On nous a apporté aujourd'hui 24 gelinottes ; elles ne nous ont coûté que deux sols la pièce, et cependant beaucoup plus cher que les habitants du pays ne les payent ; nous mangions souvent aussi des coqs de bruyère et des lièvres. M. Brunius nous est venu voir ; quelques jours après, M. Antilius capelan de Kengis, qui avait été précepteur de M. Helant [Hellant] notre interprète, est venu nous rendre visite, et demeura deux jours à Pello : il nous fit voir son calendrier lapon ; c'était un morceau de bois long d'environ deux pieds, gravé de différents caractères sur ses quatre faces ; il était garni au haut d'une petite plaque d'argent, et dans le bas d'une virole de fer très longue et grossièrement faite. Il donna à M. Camus une pierre d'aimant toute armée mais très faible. Il nous apporta de Kengis dans son bateau de la bière, des gelinottes et du pain d'orge épicé. M. de Maupertuis lui a fait présent de plusieurs bouteilles de bonne eau-de-vie de France. Nous avions l'agrément de recevoir presque toutes les semaines des nouvelles de France : car la poste arrive tous les huit jours à Torneå, et quoi que nous en fussions éloigné d'environ 30 lieues, nos lettres nous étaient rendues assez promptement (Outhier 44, pp. 110-111).
Courcelle (Olivier), « 27 septembre 1736 (1) : Pello », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n27septembre1736po1pf.html [Notice publiée le 3 décembre 2007].
