Le jeudi matin, on ne s'est pas contenté chez M. Brunius de nous faire bien déjeuner ; on a fait mettre plusieurs bouteilles de bière dans nos bateaux : nous en avions cinq de prêts, et sur les 10 heures nous nous sommes embarqués pour aller à l'extrémité méridionale de la base. M. Brunius est parti avec nous ; il allait faire sa provision de saumons. Il nous a dit qu'il y avait un grand nombre d'années qu'on n'avait vu si peu d'eau dans le fleuve, et une si grande sécheresse : aussi y avait-il du feu dans les forêts de toute part. Pedre revenait alors d'Horrilakero [où il était parti le 21 [cf. 21 août 1736 (1)], où il avait employé 22 hommes à éteindre le feu et à rétablir le signal. Il y en laissa sept pour prendre garde que le feu ne se rallumât pas. Nous sommes arrivés à 3 heures après midi auprès du signal méridional de la base, dans un temps que les fumées étaient un peu dissipées ; mais à peine avons-nous eu commencé à faire les observations, que le vent ayant changé, il nous a ramené les fumées. Nous étions cependant impatient de finir, et de profiter de ce qui nous restait de temps avant les grands froids, pour aller faire à Pello sur la montagne de Kittis, les observations nécessaires avec le secteur qui venait d'arriver d'Angleterre à Torneå. Le soir nous sommes descendus à Niemisbÿ, qui est un petit village. Nous y avons dressé sur le pré nos quatre tentes, où nous avons passé la nuit (Outhier 44, pp. 92-93).
Courcelle (Olivier), « 23 août 1736 (1) : Oswer Torneå – Niemisbÿ », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n23aout1736po1pf.html [Notice publiée le 25 octobre 2007].