Alexis Clairaut (1713-1765)

Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765)


29 novembre 1732 (1) : Clairaut (Paris) écrit à Jean I Bernoulli :
Monsieur,

J'ai été extrêmement flatté de l'obligeante lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire [cf. 2 novembre 1732 (2)] et j'y aurai répondu plus tôt si je n'avais été à la campagne dans le temps qu'elle arriva à Paris. Je suis bien fâché que la cause qui vous ait empêché de m'écrire plus tôt soit une fluxion de poitrine car une santé aussi précieuse que la vôtre pour tous les géomètres ne peut pas manquer de m'intéresser beaucoup en particulier et je puis vous assurer que j'ai une vive douleur de ce que cette saison ci vous cause tant d'incommodité et cela plus par la part que je prends en votre santé que parce que c'est la raison qui m'a privé de recevoir de vos leçons ces vacances.

Je vous suis bien obligé d'avoir eu la bonté d'examiner mes solutions [C. 8 et C. 5] et de m'avoir donné vos avis. J'en ai profité avec bien du plaisir. Pour ce qui est des fautes de calculs que j'avais faites dans mes deux problèmes, ce sont des étourderies qui m'arrivent souvent parce qu'en transcrivant, j'ai la mauvaise coutume de ne point regarder mon brouillon et de les écrire de mémoire sans y faire autrement réflexion mais je tâcherai de m'en corriger.

À l'égard de votre autre solution du problème de la ligne la plus courte, j'ose vous assurer que j'en avais trouvé une solution à la campagne dans laquelle j'avais employé cette considération du plan qui passe par trois points infiniment proches et qui coupe perpendiculairement la surface courbe et je prends la liberté de vous l'envoyer.

[maths, C. 8].

Au reste comme rien n'est plus capable d'instruire que de voir après avoir résolu un problème, la solution d'un grand Maître, je vous demande la permission de demander la communication de la vôtre à M. de Maupertuis aussi bien que de vos autres leçons que j'étudierai avec l'ardeur de quelqu'un qui vous estime infiniment et qui est avec un attachement respectueux, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur Clairaut.

Paris ce 29 nov[embre] 1732 [(UB Basel, L I a 684, pp.739-742)] (Boncompagni 94b].
La lettre se poursuit avec une addition du 6 janvier 1733 (cf. 6 janvier 1733 (1)).

Une copie non autographe du manuscrit se trouve à la Biblioteca Medicea Laurenziana à Florence (Ms Ashb. 1857, ff. 148-151).
Abréviations
Référence
  • Boncompagni (prince Baldassarre de), « Lettere di Alessio Claudio Clairaut », Atti dell'Accademia Pontifica dei Nuovi Lincei, 45 (1894) 233-291 [12 août 1732 (1)] [1 octobre 1732 (1)] [Plus].
Courcelle (Olivier), « 29 novembre 1732 (1) : Clairaut (Paris) écrit à Jean I Bernoulli », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n29novembre1732po1pf.html [Notice publiée le 1 juillet 2007].