Je vous donne avis avec plaisir M. que le Roy vous a nommé a la place d'associé mechanicien de l'Academie. Je suis M. tres parfaitement a vous (AN, O1 380, p. 68).
Il s'agit en fait ici de la lettre à Camus, le registre indiquant qu'une semblable a été envoyée à Clairaut. Fontenelle prendra acte de la nouvelle lors de la séance suivant celle de rentrée (cf. 18 avril 1733 (1)). Dans le Mercure : Le mercredi 4 mars, l'Académie royale des sciences accorda la vétérance à M. de Lagny, pensionnaire géomètre. Le mercredi 11 [cf. 11 mars 1733 (1)], pour remplir cette place vacante, l'Académie élût pour les trois sujets, dont l'un, au choix du Roi, doit avoir cette place ; MM. Pitot et Clairaut, membres de la compagnie, et M. Fontaine, externe. Le mercredi 18 [cf. 18 mars 1733 (1)], le comte de Maurepas, ministre d'état, fit part à la compagnie du choix de S. M. en faveur de M. Pitot, qui par cette élévation laisse vacante une place d'associé mécanicien. Le mardi 24 [cf. 24 mars 1733 (1)], pour remplir cette dernière place d'associé, l'Académie élit pour les deux sujets, dont l'un doit avoir cette place, au choix du Roi, MM. Camus et Clairaut, pour le membre de la compagnie, attendu qu'ils avaient eu par l'élection égalité de voix [cf. 28 mars 1733 (1)], et M. Fontaine pour externe. Quelques jours après, le comte de Maurepas écrivit à la compagnie, que le Roi avait choisi MM. Camus et Clairaut, pour remplir cette seule place, et ordonna que la première place de ce genre qui viendra à vaquer, ne sera point remplie (Mercure de France, avril 1733, pp. 764-765). Dans l'éloge de Camus : [Charles-Etienne-Louis Camus] obtint, le 18 avril 1733 [cf. 18 avril 1733 (1)], le grade d'associé, et la circonstance dans laquelle il l'obtint est trop honorable à sa mémoire pour pouvoir la passer sous silence : il était en concurrence avec M. Clairaut ; il paraissait même que ce dernier [!] avait eu l'avantage, cependant sur le simple doute qu'il pouvait y avoir eu une erreur dans la numération des voix, qui en avait occasionné seule l'inégalité, l'Académie supplia le Roi de vouloir bien les nommer tous deux, et sa majesté voulut bien déférer à sa prière (Fouchy 68). Sur Camus : Charles-Étienne-Louis Camus, examinateur des Écoles royales de l'artillerie et du génie, de la Société royale de Londres, secrétaire et professeur de l'Académie royale d'architecture, et honoraire de celle de marine, naquit à Crécy-en-Brie le 25 août 1699, d'Étienne Camus, chirurgien de cette ville et de Marguerite Maillard. […] Quelques talents qu'il eût dans cette partie, il s aperçut bientôt qu'il avait besoin d'un guide qui lui ouvrît les portes de ia haute géométrie, et il s'adressa à M. Varignon, de cette Académie. […] [Il participe au voyage au Nord (cf. 3 septembre 1735 (1))] […] Dès que M. Camus avait vu l'état de sa fortune assuré, il avait pensé à se marier, et il avait épousé en 1733 demoiselle Marie-Anne-Marguerite Fourrier, de laquelle il avait eu quatre filles. Les trois cadettes moururent en bas âge et il ne lui resta que l'aînée dans laquelle il avait, pour emprunter la langage de la chimie, concentré toute son affection et toute sa tendresse. Il l'avait mariée à M. Pagin trésorier de S. A. S. Mgr le comte de Clermont, et il vivait tranquillement dans le sein de sa famille avec sa fille et son gendre. […] Il mourut le 4 mai [1768] (Fouchy 68). Selon Lhuillier : Charles-Étienne-Louis Camus naquit le 23 août 1699 à Crécy-en-Brie, rue de Barrois [voir NDA], d'une famille de procureurs et de notaires de la vieille roche, plus honorable que fortunée. [NDA] Maison appartenant aujourd'hui à M. Hannique. L'acte de baptême que nous transcrivons ici prouve que tous les biographes, sans exception, se sont trompés sur la véritable date de naissance de Camus : Extrait des registres de baptêmes faits en l'église Saint-Georges de Crécy, pendant l'année 1699. « Ce jourd'huy vingt cinq[ièm]e aoust 1699 a esté baptisé par M. Luquet, chanoine de Crécy, Charles-Estienne-Louis Camus, fils de Estienne Camus, maistre chirurgien, et de Anne Poirier, ses père et mère. Le parrein M[essi]re Charles Cottinart, prestre-curé, chanoine de Saint-Georges de Crécy et bachelier en théologie, la marreine Elisabeth Caillot (en renvoi [Veuv?]e de Me Denis Cons[eille]r du Roy, substitut et adjoint aux enquestes du baillage de Crécy.) Ledit enfant né du 23 dudit mois et an. Approuvé les ratures et signé : Cottinart ». – Les autres signatures manquent a registre. C'est donc également à tort que M. Grandjean de Fouchy […] a nommé la mère de ce savant Marguerite Maillard […] [La famille Camus est liée à une famille de Moncrif] (Lhuillier 63, p. 3).
Abréviations
AN : Archives nationales.
HARS 17.. : Histoire de l'Académie royale des sciences [de Paris] pour l'année 17.., avec les mémoires...
