6 août 1761 (3) : Les sœurs Planström : déposition veuve Bodat :
[En marge : 33e [témoin], r[écolé], c[onfronté] aux deux [accusés]] Catherine Besson, agée de cinquante un an, veuve de Louis François Bodat, garde de M. le duc d'Orleans, dem[euran]te au Petit Luxembourg, rue de Vaugirard, p[aroi]sse Saint Sulpice [...] depose [...] qu'elle etoit au service de la duchesse d'Aiguillon lors du mariage du sieur de Pelletot avec la dem[ois]elle Planstrom, laquelle etoit une des femmes de cette duchesse ; sait que lad[ite] Planstrom n'avoit aucun meubles étant logée dans ceux de la duchesse, qu'elle n'avoit que quelques robes et hardes que luy pouvoit donner la duchesse chez qui elle gagnoit cinquante ecus de gages ; que la deposante est parfaitement instruitte ainsy que touttes les personnes de l'hotel d'Aiguillon qu'elle n'a apporté aucune dot a son mary, que l'argent qui a paru le jour du contrat etoit un argent qui apartenoit a son mary et qu'on a fait voir que pour le montrer, la d[emois]elle Planstrom n'aiant d'autre fortune qu'une pension de cent ecus du Roy en qualité de nouvelle convertie ; que la deposante ayant preté quelque argent il y a environ deux ou trois ans a lad[ite] dame Pelletot a eû occasion de la voir pour lui redemander son deub, tant rue de la Comedie, qu'a l'hotel de Modene et dans les autres logemens qu'elle a occupé rue de Grenelle, rue de la Marche au Marais et dans une salle sur le boullevard, que lui aiant fait des representations sur l'indecence de sa conduitte par sa frequentation habituelle avec le s[ieur] de Bragelogne, homme marié et dont la reputation ne fleuroit pas comme beaume, elle n'en a tenû aucun compte ; et que Bragelogne lui même avoit dit a la deposante qu'il n'y avoit que des domestiques qui pourroient declarer qu'ils l'avoient vu couché avec la dame de Pelletot, que c'etoit peu de choses que de coucher avec une femme, qu'il s'embarassoit tres peu de ce qu'on en pouvoit dire, la[dite] dame de Pelletot n'etant pas la seulle avec laquelle il couchat ; que led[it] s[ieur] de Bragelogne a encore dit a la deposante que le [sieur] de Pelletot avoit envoyé chez luy differentes personnes pour l'assassiner, qu'il en avoit rendu plainte et lui ferait faire son procès, qu'il lui avoit fait offrir dix mille francs pour s'accomoder, mais qu'il n'en vouloit pas, a quoy la dame de Pelletot avoit ajouté, non il ne faut point d'accomodement, il faut le faire pendre ; que lad[ite] dame de Pelletot et led[it] s[ieur] de Bragelogne lui ont aussi parlé du voiage qu'ils avoient fait en Normandie pour faire paier les fermiers du s[ieur] de Pelletot en vertu de l'arrest qu'ils avoient obtenu contre luy ; que la deposante ayant prié un ecclesastique de son pays d'aller chez le sieur Bragelogne parler a la dame de Pelletot pour tacher de la faire paier de ce qu'elle lui devoit, il lui a raporté qu'il avoit trouvé tant d'indecence dans cette maison, un tel assemblage de gens suspects, tant en hommes qu'en femmes, qu'il seroit bien faché d'y retourner [...] [N'a requis salaire] (AN, Y 10237, dossier Planström, pièce 1).
