23 octobre 1734 (1) : La marquise du Châtelet (Cirey) écrit à Maupertuis :
J'ai reçu une lettre de Bâle quand je n'espérai plus en recevoir. [...] Vous serez peut-être étonné que ce ne soit pas à M. Guisnée à qui je donne la préférence mais il me semble qu'il faut ou vous ou M. Clérau pour trouver des grâces à ce dernier. À propos de M. Clerau pourquoi ne m'en parlez vous point, ou pourquoi ne m'en parle-t-il point lui même ? Je me remettrai à étudier a+b pour lui écrire si cela peut le tirer de sa paresse, car c'est sûrement par paresse qu'il ne m'écrit point. [...] J[']ai mandé [à Voltaire] que je le lui conseillais [d'aller à Bâle] et qu'il pourrait retourner à Paris avec vous, car je vous le déclare, il faut être tous rassemblés à Paris pour la messe de minuit (D 797).
Voltaire écrit aussi à Maupertuis pour l'inviter à passer à Cirey en revenant de Bâle (D 795). Pierre Brunet pense que le retour s'est fait par Cirey : À peine cependant Maupertuis était-il en Suisse que Mme du Châtelet le pressait de revenir : « Il faut être tous rassemblés à Paris pour la messe de minuit », lui écrivait-elle de Cirey, le 23 octobre 1734 ; et il va sans dire qu'elle espérait bien que son maître en géométrie s'arrêterait chez elle au retour pour rentrer même peut-être avec elle, puisque Voltaire ne pouvait pas être du voyage. Il en alla d'ailleurs ainsi, puisque la marquise pouvait lui écrire en effet le 24 décembre [cf. [24 décembre 1734]] de Paris à Paris : « J'aimerais autant être encore à Cirey et vous à Bâle que de vous voir aussi peu que je vous vois ; je veux célébrer la naissance d'Eloïm avec vous, voyez si vous voulez venir boire ce soir à sa santé avec Clairaut et moi » (Brunet 29, vol. 1, p. 31). René Vaillot pense l'inverse : Maupertuis est rentré de Bâle en se gardant bien de passer par Cirey (Vaillot 88, p. 17). La Condamine se souviendra : [Maupertuis] pa[rtit] avec Clairaut au mois de sept[embre] p[our] Bâle, il n'alla point ni avoit eté auparavant a Cirey, nous soupions ensemble ches la marq[uise] en 1734 et la connoissance etoit tres nouvelle (cf. 26 juillet 1761 (1)). Lors d'un autre voyage à Bâle, Clairaut sera certainement confondu avec Maupertuis (cf 24 mars [1739]). À leur retour, Maupertuis écrira à Jean I Bernoulli (cf. 12 décembre 1734 (1)) et à Jean II (cf. 12 décembre 1734 (2)), et Clairaut à Jean I (cf. 26 décembre 1734 (1)) sans évoquer Cirey. Il n'y a aucun élément permettant d'affirmer avec certitude que Clairaut soit jamais allé à Cirey.
Références
Brunet (Pierre), Maupertuis. Étude bibliographique. L'œuvre et sa place dans la pensée scientifique et philosophique, 2 vol., Paris, 1929 [Maupertuis].
Vaillot (René), Voltaire en son temps. Avec Madame du Châtelet, Oxford, 1988 [[? juillet 1734]] [Plus].
Voltaire (François Marie Arouet, dit), The Complete Works of Voltaire, 13? vol., Th. Besterman et al. Eds, Genève-Oxford, 1968- [Chronologie SA] [(1 juillet) 20 juin [1731]] [Plus].
Courcelle (Olivier), « 23 octobre 1734 (1) : La marquise du Châtelet (Cirey) écrit à Maupertuis », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n23octobre1734po1pf.html [Notice publiée le 15 août 2007].
À peine cependant Maupertuis était-il en Suisse que Mme du Châtelet le pressait de revenir : « Il faut être tous rassemblés à Paris pour la messe de minuit », lui écrivait-elle de Cirey, le 23 octobre 1734 ; et il va sans dire qu'elle espérait bien que son maître en géométrie s'arrêterait chez elle au retour pour rentrer même peut-être avec elle, puisque Voltaire ne pouvait pas être du voyage. Il en alla d'ailleurs ainsi, puisque la marquise pouvait lui écrire en effet le 24 décembre [cf. [24 décembre 1734]] de Paris à Paris : « J'aimerais autant être encore à Cirey et vous à Bâle que de vous voir aussi peu que je vous vois ; je veux célébrer la naissance d'Eloïm avec vous, voyez si vous voulez venir boire ce soir à sa santé avec Clairaut et moi » (Brunet 29, vol. 1, p. 31). René Vaillot pense l'inverse :
Maupertuis est rentré de Bâle en se gardant bien de passer par Cirey (Vaillot 88, p. 17). La Condamine se souviendra :
[Maupertuis] pa[rtit] avec Clairaut au mois de sept[embre] p[our] Bâle, il n'alla point ni avoit eté auparavant a Cirey, nous soupions ensemble ches la marq[uise] en 1734 et la connoissance etoit tres nouvelle (cf. 26 juillet 1761 (1)). Lors d'un autre voyage à Bâle, Clairaut sera certainement confondu avec Maupertuis (cf 24 mars [1739]). À leur retour, Maupertuis écrira à Jean I Bernoulli (cf. 12 décembre 1734 (1)) et à Jean II (cf. 12 décembre 1734 (2)), et Clairaut à Jean I (cf. 26 décembre 1734 (1)) sans évoquer Cirey. Il n'y a aucun élément permettant d'affirmer avec certitude que Clairaut soit jamais allé à Cirey.