Je fis apporter le lundi par nos soldats des sapins, qu'ils allaient couper dans le penchant de la montagne ; je les appuyai contre un rocher perpendiculaire à l'horizon, haut de 9 à 10 pieds, au bas duquel était un large rocher très uni et horizontal, qui me servit de parquet et de lit dans la chambre que je formai avec ces arbres. Ces Messieurs étaient couchés très durement dans leur tente, aussi bien que moi ; nous nous fîmes une espèce de matelas avec de petites branches de bouleau, couvertes d'une peau de renne ; ce fut là tout le raffinement de nos commodités. J'avais assez d'air dans mon nouvel appartement ; mais il fallut m'y garantir des mouches et des cousins : mes bottines que je ne quittai point me défendaient les jambes, et j'ajustais mon voile sur mon visage de façon que je dormais assez tranquillement (Outhier 44, p. 58).
Courcelle (Olivier), « 9 juillet 1736 (1) : Niwa », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n9juillet1736po1pf.html [Notice publiée le 10 octobre 2007].