Mardi 10 juillet Hauteur mérid[ienne] du bord super[ieur] du Soleil 46° 19' 55'' + 90 p. Par la hauteur observée le lundi, on conclut la hauteur du pôle, au sommet du mont Niwa de 66° 7' 52''. Et par l'observation du mardi 66° 7' 41''. On s'est servi de la réfraction et de la parallaxe de M. Cassini, du lieu du Soleil par les tables de M. de la Hire, et supposé l'obliquité de l'écliptique de 23° 28' 20''. Quand il fut question de prendre les angles entre les signaux ou les objets qui devaient former nos triangles, nous plaçâmes toujours le quart de cercle au centre du signal fait en cône comme j'ai dit ailleurs [cf. 7 juillet 1736 (1)]. Nous en déterminions le centre avec soin, et nous faisions répondre à ce centre avec un fil à plomb, l'intersection des deux lunettes de l'instrument, toutes les fois qu'on était obligé de le faire tourner sur son pied pour faire le tour de l'horizon. Il arrivait assez souvent, que quelques-uns des arbres qui formaient notre signal, nous embarrassait pour voir notre objet ; mais cet arbre étant bien lié par le haut avec les autres, il était aisé de le ranger par le bas sans nuire au signal ; et on faisait ainsi assez de jour pour voir commodément l'objet. Nous allions deux à deux faire l'observation ; l'un se plaçait à la lunette de l'alidade, qu'il mettait sur un des points marqués de 10 en 10 minutes sur le limbe de l'instrument, pendant que l'autre observateur était à la lunette fixe, et tournait l'aiguille du micromètre : ils répétaient leur observation, en se rechangeant de la lunette fixe à la lunette de l'alidade, et ils écrivaient en particulier ce qu'ils avaient trouvé. Deux autres allaient ensuite au quart de cercle ; et quand tous avaient observé, on se réunissait, et on prenait un milieu entre toutes les observations, qui ne se trouvaient différentes entre elles que de quelques secondes. C'est ainsi qu'on commença les observations suivantes sur la montagne de Niwa. Dans les angles horizontaux, quand l'index du micromètre tombe à gauche, on compte les parties +, et on prend le complément ; lorsque l'index tombe à droite, on compte les parties -, et on les compte naturellement. Le parallélisme se prend comme les angles, et change toujours de signe pour les corriger (Outhier 44, pp. 203-204).
Courcelle (Olivier), « 10 juillet 1736 (2) : Niwa », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n10juillet1736po2pf.html [Notice publiée le 12 octobre 2007].