L'information se poursuit avec la déposition de Mathurin Le Breton, dit Saint-Louis (cf. 22 août 1761 (1)). Le 17 octobre, lors du récolement, Catherine Besson ne modifiera rien de sa déposition (AN, Y 10237, dossier Planström, pièce 20). Le même jour, lors de la confrontation avec la demoiselle de Planström : [Aucun reproche] [Lecture déposition et récolement] L'accusée a dit qu'il est faux qu'elle ayt eté femme de chambre chez la duchesse d'Aiguillon et qu'elle fut au service de lad[ite] d[am]e duchesse d'Aiguillon à raison de cinquante ecus de gage par année, soutenant n'avoir recû aucun gages, et avoir reellement aporté cinquante mil franc[s] en dot à son mary, convient qu'elle doit à la temoin le restant d'un billet qu'elle luy a fait, mais n'a aucune connoissance des propos enoncés dans la deposition de la temoin relativement au s[ieu]r de Bragelongne, de sorte qu'elle denie lad[ite] deposition (AN, Y 10237, dossier Planstrom, pièce 21). Le même jour, lors de la confrontation avec le comte de Bragelongne : [Aucun reproche] [Lecture déposition et récolement] L'accusé dit qu'il n'a aucune idée d'avoir tenu a la temoin les propos qu'elle raporte, et que s'il eust couché avec lad[it]e de Pelletot, il n'eust pas fait la temoin sa confidente de cela, mais qu'il ne la connoit que pour temoin chassée de chez luy en presence de beaucoup de personnes, et parce qu'elle faisoit des insultes et des allegarades, voulant faire regarder, luy, accusé, comme son debiteur personnel, que d'ailleurs la temoin est du nombre de temoins subornés. La temoin, en soutenant sa deposition veritable, a dit n'avoir jamais fait d'insultes au temoin et n'avoir rien deposé de contraire a la verité, n'ayant pas eté suborné pour faire sa deposition (AN, Y 10237, dossier Planström, pièce 22). Le témoin est également évoqué dans le factum du comte de Bragelongne (cf. [Décembre] 1762 (2)) et celui de la demoiselle de Planström (cf. [Décembre] 1762 (1)). Le témoin est également évoqué dans le factum du comte de Bragelongne (cf. [Décembre] 1762 (2)).
Abréviation
AN : Archives nationales.
Courcelle (Olivier), « 6 août 1761 (3) : Les sœurs Planström : déposition veuve Bodat », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n6aout1761po3pf.html [Notice publiée le 24 juin 2012].
[Aucun reproche]
[Lecture déposition et récolement]
L'accusée a dit qu'il est faux qu'elle ayt eté femme de chambre chez la duchesse d'Aiguillon et qu'elle fut au service de lad[ite] d[am]e duchesse d'Aiguillon à raison de cinquante ecus de gage par année, soutenant n'avoir recû aucun gages, et avoir reellement aporté cinquante mil franc[s] en dot à son mary, convient qu'elle doit à la temoin le restant d'un billet qu'elle luy a fait, mais n'a aucune connoissance des propos enoncés dans la deposition de la temoin relativement au s[ieu]r de Bragelongne, de sorte qu'elle denie lad[ite] deposition (AN, Y 10237, dossier Planstrom, pièce 21). Le même jour, lors de la confrontation avec le comte de Bragelongne :
[Aucun reproche]
[Lecture déposition et récolement]
L'accusé dit qu'il n'a aucune idée d'avoir tenu a la temoin les propos qu'elle raporte, et que s'il eust couché avec lad[it]e de Pelletot, il n'eust pas fait la temoin sa confidente de cela, mais qu'il ne la connoit que pour temoin chassée de chez luy en presence de beaucoup de personnes, et parce qu'elle faisoit des insultes et des allegarades, voulant faire regarder, luy, accusé, comme son debiteur personnel, que d'ailleurs la temoin est du nombre de temoins subornés.
La temoin, en soutenant sa deposition veritable, a dit n'avoir jamais fait d'insultes au temoin et n'avoir rien deposé de contraire a la verité, n'ayant pas eté suborné pour faire sa deposition (AN, Y 10237, dossier Planström, pièce 22). Le témoin est également évoqué dans le factum du comte de Bragelongne (cf. [Décembre] 1762 (2)) et celui de la demoiselle de Planström (cf. [Décembre] 1762 (1)). Le témoin est également évoqué dans le factum du comte de Bragelongne (cf. [Décembre] 1762 (2)).