25 avril 1765 (1) : Clairaut (Paris) écrit à Rousseau :
Il est si rare, Monsieur, que mon métier de censeur me procure du plaisir [cf. 3 août 1734 (1)], que je vous ai une véritable obligation d'avoir pensé à moi pour votre ouvrage [(Rousseau 68), cf. 3 mars 1765 (1)]. Je l'ai lu avec tout l'intérêt imaginable. Je me suis instruit autant qu'il était possible dans mon état d'ignorance en musique, et je m'y suis amusé plus qu'à une autre lecture, dans tous les autres endroits qui ne sont pas purement techniques. j'ai été de plus ravi de voir que j'avais jugé de moi même, par seul sentiment, de la même manière que vous sur les deux musiques [l'italienne et la française NDE] et sur les exécuteurs auxquels on les livre. Quant aux endroits qui pouvaient intéresser ma fonction, deux seuls m'ont paru outrepasser les pouvoirs du censeur. L'une est celui des administrateurs de l'Académie de musique, l'autre l'article du cantique des cantiques. J'ai donc pris, à ce sujet, la liberté de rayer 3 ou 4 lignes, afin de n'être pas rayé moi même de la liste des censeurs. Je ne le serai jamais de celle de vos admirateurs, et à quelque nombre que vous réduisiez celui de vos serviteurs, j'y serai comme le plus dévoué et le plus respectueusement attaché. Clairaut. Rue S[ain]t Avoye vis à vis la rue Braque, 25 avril 1765 (Rousseau 65-98, vol. 25, p. 182).
Clairaut est mort (cf. 17 mai 1765 (1)) sans poster sa lettre (cf. 4 juin 1765 (1)). Il répond à la lettre de Rousseau du 3 mars (cf. 3 mars 1765 (1)). C'est la dernière pièce de la correspondance entre les deux hommes.
Rousseau (Jean-Jacques), Correspondance complète de Jean-Jacques Rousseau, Ed. R. A. Raleigh, 53 vol., Genève-Oxford, 1965-1998 [[15 novembre 1759]] [9 [février 1761]] [Plus].
Courcelle (Olivier), « 25 avril 1765 (1) : Clairaut (Paris) écrit à Rousseau », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n25avril1765po1pf.html [Notice publiée le 3 février 2012].