Le mardi, comme l'exprès envoyé à Horrilakero [le 19 [cf. 19 août 1736 (1)] a rapporté que le signal était brûlé, Pedre le domestique qu'avait donné l'ambassadeur, homme intelligent, et qui savait le centre du signal, est parti avec six hommes pour aller le faire rétablir. Nous n'avons jamais manqué à prendre exactement le centre de nos signaux, et d'y faire répondre dans l'observation des angles, l'intersection des deux lunettes de l'instrument. Lorsqu'on quittait un signal, s'il était sur le rocher, on faisait une marque au centre sur le rocher ; et on s'assurait encore de ce centre du signal, en prenant sa distance et sa direction à quelques arbres et rochers voisins, dont on gardait souvent une figure dans les registres d'observations. Si le signal était placé sur la terre, ou qu'on pût trouver le moyen d'enfoncer un piquet au centre, on le faisait, et en s'en allant on le couvrait d'une large pierre ; c'est ainsi qu'on l'avait pratiqué à Horrilakero. Madame Brunia nous a envoyé sur notre montagne un plat de hachis, et un plat de pois verts ; mais elle les avait tellement sucrés et assaisonnés d'écorce de citron, selon le goût du pays, que nous n'en avons pu manger. Sur les 4 heures après midi les fumées se sont dissipées, et nous avons pris les deux angles qui nous restaient à prendre. Nous sommes descendu à 9 heures pour aller coucher chez M. Brunius, où nous avons trouvé des lettres qui annonçaient l'arrivée du secteur, que M. Celsius avait commandé en Angleterre, et qui devait nous servir pour observer les distances de quelques étoiles au zénith (Outhier 44, p. 90-91).
Courcelle (Olivier), « 21 août 1736 (1) : Oswer Torneå », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n21aout1736po1pf.html [Notice publiée le 23 octobre 2007].
