Cette pièce de Voltaire est précédée, dans sa version imprimée, d'une « Épître à Madame la marquise du Châtelet » : L'esprit philosophique fait tant de progrès en France depuis quarante ans, que si Boileau vivait encore, lui qui osait se moquer d'une femme de condition, parce qu'elle voyait en secret Roberval et Sauveur, serait obligé de respecter et d'imiter celles qui profitent publiquement des lumières des Maupertuis, des Réaumurs, des Mairans, des Dufays et des Clairauts ; de tous ces véritables savants, qui n'ont pour objet qu'une science utile, et qui en la rendant agréable, la rendent insensiblement nécessaire à notre nation. Nous sommes au temps, j'ose le dire, où il faut qu'un poète soit philosophe, et où une femme peut l'être hardiment (Voltaire 68-, vol. 14, p. 111).
Référence
Voltaire (François Marie Arouet, dit), The Complete Works of Voltaire, 13? vol., Th. Besterman et al. Eds, Genève-Oxford, 1968- [Chronologie SA] [(1 juillet) 20 juin [1731]] [Plus].
Courcelle (Olivier), « 27 janvier 1736 (1) : Première d'Alzire », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n27janvier1736po1pf.html [Notice publiée le 15 juillet 2007].
L'esprit philosophique fait tant de progrès en France depuis quarante ans, que si Boileau vivait encore, lui qui osait se moquer d'une femme de condition, parce qu'elle voyait en secret Roberval et Sauveur, serait obligé de respecter et d'imiter celles qui profitent publiquement des lumières des Maupertuis, des Réaumurs, des Mairans, des Dufays et des Clairauts ; de tous ces véritables savants, qui n'ont pour objet qu'une science utile, et qui en la rendant agréable, la rendent insensiblement nécessaire à notre nation. Nous sommes au temps, j'ose le dire, où il faut qu'un poète soit philosophe, et où une femme peut l'être hardiment (Voltaire 68-, vol. 14, p. 111).