Je me sens dans une colère extrême contre les Clairaut. Je vous exhorte à l'insensibilité contre les incartades de pareilles gens ; je m'abstiens de leur écrire pour vous obéir. Ayez donc la même patience de votre côté, et poussez le temps de l'épaule sur cela, comme je le pousse ici sur bien d'autres choses. Je suis pourtant très curieux de savoir ce qu'il ont dit et fait de nouveaux pire que devant, quoique en tout, qui se prépare à être sourd et muet, devrait débuter par être aveugle et à ne pas chercher les objets qui émeuvent les puissances (Piron 59, pp. 37-38).
Les lettres étaient adressées à Mademoiselle de Bar, chez Madame la marquise de Mimeure, rue des Saint-Pères, faubourg Saint-Germain, à Paris. « De Bar » était un surnom de Marie-Thérèse Quenaudon, la femme qu'épousa Piron après vingt-huit ans de vie commune (Piron 59, pp. 33, 147).
Référence
Piron (Alexis), Œuvres inédites de Piron,, H. Bonhomme éd., Paris, 1859.
Courcelle (Olivier), « 20 [juillet 1738] : Piron écrit à Mlle de Bar », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n20cojuillet1738cf.html [Notice publiée le 1 juillet 2009].