Fouchy (Jean-Paul Grandjean de), « Éloge de M. Camus », HARS 1768, Hist., pp. 144-154 [Télécharger].
Lhuillier (Jean-Baptiste-Théophile), Essai de biographie sur le mathématicien Camus né à Crécy-en-Brie, Meaux, 1863.
Courcelle (Olivier), « 30 mars 1733 (1) : [Maurepas] écrit à Clairaut », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n30mars1733po1pf.html [Notice publiée le 3 février 2012].
Le mercredi 4 mars, l'Académie royale des sciences accorda la vétérance à M. de Lagny, pensionnaire géomètre.
Le mercredi 11 [cf. 11 mars 1733 (1)], pour remplir cette place vacante, l'Académie élût pour les trois sujets, dont l'un, au choix du Roi, doit avoir cette place ; MM. Pitot et Clairaut, membres de la compagnie, et M. Fontaine, externe.
Le mercredi 18 [cf. 18 mars 1733 (1)], le comte de Maurepas, ministre d'état, fit part à la compagnie du choix de S. M. en faveur de M. Pitot, qui par cette élévation laisse vacante une place d'associé mécanicien.
Le mardi 24 [cf. 24 mars 1733 (1)], pour remplir cette dernière place d'associé, l'Académie élit pour les deux sujets, dont l'un doit avoir cette place, au choix du Roi, MM. Camus et Clairaut, pour le membre de la compagnie, attendu qu'ils avaient eu par l'élection égalité de voix [cf. 28 mars 1733 (1)], et M. Fontaine pour externe. Quelques jours après, le comte de Maurepas écrivit à la compagnie, que le Roi avait choisi MM. Camus et Clairaut, pour remplir cette seule place, et ordonna que la première place de ce genre qui viendra à vaquer, ne sera point remplie (Mercure de France, avril 1733, pp. 764-765). Dans l'éloge de Camus :
[Charles-Etienne-Louis Camus] obtint, le 18 avril 1733 [cf. 18 avril 1733 (1)], le grade d'associé, et la circonstance dans laquelle il l'obtint est trop honorable à sa mémoire pour pouvoir la passer sous silence : il était en concurrence avec M. Clairaut ; il paraissait même que ce dernier [!] avait eu l'avantage, cependant sur le simple doute qu'il pouvait y avoir eu une erreur dans la numération des voix, qui en avait occasionné seule l'inégalité, l'Académie supplia le Roi de vouloir bien les nommer tous deux, et sa majesté voulut bien déférer à sa prière (Fouchy 68). Sur Camus :
Charles-Étienne-Louis Camus, examinateur des Écoles royales de l'artillerie et du génie, de la Société royale de Londres, secrétaire et professeur de l'Académie royale d'architecture, et honoraire de celle de marine, naquit à Crécy-en-Brie le 25 août 1699, d'Étienne Camus, chirurgien de cette ville et de Marguerite Maillard. […] Quelques talents qu'il eût dans cette partie, il s aperçut bientôt qu'il avait besoin d'un guide qui lui ouvrît les portes de ia haute géométrie, et il s'adressa à M. Varignon, de cette Académie. […] [Il participe au voyage au Nord (cf. 3 septembre 1735 (1))] […] Dès que M. Camus avait vu l'état de sa fortune assuré, il avait pensé à se marier, et il avait épousé en 1733 demoiselle Marie-Anne-Marguerite Fourrier, de laquelle il avait eu quatre filles. Les trois cadettes moururent en bas âge et il ne lui resta que l'aînée dans laquelle il avait, pour emprunter la langage de la chimie, concentré toute son affection et toute sa tendresse. Il l'avait mariée à M. Pagin trésorier de S. A. S. Mgr le comte de Clermont, et il vivait tranquillement dans le sein de sa famille avec sa fille et son gendre. […] Il mourut le 4 mai [1768] (Fouchy 68). Selon Lhuillier :
Charles-Étienne-Louis Camus naquit le 23 août 1699 à Crécy-en-Brie, rue de Barrois [voir NDA], d'une famille de procureurs et de notaires de la vieille roche, plus honorable que fortunée.
[NDA] Maison appartenant aujourd'hui à M. Hannique.
L'acte de baptême que nous transcrivons ici prouve que tous les biographes, sans exception, se sont trompés sur la véritable date de naissance de Camus :
Extrait des registres de baptêmes faits en l'église Saint-Georges de Crécy, pendant l'année 1699.
« Ce jourd'huy vingt cinq[ièm]e aoust 1699 a esté baptisé par M. Luquet, chanoine de Crécy, Charles-Estienne-Louis Camus, fils de Estienne Camus, maistre chirurgien, et de Anne Poirier, ses père et mère. Le parrein M[essi]re Charles Cottinart, prestre-curé, chanoine de Saint-Georges de Crécy et bachelier en théologie, la marreine Elisabeth Caillot (en renvoi [Veuv?]e de Me Denis Cons[eille]r du Roy, substitut et adjoint aux enquestes du baillage de Crécy.) Ledit enfant né du 23 dudit mois et an.
Approuvé les ratures et signé : Cottinart ». – Les autres signatures manquent a registre.
C'est donc également à tort que M. Grandjean de Fouchy […] a nommé la mère de ce savant Marguerite Maillard […] [La famille Camus est liée à une famille de Moncrif] (Lhuillier 63, p. 3).