J'ai lu la lettre suivante de M. le comte de S[ain]t Florentin, après la lecture de laquelle MM. Maraldi, Clairaut et Pingré ont été nommés pour faire la recherche des ouvrages demandés par Sa Hautesse et en faire le rapport à l'Académie À Versailles le 15 août 1762 Le Grand Seigneur, M[onsieu]r, a demandé à M. de Vergennes ambassadeur à la Porte les ouvrages que nos astronomes françois ont mis au jour depuis quelques années soit sur le mouvement des planettes, soit sur les révolutions des cometes, les tables astronomiques qu'ils ont données ainsi que les observations les plus intéressantes qu'ils ont faites notamment celle du passage de Venus dans le disque du Soleil. Le Roi, désirant procurer le plutôt possible cette satisfaction au Grand Seign[eu]r, vous voudrés bien voir incessamment M[onsieu]r Bignon, et prévenir l'Académie des demandes qu'on fait à cet égard afin qu'elle examine les ouvrages concernant l'astronomie qui pourroient être joints à ceux qu'on demande. M. Bignon étant alors informé par vous, où l'on trouvera ces ouvrages, les fera rassembler et relier avec attention et de maniere à pouvoir être présentés au Grand Seigneur de la part de Sa Maj[es]té. On ne peut, Monsieur, vous être plus parfaitement dévoüé que je le suis (PV 1762, 257v-258r).
Le 21, Clairaut disparaît : MM. Maraldi et Pingré ont lu la liste des ouvrages astronomiques françois depuis 1740 jusqu'en 1761 qu'ils avoient été chargés de faire la derniere séance. L'Académie m'a chargé de la communiquer à M. de S[ain]t Florentin (PV 1762, f. 261v). Lalande [!] dans le Mercure : Le 5 juillet dernier, M. le chevalier de Vergennes, ambassadeur de France à Constantinople, eut la visite de l'interprète de la Porte, qui venait de la part du grand vizir. Cet interprète lui dit que le Grand Seigneur avait été infirmé qu'il y avait en France des astronomes célèbres qui avaient publié nouvellement des ouvrages généralement estimés. Sa Hautesse (ajoute-t-il) qui a du goût pour ce genre d'étude, désire qu'on lui fasse venir avec le moins de délai qu'il sera possible, les meilleurs tables d'astronomie, les observations les plus parfaites et les découvertes les plus récentes qui ont paru. Pour cet effet, le grand vizir requit M. l'ambassadeur de vouloir bien expédier un courrier exprès pour les demander en France et pour les rapporter. M. de Vergennes l'assura de son empressement à se conformer aux ordres de Sa Hautesse et à satisfaire son goût. […] Le Roi ayant appris l'empressement et la curiosité du sultan, voulut lui donner en cette occasion une marque de complaisance et d'amitié ; et M. le comte de S[aint]-Florentin me fit l'honneur de me charger, en conséquence des ordres du Roi, de remettre un état de ce qui pouvait être rassemblé. […] J'y joignais quelques traités particuliers, tels que ceux de la figure de la Terre […] de M. Clairaut [C. 29] […], le traité des comète de M. Clairaut [C. 51]. […] Tout cela fut relié avec toute la propreté imaginable, et fut envoyé à Marseille, d'où le Grand Seigneur a reçu cet envoi avec un extrême satisfaction. […] De Lalande (Mercure de France, janvier 1763, pp. 96-99).
C. 51 : Clairaut (Alexis-Claude), Théorie du mouvement des comètes, dans lesquelles on a égard aux altérations que leurs orbites éprouvent par l'action des planètes. Avec l'application de cette théorie à la comète qui a été observée dans les années 1534, 1607, 1682 et 1759, Paris, Michel Lambert, s. d. [1760] [Télécharger] [8 août 1759 (1)] [(1 juillet) 20 juin [1731]] [6 avril 1743 (1)] [Plus].
PV : Procès-Verbaux, Archives de l'Académie des sciences, Paris.
Courcelle (Olivier), « 18 août 1762 (1) », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n18aout1762po1pf.html [Notice publiée le 4 décembre 2012].
MM. Maraldi et Pingré ont lu la liste des ouvrages astronomiques françois depuis 1740 jusqu'en 1761 qu'ils avoient été chargés de faire la derniere séance. L'Académie m'a chargé de la communiquer à M. de S[ain]t Florentin (PV 1762, f. 261v). Lalande [!] dans le Mercure :
Le 5 juillet dernier, M. le chevalier de Vergennes, ambassadeur de France à Constantinople, eut la visite de l'interprète de la Porte, qui venait de la part du grand vizir. Cet interprète lui dit que le Grand Seigneur avait été infirmé qu'il y avait en France des astronomes célèbres qui avaient publié nouvellement des ouvrages généralement estimés. Sa Hautesse (ajoute-t-il) qui a du goût pour ce genre d'étude, désire qu'on lui fasse venir avec le moins de délai qu'il sera possible, les meilleurs tables d'astronomie, les observations les plus parfaites et les découvertes les plus récentes qui ont paru. Pour cet effet, le grand vizir requit M. l'ambassadeur de vouloir bien expédier un courrier exprès pour les demander en France et pour les rapporter. M. de Vergennes l'assura de son empressement à se conformer aux ordres de Sa Hautesse et à satisfaire son goût. […] Le Roi ayant appris l'empressement et la curiosité du sultan, voulut lui donner en cette occasion une marque de complaisance et d'amitié ; et M. le comte de S[aint]-Florentin me fit l'honneur de me charger, en conséquence des ordres du Roi, de remettre un état de ce qui pouvait être rassemblé. […] J'y joignais quelques traités particuliers, tels que ceux de la figure de la Terre […] de M. Clairaut [C. 29] […], le traité des comète de M. Clairaut [C. 51]. […] Tout cela fut relié avec toute la propreté imaginable, et fut envoyé à Marseille, d'où le Grand Seigneur a reçu cet envoi avec un extrême satisfaction. […] De Lalande (Mercure de France, janvier 1763, pp. 96-99).