7 décembre 1761 (2) : Les sœurs Planström : déposition Giraud :
[En marge : 1er [témoin], r[écolé] c[onfronté] au s[ieu]r de Bragelongne] M[essi]re Etienne Giraud, pretre habitant en la paroisse de S[aint] Sulpice, agé de soixante ans, demeurant a Paris, rue Ferou, sud[ite] paroisse [...] depose [...] qu'il n'a aucune connoissance des faits portés en lad[ite] plainte, qu'il est vray qu'il a personnellement plusieurs sujets de se plaindre dud[it] s[ieur] de Bragelongne qu'il a eû le malheur de connoitre dans le tems qu'il demeuroit sur la p[aroi]sse S[ain]t Sulpice en qualité d'ecuyer de madame de Modene, led[it] s[ieur] de Bragelongne ayant eu le secret de luy emprunter de l'argent [cf Catherine de Lauve] dont il desespe d'avoir le payement et l'ayant même voulu subtiliser d'autres sommes, que dans le tems que le deposant a été chez le s[ieur] de Bragelogne pour solliciter son deub, il y a vû deux fois la dame de Pelletot, mais ne s'est aperçu en aucune façon de leur mauvais commerce, et n'en sait que ce quy luy en a été dit par le s[ieur] de Pelletot luy meme ; que le s[ieur] de Bragelogne un jour a voulu lui faire le tour de lui arracher un billet a ordre qu'il venoit de luy faire, que le deposant a heureusement echapé de ses mains et dont il n'a pû que dechirer un peu de papier de la marge sans que le corps en soit endommagé [...] [N'a requis salaire] (AN, Y 10237, dossier Planström, pièce 19).
L'addition d'information se poursuit par la déposition de Jacques Richard (cf. 7 décembre 1761 (3)). Le 29 janvier 1762, lors du récolement, Étienne Giraud ne modifiera rien de sa déposition (AN, Y 10237, dossier Planström, pièce 20). Le même jour, lors de la confrontation avec le comte de Bragelongne : L'accusé a dit n'avoir d'autres reproches à proposer contre le temoin, si ce n'est qu'il est en procès avec luy relativement a une debte qu'il a contractée envers le temoin contre lesquel lui, accusé, a rendu plainte il y a plusieurs années devant le comm[issai]re Bouquigny, n'a proposé d'autres reproches. Le temoin pour repondre au reproche a dit qu'il est procès avec l'accusé pour raison d'une somme que l'accusé lui doit, et dont il son billet, qu'il n'a pas de connoissance de la plainte rendüe par l'accusé, qu'au reste elle ne peut estre fondée. [Lecture déposition et récolement] L'accusé a dit que charitablement pour menager l'honneur et la reputation du témoin, il s'estoit borné à parler sans explication de la plainte par lui rendüe, mais qu'il estoit obligé de dire que le motif de la plainte est justement le fait qui lui est imputé par le temoin, parce que c'est le temoin qui lui a arraché le billet a ordre avec subtilité, de telle sorte meme que luy, accusé, a couru apres lui en criant arreste pour avoir son billet dans lequel le témoin avoit excroqué dix louis d'or sous pretexte de lui prester une autre somme, qu'enfin parmy les papiers deposés au greffe, il se trouve un lettre relative a ce fait, et a la plainte qu'il en a rendüe, observant que l'excroquerie desd[its] louis d'or est si complette, que le temoin lui meme en a fait defalcation dans le procès qui vient d'estre jugé contradictoirement. Le temoin, persistant dans sa deposition qu'il soutient veritable, a dit que la deffense de l'accusé est une supposition, et qu'il la denie, et que ce n'est que pour ne pas essuyer les injures de l'accusé qui le le traitoit d'usurier, qu'il a consenti a faire la remise de dix louis, qu'au reste la reputation dont il jouit, doit justifier de sa conduite (AN, Y 10237, dossier Planström, pièce 22). Étienne Giraud ne sera pas confronté à la demoiselle de Planström (AN, Y 10237, dossier Planström, pièce 20). Le témoin est également évoqué dans le factum du comte de Bragelongne (cf. [Décembre] 1762 (2)).
Abréviation
AN : Archives nationales.
Courcelle (Olivier), « 7 décembre 1761 (2) : Les sœurs Planström : déposition Giraud », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n7decembre1761po2pf.html [Notice publiée le 14 août 2012].
L'accusé a dit n'avoir d'autres reproches à proposer contre le temoin, si ce n'est qu'il est en procès avec luy relativement a une debte qu'il a contractée envers le temoin contre lesquel lui, accusé, a rendu plainte il y a plusieurs années devant le comm[issai]re Bouquigny, n'a proposé d'autres reproches.
Le temoin pour repondre au reproche a dit qu'il est procès avec l'accusé pour raison d'une somme que l'accusé lui doit, et dont il son billet, qu'il n'a pas de connoissance de la plainte rendüe par l'accusé, qu'au reste elle ne peut estre fondée.
[Lecture déposition et récolement]
L'accusé a dit que charitablement pour menager l'honneur et la reputation du témoin, il s'estoit borné à parler sans explication de la plainte par lui rendüe, mais qu'il estoit obligé de dire que le motif de la plainte est justement le fait qui lui est imputé par le temoin, parce que c'est le temoin qui lui a arraché le billet a ordre avec subtilité, de telle sorte meme que luy, accusé, a couru apres lui en criant arreste pour avoir son billet dans lequel le témoin avoit excroqué dix louis d'or sous pretexte de lui prester une autre somme, qu'enfin parmy les papiers deposés au greffe, il se trouve un lettre relative a ce fait, et a la plainte qu'il en a rendüe, observant que l'excroquerie desd[its] louis d'or est si complette, que le temoin lui meme en a fait defalcation dans le procès qui vient d'estre jugé contradictoirement.
Le temoin, persistant dans sa deposition qu'il soutient veritable, a dit que la deffense de l'accusé est une supposition, et qu'il la denie, et que ce n'est que pour ne pas essuyer les injures de l'accusé qui le le traitoit d'usurier, qu'il a consenti a faire la remise de dix louis, qu'au reste la reputation dont il jouit, doit justifier de sa conduite (AN, Y 10237, dossier Planström, pièce 22). Étienne Giraud ne sera pas confronté à la demoiselle de Planström (AN, Y 10237, dossier Planström, pièce 20). Le témoin est également évoqué dans le factum du comte de Bragelongne (cf. [Décembre] 1762 (2)).