5 août 1737 (1) : Maupertuis (en mer) écrit à Celsius :
Je ne sais plus, mon cher Monsieur, quand nous arriverons ; il y a 3 semaines que nous sommes sur la mer, et nous sommes encore bien loin de la Hollande. Depuis que je vous quittai à Dahlärö, nous avons été continuellement le jouet des vents et des mers. Les livres suédois me deviennent plus nécessaires à mesure que je m'éloigne de la Suède ; je vous prie donc de joindre a ceux que je vous avais demandés quelque jolie bible, de la plus belle impression que vous puissiez trouver, et le meilleur dictionnaire ; or ceux que je vous ai déjà demandés étaient l'évangile de Vladislas, le livre de Bilberg, deux. Si vous pouvez les trouver, et le recueil des villes et maisons de plaisance de Suède. Si vous voulez bien faire faire un boite de tout cela et la donner à Lepine avec le mémoire de ce que cela aura coûté, je vous serai fort obligé. Je vous prie encore de vouloir bien m'envoyer par la poste copie de toutes les observations d'Alpha et de Delta tirée de votre registre, et de vouloir bien y joindre vos calculs sur l'aberration de ces 2 étoiles, et l'arc qui en résulte, afin que je puisse les comparer aux calculs que nous avons faits, et juger par là s'ils sont bons, plus sûrement qu'en les recommençant. Vous savez, mon cher Monsieur, qu'il est à propos que les détails de nos opérations demeurent entre vous et nous jusqu'à ce que l'Académie n'en ait fait un usage public et imprimé, parce qu'il faut que ce soit dans les fastes que toutes les autres nations de l'Europe apprennent ce que nous avons trouvé. Je n'ai plus qu'à vous prier de présenter mes très humbles respects à Mme votre mère, Mlle votre soeur, M. votre oncle. Je vous prie aussi de bien faire connaître à la Société royale combien m'est précieux l'honneur d'être un de ses membres. Si M. Rosen, comme je crois que vous me l'avez dit, souhaitait d'être correspondant de notre Académie, et me voulait faire l'honneur d'être le mien, dîtes-le moi, et sa qualité à Upsal. Je vous prie que notre éloignement ne change jamais rien aux sentiments que je me flatte que vous avez pour moi, comme je sens que les miens ne changeront pas. Je suis etc (Nordenmark 36, p. 76).
Courcelle (Olivier), « 5 août 1737 (1) : Maupertuis (en mer) écrit à Celsius », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n5aout1737po1pf.html [Notice publiée le 19 février 2009].
