[c. 7] avril 1759 (1) : [Le Monnier] écrit au Mercure de France :
La […] comète […] est celle de 1682. Sa période a été trouvée par Halley de 75 et de 76 ans. Les calculs de Newton avaient mis Halley sur la voie ; mais il lui a laissé toute la gloire d'annoncer cette comète. Halley a donc prédit qu'elle arriverait vers la fin de 1758, ou au commencement de 1759. Ce qui fait la différence des périodes de cette comète, c'est que dans son passage près de Jupiter, l'action de Jupiter altère le mouvement de la comète comme il arrive à Saturne dont la révolution est altérée en pareil cas de treize jours. Celle de la comète doit l'être d'avantage, en raison de la grandeur de son orbite, dont un axe est deux cents fois plus grand que l'autre, son ellipse étant fort allongée. C'est de toutes les comètes qui ont paru, la première qui ait été prédite. Elle a été vue en Saxe sur la fin de décembre, et à Paris au moins de janvier. On n'a pu l'observer dans le mois de mars, à cause qu'elle était plongée dans les rayons du Soleil. Le premier avril et le jour suivant à quatre heures et demi du matin, on a vu cette comète à Paris sortir des rayons du Soleil, entre les deux épaules du Sagittaire. […] Elle va se lever le 16 du mois […] Voilà donc les calculs de Halley, et par conséquent de Newton, sur les révolutions des comètes, vérifiés par l'évènement : époque à jamais mémorable dans l'histoire des sciences. Si cela arrive comme je le prévois, a dit Halley en annonçant ce phénomène, la postérité se souviendra que c'est un Anglais qui l'a prédit (Mercure de France, avril 1759, pp. 181-183).
Justice sera rendue à Clairaut dans le Mercure de mai (cf. [c. mai] 1759 (1), Mai 1759 (1)) et dans le Journal encyclopédique de juin (cf. Juin 1759 (1)). L'auteur de cet article est Le Monnier ainsi que cela apparaîtra dans sa seconde partie, publiée dans le Mercure de juillet (cf. [c. 10 mai] 1759). Aucune contribution de Le Monnier ne figurera dans le volume académique de 1759 (HARS 1759 (1765)). L'article est immédiatement suivi par une lettre étrange précisant avec justesse que c'est Delisle qui a observé la comète, secrètement, pendant deux mois, mais indiquant à tort que cette comète n'est pas celle attendue (cf. [c. 7] avril 1759 (2)).
Abréviation
HARS 17.. : Histoire de l'Académie royale des sciences [de Paris] pour l'année 17.., avec les mémoires...
Courcelle (Olivier), « [c. 7] avril 1759 (1) : [Le Monnier] écrit au Mercure de France », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/ncoc7cfavril1759po1pf.html [Notice publiée le 23 juillet 2007].