Alexis Clairaut (1713-1765)

Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765)


4 juin 1764 (1) : Clairaut (Paris) écrit à Jean III Bernoulli :
Vous m'avez fait le plus grand plaisir du monde en me mandant votre commencement de fortune à Berlin. Ce que vous avez de pension maintenant n'est pas bien considérable pour un homme de votre nom, mais vous êtes si jeune que sans ce même nom illustré depuis longtemps, vous ne pourriez pas vous attendre à un sort aussi agréable. J'espère que vous augmenterez de revenu avant peu, et que la fortune marchera de pair avec la réputation que vous êtes en train de faire aller bon train sans le secours de personne.

J'ai fait depuis longtemps usage du petit extrait [de (Bernoulli 63)] en question avec quelques légers changements et un préambule que l'estime et l'attachement dont je suis pénétré par tout ce qui porte votre nom m'a suggéré [cf. Journal des sçavans, janvier 1764, pp. 26-30].

La matière que vous avez traitée dans vos deux mémoires me paraît très intéressante. Et je serai charmé d'être instruit de la méthode que vous avez suivie, et surtout de savoir si votre travail est purement théorique ou si vous avez appuyé vos principes sur des expériences. Je souhaiterais aussi de savoir où vos volumes en sont. Je n'ai rien depuis 1757. Tous les amis que vous avez vus chez moi vous font mille et une amitiés ainsi que plusieurs autres personnes que vous ne connaissez que de l'Académie. Quant à votre ami M. Fesch, je n'en ai point entendu parler et je ne sais où le prendre pour lui dire tout ce dont vous me chargez. Vous m'obligerez de dire mille choses pour moi à M. Euler à qui j'écrirai incessamment.

Je suis avec tout l'attachement possible et la plus grande estime, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur Clairaut.

[Adresse] Paris, rue S[ain]te Avoye, vis-à-vis la rue de Braque (Boncompagni 94b).
Clairaut répond à une lettre perdue (peut-être transmise par Formey et Trublet (cf. 12-14 juin 1764)) de Jean III Bernoulli.

Il lui avait déjà écrit le 20 décembre 1763 (cf. 20 décembre 1763 (2)).

Cette lettre du 4 juin, peut-être transmise par La Condamine (cf. 30 juin 1764 (1)), est la dernière pièce connue de la correspondance entre les deux hommes.
Références
Courcelle (Olivier), « 4 juin 1764 (1) : Clairaut (Paris) écrit à Jean III Bernoulli », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n4juin1764po1pf.html [Notice publiée le 3 février 2012].