(27) 16 août 1738 : Celsius (Upsal) écrit à Delisle :
J'ai reçu, Monsieur, vos deux lettres, l'une du 1 août [cf. (1 août 1738) [21 juillet 1738] ], et l'autre du 11 décembre de l'année passée [cf. (11 decembre 1737) [1 décembre 1737]]. [...] voilà encore une lettre de M[onsieu]r le Monnier qu'il m'a chargé de vous rendre. Personne, Monsieur, pourroit faire cette histoire celeste [(Le Monnier 41)] mieux que vous, et j'espere de voir une fois un ouvrage semblable sortir de vos mains. Cependant comme M[onsieu]r Le Monnier a deja commencé cette histoire par consentement de l'Academie, vous ferés plaisir a tous les astronomes de l'aider. Mais je souhaite comme vous qu'on pourroit persuader M[onsieu]r Cassini de publier ses observations et celle de son pere dans le meme recueil. [... Vous trouvez la conclusion de ma dissertation [(Celsius 38)] bien rude. Mais il faut bien en tirer une telle consequence, supposé que la notre figure de la Terrre soit veritable, parce que je parle de ses observations publiées, dont il a conclu la figure de la Terre, et je ne peux pas savoir quelles corrections on y pourroit faire pour les faire accorder avec les notres. Je pensois m'eclaircir la dessus dans la reponse de M[onsieu]r Cassini, mais vous jugerés mieux que personne s'il a repondu parfaitement a toutes mes objections. Il a repondu à quelques unes, qui sont moins essentielles. je suis faché que ma dissertation ait piqué M[onsieu]r Cassini, qui tache de me rendre odieux en France, comme un tel qui voudroit decrier tous les astronomes d'un astronome françois. Je sens bien quels effets puisse avoir un homme d'une si grande authorité et reputation Mais il ne laisse pas d'avoir fait de m'accuser ainsi. M[onsieu]r Cassini est effectivement l'agresseur car il a attaqué nos observations à l'Academie, et ensuite il s'est repandu un bruit dans toutes les gazettes sur l'incertitude de nos operation. M[onsieu]r de Maupertuis s'est donné la peine de repondre a ses objections à Paris, et moy, comme etranger, j'ai taché de nous defendre dans les autres païs. Supposé notre mesure juste, il faut bien qu'il y a quelques fautes cachées dans ses opérations. C'est pourquoi j'ai voulu montrer de quel coté on pourroit soupçonner probablement les erreurs, et tout cela simplement, dans une maniere qui ne paroit pas piquante. Enfin, M[onsieu]r Cassini avance dans sa reponse [(Cassini 38a)], que les observations ne sont point exemptes des erreurs, et que la Terre pourroit être même applatie vers les poles ; mais il ne veut pas nous marquer où les erreurs se trouvent, au contraire il pretend toujours contre moi, que toutes ses observations sont exactes. Il admet bien des erreurs très petites, mais j'ai marqué dans ma dissertation que les erreurs sont assés grandes, pour nous faire la Terre allongée vers les poles (AN, mar, 2 JJ 64, 118).
Cassini (Jacques), Réponse à la dissertation de M. Celsius sur les observations faites pour déterminer la figure de la Terre, Paris, 1738 [12 mai 1738 (2)] [Plus].
Celsius (Anders), De observationibus pro figura telluris determinanda in Gallia habitis, Upsaliae, 1738 [(25) 14 mars 1738] [12 mai 1738 (2)] [Plus].
Courcelle (Olivier), « (27) 16 août 1738 : Celsius (Upsal) écrit à Delisle », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/npo27pf16aout1738.html [Notice publiée le 5 juillet 2009].
