[c. 26 août 1764] : Clairaut écrit au marquis d'Ussé :
[D'une autre main : de M[onsieu]r Clairault le geometre] Je presente mille respects à monsieur le marquis d'Ussé et suis bien faché de ne pouvoir repondre aux questions qu'il me fait, d'une maniere qui pusse le satisfaire. M. de Montigny [Trudaine de Montigny NDM] est actuellement à Fourqueux d'où il ne doit revenir que demain. Mais je ne sais pas s'il viendra à Paris ou à Chatillon. Il y a tout lieu de croire cependant qu'il sera [à] Chatillon demain au soir et qu'il ne viendra gueres ici que mercredy pour son audience. Comme je sais qu'il sera charmé d'obliger M[onsieu]r le M[arqu]is d'Ussé, je lui conseillerois très fort pour epargner le plus de tems qu'il est possible d'envoyer mardy matin son postillon à Chatillon avec un mot d'ecrit pour lui demander une heure, et qu'il lui donnera très volontiers independament de cela. Je le guetterai et tacherai de le joindre soit a Paris chez sa belle [mère] soit à Chatillon si je trouve à y aller. Si M[onsieu]r le M[arqu]is d'Ussé avoit un moyen d'influer sur l'esprit de M[onsieu]r de S[ain]t Florentin, il rendroit [à] Monsieur de Montigny service pour service en contribuant à lui faire avoir la place que M. d'Argenson laisse vacante à l'Académie et il continueroit en meme tems à me montrer son ancienne amitié. J'ai envoyé chez M[onsieu]r de la Roche pour savoir si M[onsieu]r Langlois etoit des juges mais on n'a trouvé pas trouvé [!] M[onsieu]r de la Roche. Si j'ai reponse aujourd'huy ou demain matin j'aurai l'honneur de la faire passer à M. le M[arqu]is d'Ussé (BnF, naf 3282, ff. 168-169).
Le comte d'Argenson était mort le 22 août 1764 (Antoine 78). Le 29 août à l'Académie : J'ai lu à l'Académie la lettre suivante de M. le comte de S[ain]t Florentin. Je vous donne avis, Monsieur, que le Roy desire que l'Academie procede aux deux places d'honoraires qui vacquent à l'Académie, l'une par le décès de M. le comte d'Argenson, et l'autre par la démission que M. de Trudaine vient de faire de celle qu'il occupoit. Vous voudrez bien informer dès demain l'Académie des intentions de Sa Majesté afin que cette élection puissent être faite s'il est possible avant les vacances de l'Académie. On ne peut vous être, Monsieur, etc. Après la lecture de laquelle, l'Académie ayant délibérée [!] il a été décidé 1° qu'attendu le peu de temps qu'il reste jusqu'aux vacances l'election se feroit samedi. 2° Qu'envoyant le certifficat d'élection je demanderois à M de S[ain]t Florentin au nom de l'Académie d'obtenir du Roy que M. Trudaine père conservât entrée séance et voix déliberative nonobstant sa démission (PV 1764, ff. 336v-336r). Le samedi 1er septembre : L'Academie ayant procedé suivant la forme ordinaire à l'élection de deux sujets, pour remplir les deux places d'honoraires vacantes par la mort de M. le comte d'Argenson et par la démission de M. Trudaine, toutes les voix ont été pour MM. le marquis de Paulmy et pour M. Trudaine de Montigny (PV 1764, f. 350v). Le 5 septembre sont lues deux lettres de Saint-Florentin qui confirment le choix des académiciens et permettent à Trudaine père de conserver son entrée aux séances et son droit de vote (PV 1764, f. 366).
Abréviations
BnF : Bibliothèque nationale de France, Paris.
NDM : Note de moi, Olivier Courcelle.
PV : Procès-Verbaux, Archives de l'Académie des sciences, Paris.
Référence
Antoine (Michel), Le gouvernement et l'administration sous Louis XV, Paris, 1978.
Courcelle (Olivier), « [c. 26 août 1764] : Clairaut écrit au marquis d'Ussé », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/ncoc26aout1764cf.html [Notice publiée le 3 février 2012].
J'ai lu à l'Académie la lettre suivante de M. le comte de S[ain]t Florentin.
Je vous donne avis, Monsieur, que le Roy desire que l'Academie procede aux deux places d'honoraires qui vacquent à l'Académie, l'une par le décès de M. le comte d'Argenson, et l'autre par la démission que M. de Trudaine vient de faire de celle qu'il occupoit. Vous voudrez bien informer dès demain l'Académie des intentions de Sa Majesté afin que cette élection puissent être faite s'il est possible avant les vacances de l'Académie. On ne peut vous être, Monsieur, etc.
Après la lecture de laquelle, l'Académie ayant délibérée [!] il a été décidé 1° qu'attendu le peu de temps qu'il reste jusqu'aux vacances l'election se feroit samedi. 2° Qu'envoyant le certifficat d'élection je demanderois à M de S[ain]t Florentin au nom de l'Académie d'obtenir du Roy que M. Trudaine père conservât entrée séance et voix déliberative nonobstant sa démission (PV 1764, ff. 336v-336r). Le samedi 1er septembre :
L'Academie ayant procedé suivant la forme ordinaire à l'élection de deux sujets, pour remplir les deux places d'honoraires vacantes par la mort de M. le comte d'Argenson et par la démission de M. Trudaine, toutes les voix ont été pour MM. le marquis de Paulmy et pour M. Trudaine de Montigny (PV 1764, f. 350v). Le 5 septembre sont lues deux lettres de Saint-Florentin qui confirment le choix des académiciens et permettent à Trudaine père de conserver son entrée aux séances et son droit de vote (PV 1764, f. 366).