1791 (1) : Parution du portrait de Clairaut, par le comte de Tressan :
Qu'il me soit permis, dans la réimpression de cet éloge [de Maupertuis], de rappeler au monde savant tout ce qu'il doit à feu M. Clairaut, et à ses confrères tout ce qu'ils ont perdu. Si les compatriotes de Newton, si cette nation, également éclairée et philosophe, convient que les travaux des observateurs français que M. Clairaut partagea dans le Nord [cf. 3 septembre 1735 (1)], ont démontré l'aplatissement des pôles de la Terre que le chevalier Newton n'avait pu que présumer comme devant être une suite nécessaire de sa sublime théorie, elle conviendra de même que c'est le travail immense de M. Clairaut, qui a démontré ce que le célèbre Halley n'avait pu que présumer sur le retour de la comète, dont M. Clairaut eut le courage et le savoir de calculer la marche [cf. 15 novembre 1758 (1)]. C'est donc à lui que nous devons cette base immuable sur laquelle la théorie des comètes est appuyée, et cette base l'assure de l'immortalité. Les éloges, l'étonnement même que le succès de son travail excita dans toute l'Europe, ne changèrent rien dans la simplicité de ses mœurs ; loin de chercher à primer, M. Clairaut, également modeste et désintéressé, ne s'écarta jamais de l'union qui doit régner dans les compagnies savantes ; sa mémoire sera toujours chère à tous ceux qui l'ont connu ; ses lumières, ses travaux se soutiennent avec le même succès par son digne élève ; le même savoir, le même courage dans les calculs les plus profonds et les plus laborieux caractérisent les ouvrages de M. du Séjour [Dionis du Séjour] (Tressan 91).
Référence
Tressan (Louis-Élisabeth de La Vergne), « Éloge de M. Moreau de Maupertuis », Œuvres choisies du comte de Tressan, vol. 12, Paris, 1791, pp. 323-324.
Courcelle (Olivier), « 1791 (1) : Parution du portrait de Clairaut, par le comte de Tressan », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n1791po1pf.html [Notice publiée le 26 mai 2007].