27 octobre 1759 (1) : Le chevalier de Causans (Paris) écrit [au public] :
Ce serait me rendre coupable envers les hommes que de laisser régner plus longtemps une erreur qui les intéresse très essentiellement, et que j'ai occasionnée par l'abus outré que l'on a fait de la confiance publique. je néglige les détails en m'attachant au fait. J'avais adressé depuis peu la quadrisection de l'angle à l'Académie royale des sciences, qui nomma M. Clairaut commissaire pour l'examiner [cf. 20 janvier 1759 (2)]. Après avoir battu la campagne, sans opposer aucune raison, le résultat de son rapport dit [cf. 31 janvier 1759 (1)] mot à mot que les espaces sont réellement dans la raison 144, 145, 152, 135 ; et M. Le Blond, habile géomètre, ayant été requis de dire d'office son avis sur deux cercles concentriques divisés en 72 triangles, en a nié l'égalité sans donner aucune preuve. [maths] Le rapport de M. Clairaut paraitrait incroyable, s'il n'avait été inséré dans les registres de l'Académie royale des sciences et approuvé de cette savante compagnie le 31 janvier 1759 [cf. 31 janvier 1759 (1)], et l'écrit en original de M. le Blond du 15 septembre 1759, fait foi qu'il a nié expressément et avec la même surprise l'égalité des 72 triangles des cercles LM. Messieurs Clairaut et Le Blond ignorent l'espace que contient le triangle [maths]. S'il les savaient, ils auraient la connaissance parfaite des longitudes du globe terrestre, n'y ayant que ce seul moyen pour y parvenir. ces géomètres ont donc jugé sur les deux propositions comme des aveugles jugeraient sur les couleurs. Il n'en faudrait pas d'avantage pour ma justification, mais je désire la rendre complète par des démonstrations. Après que le silence de Messieurs Clairaut et Le Blond aura instruit le public qu'ils ne connaissent ni l'espace du triangle my[x]tyligne CDE, figure première, ni celui du triangle rectiligne, figure trois, FGH, je démontrerai géométriquement et numériquement non seulement l'espace que contiennent ces deux triangles, mais encore leur égalité, sous peine de la honte universelle que mériterait ma présomption, si je me trompais. Le chevalier de Causans. À Paris, le 27 octobre 1759 (Causans 59a).
Référence
Causans (Joseph-Louis Vincens de Mauléon, chevalier de), Mémoire pour la vérité, contre l'erreur, Paris, 1759 [12 mai 1753 (2)] [31 janvier 1759 (1)] [Plus].
Courcelle (Olivier), « 27 octobre 1759 (1) : Le chevalier de Causans (Paris) écrit [au public] », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n27octobre1759po1pf.html [Notice publiée le 17 août 2011].
