est-à-dire tour le temps que j'ai de libre, et toute la nuit, dans l'espérance d'avancer mon départ, mais je n'avance guère (D 3912). Le [22] à Saint-Lambert :
Je ne perds pas un moment de temps. Je sacrifie au travail toutes sortes de plaisir et même ma santé et le souper, et malgré cela les dissipations et les sollicitations se multiplient […] Je vous avoue que je veux finir mon ouvrage, surtout à la veille d'accoucher, et pouvant très bien mourir en couche [Je veux […] laisser [mes affaires] en ordre, et prendre des mesures pour mes papiers] (D 3912). Le 24, Voltaire (Versailles) écrit à Jean II Bernoulli :
Je crois que vous serez bientôt content de l'exposition qu'elle a faite des découvertes de Sir Isaac (D 3913). Le 10 mai, la marquise du Châtelet écrit à Mme de Boufflers-Remiencourt :
Je ne sors plus, je ne fais que des a et des b (D 3922). Le 20 à Saint-Lambert :
Je vous aime passionnément, je brûle d'impatience de vous rejoindre, je travaille avec un empressement qui nuit souvent à ce que je fais [ex. (D 3949)] (Châtelet 18, p. 895). Le 11 à Saint-Lambert :
Je me lève à 9 heures, je ne soupe plus en ville, je ne reçois personne que le p., et je travaille presque tous les jours jusqu'à 5 heures du matin [...] (D 3923) Le 18 :
Ne me reprochez pas mon Newton, j'en suis assez punie, je n'ai jamais fait de plus grand sacrifice à la raison que de rester ici pour le finir, c'est une besogne affreuse, et pour laquelle il faut une tête et une santé de fer (D 3932). La marquise évoque encore la gestation de C. 50 dans sa correspondance le 21 [mai 1749].