Alexis Clairaut (1713-1765)

Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765)


27 mars 1761 (4) : Les sœurs Planström : déposition Boudin :
[En marge : 5e [témoin], [...]]

Marguerite Boudin, agée de quarante six ans, femme de Henry Dutroit, sculpteur, demeurante à Paris, rue du Pot de Fer, paroisse Saint Sulpice [...] depose [...] qu'elle a vû plusieurs fois le comte de Bragelogne venir a touttes sortes d'heures de jour et de nuit chez la dame de Pelletot dans le tems qu'elle demeuroit rue de la Comedie Francoise, qu'elle l'en a vû entre autres fois sortir un jour sur les trois heures du matin ; que la dame de Pelletot lui a tenu fort souvent des discours très injurieux et très indécents contre l'honneur et la reputation de son mary, disant que c'etoit un coquin, un monstre, un scelerat, un voleur, qu'il lui avoit volé ses diamans dans le temps qu'elle etoit en couches, qu'elle seroit fort heureuse quand elle en seroit debarassée, et qu'elle seroit alors fort a l'aise et fort en état de faire la fortune a une fille qui s'attacheroit a elle ; que la deposante a été presente lors de la scene ou le s[ieur] comte de Bragelogne a voulu mettre a la porte la nommée Suzette [Suzanne Hussenot, cf. 26 mars 1761 (1)] a neuf heures du soir en la traittant de coquine, et disant qu'il etoit lemaitre chez sa maitresse et qu'elle devoit le reconnoitre pour tel ; que ce meme jour la deposante ayant dit a la dame de Pelletot elle meme que tout le monde se plaignoit du scandale qu'elle menoit en vivant et couchant publiquement avec le comte de Bragelogne, elle lui repondit de quoy on se meloit, qu'elle etoit la maitresse de ses actions, que la deposante fut si indignée de ce propos, que, ne pouvant parce qu'elle etoit incommodée alors, sortir pour avertir le s[ieu]r de Pelletot du derangement de sa femme, elle engagea la Suzette a prendre un fiacre et aller chercher un commissaire pour les faire arreter et renfermer, et que c'est ce jour là que la dame de Pelletot est demenagée de la rue de la Comedie Francoise, depuis lequel tems la deposante ne l'a pas revû[e] [...] [A requis salaire taxé trente sols] (AN, Y 10237, dossier Planström, pièce 1).
L'information se poursuit avec la déposition de Claude Urbain (cf. 27 mars 1761 (5)).

Marguerite Boudin ne sera pas récolée en sa déposition (AN, Y 10237, dossier Planström, pièce 20), ne sera pas confrontée à la demoiselle de Planström (AN, Y 10237, dossier Planström, pièce 21) et au comte de Bragelongne (AN, Y 10237, dossier Planström, pièce 22).

Le témoin est également évoqué dans le factum du comte de Bragelongne (cf. [Décembre] 1762 (2)) et celui de la demoiselle de Planström (cf. [Décembre] 1762 (1)).
Abréviation
  • AN : Archives nationales.
Courcelle (Olivier), « 27 mars 1761 (4) : Les sœurs Planström : déposition Boudin », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n27mars1761po4pf.html [Notice publiée le 4 mai 2009].