(8 novembre 1737) [29 octobre 1737] (2) : Delisle (Petersbourg) écrit à Celsius :
Depuis votre lettre de Torneo du 12 mars dernier [cf. (23) 12 mars 1737] je n'ai point appris de vos nouvelles par vous meme. Je n'avois pas encore reçu votre lettre, lors que je vous ai ecrit le 10 may [cf. (10 mai 1737) [30 avril 1737]]. Depuis ce tems la j'ai reçu une lettre de M. Berch du 9 juin [cf. (20) 9 juin 1737], qui me marque qu'il vous attendoit à Stockholm dans 15 jours environ, et qu'il vous remettroit à votre arrivée un exemplaire de mon projet imprimé de la mesure de la Terre en Russie, que je lui ai envoié pour vous. J'espere que vous l'aurez reçu, et que vous voudrez bien m'en dire votre sentiment. M[essieu]rs nos astronomes en passant à Stockholm pour s'en retourner en France l'auront apparemment aussi lu. Je souhaiterois fort savoir le jugement qu'ils en ont porté. J'en ai envoié plusieurs exemplaires en France par une occasion qui s'est presentée ; mais je n'ai pas encore appris que l'on les ait reçus. [...] J'ai appris que M[essieu]rs nos astronomes depuis leur retour en France avoient deja rendu compte dans les assemblées particulieres de l'Academie de la reussite de leurs observ[ations] en Suede, et qu'elles decidoient en faveur du sentiment de M. Newton, pour l'applatissement de la Terre par les poles. Je ne doute pas qu'ils en fassent leur rapport publiquement à la rentrée de l'Académie après la Saint Martin ; et je vais écrire pour être informé de ce qu'ils en diront : mais je vous prie en attendant, de vouloir bien me faire savoir au plutôt ce qui en est, quel est le resultat des operations et observ[ations] que vous avez faites avec eux, et comment elles confirment le sentiment de M. Newton. Je m'imagine bien que ces M[essieu]rs qui ont fait les frais de cette expedition vous ont prié de n'en rien communiqué jusqu'à ce qu'ils l'aient eux mêmes publiés, et que vous y êtes même en quelque maniere plus engagé depuis que le Roy de France vous a accordé une pension pour les peines que vous [vous] êtes données, ainsi que je l'ai appris ; mais cela n'empêche pas que comme la chose est déja sue, et qu'elle va etre entierement publique en France, vous ne puissiez me faire le plaisir de me marquer en detail tout ce qui a été fait en Suede, et ce qui en résulte, pour me servir d'instruction et de conduite à ce que je dois faire en ce païs ci. Je vous garderai le secret sur cela, et je vous promets de ne faire de ce que vous me manderez que l'usage que vous souhaiterez, et que je vous prie même de vouloir bien me prescrire. Mais mandez moi, je vous prie, entre nous, de quelle maniere vous croiez que M. Cassini se tirera d'affaire (AN, mar, 2 JJ 64, 58).
Courcelle (Olivier), « (8 novembre 1737) [29 octobre 1737] (2) : Delisle (Petersbourg) écrit à Celsius », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/npo8novembre1737pfco29octobre1737cfpo2pf.html [Notice publiée le 14 mai 2009].