Il continua le lendemain matin [à tomber de la neige], et depuis ce tems-là jusque vers la fin du mois de mai, il n'a plus paru ni terre ni glace ; ce n'était que neige partout. On a commencé à aller en traîneaux sur le fleuve et sur les lacs, comme sur la terre. Les ordres furent donnés et presque aussitôt exécutés, de planter dans la glace de petits sapins en forme d'avenues, dans tous les endroits où devait passer le chemin, que l'on ne pratique presque plus que sur les glaces, dès qu'elles sont assez fortes, parce qu'il y est plus uni et plus court. On est obligé toutes les années de marquer ainsi les chemins, sans quoi il ne serait pas possible de les suivre ; et les voyageurs se perdraient souvent dans les neiges, lorsqu'elles ont augmenté jusqu'à la hauteur de 4 ou 5 pieds. Les premiers traîneaux qui passent, affaissent la neige et la durcissent ; il en tombe bientôt de la nouvelle qui remplit ce chemin, et que les traîneaux en suivant cette espèce d'avenue, foulent et durcissent de nouveau ; de forte que dès le milieu de l'hiver, les neiges qui sont tombées, ou dont les vents ont souvent rempli le chemin, étant ainsi durcies, le chemin frayé ressemble à une chaussée très dure, élevée par-dessus la glace où le terrain a la même hauteur que les neiges qui couvrent toute la terre (Outhier 44, pp. 128-129).
Courcelle (Olivier), « 6 novembre 1736 (1) : Torneå », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n6novembre1736po1pf.html [Notice publiée le 17 février 2008].
