Alexis Clairaut (1713-1765)

Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765)


15 août 1732 (1) : Voltaire écrit à Mlle Malcrais de la Vigne :
Réponse à Mlle Malcrais de la Vigne par M. de Voltaire, en lui envoyant La Henriade et l'Histoire de Charles XII
[…]
Quelquefois embrassant la science hardie
[…]
J'en entends raisonner les plus profonds esprits ;
Je les vois qui des cieux franchissent l'intervalle,
Et je vois avec eux que je n'ai rien compris (Voltaire 68-, vol. 9, pp. 481-486).
Dans des rééditions postérieures au voyage au Nord (et non dès (Desforges-Maillard 35), comme cela est indiqué à tort dans (Voltaire 68-, vol. 9, p. 484, n. 50)), Voltaire citera Clairaut (ou Dortous de Mairan selon les cas) et comprendra mieux :
Quelquefois embrassant la science hardie
[…]
J'en entends raisonner les plus profonds esprits,
Maupertuis et Clairaut, calculante cabale ;
Je les vois qui des cieux franchissent l'intervalle,
Et je vois trop souvent que j'ai très peu compris (Voltaire 68-, vol. 9, pp. 481-486).

[NDE] Ce poème, portant la date du 15 août 1732, parut pour la première fois dans le Mercure de France, qui publia entre 1730 et 1734 une longue série de poèmes d'origines diverses suscités par Paul Desforges-Maillard. Ce poète breton, vexé de s'être vu refuser le prix du concours de l'Académie en 1730, voulut faire imprimer son poème dans le Mercure. Son rédacteur, La Roque, refusa. Le poète, prenant le pseudonyme de « Mlle Malcrais de la Vigne », se fit passer alors pour une jeune poétesse du Croisic et fit publier dès mai 1730 quelques pièces légères. Les réactions ne se firent pas attendre : tout Paris parla de cette Muse bretonne, et le Mercure s'en fit largement l'écho. Des poèmes en son honneur parurent, dont un quatrain de La Motte (janvier 1732, p. 75). Ayant adressé une quarantaine de vers en style marotique à Voltaire sur La Henriade et l'Histoire de Charles XII (juillet 1732, p. 1511), « Mlle de Malcrais » se vit répondre par l'épître dont il est ici question. Voltaire joignit à cette réponse les livres concernés, ainsi que Œdipe, Mariamne et Brutus. « Mlle de Malcrais » l'en remercia dans le Mercure. Lorsqu'en 1734 Desforges reprit son identité, tout le monde s'empressa de déprécier les vers, et Voltaire supprima les allusions galantes de son poème pour faire oublier le ridicule général auquel il n'avait pas échappé. Piron tira de cette mésaventure sa Métromanie en 1738. Plus tard, Desforges connut de graves difficultés financières, et demanda à Voltaire de lui trouver des appuis. L'écrivain s'y prêté de bonne grâce, mais n'obtint pas de résultat concret (Voltaire 68-, vol. 9, pp. 481-486).
Abréviation
  • NDE : Note de l'éditeur.
Références
  • Desforges-Maillard (Paul), Poésies de Mlle Malcrais de la Vigne, Paris, 1735, pp. 213-216 [Télécharger].
  • Voltaire (François Marie Arouet, dit), The Complete Works of Voltaire, 13? vol., Th. Besterman et al. Eds, Genève-Oxford, 1968- [Chronologie SA] [(1 juillet) 20 juin [1731]] [Plus].
Courcelle (Olivier), « 15 août 1732 (1) : Voltaire écrit à Mlle Malcrais de la Vigne », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n15aout1732po1pf.html [Notice publiée le 14 juillet 2007, mise à jour le 1 août 2009].