Le dimanche nous eûmes une compagnie fort nombreuse ; les Finlandais ou Finnois, habitants des environs de la montagne, vinrent en foule pour nous voir ; nos Messieurs en arrivant sur cette montagne, y avaient trouvé deux Lapones qui faisaient paître leurs rennes ; elles avaient leur cabane au pied de la montagne vers le Nord-Est. Nous avions sur Niwa beaucoup à souffrir des cousins, et de quantité d'autres mouches ; pour nous en garantir, nous nous couvrions d'un voile de gaze ; si ce voile approchait un peu trop de notre visage, ou s'il n'était pas fermé bien exactement, les cousins nous mettaient dans l'instant le visage en sang. Dans le temps des repas, où il fallait nécessairement découvrir notre visage pour manger, nous nous tenions le plus que nous pouvions dans la fumée, c'était le meilleur moyen pour se garantir des mouches et des cousins. L'on avait soin le soir de les chasser des tentes, qu'on fermait ensuite bien exactement. On entendait continuellement leur bourdonnement tout autour de la tente ; mais comme ils ne pouvaient y entrer, ce bourdonnement ne servait qu'à nous endormir. Celle où je me trouvai la première nuit sur Niwa étant ainsi bien fermée, j'eus de la peine à souffrir la chaleur qu'il y faisait (Outhier 44, pp. 57-58).
Courcelle (Olivier), « 8 juillet 1736 (1) : Niwa », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n8juillet1736po1pf.html [Notice publiée le 29 septembre 2007].