Le mercredi M. l'ambassadeur [le comte de Castéja] nous a présenté au roi de Suède. Nous sommes revenus dîner chez son Excellence, et l'après-midi nous avons été présentés à la Reine, et nous avons encore eu l'honneur de faire notre cour au Roi. Il nous a marqué beaucoup de bonté, et nous a parlé à tous en très bon français. Il dit à M. de Maupertuis que nous allions faire un terrible voyage ; que quoi qu'il eût été dans de sanglantes batailles, il aimerait mieux aller à la plus cruelle de toutes, que de faire le voyage que nous entreprenions ; qu'au reste c'était un pays de chasse. Il donna à M. de Maupertuis un fusil, dont il dit qu'il s'était servi lui-même très longtemps (Outhier 44, pp. 20-21).
Dans la Gazette d'Utrecht : Extrait d'une lettre de Stockholm en date du 1 juin. MM. de Maupertuis et Le Camus, l'abbé Houtier et M. Mosnier le fils, membres de l'Académie royale des sciences à Paris, et nommés par le Roi de France pour aller déterminer la mesure de la Terre à l'extrémité Nord, arrivèrent ici le 21 du mois dernier, à bord d'un bâtiment français qui les transporté de Dunkerque. Le 22 [23!], le comte de Casteja, ambassadeur de S.M. Très Chrét[ienne] les présenta au Roi et à la Reine, qui les reçurent de la manière la plus gracieuse. Ils comptent de partir dans deux jours pour se rendre à Torno, petite ville de la Botnie sur le bord septentrional du golfe de ce nom. Ils pénètreront ensuite dans la Laponie, et emploieront près d'un an à faire leurs observations. Ils sont accompagnés du fils de M. Celsius, professeur en astronomie dans l'université d'Uppsal, lequel est venu avec eux de Paris, et qui leur servira d'interprète pendant leur voyage. Ils seront aussi accompagnés de plusieurs autres savants des autres universités de ce royaume. Le Roi a envoyé ordre aux gouverneurs et aux commandants des provinces par lesquelles ces académiciens passeront, de leur donner toute l'assistance dont ils pourront avoir besoin. Ils ont amené de France avec eux un prêtre catholique romain, un boulanger, deux cuisiniers et quelques autres domestiques (Gazette d'Utrecht, 19 juin 1736). Dans les Mémoires historiques pour le siècle courant : Suède. Stockholm. [...] Il arriva ici de France au commencement du mois dernier quatre académiciens que le Roi très chrétien a chargé de se rendre à l'extrémité Nord pour y déterminer la mesure de la Terre. Le comte de Castéja, ambassadeur de France, les présenta au Roi et à la Reine, qui leur firent un accueil des plus gracieux. L[eur] M[ajesté] les exhortèrent à ne se point rebuter d'un si pénible voyage, puisque les lumières qu'ils pourraient acquérir par leurs observations contribueraient à les en dédommager. Le Roi fit ordonner à deux savants de l'Académie d'Uppsal, de les accompagner, et leur a fait fournir tout ce qui leur était nécessaire sur leur route. S[a] M[ajesté] a aussi envoyé ordre aux gouverneurs des places, par lesquelles ils doivent passer, de les recevoir avec distinction, et de leur procurer à ses propres dépends, tout ce dont ils auraient besoin pour faire commodément leur voyage. Les savants partirent pour la Laponie, quelques jours après leur arrivée, accompagnés de deux secrétaires et de plusieurs domestiques (Mémoires historiques pour le siècle courant, juillet 1736, pp. 35-36). Version de la Clef du cabinet des princes : MM. de Maupertuis et le Camus, que l'Académie des sciences à Paris avait envoyés dans la Laponie suédoise afin d'y faire des observations pour déterminer la forme de la Terre, dans le temps que quelques-uns de leur confrères en sont à même fin sous la ligne équatoriale en Amérique, sont revenus à Stockholm de leur voyage, très contents des découvertes qu'ils ont faites. Divers curieux qui les ont accompagnés ont profité de l'occasion pour faire des observations botaniques, et enrichir la médecine de plusieurs nouvelles plantes. Les premiers ont eu l'honneur d'être présentés au Roi par le comte de Castéja, et ils se disposent à retourner à Paris (La clef du cabinet des princes, septembre 1736, pp. 212-213). Correctif dans le numéro suivant : Sur des avis peu fidèles, nous dîmes le mois passé que les académiciens français qui sont allés mesurer la terre le plus proche du pôle qu'il leur sera possible, étaient de retour en cette ville : mais cette nouvelle a été prématurée, quelques-uns de ces Messieurs, comme on l'apprend, ayant résolu de passer l'hiver dans la Haute-Laponie, pendant que les autres iraient à Wardhuss en Norvège, afin d'y faire aussi des observations. On leur envoie toute sorte de vins de Stockholm, et de Londres les instruments qui leur manquent (La clef du cabinet des princes, octobre 1736, p. 397).
