30 mars 1752 (1) : Longchamp (Paris) écrit à Voltaire :
J'ai ouvert réparé ma faute autant qu'il était possible de le faire en brûlant toutes les copies que j'avais tirées de vos ouvrages, et dont je n'avais fait aucun usage. [...]. A l'égard des lettres de Mme la marquise du Châtelet et autres manuscrits de sa main, je n'en ai jamais eu ni originaux ni copie. Il est vrai qu'au premier voyage que j'ai fait en Lorraine avec vous et étant pour lors à Cirey, je trouvais un jour sa femme de chambre, qui était la Chevalier, qui lisait dans un manuscrit intitulé Emiliana et qui m'en fit lire plusieurs pages à différentes fois, de même que dans deux autres livres manuscrits contenant des recueils de lettres de différentes personnes, mais ces mêmes manuscrits n'ont pu sortir des mains de Mme du Châtelet qu'à sa mort, elle les avait toujours dans sa cassette. [...] Il est pourtant certain que Mme du Châtelet les avait à Lunéville. Je les ai vus et tenus de même que l'histoire de sa vie qu'elle avait poussée jusqu'au jour qu'elle est tombée malade. Il n'est pas douteux que Mme du Châtelet n'en ait disposé de son vivant. Je n'ai jamais soupçonné que Mlle du Thil, à qui elle ait pu les confier, de même qu'elle a fait de sa traduction de Newton [C. 50]. Si cette demoiselle ne les a pas, peut-être sont-ils chez M. de S[ain]t Lambert, mais il n'y a pas d'apparence. Ce qui me le fait croire à moi, c'est que je lui remis un paquet le jour de la mort de Mme du Châtelet qu'elle avait recommandé à Mme Lafond de lui remettre en cas qu'elle vînt à mourir. Ce paquet n'était pas considérable et ne pouvait contenir aucun ouvrage suivi, mais plutôt quelques lettres qu'on avait roulées ensemble et cachetées avec cette adresse, pour remettre à M. de S[ain]t Lambert après ma mort, et datées de deux jours avant (D 4854).
Clairaut est une vieille connaissance de Mlle de Thil (cf. [? juillet 1734]).
Abréviation
C. 50 : Newton (Isaac), Principes mathématiques de la philosophie naturelle, par feue Madame la marquise du Châtelet, G.-É. du Châtelet trad. et éd., A. Clairaut éd., Paris, Lambert, 1759, 2 vol., in-4° (iv)-xviii(vi)-437 p., 9 pl. ; (iv)-180-299 p., 5 pl [20 décembre 1745 (1)] [(1 juillet) 20 juin [1731]] [[? juillet 1734]] [Plus].
Référence
Voltaire (François Marie Arouet, dit), The Complete Works of Voltaire, 13? vol., Th. Besterman et al. Eds, Genève-Oxford, 1968- [Chronologie SA] [(1 juillet) 20 juin [1731]] [Plus].
Courcelle (Olivier), « 30 mars 1752 (1) : Longchamp (Paris) écrit à Voltaire », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n30mars1752po1pf.html [Notice publiée le 16 novembre 2010].
