On est justement étonné de la patience et du courage d'une femme qui, née sans aucun talent, se résout à faire des vers par milliers, avec une peine incroyable ; car, même dans ses pièces fugitives, il n'y a pas l'ombre de facilité ; on ne voit partout qu'un travail opiniâtre produire des vers durs et plats. Elle chante M. Clairaut, géomètre célèbre de l'Académie, sur ce qu'il a prédit une comète, il y a quelques années. Cette comète ne s'est pas rendue aux ordres du géomètre [!], si je m'en souviens bien. Mme du Boccage veut dire que cette comète portera le nom de celui qui l'a annoncée, et voici l'étrange couplet qu'elle a fabriqué à ce sujet [cf. Mai 1759 (1)] : Déjà la Clairaut on la nomme ; Que tes calculs vus à Torno (1), Et qu'un jour saura le Congo, Vont étonner Pékin et Rome. (1) Pour Tornéo. Cela s'appelle savoir voyager (Grimm 77-82, vol. 6, pp. 111-112).
Référence
Grimm (Adam Frédéric Melchior, baron de), Correspondance littéraire, philosophique et critique par Grimm, Diderot, Raynal, Meister etc...,, éd. M. Tourneux, 16 vol., Paris, 1877-1882 [Chronologie SA] [Maupertuis] [Plus].
Courcelle (Olivier), « 1 novembre 1764 (1) », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n1novembre1764po1pf.html [Notice publiée le 25 mars 2013].