Le mardi, l'eau commençait à se répandre abondamment sur la glace et à en rendre le passage difficile. M. le bourgmestre et M. Viguelius, sont venus demeurer dans la ville jusqu'à ce que le passage fût libre en bateaux, après la fonte et la débâcle des glaces. Un grand nombre des paysans qui venaient à la ville, avaient à leurs pieds des planches larges de 4 ou 5 pouces, et longues de 8 pieds ; ils s'en servent tout l'hiver pour aller à la chasse, et pour voyager dans les neiges quand il n'y a pas de chemin frayé. Cette chaussure leur sert aussi fort utilement dans le temps des dégels pour passer sur la glace ; elle empêche que la glace qui est pour lors fondue en plusieurs endroits, n'enfonce sous leurs pieds. Ils se servent quelquefois, surtout dans les forêts, de planches qui n'ont que six pieds de long. M. de Maupertuis fit tirer avant les dégels un morceau de glace du fleuve ; elle avait deux pieds d'épaisseur. On nous dit que communément elle était beaucoup plus épaisse, mais que les neiges qui étaient tombées cette année, d'abord après les premières gelées, avaient empêché la glace de devenir aussi épaisse qu'à l'ordinaire (Outhier 44, pp. 162-163).
Courcelle (Olivier), « 14 mai 1737 (1) : Torneå », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n14mai1737po1pf.html [Notice publiée le 25 décembre 2008].