Courcelle (Olivier), « 23 mai 1736 (1) : Visite chez le roi de Suède », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n23mai1736po1pf.html [Notice publiée le 9 septembre 2007, mise à jour le 15 juin 2010].
Extrait d'une lettre de Stockholm en date du 1 juin. MM. de Maupertuis et Le Camus, l'abbé Houtier et M. Mosnier le fils, membres de l'Académie royale des sciences à Paris, et nommés par le Roi de France pour aller déterminer la mesure de la Terre à l'extrémité Nord, arrivèrent ici le 21 du mois dernier, à bord d'un bâtiment français qui les transporté de Dunkerque. Le 22 [23!], le comte de Casteja, ambassadeur de S.M. Très Chrét[ienne] les présenta au Roi et à la Reine, qui les reçurent de la manière la plus gracieuse. Ils comptent de partir dans deux jours pour se rendre à Torno, petite ville de la Botnie sur le bord septentrional du golfe de ce nom. Ils pénètreront ensuite dans la Laponie, et emploieront près d'un an à faire leurs observations. Ils sont accompagnés du fils de M. Celsius, professeur en astronomie dans l'université d'Uppsal, lequel est venu avec eux de Paris, et qui leur servira d'interprète pendant leur voyage. Ils seront aussi accompagnés de plusieurs autres savants des autres universités de ce royaume. Le Roi a envoyé ordre aux gouverneurs et aux commandants des provinces par lesquelles ces académiciens passeront, de leur donner toute l'assistance dont ils pourront avoir besoin. Ils ont amené de France avec eux un prêtre catholique romain, un boulanger, deux cuisiniers et quelques autres domestiques (Gazette d'Utrecht, 19 juin 1736). Dans les Mémoires historiques pour le siècle courant :
Suède. Stockholm. [...] Il arriva ici de France au commencement du mois dernier quatre académiciens que le Roi très chrétien a chargé de se rendre à l'extrémité Nord pour y déterminer la mesure de la Terre. Le comte de Castéja, ambassadeur de France, les présenta au Roi et à la Reine, qui leur firent un accueil des plus gracieux. L[eur] M[ajesté] les exhortèrent à ne se point rebuter d'un si pénible voyage, puisque les lumières qu'ils pourraient acquérir par leurs observations contribueraient à les en dédommager. Le Roi fit ordonner à deux savants de l'Académie d'Uppsal, de les accompagner, et leur a fait fournir tout ce qui leur était nécessaire sur leur route. S[a] M[ajesté] a aussi envoyé ordre aux gouverneurs des places, par lesquelles ils doivent passer, de les recevoir avec distinction, et de leur procurer à ses propres dépends, tout ce dont ils auraient besoin pour faire commodément leur voyage. Les savants partirent pour la Laponie, quelques jours après leur arrivée, accompagnés de deux secrétaires et de plusieurs domestiques (Mémoires historiques pour le siècle courant, juillet 1736, pp. 35-36). Version de la Clef du cabinet des princes :
MM. de Maupertuis et le Camus, que l'Académie des sciences à Paris avait envoyés dans la Laponie suédoise afin d'y faire des observations pour déterminer la forme de la Terre, dans le temps que quelques-uns de leur confrères en sont à même fin sous la ligne équatoriale en Amérique, sont revenus à Stockholm de leur voyage, très contents des découvertes qu'ils ont faites. Divers curieux qui les ont accompagnés ont profité de l'occasion pour faire des observations botaniques, et enrichir la médecine de plusieurs nouvelles plantes. Les premiers ont eu l'honneur d'être présentés au Roi par le comte de Castéja, et ils se disposent à retourner à Paris (La clef du cabinet des princes, septembre 1736, pp. 212-213). Correctif dans le numéro suivant :
Sur des avis peu fidèles, nous dîmes le mois passé que les académiciens français qui sont allés mesurer la terre le plus proche du pôle qu'il leur sera possible, étaient de retour en cette ville : mais cette nouvelle a été prématurée, quelques-uns de ces Messieurs, comme on l'apprend, ayant résolu de passer l'hiver dans la Haute-Laponie, pendant que les autres iraient à Wardhuss en Norvège, afin d'y faire aussi des observations. On leur envoie toute sorte de vins de Stockholm, et de Londres les instruments qui leur manquent (La clef du cabinet des princes, octobre 1736, p. 397).