24 février 1764 (1) : Clairaut (Paris) écrit à Boscovich :
Mon Révérend Père, Comme vous avez oublié de dater votre dernière lettre [perdue], je ne suis pas en état de savoir si c'est à quelque retardement de la poste que je dois m'en prendre pour vous paraître inexact, ou si l'inquiétude obligeante que vous avez sur mon compte vient de la disproportion qui est entre nos activités. Pour simplifier la question je m'accuserai d'un peu de nonchalance, mais j'espère que vous n'en inférerez rien sur la nature de mon attachement pour vous parce qu'il est inviolable, et qu'il est fondé sur la plus sincère estime. Je me flatte que ma précédente [cf. 15 janvier 1764 (2)] vous aura été remise et que vous y aurez vu le plaisir que vous m'avez fait en m'envoyant vos dissertations et votre ouvrage [(Boscovich 63)]. Je vous ai exhorté à me renvoyer ces mêmes recherches d'optique dans la langue boscovichienne que j'aime beaucoup, et à réduire autant que vous pourrez le nombre de figures ; ainsi qu'à réexaminer le tout relativement aux petites inadvertances de calcul auxquelles votre vivacité vous expose, et qu'il est difficile de faire corriger par un autre que l'auteur quand on a perdu l'objet de vue, et que l'errata qu'il envoie ne dit pas positivement, au lieu de telle ou telle chose lisez telle autre. Je ne sais pas de quelle longueur est l'extrait dont vous parlez, mais je suis bien disposé à l'adopter quel qu'il soit et à n'y faire que de petits changements de style. Quoiqu'il en soit je l'attend avec impatience. Mais je crains que le dessèchement de vos marais ne vous prenne beaucoup de temps. Vous acceptez donc toute espèce de besogne ; prenez bien garde je vous supplie à ne pas vous excéder et n'allez pas altérer une santé précieuse aux mathématiciens. Je crains surtout l'air de ces marais. J'ai fait vos compliments à toute la société dominicale ainsi qu'à quelques autres amis qui s'occupent de vous bien volontiers. Vous n'en avez aucun qui vous ait plus souvent à l'esprit que moi, et qui vous aime et respecte davantage. Clairaut. Paris 24 février 1764 [Adresse] Au Révérend Père, Révérend Père Boscovich / Professeur de mathématiques à la Maison des jésuites à Rome, Italie (Taton 96).
Clairaut répond à une lettre perdue de Boscovich. Il lui avait déjà écrit le 15 janvier (cf. 15 janvier 1764 (2)). La réponse de Boscovich est perdue. Clairaut réécrit à Boscovich le 19 juillet (cf. 19 juillet 1764 (1)).
Courcelle (Olivier), « 24 février 1764 (1) : Clairaut (Paris) écrit à Boscovich », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n24fevrier1764po1pf.html [Notice publiée le 3 février 2012].