[Le froid] a été si violent la nuit suivante, que le mercredi matin le fleuve était glacé presque jusqu'au milieu de sa largeur ; dans les bords la glace était épaisse de 14 à 15 lignes. Il ne se passait presque pas une nuit qu'il n'y eût des aurores boréales. Le gibier et les oiseaux devenaient toujours plus communs. On voyait de grandes troupes de canards sur le fleuve ; on entendait souvent le cri des cigognes ou des grues qui passaient en l'air. M. de Maupertuis est revenu le matin de la montagne [cf. 1 octobre 1736 (1)] dans la chambre du pilier, où je continuai les expériences des pendules simples, pendant que ces Messieurs étaient occupés aux autres observations. M. de Maupertuis donnait tous ses soins aux unes et aux autres. Il a reçu ce soir une lettre de M. le comte de Maurepas dont il nous a fait part ; elle était très obligeante pour nous. Je remettrai à la fin de ce journal [cf. 4 octobre 1736 (2)], à donner quelques détails des différentes observations que nous avons faites. Le temps était toujours froid, et quoiqu'il fût couvert, il ne laissa pas de geler pendant la nuit (Outhier 44, pp. 112-113).
Courcelle (Olivier), « 3 octobre 1736 (1) : Pello », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n3octobre1736po1pf.html [Notice publiée le 15 décembre 2007].
