15 avril 1761 (4) : Les sœurs Planström : déposition Berlimont :
[En marge : 19e [témoin] Charles de la Miranville de Brenimont, ancien garde du corps de Sa Majesté, demeurant a la basse courtille, rue et barriere de la Croix, faubourg du Temple, paroisse S[ain]t Laurent [...] depose [...] qu'il connoit led[it] sieur de Pelletot avant la femme qu'il a actuellement ; que le deposant s'est même opposé autant qu'il a été en luy a ce mariage, sachant que cette demoiselle, qui etoit au service de la duchesse d'Aiguillon, n'avoit aucun biens et ne l'epousoit que sur les esperances d'avancer qui lui etaient données par cette duchesse, mais que le s[ieur] de Pelletot a terminé ce mariage a l'insçû du deposant et sans lui en faire part ; que dans le tems que lesd[its] s[ieur] et dame de Pelletot demeuroi[en]t dans le cul de sac de la rue du Paon, le deposant allant un jour pour voir led[it] s[ieur] de Pelletot, surpris le plus jeune des fils dud[it] s[ieur] de Pelletot avec sa belle mere qui etoit sur un sopha les jambes, les cuisses decouvertes, le jeune homme remettant ses culottes, que ce jeune homme étant venû quelques jours après voir le deposant, il lui en fit des reproches et qu'il lui dit qu'il n'avoit consenty que malgré lui aux propositions de sa belle mere, mais qu'elle lui avoit fait tant d'avances, lui avouant qu'elle avoit du temperamment et lui temoignant beaucoup d'amour qu'il n'avoit pû se refuser a ses sollicitations et qu'il avoit couché plusieurs fois avec elle a S[ain]t Leu Taverny où il l'avoit accompagné dans un voiage qu'elle y avoit fait pour revoir un enfant qu'elle y avoit en nourrice, que peu de tems apres ce jeune homme étant tombé malade d'un crachement de sang, son pere l'avoit envoyé chez le curé de Senoville en Normandie, où il est mort ; que le deposant a toujours reconnû beaucoup d'intrigues dans la dame de Pelletot, l'a vû vivre avec beaucoup de liberté avec ses domestiques, et nottament avec un nommé Dessaux, qu'il l'a rencontré plusieurs fois dans les rues a des heures indues avec une nommée Catin [cf. 2 avril 1761 (5)] qui avoit servy le deposant, et qui depuis etoit entrée au service de la dame de Pelletot, où elle avoit pris un etat beaucoup au dessus du sien, dont le deposant lui avoit meme fait des reproches, et que cette fille etoit entretenuë, et est meme devenuë enceinte au vû et au sçû de sa maitresse, que le deposant a toujours vû la dame de Pelletot avoir et temoigner beaucoup de mepris pour son mary ; que le deposant ayant a parler a un s[ieur] de Bragelogne de ses amis et ayant apris qu'il y en avoit un de ce nom a l'hotel de Modene s'i transporta un jour sur les huit heures du matin et, ayant été introduit dans la chambre dud[it] Bragelogne qui étoit couché, reconnu que ce n'etoit pas celui qu'il connoissoit et vit aupres du feu une femme qui paroissoit sortir du lit, étant en jupon court et toutte decottée, qu'il reconnu pour etre la dame de Pelletot, laquelle de son côté l'ayant reconnu lui demanda des nouvelles de son mary, et lui dit en badinant vous voiez bien que je ne me suis pas mesalliée [...] [N'a requis salaire] (AN, Y 10237, dossier Planström, pièce 1).
L'information se poursuit avec la déposition de la Catherine Mary, veuve Hébert (cf. 16 avril 1761 (2)). Charles de la Miranville de Berlimont ne sera pas récolé en sa déposition (AN, Y 10237, dossier Planström, pièce 20), ne sera pas confronté à la demoiselle de Planström ((AN, Y 10237, dossier Planström, pièce 21) et au comte de Bragelongne (AN, Y 10237, dossier Planström, pièce 22). Le témoin est également évoqué dans le factum du comte de Bragelongne (cf. [Décembre] 1762 (2)) et celui de la demoiselle de Planström (cf. [Décembre] 1762 (1)).
Abréviation
AN : Archives nationales.
Courcelle (Olivier), « 15 avril 1761 (4) : Les sœurs Planström : déposition Berlimont », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n15avril1761po4pf.html [Notice publiée le 3 avril 2012].