L'assemblée etant publique et presidée par M. Bertin. J'ay parlé ainsi sur le prix […]. L'Académie avoit proposé pour le sujet du prix de cette année Si on peut expliquer par quelque raison phisique pourquoi la Lune nous presente toujours à peu près la même face et comment on peut déterminer par les observations et par la théorie si l'axe de cette planete est sujet à quelque mouvement propre semblable à celui qu'on connoit dans l'axe de la Terre et qui produit la précessions des équinoxes et la nutation [cf. 21 avril 1762 (1)] ? Elle a adjugé ce prix a la piece n° 4 qui a pour devise Non vinci me malim quam vincere et dont l'auteur est Monsieur de la Grange [(Lagrange 77a)]. Elle propose pour le sujet du prix de 1766 quelles sont les inégalités qui doivent s'observer dans les mouvements des quatre satellites de Jupiter a cause de leurs attractions mutuelles, la loy et les periodes de ces inegalités, l'effet qui en resulte sur leurs eclipses et la quantité de ces inegalités selon les meilleurs observations ? Les changements qui paroissent avoir lieu dans les inclinaisons des orbites du second et du troisieme satellite doivent surtout estre compris dans l'examen de leurs inégalités (PV 1764, f. 98).
L'information, sujet du prix de 1766 excepté, est reportée dans le volume académique (HARS 1764, Hist., pp. 185-186). Le sujet du prix de 1766 connaitra une addition (cf. 26 mai 1764 (1)). Clairaut était juge pour le prix de 1764 (cf. 6 septembre 1763 (2)) mais ne le sera pas pour celui de 1766 en raison de sa mort (cf. 17 mai 1765 (1)). Lagrange : Ce succès inspira à l'Académie la confiance de proposer la théorie des satellites de Jupiter. Euler, Clairaut et d'Alembert s'étaient exercés sur le problème des trois corps à l'occasion des mouvements de la Lune. Bailly appliquait alors la théorie de Clairaut au problème des satellites ; elle le conduisait à des résultats déjà fort intéressant, mais cette théorie était insuffisante ; la Terre n'a qu'une Lune, Jupiter en a quatre, qui doivent continuellement se troubles et se déranger réciproquement dans leur marche (Lagrange 67-92, vol. 1, p. xix).
Abréviations
HARS 17.. : Histoire de l'Académie royale des sciences [de Paris] pour l'année 17.., avec les mémoires...
PV : Procès-Verbaux, Archives de l'Académie des sciences, Paris.
Références
Lagrange (Joseph-Louis, comte de), « Recherches sur la libration de la Lune », Recueil des pièces qui ont remporté le prix de l'Académie royale des sciences, 9 vol., Paris, 1727-1777, vol. 9, 1777, 1ere pag., pp. 1-50 [Télécharger] [6 septembre 1763 (2)].
Courcelle (Olivier), « 2 mai 1764 (1) : Assemblée publique », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n2mai1764po1pf.html [Notice publiée le 27 février 2013].
Ce succès inspira à l'Académie la confiance de proposer la théorie des satellites de Jupiter. Euler, Clairaut et d'Alembert s'étaient exercés sur le problème des trois corps à l'occasion des mouvements de la Lune. Bailly appliquait alors la théorie de Clairaut au problème des satellites ; elle le conduisait à des résultats déjà fort intéressant, mais cette théorie était insuffisante ; la Terre n'a qu'une Lune, Jupiter en a quatre, qui doivent continuellement se troubles et se déranger réciproquement dans leur marche (Lagrange 67-92, vol. 1, p. xix).