27 février 1839 (1) : Libri met Clairaut en vente :
Les ouvrages de science et les inventions nouvelles étant soumis à l'approbation de l'Académie qui les fait examiner par des rapporteurs choisis dans son sein, les archives devraient seules posséder les documents de ce genre, qui sont autant de précieux autographes émanés des célébrités de la science française. De tels documents ne peuvent entrer dans le commerce. Aussi, jusqu'en 1839, les ventes publiques n'en offrirent pas un seul. On y avait bien rencontré des lettres autographes de d'Alembert, Buffon, Cassini, Condorcet, Fontenelle, Lalande, etc. ; mais ce fut une nouveauté que la mise en vente, à la date du 27 février 1839, de deux rapports, l'un de Clairaut et d'Alembert [cf. 21 août 1748 (1)], l'autre de d'Alembert et Lemonnier, sur des ouvrages soumis à l'Académie; et cette nouveauté était due à Libri. C'est encore lui, et lui seul, d'après les constatations de l'expertise, qui a vendu des documents du même genre, notamment deux autres rapports de d'Alembert. Quarante-six rapports écrits ou signés par Buffon, Vaucanson, Cassini, d'Alembert, Laplace, Condorcet, Legendre, de Jussieu, Fourcroy, etc., ont été trouvés dans les papiers de Libri. […] Un jour que Libri voulait rester seul à la Bibliothèque [nationale] après la fermeture, comme cela lui était arrivé plusieurs fois, M. Hase, qui était de service, crut devoir s'y opposer, bien que son observation eût été faite avec mesure et convenance, il reçut de Libri, le soir même, une provocation en duel, malgré ses 60 ans (Royer 50, pp. 34-35, 36).
Rathery possédait dans sa collection des documents indûment sortis de l'Académie (cf. 5 avril 1876 (1), 31 août 1737 (1)). On a trouvé dans les papiers de M. Libri plus de 110 pièces provenant tant des archives de l'Académie des sciences, que des archives de l'Académie des inscriptions, pièces qui n'ont jamais pu en sortir légalement. Tels sont : 38 rapports écrits ou signés par D'Alembert, D'Anville, Buffon, Cassini, Condorcet, Fourcroy, de Jussieu, Laplace, Legendre, Vaucanson, etc. ; un procès-verbal d'une séance signé par Laplace, Lacépède et Prony, et 8 autres rapports portant les noms de Bréquigny, de Guignes, Laporte du Theil, Larcher, Silvestre de Sacy. Nous signalerons encore 34 lettres adressées à Bignon, à Mairan et à Lebeau, diverses noter de Bignon, relatives à ces académies, des mémoires scientifiques lus dans les séances, et 6 lettres de ministres adressées aux présidents ci directeurs de l'Académie des sciences de 1773 à 1799 et ayant appartenu au carton 35 des archives de l'Institut (Lalanne 51, pp. 56-57). Selon (Lalanne 51), trois rapports de Clairaut et d'Alembert ont été dérobés et proposés à la vente par Libri (cf. 1 septembre 1745 (1), 21 août 1748 (1), 16 février 1757 (1)). Celui du 13 juillet 1746 signé avec de Montigny a aussi probablement été dérobé (cf. 13 juillet 1746 (1)).
Royer (E. de), Acte d'accusation contre Libri-Carrucci, Paris, 1850 [Télécharger].
Courcelle (Olivier), « 27 février 1839 (1) : Libri met Clairaut en vente », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n27fevrier1839po1pf.html [Notice publiée le 22 avril 2013, mise à jour le 13 mai 2019].