10 février 1751 (1) : Clairaut (Paris) écrit à Razumovskij :
Monsieur, L'auteur d'une pièce [C. 39] composée pour concourir au prix que votre illustre Académie a fondé s'étant adressé à moi pour l'envoyer à Pétersbourg, je pris la liberté de vous l'adresser les premiers jours de décembre dernier (nouveau style) [cf. [6 décembre 1750]], et suivant toutes les apparences elle a dû arriver avant le temps fixé pour la réception des pièces qui doivent entrer en lice [(12) 1er janvier 1751, reporté au (12) 1er juin 1751, cf. 24 février 1751 (1)]. En vous adressant le paquet, j'eus l'honneur de vous prier de me faire remettre le récépissé que les secrétaires d'Académie donnent ordinairement dans ces occasions, usage qui est aussi annoncé par le programme que l'Académie impériale a publié. Comme je n'ai point eu de nouvelles de cette pièce depuis qu'elle est partie, et que l'auteur en a quelque inquiétude, oserais-je vous supplier de me faire mander ce qu'elle est devenue ; et si elle est arrivée à temps comme elle le doit naturellement, de m'ordonner un récépissé. Sa devise est : Qua causa Argentea Phoebe Passibus haud aequis graditur, cur Subdita nulli Hactenus astronomo numerorum fraena recuset Cur remeant Nodi, curque auges progrediuntur La crainte de vous faire perdre des moments aussi précieux que les vôtres m'empêche de prolonger une lettre que je croirais m'être infiniment utile, si elle vous inspirait quelque bonté pour moi. J'ai l'honneur d'être avec un profond respect, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur Clairaut de l'Acad[émie] r[oyale] des sciences, rue du Coq S[ain]t Jean. Paris, 10 fév[rier] 1751 N[ouveau] S[tyle] (O IVA, 5, p. 227).
Clairaut écrit à Euler sur le même sujet le 24 février (cf. 24 février 1751 (1)). Clairaut réitère sa demande auprès de Schumacher, le chancelier de l'Académie, le 15 mars (cf. 15 mars 1751 (1)). Dans sa réponse, Schumacher expliquera que Razumovskij, le président, avant de partir en voyage en Ukraine, avait chargé Winsheim, le sécrétaire, d'envoyer le récépissé, ce que ce dernier n'a pu faire en raison de sa maladie puis de sa mort (cf. (13) 2 avril 1751). La devise de Clairaut est empruntée au poème latin inséré par Halley en tête des premières éditions des Principia : « Voilà pour quelle raison la Lune argentée se meut irrégulièrement ; pourquoi elle s'est montrée rebelle jusqu'ici à tous les astronomes en refusant de se soumettre au joug du calcul ; pourquoi les nœuds se déplacent dans le sens rétrograde, et pourquoi les apsides tournent dans le sens direct » (O IVA, 5, p. 228).
Abréviation
C. 39 : Clairaut (Alexis-Claude), Théorie de la Lune déduite du seul principe de l'attraction réciproquement proportionelle (sic) aux quarrés des distances... Pièce qui a remporté le prix de l'Académie impériale des sciences de Saint Pétersbourg en 1750..., Saint-Pétersbourg, 1752, in-4°, 92 p [Télécharger] [6 décembre 1750 (1)] [Sans date (1)] [(7 novembre) 27 octobre 1737 (1)] [Plus].
Référence
Euler (Leonhard), « Correspondance de Leonhard Euler avec A. C. Clairaut, J. d'Alembert et J. L. Lagrange », Leonhardi Euleri Opera Omnia, IV A, vol. 5, Ed. Juskevic A. P. et Taton R., Birkäuser, Basel, 1980 [4 mars 1739 (1)] [16 mai 1739 (1)] [Plus].
Courcelle (Olivier), « 10 février 1751 (1) : Clairaut (Paris) écrit à Razumovskij », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n10fevrier1751po1pf.html [Notice publiée le 6 octobre 2010].